En ce début de mois de décembre, la Federal Trade Commission a décidé de poser son veto concernant l'acquisition d'Activision-Blizzard par Microsoft. Une décision qui a fait réagir les deux principales intéressées.
Sommaire
- "Notre secteur connaît une concurrence énorme"
- Une acquisition loin d'être faite
"Notre secteur connaît une concurrence énorme"
C'est une belle chute en boucle qui se profile pour 2022 puisqu'elle commence globalement comme elle a fini. Le 18 janvier dernier, Microsoft annonçait au monde entier l'acquisition d'Activision Blizzard pour 67,8 milliards de dollars. Un montant record dans l'histoire du jeu vidéo. Enfin, tenter de racheter puisque cette accord fait depuis quelques mois l'objet de nombreuses investigations à travers le monde. Si le Brésil et l'Arabie Saoudite ont donné leur feu vert, c'est loin d'être gagné pour Microsoft aux yeux de la Commission Européenne ou encore de la Federal Trade Commission aux États-Unis : c'est cette dernière qui surveille le respect du droit à la consommation et est notamment chargée d'enquêter sur les rachats afin de vérifier s'ils ne mettent pas en péril le droit à la concurrence. C'est par exemple elle qui a mis deux amendes historiques à Epic Games pour avoir trompé ses joueurs via Fortnite. Dans le cadre du rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft, l'organisation fédérale a tout simplement mis son veto. De quoi provoquer une réponse de 37 pages de la firme de Redmond avec les déclarations de Brad Smith (vice-président de Microsoft) mais aussi de Bobby Kotick (actuel CEO d'Activision-Blizzard) au média The Verge :
Même si nous sommes confiants dans notre affaire, nous restons déterminés à trouver des solutions créatives avec les régulateurs qui protégeront la concurrence, les consommateurs et les travailleurs du secteur technologique. Comme nous l'avons appris de nos procès dans le passé, la porte ne se ferme jamais sur l'opportunité de trouver un accord qui puisse bénéficier à tous.
Il n'y a aucune raison raisonnable et légitime d'empêcher la conclusion de notre transaction. Notre secteur connaît une concurrence énorme et peu de barrières à l'entrée. Il n'y a jamais eu autant d'appareils permettant aux joueurs de disposer d'un large éventail de choix pour jouer à des jeux. Les moteurs et les outils sont librement disponibles pour les développeurs, grands et petits. L'étendue des options de distribution des jeux n'a jamais été aussi vaste. Nous pensons que nous allons gagner sur le fond de l'affaire.
Une acquisition loin d'être faite
Dans cette réponse à la Federal Trade Commission, Microsoft revient sur les nombreux arguments soulevés au cours de ces derniers mois. Pour justifier que le milieu du jeu vidéo continuera de bien se porter après cette acquisition, la firme derrière Xbox explique qu'elle est derrière ses concurrents directs (Nintendo et Sony) en termes de revenus, d'exclusivités (en volume mais aussi en qualité). Un argument pour expliquer aussi son retard vis-à-vis du marché mobile : Phil Spencer, patron de Xbox, avait même indiqué que le rachat d'Activision-Blizzard avait été motivé par le mobile comme étant l'un des principaux atouts de l'entreprise.
Bien évidemment, ce sont des chiffres probablement tirés de la réalité mais qui font passer Xbox et Microsoft pour moins grand que ce qu'ils sont. Les coulisses semblent agités la firme de Redmond à l'origine de nombreuses initiatives pour pousser la validation de ce rachat. L'une des dernières en date ? Les accords signés avec Nintendo et Steam pour garantir la présence de la saga Call of Duty sur ces plateformes dans les prochaines années.
En tout état de cause, l'accord entre Microsoft et Activision-Blizzard n'est pas encore fait d'autant que certains joueurs veulent empêcher l'acquisition d'arriver.