Les incendies dévastateurs ont tendance à se multiplier partout dans le monde en été, mais il n’est pas aisé d’en saisir précisément l’étendue. L’Agence spatiale européenne propose désormais un « Atlas mondial des incendies », qu’il est possible de suivre en temps réel.
Les forêts françaises sont, tristement, très régulièrement en proie à des incendies dévastateurs. Très récemment, un feu de forêt s’est déclenché sur la côte méditerranéenne espagnole, à la frontière avec la France, et a dévasté plus de 400 hectares. Assas, une commune de l’Hérault, a également été touchée récemment. Et c’est sans compter sur les graves incendies qui ont touché la Grèce, la Sardaigne, le Portugal ou encore Chypre ces dernières semaines, pour ne citer que des pays européens : c’est encore pire dans d’autres régions du globe, notamment en Algérie, en Tunisie ou encore au Canada.
Des feux de forêt de plus en plus fréquents et virulents
Malheureusement, avec les changements climatiques constatés partout dans le monde, le phénomène des feux de forêt va en s’intensifiant. Cela nécessite une surveillance constante de son évolution. Pour cela, l’ESA, l’Agence spatiale européenne, peut compter sur son satellite Copernicus Sentinel-3A, qui fournit notamment des informations en temps quasi réel pour les prévisions océaniques et météorologiques. Il sert notamment à fournir des informations au Système européen d’information sur les incendies de forêt (EFFIS) qui a relevé, au 29 juillet 2023, que plus de 234 516 hectares de terres ont déjà brûlé, cette année, dans l’Union européenne.
Pour mettre davantage le phénomène croissant des feux de forêt en lumière, l’ESA a décidé de rouvrir l’accès à son Atlas mondial des incendies, qui n’était plus accessible depuis un certain temps. Il offre « un aperçu de la répartition des incendies individuels qui se produisent à l’échelle nationale et mondiale. »
Un tableau de bord complet pour voir la Terre en train de brûler
« Grâce à son tableau de bord interactif, les utilisateurs peuvent comparer la fréquence des incendies entre les pays ainsi qu’analyser l’évolution des incendies dans le temps », explique l’ESA. Le tableau de bord utilise les données nocturnes du radiomètre de température de surface de la mer et de la terre présent à bord de Copernicus Sentinel-3A. « Fonctionnant comme un thermomètre dans le ciel, le capteur mesure le rayonnement infrarouge thermique pour prendre la température des surfaces terrestres de la Terre qui est utilisée pour détecter les incendies. »
L’Agence spatiale européenne indique tout de même que l’Atlas ne peut pas afficher la totalité des incendies qui se déroulent dans le monde, en raison, notamment, de la couverture nuageuse et le passage d’autres satellites. Cependant, il s’avère totalement pertinent pour étudier l’évolution de la situation d’un mois à l’autre et d’une année sur l’autre.
« La relance de l’Atlas mondial des incendies représente une opportunité précieuse pour les autorités, les chercheurs et les organisations d’améliorer leur compréhension des incendies dans le monde. En utilisant cette ressource complète, ils peuvent concevoir des stratégies plus efficaces pour la prévention et la gestion des incendies à l’échelle mondiale », explique Olivier Arino, chercheur à l’ESA. Une carte interactive qui peut s’avérer précieuse par les temps qui courent, que vous pouvez consulter dès à présent.