Annoncé en 2016 et lancé en décembre 2017, le circuit officiel d'Overwatch rythme la vie des joueurs, des fans, et des structures professionnelles engagées. Le ticket d'entrée est très élevé, et les équipes engagées semblent lassées des promesses non tenues et des coûts engendrés par leur participation.
L'Overwatch League, un colosse au pied d'argile ?
Overwatch et Overwatch 2 sont nés pour être des jeux compétitifs. Aux commandes de leurs personnages, et suivant des stratégies pensées et répétées en amont, des millions de joueurs cherchent la victoire en équipe ou la complétion de leurs défis. Par-dessus tout cela, Blizzard a mis sur pied un circuit professionnel, composé de franchises permanentes représentant diverses villes du monde. Elles peuvent donc être amenées à déménager, et c'est ainsi que Paris Eternal est devenu Vegas Eternal. L'équipe la plus titrée est celle des San Francisco Shock, avec deux titres obtenus en 2019 et 2020.
Le fonctionnement de l'Overwatch League est similaire à d'autres sports, avec deux divisions, une saison régulière, des play-off, et une grande finale. Pour la première saison, de nombreux investisseurs ont été séduits par la proposition et l'ambition de Blizzard autour de son projet. Ils ont donc dépensé beaucoup d'argent pour monter des structures professionnelles et payer le tickert d'entrée de 20 millions de dollars. Cependant, et malgré une belle popularité auprès des fans, l'audience n'a fait que reculer, et la pandémie de Covid-19 a mis un sérieux coup à la compétition.
Alors que la machine semblait prête à redémarrer, un scandale lié à du harcèlement sexuel a conduit au retrait des sponsors, ce qui n'est pas du tout une bonne nouvelle d'un point de vue financier. Le coup le plus sérieux est venu de Chine, avec la fin du partenariat entre Blizzard et NetEase. Aucune des négociations en cours avec d'autre partenaires n'a abouti pour le moment. Pire encore, les propositions de Blizzard ont été rejetées par NetEase et, dès le 23 janvier, les serveurs chinois des jeux Blizzard seront inaccessibles pour une durée inconnue. Or, selon Josh Wilkinson, 87% des spectateurs de l'Overwatch League vivraient en Chine.
Les équipes de l'Overlatch League montent au créneau
Les sommes dépensées, le manque de rentabilité, les scandales, les baisses d'audience et la perte potentielle du public chinois sont donc autant d'éléments et de circonstances qui ont mis en colère les équipes de l'Overwatch League. Jacob Wolf a en effet publié un article dans lequel il indique que la majorité des équipes de la Ligue ont décidé de se lancer dans un processus de négociation collective en se rapprochant du cabinet d'avocat britannique dénommé Sheridan. Ces discussions aurait pour but de faire accepter à Blizzard l'idée d'une aide économique qui stabiliserait la ligue et les équipes. L'article rapporte que chaque franchise aurait dépensé entre 7,5 et 10 millions de dollars de frais, ainsi que plus d'un million de dollars en frais d'exploitation chacune et par année pour entretenir leurs équipes.
Pour certaines équipes, cela signifie qu'elles ont dépensé plus de 16 millions de dollars pour une ligue avec une audience médiocre et aucune rentabilité en vue. Les négociations entre les équipes, Sheridans et Activision Blizzard ne font que commencer et les tensions sont vives alors que les équipes évaluent comment elles vont dépenser avant la saison 2023 qui commence ce printemps. Activision Blizzard n'a pas répondu à une demande de commentaire, peut-on lire dans l'article.
Toujours d'après les diverses sources qui se sont exprimées, le meneur de l'action serait OverActive Media, une entreprise canadienne spécialisée dans l'esport. Cette structure est propriétaire de l'équipe des Toronto Defiant, et a déjà travaillé avec Sheridan par le passé. Pour l'heure, difficile de savoir ce qui sortira de ces négociations, mais l'Overwatch League marche plus que jamais sur un fil.