
Le mouvement Green Games Guide a décidé de s’intéresser à l’empreinte carbone des jeux de société : il s’avère que ce loisir, aujourd’hui très populaire, n’est pas particulièrement respectueux de l’environnement. Mais cela pourrait changer à l’avenir.
Une boîte de jeux de société est faite de carton, elle comprend souvent des inserts et des pions en plastique, des cartes plastifiées et de nombreux éléments imprimés. Et c’est sans compter sur les jeux de plateau qui intègrent énormément de figurines qui sont, bien souvent en plastique elles aussi. En résumé, ce type de jeux implique l’utilisation de beaucoup de matériaux qui ne sont pas nécessairement écologiques : c’est ce que pointe du doigt l’organisme Green Games Guide, récemment mis sur pied par des designers, des professionnels de l’industrie, des joueurs ou encore des professeurs d’université.
Les jeux de société ne sont pas écolos
Dans un long guide accessible gratuitement, Green Games Guide souligne que « des matériaux qui composent un jeu à la taille de la boîte et à l’emballage, cette industrie contribue de trop nombreuses façons à la destruction de l’environnement et au gaspillage ». Cela concerne également l’étape de la production, qui « génère de vastes émissions de carbone », mais aussi l’aspect recyclage : selon les membres du GGG, aujourd’hui, beaucoup de jeux ne sont pas si faciles que cela à recycler, ce qui contribue à renforcer leur côté peu écologique.
« Les jeux de société utilisent énormément de bois, de papier et de carton. Ne pas savoir d’où vient la pâte à papier utilisée dans vos jeux signifie que vous soutenez la déforestation massive, le changement climatique, l’exploitation forestière illégale, l’exploitation des travailleurs et la mise en danger d’espèces végétales et animales. » Une accusation plutôt violente, que les amateurs de jeux de plateau apprécieront sans doute…

Des solutions à destination de l’industrie
Heureusement, Green Games Guide ne se contente pas de pointer du doigt le comportement des joueurs qui détruisent des forêts en jouant au Monopoly. L’organisme propose de très nombreuses pistes à destination de l’industrie, notamment le fait de se tourner vers des matériaux recyclés, voire d’opter pour des filières écoresponsables lorsque c’est possible. La certification FSC, pour Forest Stewardship Council est notamment citée : elle permet de s’assurer que le bois utilisé pour produire des pièces et du papier vient d’une filière qui respecte l’environnement.
L’autre recommandation concerne le fait de réduire au maximum la taille des emballages, quitte à compacter davantage les différents éléments des jeux. L’utilisation de matériaux et de produits alternatifs est aussi recommandée : « De nombreux fabricants proposent désormais des encres à base de soja pour l’impression de cartes, de papier, de boîtes et d’autres matériaux en pâte à papier. Ces encres sont généralement beaucoup moins nocives pour l’environnement, à la fois pendant le processus de fabrication que pendant la partie post-consommation du cycle de vie d’un jeu », précise le guide.
Des jeux de société écoresponsables existent déjà
Si Green Games Guide cherche à œuvrer pour une industrie du jeu de société plus vertueuse, certaines entreprises n’ont pas attendu l’arrivée de ses conseils. Certains éditeurs proposent déjà des jeux de société écoconçus, à l’image des Françaises BioViva et Minus, dont les produits sont produits en France avec des matériaux recyclables et recyclés. Dans un autre registre, le jeu Kingdomino de l’éditeur Blue Orange a choisi de réduire la taille de sa boîte au maximum en empilant efficacement les pièces à l’intérieur.

En somme, il n’y a pas de secteur qui est réellement épargné par la problématique de l’écologie et le besoin d’évoluer dans la bonne direction. Cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter de jouer aux jeux de société, mais cela peut tout de même être une bonne idée d’encourager les éditeurs qui prennent de bonnes initiatives en faveur de l’environnement.