Quasiment quatre ans après la sortie de Blasphemous premier du nom, les développeurs de The Game Kitchen parcourent une nouvelle fois le chemin de la rédemption avec Blasphemous 2. Un titre qui ne devrait pas inaperçu ni pour son esthétique ni pour son gameplay. On vous explique pourquoi.
La rédaction de JV a pu jouer à Blasphemous 2 lors d’un événement organisé à Paris chez l’éditeur Team17. Une version proche de celle finale lui a été proposée et elle a pu jouer une grosse heure à Blasphemous 2.
Sommaire
- Blasphemous, c’est quoi ?
- La pénitence jamais ne s’arrête
- En quoi Blasphemous 2 est-il différent du premier ?
Blasphemous, c’est quoi ?
En cette moitié d’année 2023, les amateurs de metroidvania (genre de jeu inspiré des licences Metroid et Castlevania) attendent toujours désespérement une quelconque annonce concernant Hollow Knight : Silksong. D’un autre côté, ce sont les fans de jeux punitifs à la Dark Souls qui doivent lorgner les communications de FromSoftware quant à une date de sortie du DLC d’Elden Ring. Cela même après avoir pu poser les mains sur Lies of P, un jeu vidéo sud-coréen qui reprend l’esthétique de Bloodborne en choisissant Pinocchio comme personnage principal.
Le 24 août prochain pourrait représenter une porte de sortie pour ces deux types de joueurs puisque c’est ce jour-là que sort Blasphemous 2.
C’est la suite de Blasphemous, un titre développé par The Game Kitchen en 2019 mariant le gameplay d’un metroidvania avec l’esthétique goro-religieuse des jeux FromSoftware. Il y a quatre, Blasphemous avait surpris presse et public : 77,5//100 de metacritic, une note de 16/20 chez JV ainsi qu’une moyenne très positive dans l’ensemble sur Steam après plus de 22 000 commentaires déposés.
La pénitence jamais ne s’arrête
Avec Blasphemous 2, les surprises sont peu nombreuses. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? The Game Kitchen reprend l’essentiel de son premier titre (à quelques changements près, que l’on aborde dans le paragraphe suivant). Le studio reprend sa direction artistique de Dark Fantasy qui évoque beaucoup les Dark Souls : il y a du sang à chaque combat et chaque ennemi dispose de sa propre manière d’être exécuté. On retrouve un scénario murmuré aux dialogues alambiqués qui parle toujours de pénitence, de rédemption, de péché ou encore de confessions. Il s’agit ici de vaincre trois anciens pénitents pour accéder au pénitent suprême et empêcher la naissance d’un enfant divin. Les développeurs apportent une nouvelle fois un soin particulier à l’ambiance de leur jeu : à l’instar de son prédécesseur, Blasphemous 2 vomit sans cesse du religieux aux yeux du joueur.
Outre les décors (chapelle, asiles de prieurs, salles de confession) et les ennemis (des prêtres avec des chandeliers, d’anciens roués…), la bande-originale est un délice pour les oreilles. Orgue, piano… elle pose l’ambiance et rappelle parfois certains passages musicaux de Dead Cells.
Enfin, le gameplay est toujours aussi soigné : il devrait comprendre ses fervents fidèles si ce n’est d’attirer de nouveaux joueurs sous sa chapelle. À travers les premières minutes de Blasphemous 2, on observe une construction quasi-similaire au premier : une espèce de petit tutoriel pour donner les touches aux joueurs afin de se faire la main. Une touche de saut, une touche pour attaquer avec son arme et une autre touche pour glisser. Un boss vient conclure l’affaire. Il sert surtout d’évaluation puisqu’il ne dispose que deux coups dont on comprend vite les mécaniques. Le joueur découvre alors le hub, comprenant un moyen de sauvegarder, de se regénérer ainsi que de personnaliser son héros.
Pour ceux familiers avec Hollow Knight, Blasphemous 2 reprend la même formule. Il y a plusieurs endroits à visiter, certains inaccessibles tant que le joueur n’a pas récupéré tel ou tel pouvoir. La sauvegarde et le soin ne sont permis que par les Prie-Dieu, meubles disséminés à travers la carte. Comme évoqué ci-dessous, les sensations de combat sont bien présentes avec de l’impact à chaque coup mais surtout du sang à chaque blessure infligée. Bien que le jeu soit dur (on ne dispose que d’un nombre limité de soins), l’attention apportée aux animations par le studio lors des affrontements permet d’appréhender rapidement les coups des ennemis. Une formule toujours aussi efficace tirée du premier épisode mais qui a été affûtée.
En quoi Blasphemous 2 est-il différent du premier ?
Pour pallier le manque de variété de style du premier épisode, The Game Kitchen a décidé de proposer trois armes au joueur mais attention : une fois le choix fait, les deux autres disparaissent et sont à récupérer plus tard dans le jeu. Un fléau, une épée ainsi que deux fleurets. Chacune correspond respectivement à un style de jeu : lent mais dévastateur, équilibré, rapide mais moins tranchant. Chaque arme dispose d’une capacité qui lui est propre et permet d’avance dans l’aventure. L’épée permet de faire de grandes attaques plaquées : cela détruit certains murs qui bloquent la route.
Elles possèdent aussi chacune leur propre arbre de talent dont les paliers (représentant des coups supplémentaires) se débloquent grâce aux marques du martyr. Une ressource qui se débloque par terre ou en tuant des monstres. Une nouveauté en soi puisqu’auparavant, les points de talent s’échangaient contre les larmes d’expiation (l’équivalent de pièces d’or). Celles-ci existent toujours mais ne servent qu’à acheter de l’équipement ou à se confesser. La confession, comme dans Blasphemous 1, sert regagner la totalité de ses points de ferveur (la magie) maximum. Ceux-ci sont limités à la mort et il faut donc soit se confesser soit récupérer son fragment de culpabilité à l’endroit de sa mort.
Pour reprendre la comparaison avec Hollow Knight, Blasphemous 2 ne dispose pas non plus d’un système de niveau. La progression du pénitent se fait exclusivement par l’amélioration de son arme par des marques de martyr mais aussi par l’acquisition de versets ou de chants. Ils représentent respectivement un sort rapide et un sort lent que le joueur pourra équiper. Dans la foulée, le système de rosaires est toujours d’actualité (des charmes donnant des passifs au joueur) tandis qu’un système d’effigies a été ajouté. À récupérer au fil de ses pérégrinations, elles donnent surtout des avantages aux dégâts infligés.
En tout état de cause, Blasphemous 2 nous a séduit. Même s'il reprend l'essentiel de son précédesseur, ce deuxième épsiode gomme la majorité des défauts du jeu précédent en offrant notamment deux styles de combat supplémentaires. L'esthétique et l'ambiance dark-fantasy est toujours au rendez-vous et nul doute que Blasphemous 2 peut constituer un jeu de choix pour tout ceux qui attendent Silksong ou Shadow of the Erdtree. En ce qui nous concerne, il a été difficile de poser la manette à la fin de notre session de jeu. On s'y replongera très volontiers à la sortie officielle du jeu sur PC, PS5, Xbox Series et Nintendo Switch le 24 août pour se faire un avis définitif.