Pratiquer la marche à reculons peut avoir de nombreux effets bénéfiques sur le corps humain : c’est ce qui ressort d’une longue étude menée par un professeur de physiologie anglais. Les conclusions peuvent étonner !
Faire de l’exercice physique, y compris lorsqu’il est modéré, est très bon pour la santé. La marche est l’un des sports les plus complets, et il est accessible à une majorité de personnes : l’OMS recommande de faire 10 000 pas par jours pour se maintenir en forme, mais aussi de faire 150 minutes d’activité d’endurance modérée par semaine. Cela peut s’obtenir simplement en faisant une promenade quotidienne à bonne allure.
Pour une personne valide, marcher n’est pas une activité qui semble compliquée. Pourtant, cela demande de la coordination entre le système visuel, vestibulaire et proprioceptif de chaque individu. Cependant, comme nous en avons l’habitude, la plupart d’entre nous ne s’en rendent pas compte.
Et si on marchait à reculons, pour changer ?
Maintenant, essayez de marcher à reculons. Vous allez rapidement constater que vous avancez moins vite, mais aussi que vous avez besoin de vous concentrer davantage pour coordonner vos mouvements. C’est là le point de départ de la réflexion de Jack Mc Namara, un professeur en physiologie de l’exercice clinique, qui travaille à l’Université d’East London.
« Lorsque nous reculons, il faut plus de temps à notre cerveau pour traiter les demandes supplémentaires de coordination de ces systèmes. Cependant, ce niveau accru de défi s’accompagne d’avantages accrus pour la santé », explique-t-il.
Les avantages physiques de la marche à reculons
Ainsi, pratiquer régulièrement la marche à reculons aurait des bienfaits insoupçonnés, selon le maître de conférences. Cela permettrait, tout d’abord, d'optimiser la stabilité et l’équilibre, ce qui aurait pour conséquence d’améliorer la démarche vers l’avant des personnes en bonne santé.
Les personnes qui souffrent des genoux, et notamment d’arthrose, auraient aussi tout à gagner à marcher régulièrement à reculons. « Cela nous amène à faire des pas plus courts et plus fréquents, ce qui améliore l’endurance musculaire dans le bas des jambes et réduit la charge sur nos articulations », résume Jack Mc Namara. Les personnes atteintes de fasciite plantaire peuvent aussi soulager leur douleur en marchant régulièrement à reculons.
Enfin, le chercheur indique aussi que les personnes souffrant de douleurs chroniques dans le bas du dos, typiquement du côté des lombaires, peuvent constater un soulagement en pratiquant régulièrement la marche à reculons. Une fois encore, cette situation s’explique par la manière dont les muscles sont sollicités différents lors de cette pratique. Comme pour tous les exemples cités dans l’article, des études ont été menées sur le sujet, souvent avec succès.
Lorsque l’on marche, le cerveau est bien évidemment sollicité de différentes manières. C’est aussi le cas lorsque l’on recule. Et les chercheurs ont compris que la marche à reculons était utile pour identifier et soigner les troubles de la vitesse et de l’équilibre chez les patients ayant fait un AVC, ou souffrant de troubles neurologiques. Il y a donc de nombreux intérêts thérapeutiques à faire, parfois, quelques pas en arrière.
Marcher à reculons aide aussi à maigrir
Pour les personnes qui n’ont pas mal aux genoux ou aux dos et qui ne souffrent d’aucun problème neurologique, la pratique de la marche à reculons peut tout de même s’avérer utile. Pourquoi ? Parce qu’elle peut aider à perdre du poids. Là encore, Jack Mc Namara cite une étude qui a démontré que la dépense énergétique de la marche à reculons est 40% plus élevée que celle de la marche avant. Petit détail qui a son importance : cela concerne une marche à la même vitesse, et aller aussi vite à reculons qu’en avançant n’est pas facile. Cependant, avec un peu d’entrainement, cela peut accélérer la réduction de graisse corporelle : encore une fois, une étude l’a démontré.
On en revient aussi au renforcement musculaire déjà évoqué, qui est bon pour les sportifs : ainsi, s’exercer à marcher à reculons régulièrement permettrait aux sportifs de s’économiser davantage lorsqu’ils courent vers l’avant. « Ces améliorations de l’économie de course sont même bénéfiques pour les coureurs expérimentés avec une technique de course déjà économique », résume le chercheur.
En somme, tout le monde peut tirer avantage de cette étonnante activité. Mais comment se lancer ? Jack Mc Namara conseille de commencer en douceur, et en intérieur, pour limiter les risques de rencontrer des obstacles et l’envie de constamment tourner la tête. « Une fois que vous devenez plus confiant en marchant vers l’arrière, vous pouvez commencer à accélérer les choses et même passer à un tapis roulant, en vous assurant d’utiliser les rails de guidage si nécessaire. » Alors, prêt à relever le défi ?