Depuis le début d’année, la plateforme de streaming en ligne Kick se lance dans une folle course pour concurrencer Twitch. Au-delà d’arborer un partage de revenus qui met à mal la répartition de la plateforme d’Amazon, Kick tente de séduire les plus gros créateurs de contenu présents chez la concurrence. Oui, Kick n’a pas peur de dilapider son argent pour réussir son pari, mais cette récente découverte donne le sentiment qu’ils jettent bêtement l’argent par les fenêtres.
Peu de bénéfices sur les subs et des contrats qui coûtent cher, Kick met les moyens !
Mois après mois, la plateforme de diffusion en ligne Kick se prépare dans l’ombre, s’entraîne et peaufine sa stratégie pour venir mettre à mal son concurrent direct, Twitch. Le service de diffusion en ligne d’Amazon est actuellement le leader dans ce domaine et n’a jamais été inquiété par les nombreux adversaires qui ont voulu tenter leur chance. Toutefois, Kick a un argument de taille pour convaincre les streameurs de changer de crèmerie : son partage de revenus. Là où Twitch ponctionne de plus en plus les streameurs en tentant d’appliquer le plus possible une répartition des subs de l’ordre du 50/50, Kick, lui, permet à ses créateurs de toucher quasiment tout le montant des subs.
Your subs your money ✅ pic.twitter.com/Jd7e9LbtOT
— Kick.com (@KickStreaming) April 13, 2023
Forcément, lorsque l’on agite une répartition 95/5 devant les yeux des streameurs les plus populaires d’Internet, il y en a certains qui plient rapidement bagages pour se mettre au vert chez Kick. Comme l’avait révélé le streameur Trainwreck, présenté comme l’un des co-fondateurs de la plateforme — même si la réalité des faits est plus complexe —, les arrivées sont imminentes et sur les six transferts en cours, on peut désormais citer le professionnel des échecs Hikaru Nakamura, quintuple champion des États-Unis, qui a signé un contrat de non-exclusivité (c’est-à-dire qu’il lui est toujours possible de streamer sur Twitch, contrairement à Adin Ross, star de Kick et banni de la plateforme d’Amazon). On l’a compris, Kick n’a pas peur de dépenser son argent, mais, selon ce spécialiste, la plateforme jette son argent par les fenêtres.
Kick veut se développer et concurrencer Twitch… mais finance Amazon en parallèle
Pour reprendre les explications de Trainwreck sur le fonctionnement de Kick, l’idée est simple : en mettant en place un système qui rémunère les créateurs de contenu à leur juste valeur, cela va attirer les streameurs qui, en retour, attireront les plus gros annonceurs de ce monde. Grâce à ce schéma, Kick espère gonfler sa trésorerie mais elle n’a pas trop à s’inquiéter puisque la maison-mère n’est autre que l’association entre deux sociétés, Easygo Gaming et Stake (un site de casino en ligne). D’ailleurs, ces derniers sont tellement prêts à concurrencer Twitch qu’ils n’hésiteraient pas à dépenser des sommes folles… pour utiliser les services de son rival et, en quelque sorte, le financer.
So, in short, Kick is subsidizing Twitch by paying to use the Twitch video system via AWS. I mean, yes, I too think IVS is the best video system for this use case, but paying ~8-10x cost is not a sustainable growth plan.
— Cyrus Hall (@cyrusphall) April 11, 2023
D’après Cyrus Hall, ancien ingénieur ayant travaillé à l’intégration du service de streaming de la plateforme à l’aide d’Amazon Web Services (AWS), Kick utiliserait le même service pour retransmettre le contenu des streameurs de sa plateforme. Il surenchérit en expliquant que cela contribue à subventionner Twitch. La situation est donc aberrante puisque Kick essaie de se développer durablement… en dilapidant son argent dans un service détenu par Amazon. Avec un tel système, dans lequel Kick explose ses dépenses en payant pour IVS (le système de vidéo d’Amazon, utilisé par Twitch), cela lui donne l’impression que les dirigeants de Kick « brûlent littéralement leur argent ».