Même si cela reste l’un des chevaux de bataille de Meta, l’entreprise de Mark Zuckerberg, il faut bien admettre que le métavers patauge à l’heure actuelle. Différentes études menées récemment soulignent que le principe du monde virtuel à explorer en VR ne passionne pas les foules : on peut notamment citer celle menée par GetApp, un éditeur de logiciels basé à Barcelone, qui met en avant que seuls 32% des Français peuvent aujourd’hui expliquer concrètement ce qu’est le métavers. 19% n’en ont jamais entendu parler et 29% ont déjà entendu ce terme sans comprendre ce que cela signifie.

Évidemment, la France n’est pas le centre du monde. Cependant, il suffit de se connecter sur la plateforme Horizon Worlds développée par Meta, et accessible par l’intermédiaire d’un casque Meta Quest 2, pour rapidement comprendre que l’engouement est loin d’être conséquent. Un monde virtuel quasiment vide n’a rien d’attractif, mais Meta s’accroche au rêve de Mark Zuckerberg, en continuant de développer ses services. L’entreprise cherche désormais à séduire les influenceurs, en leur offrant une nouvelle possibilité de toucher leur communauté.

Des « mondes réservés aux membres » pour attirer les influenceurs

Cette semaine, le blog Meta Quest vient d’annoncer l’arrivée en alpha test d’une toute nouvelle fonctionnalité au sein d’Horizon Worlds. Elle permet aux utilisateurs de créer des « mondes réservés aux membres ». Cette proposition diffère de « l’espace personnel » déjà disponible, et qui permet, quant à lui, à chaque utilisateur de se créer un petit monde privé pour y accueillir ses amis.

Durant le test alpha, un « monde réservé aux membres » est en mesure d’accueillir jusqu’à 150 membres enregistrés et jusqu’à 25 visiteurs en simultané. L’objectif de cette proposition est plutôt clair : inciter les influenceurs et autres créateurs de contenus de créer un monde virtuel dans lequel leur communauté pourrait s’inviter en réalité virtuelle. Meta explique que « les créateurs peuvent offrir des expériences exclusives et personnalisées » et même « proposer un accès exclusif aux supporters VIP ».

« Avec un contrôle total sur qui a accès pour visiter leurs mondes, les créateurs peuvent constamment offrir une expérience positive où les gens peuvent établir des liens et favoriser une communauté forte et prospère. Notre objectif est de mettre le design entre les mains des créateurs afin qu’ils puissent pleinement créer l’expérience qu’ils veulent offrir aux autres », explique Meta.

Rencontrer un influenceur en VR pourrait être possible, mais…

L’idée de Meta est plutôt intéressante. Aujourd’hui, les communautés qui se rassemblent autour d’une personnalité du Web sont très nombreuses, et elles se concentrent généralement sur des canaux de discussion comme Discord. En utilisant Horizon Worlds à la place ou en complément, le lien entre un influenceur et sa communauté peut prendre une toute nouvelle dimension.

Mais cela implique cependant deux conditions de taille. La première, c’est que l’influenceur décide que le métavers possède un réel intérêt pour lui et sa communauté, et accepte donc d’investir du temps (et de l’argent !) dans la création d’un « monde dédié aux membres ».

La seconde, c’est qu’il faut que la communauté réponde présent. Cela sous-entend que ses membres disposent d’un casque de réalité virtuelle compatible, idéalement le Meta Quest 2 qui coûte actuellement 449,99 euros. Certes, un tel appareil peut avoir d’autres usages, notamment le jeu vidéo, mais est-ce suffisamment motivant pour passer à la caisse ?

Avec ce test, Meta va clairement tâter le train. La firme précise qu’il ne s’agit que le début de sa démarche, et souligne qu’Horizon sera « bientôt disponible sur le Web et les appareils mobiles » : une manière de préciser que le concept qui associe le métavers à la VR est en train de se briser, essentiellement par nécessité de toucher un public plus large. Et si les influenceurs peuvent participer aussi, ce serait encore mieux pour l’entreprise…