Depuis quelques années, Amazon Games s’intéresse à la publication de jeux vidéo. C’est même un genre à part entière que l’éditeur a dans le viseur : celui des jeux en ligne. Récemment, on a vu sortir sous son égide le jeu de rôle en ligne massivement multijoueur (MMORPG) New World. C’est aussi lui qui a importé en Europe l’action-RPG Lost Ark. Une initiative qu’il se prépare à réitérer l’année prochaine avec Blue Protocol.

Blue Protocol est, lui aussi, un jeu de rôle massivement multijoueur free-to-play. Il est sorti dans sa version 1.0 au Japon il y a peu, le 14 juin 2023, et est attendu en 2024 dans l’Hexagone. Par son jeu en ligne et son esthétique rappelant celle des dessins animés, le titre développé par Bandai Namco Online est surveillé de loin par les amateurs de Genshin qui pourraient y voir, au premier abord, un concurrent. Quand est-il en réalité ?

Un univers bien proche de Genshin Impact

Malgré les ambitions du studio d’en faire un jeu unique où le "joueur peut devenir le héros de sa propre aventure", Blue Protocol ne se distingue pas par son histoire. Bien qu’il soit créé à notre image grâce à l’éditeur de personnage, le protagoniste du jeu est amnésique et part en quête à la découverte de ses origines. À l’instar de Genshin Impact, il est accompagné par Feste : une fille très enthousiaste toujours prête à faire des blagues mais qui sait se montrer sérieuse. Une personnalité qui rappelle ici celle de Païmon. C’est elle qui va vous guider dans le monde de Regnas. Une planète dont vous devez changer l’avenir synonyme de chaos et de destruction.

Une quête qui va donc s’étendre sur le continent de Regna à travers différents environnements. Plaines luxuriantes, déserts, montagnes… Le joueur parcourt l’univers de manière libre mais sans que ce soit vraiment ouvert : des temps de chargement coupent l’exploration lorsque le joueur va de zone en zone. Toutefois, il y a au premier abord énormément de choses à découvrir et à visiter. Chaque biome dispose de matériaux qui lui sont spécifiques, probablement utiles pour la création d’armes, d’armures ou de ressources. Un aspect souvent clé dans ce type de jeu qu'il ne nous a pas été donné de voir en détail lors de cet aperçu.

Un gameplay qui se rapproche de classiques du genre

Bien évidemment, chaque environnement dispose de son propre bestiaire duquel il va falloir (souvent) venir à bout pour accomplir des quêtes. Les combats et la personnalisation de son personnage sont deux gros aspects majeurs de Blue Protocol. Selon le directeur de la franchise Mike Zadorojny que l’on a pu interviewer, le titre affiche plusieurs inspirations de jeux du même genre pour en faire un titre unique. Comme de nombreux jeux de rôle, le joueur sélectionne une classe de base parmi cinq (un nombre qui devrait évoluer avec les mises à jour) :

• Blade Warden : spécialisé dans le combat rapproché mais autant dans l’attaque que dans la défense
• Twin Striker : aussi au corps à corps, elle inflige de lourds dégâts avec ses deux haches
• Keen Strider : un soutien à l’arc qui excelle dans la moyenne et longue portée
• Spell Weaver : espèce de mage particulièrement utile en groupe grâce à, ses sorts de zone
• Foe Breaker : un manieur de marteau dédié à la moyenne portée.

Une fois son choix fait, le joueur réalise donc des quêtes et bat des monstres pour engranger de l’expérience. De cette manière, il monte en niveau ce qui a pour effet d’augmenter la puissance de ses propres capacités. Ces dernières se divisent entre compétences actives liées à la classe et des compétences passives non exclusives. Or, le joueur ne peut qu’équiper quatre compétences actives et quelques passifs. De quoi pouvoir modifier à sa sauce son personnage et s’adapter selon les combats. Quelque chose qui, selon, Mike Zadorojny, permet de sortir du carcan classique des MMORPG : ici, les Spell Weaver peuvent se rapprocher du tanking normalement réservé au Blade Warden. En plus de cela, le jeu intègre un système d’échos. Ce sont les vestiges spirituels de créatures dangereuses que l’on peut invoquer en combat. Deux sont équipables mais de nombreuses sont à récupérer dans le jeu via le système de craft ou au cours de quêtes.

Un contenu en fin de jeu non punitif appréciable seul ou à plusieurs

Comme dit ci-dessus, ce sont les combats qui vont constituer la majeure partie du contenu de Blue Protocol. Ils se déroulent en temps réel, les joueurs disposant de deux attaques régulières et des compétences tactiques évoquées ci-dessous. Ces dernières, plus puissantes que les régulières, disposent d’un temps de chargement qu’il faut prendre en compte pour venir à bout de ses ennemis. Les affrontements sont très dynamiques puisque l’on a toujours quelque chose à faire, que ce soit offensivement avec des attaques ou défensivement pour éviter les assauts adverses. Chaque attaque dispose de sa propre animation et sont toutes plaisantes à regarder. Une qualité qui se transforme vite en défaut pour des contenus de haut niveau.

Une partie du jeu qui a toute son importance pour Blue Protocol, considéré comme jeu-service par son directeur. Il faut alors entretenir la curiosité des joueurs avec plusieurs activités comme des donjons à faire en groupe. S’il est grisant de vaincre des boss à plusieurs en tirant profit des compétences de chacun, la multiplication d’animations due aux différentes capacités du groupe a tendance à surcharger l’écran rendant les affrontements moins lisibles. On espère aussi un plus grand challenge en ce qui concerne les boss (notamment dans la variété de leurs attaques). Toutefois, les équipes derrière Blue Protocol ne semblent pas vouloir en faire un jeu exigeant.

Toujours selon les mots de Mike Zadorojny, Blue Protocol peut s’apprécier à plusieurs tant il y a d’activités à réaliser. Toutefois, les contenus de haut niveau comme les raids devront s’effectuer en multijoueur grâce à un système de file d’attente. Il souligne également que ces raids ne seront pas punitifs. C’est notamment grâce à un système de remise sur pied (souvent observé dans les battle royale comme Fortnite ou Apex Legends) : si le joueur n’a plus de points de vie, il peut toujours être réanimé par un allié pendant le combat puis être soigné dans la foulée. De quoi ne pas avoir de Game Over trop frustrant lors du haut niveau.

Le délai pour être réanimé à gauche ; la file d'attente àdroite

S’il est difficile de se prononcer aujourd’hui sur Blue Protocol tant de choses restent à vérifier (scénarisation, sentiment de progression grâce à la montée de niveau, variété des quêtes ou encore système de craft), plusieurs éléments de réponses peuvent être apportés en ce qui concerne sa concurrence indirecte avec Genshin. Blue Protocol peut constituer une alternative solide au jeu de miHoyo tant le gameplay se distingue de ce dernier. Loin du système de gacha et de réactions élémentaires, Blue Protocol se fonde plus sur des jeux de rôle en ligne qui ont prouvé leur succès ces dernières comme World of Warcraft mais surtout Final Fantasy XIV. Encore une fois, il lui reste encore beaucoup de choses à prouver mais nul doute qu’il faudra surveiller avec intérêt Blue Protocol lors de sa sortie, prévue en France en 2024 sur PC, PS5 et Xbox Series.