Il y a un peu moins de 5 ans sortait Mutant Year Zero, un jeu tactique qui manquait un peu de finition, mais au charme atypique. Avec Miasma Chronicles, le nouveau projet du studio The Bearded Ladies, on comprend vite que la réalisation et la scénarisation sont montées d'un cran. Monde post-apocalyptique dévasté au design hyper séduisant, tornades de miasme sombre (une substance noire et visqueuse qui a fait tomber l'humanité) qui n'ont rien à envier aux plus grands films holywoodiens, des héros au look intriguant qui tentent de survivre dans un monde en perdition, réalisation de très bonne facture, mise en scène soignée et univers à la Mad Max, Miasma Chronicles est beaucoup plus efficace que son prédécesseur pour nous happer, il faut le dire.

L'amour du risque

Si en mode combat, vous vous déplacez bien case par case pour progresser vers l'ennemi, vous pouvez aussi profiter des environnements librement lors des phases d'exploration. Un régal pour ce jeu vidéo vu de dessus en 3D aux graphismes indéniablement travaillés. Mais comme chacun le sait, les titres tactiques rebutent souvent un grand nombre de joueurs car ils sont souvent trop punitifs. Avec Miasma Chronicles, dès le début vous aurez le choix de jouer avec plus de probabilité de mourir (ou de toucher, pour être plus précis) ou non. Un choix déterminant qui permet donc à chacun de choisir son niveau de jeu, ou de challenge, et à qui le désire de souffrir un peu plus pour progresser... Une bonne nouvelle pour tous au final, les joueurs aguerris, comme les débutants dans le genre.

Un univers en perdition plein de promesses

Notre héros, Elvis, a perdu sa Mère, disparue derrière un mur de "Miasma", et vit en compagnie de son grand frère, Diggs, un robot qui fait office de protecteur et d'éducateur pour le jeune homme. Le "Miasma" ou miasme, est une substance noire visible un peu partout qui est parvenue à transformer notre monde moderne en un champ de ruines. Armé d'un gant mécanique aux pouvoirs particuliers (on en récupère au fur et à mesure de l'aventure), Elvis tente d'ouvrir certaines colonnes de "Miasma" pour essayer de rejoindre sa Maman et, ceci, depuis une dizaine d'années. Le "Miasma" a transformé l'univers, mais aussi certains animaux qui sont devenus des bipèdes, comme les humains, et se regroupent en tribus... pas si primitives que ça. Durant le temps de jeu qui nous a été accordé, nous avons pu affronter des clans d'humains survivants ainsi que des crapeaux bipèdes. Dit comme ça, ça ne semble pas sexy, mais très vite, on se rend compte que ces "monstres" ont leurs propres règles, une histoire bien à eux et des objectifs particuliers. Cela nous a rassuré sur la cohérence du jeu et son scénario, ainsi que sur ses ambitions, d'autant que nous savons que d'autres "bipèdes" viendront augmenter le bestiaire des adversaires qui s'opposeront à Elvis et Diggs.

Comment se joue Miasma Chronicles ?

Sur la forme, rien de révolutionnaire : vous progressez dans les décors au grè de quêtes données dans votre village par vos amis, et lorsque vous croisez des tribus adverses, vous entrez en mode combat. Avant de lancer l'assaut, vous pouvez placer Elvis et ses partenaires sur la zone, et ceci en évitant évidemment de vous faire repérer par vos opposants. Un peu comme dans un Metal Gear Solid (osons les comparaisons...), le champ de vision des personnages non joueurs du lieu est visible lorsqu'ils peuvent vous voir et c'est à vous de retourner vous cacher avant qu'ils ne déclenchent l'alerte. C'est important car cela concerne tous les membres de votre équipe qui, vous l'aurez compris, va grossir au fur et à mesure (nous avons pu jouer, par exemple, avec trois personnages au lieu de deux). De quoi mettre en place de réelles stratégies. Mieux encore, si vous parvenez à abattre un monstre sans vous faire repérer par les autres, vous pouvez continuer à vous infiltrer dans la zone pour faire un carnage avant la bataille.

Une fois que l'assaut est lancé, Miasma Chronicles passe dans un mode plus connu des joueurs de jeux vidéo tactiques. Chaque membre du groupe peut réaliser deux actions (certaines sont si puissantes qu'elles utilisent vos deux actions d'un coup) afin de se déplacer (case par case), se cacher ou encore faire des dégâts. Concernant Elvis et Diggs, le premier fait des dégâts et le second devient vite un tank indispensable. Le troisième personnage auquel nous avons pu goûter, Jade, fait d'énormes blessures à distance comme tout bon sniper qui se respecte.

La grande chose à savoir dans Miasma Chronicles est de toujours essayer de contourner l'ennemi afin d'augmenter vos chances de toucher (si vous êtes à 90° de votre adversaire, le pourcentage de succès augmente et il en va de même une fois dans son dos). Evidemment, le décor joue aussi (50% de protection derrière les murets par exemple), la hauteur, la distance, etc. Mais c'est surtout via les points de talent à dépenser pour chaque personnage, que l'on peut donc spécialiser, que la différence se fait. Ainsi, Elvis peut avoir plus de santé, plus d'énergie pour les pouvoirs du gant (nous y reviendront un peu plus tard), plus de critique, des attibuts particuliers sur ses tirs pour faire saigner ou empoisonner, plus d'options de customisation pour son gant, etc. Quant à Diggs, il peut profiter d'une action supplémentaire après un déplacement, protéger Elvis, sauter très loin, provoquer les assaillants, profiter aussi de plus de santé, etc. Il y a évidemment des talents passifs (qui s'activent seuls en fonction des situations) et d'autres à déclencher soi-même au bon moment. Comme si cela ne suffisait pas, s'ajoutent à ces systèmes des grenades aux divers effets : poison, soin, assourdissement et on en passe... Autant dire que côté tactique, nous allons être servis et lorsqu'on connait le talent des développeurs de The Bearded Ladies pour créer des systèmes de jeu pertinents en matière de stratégie, on peut déjà vous assurer que vous n'allez pas vous ennuyer.

Main de fer dans un gant de velours

Terminons ce petit tour d'horizon de Miasma Chronicles en parlant du gant mécanique d'Elvis. Donné par sa Mère, cet objet qui necessite des ressources permet de lancer ce que certains compareront à des sorts. Même si ici, il s'agit d'une technologie avancée, ce gant peut lancer des tornades, de l'electricité, etc. Il devient vite un outil tactique d'importance capable de faire pencher des situations spécifiques en votre faveur. Il faut l'utiliser au bon moment sans se tromper pour vraiment en tirer toute la quintessence, mais lorsque l'on comprend que les ennemis et vos partenaires, eux aussi, se verront doués de nouvelles capacités et, qui sait, de pouvoirs surprenants avec le temps, il devient assez évident que Miasma Chronicles promet de très longues heures de jeu et ceci au niveau que l'on souhaite. On parle d'ailleurs de 30 à 40 heures pour boucler l'histoire principale avec, en plus, pas mal de quêtes annexes qui viendront agrémenter votre arsenal d'armes et de compétences, mais aussi étoffer l'univers et le scénario.

Miasma Chronicles est un vrai jeu tactique, finalement assez dynamique en combat comme dans son évolution, avec un monde particulièrement séduisant et travaillé sur la forme comme sur le fond. En effet, sans rentrer dans les détails, sachez qu'il y a un message particulièrement moderne derrière la trame principale de l'histoire et c'est assez rare pour être souligné. Autant être clair, Miasma Chronicles nous séduit déjà pas mal, nous apprécions sont acessibilité et nous ne demandons qu'une chose, que tous les points forts que nous avons pu constater se confirment lors de la sortie prévue pour le 23 mai 2023 sur PC (Steam et Epic Games Store), PS5 et Xbox Series.