Pour tout bon RPG qui se respecte, les quêtes représentent la colonne vertébrale de l’expérience de jeu. Ce sont elles qui permettent de donner du rythme à l’histoire, d’explorer le monde sans que l’on se lasse, mais aussi d’approfondir les relations avec les autres protagonistes qui peuplent l’univers du jeu. Avec son millier de planètes à explorer, Starfield a fort à faire pour parvenir à impliquer le joueur dans sa proposition gargantuesque.
Cet article est un billet d’opinion, il est par nature totalement subjectif. L'avis de l'auteur est personnel et n'est pas représentatif de celui du reste de la rédaction de JV. Bonne lecture !
Sommaire
- Des histoires encore pleines de mystères
- L'infiniment petit au service de l’infiniment grand
- Sublimer le vide, plutôt que le combler
Des histoires encore pleines de mystères
Il y a un petit jeu dont vous n’avez peut-être pas entendu parler qui s’appelle Starfield. Produit par Bethesda et Microsoft, ce soft ambitieux n’arrête pas de faire parler de lui. Il faut dire que le Xbox Games Showcase du mois de juin dernier a frappé fort en dévoilant des fonctionnalités aussi riches que nombreuses pour le titre façonné par Todd Howard. Sans surprise, le joueur progressera dans Starfield en accomplissant des quêtes, ou plutôt des missions, puisque c’est de cette manière qu’elles apparaissent sur les menus du jeu. À moins de deux mois de sa sortie, nous n’avons que peu de détails sur la campagne principale. Malgré un Starfield Direct de plus de 45 minutes s’attardant sur de nombreux points, nous ne savons toujours pas vraiment quelle sera la place de la narration, et comment cette dernière se construira avec les objectifs à accomplir.
Les missions seront divisées en trois catégories : principales, secondaires et “aléatoires”. En ce qui concerne l’histoire, les événements de Starfield se déroulent dans les années 2330, au cœur d’un système dénommé The Settled Systems, qui se situe dans un petit coin de la Voie Lactée. Environ 20 ans avant les événements du jeu, deux factions, The United Colonies et Freestar Collective, se sont affrontées dans une guerre sans merci. De nombreux endroits sont désormais habités de pirates, de mercenaires, de fanatiques religieux et de groupes violents. Le joueur rejoint l’organisation “Constellation” qui regroupe les derniers explorateurs humains de la galaxie. Sa mission ? Percer les secrets de l’univers et dénicher, peut-être, une découverte qui changera le cours de l’histoire.
L'infiniment petit au service de l’infiniment grand
À l’instar de Skyrim ou de Fallout 4, nous nous attendons à ce que la quête principale nous fasse explorer le vaste terrain de jeu de fond en comble et que de nombreux personnages, appartenant à différentes factions, nous aiguillent. D’après Todd Howard, le directeur de Starfield, la quête principale du soft devrait durer entre 30 et 40 heures en ligne droite.
Du côté des missions secondaires, elles permettront de gagner tout un tas d’XP afin d’améliorer ses caractéristiques, mais aussi ses vaisseaux. Elles seront composées de quêtes de PNJ, de compagnons et de factions. Nous espérons que les planètes à visiter auront des propriétés vraiment différentes, et qu’il faudra atteindre certains niveaux de résistance pour survivre en territoire hostile. Cela donnerait un véritable sentiment de progression sans renier la promesse initiale, celle de permettre au joueur de découvrir plus de 1 000 planètes. Comme d’autres jeux Bethesda, les missions auront sûrement des dénouements multiples et octroieront du matériel unique (armes, armures, etc.). Les compagnons devraient influencer les choix de l’aventurier en offrant d'autres points de vue. Quitte à s’inspirer des softs de BioWare, nous croisons les doigts pour que les quête de compagnons soient aussi intéressantes que celles de Mass Effect 2. Quand l’infiniment grand (exploration de galaxies) rejoint l’intime (des missions impactantes), cela fait des étincelles.
Todd Howard a par ailleurs annoncé que seuls les quatre principaux compagnons de Constellation pouvaient être séduits… Les romances ne seront donc pas nombreuses. “Je dirais que c'est une bonne chose, et que cela témoigne d'une volonté de privilégier la qualité à la quantité, au moins sur le plan narratif” expliquait sur Twitter David Gaider, ancien concepteur narratif de BioWare qui a travaillé sur les séries Dragon Age et Baldur's Gate.
Sublimer le vide, plutôt que le combler
Nous savons que pour combler le “vide” ressenti lors de l’exploration de planètes, Bethesda a mis au point un système de quêtes procédurales. Ces dernières peuvent intervenir n’importe quand pendant l’exploration et prennent différentes formes, comme des colonies à libérer ou des créatures à tuer pour aider un groupe de scientifiques. Cette astuce de game design permet de donner un but à un joueur même lorsqu’il n’a aucune quête d’activée. Elles peuvent être accomplies plusieurs fois et permettent de varier les plaisirs, tout en s’assurant qu'il n'y a pas deux parcours identiques.
Dans Skyrim, certaines quêtes aléatoires sont fastidieuses, mais d’autres sont amusantes, comme celles demandant de tuer des dragons, de trouver les mots de puissance ou encore d’assassiner des vampires. L'algorithme générait des objectifs avec des récompenses aléatoires dans des endroits qui n’avaient pas encore été découverts par le joueur. Bien sûr, ces missions ne sont pas les plus intéressantes à parcourir et ne sont là que pour répondre à un besoin : celui de nourrir l’aventurier en contenu pour s’assurer de son engagement. C’est pour cette raison qu’elles ont une mauvaise réputation auprès des joueurs. La promesse est en tout cas là : les lieux et les PNJ conçus de manière dynamique sont là pour permettre aux énormes planètes de Starfield d’être faites sur mesure pour le joueur. Malgré tout, Bethesda prévient que certaines planètes grouilleront d’activités alors que d’autres seront beaucoup plus calmes. Et ce n’est pas pour nous déplaire.
Jean-François Levesque, lead technical producer, explique que les planètes elles-mêmes sont générées de façon procédurale, mais ces dernières intègrent du contenu qui a été créé manuellement quand le joueur les explore. En d’autres termes, la planète est fabriquée quand le joueur s’en approche, et le système ajoute des points d’intérêt (caves, bases abandonnées, entités mystérieuses) ainsi qu’une faune et une flore. Nous croisons les doigts pour que le tout ne soit pas trop froid et ne donne pas l’impression d’être sorti d’un script informatique répondant à des commandes. Nous attendons de Bethesda que les mécaniques mises en place fassent pencher la balance du côté de l’immersion plutôt que celui du remplissage devant répondre à un cahier des charges.
À n’en point douter, Starfield sera un jeu bourré de choses à faire et à voir. Qualifié de Skyrim dans l’espace par le studio qui le développe, nous pouvons nous attendre à une myriade de quêtes. Le contenu de ces dernières est pour le moment globalement obscur, Bethesda ayant été avare en informations concernant ce point clé. Quitte à faire un soft qui parle du futur par l’intermédiaire d’une nouvelle licence, une première pour Bethesda en 25 ans, nous espérons que nous ne nous retrouverons pas avec un mission design trop archaïque. Réponse dans un petit peu plus d’un mois. Pour rappel, Starfield sortira le 6 septembre 2023 exclusivement sur Xbox Series X|S et PC. Celles et ceux qui craqueront pour l’édition Premium bénéficieront jusqu'à 5 jours d'accès anticipé. Le soft sera disponible dès le jour de sa sortie officielle dans le Game Pass.