Le premier passage spatio-temporel créé sur Terre ?

Dans un premier temps il faut comprendre ce que l’on définit par un trou de ver. Il s’agit d’un passage entre deux trous noirs qui se relie entre eux. On estime ainsi qu’en faisant tomber une particule dans un des trous noirs, elle réapparaîtra dans l’autre. Mais tout cela restait de la théorie.

Début décembre des physiciens sont parvenus à réaliser l’impossible, créer un trou de ver. Il s’agit là de la reproduction du phénomène dans les conditions dans lesquelles a été défini le trou de vers. Car oui, il y a encore beaucoup d'inconnus sur le sujet.

Un ordinateur quantique de Google, le Sycamore, est parvenu avec huit qubits (bits quantiques), à reproduire ce que l’on imagine être un trou de ver. Il est évidemment minuscule, mais l’avantage de l’ordinateur quantique est qu’il est observable, quelle que soit sa taille.

La preuve que les trous de ver existent ?

Nous arrivons maintenant dans la phase où les scientifiques vont se déchirer pour savoir si cela prouve ou non l'existence de trous de vers. Cela corroborerait la théorie de la relativité d’Einstein. Mais il s’agit là d’une expérience sur ordinateur, certes quantique, mais cela reste théorique. C'est d'ailleurs incroyable de se dire qu’en 1935 cette théorie existait déjà, avant même d’avoir découvert les trous noirs. On pensait simplement à un élément si lourd qu’il pouvait creuser l’espace-temps jusqu'à se connecter à un second. En réalité, il s’agissait de trou noir dont la densité est colossale.

Cela pourrait aussi aider à l'explication de l’intrication quantique. C’est le phénomène qui lie deux particules à une distance importante et qui réagit de la même façon, que ce soit l’une ou l’autre qui soit stimulé. Cette intrication quantique a valu un prix Nobel en 2022 au français Alain Aspect.

Cette expérience amène ainsi à pouvoir comprendre le lien entre le monde quantique des particules ainsi que la relativité générale que l’on connaît plus, avec l’espace-temps et la gravité. Les phénomènes ont ainsi un lien, mais pour le moment il n’est pas observable. L'expérience de ces physiciens donne ainsi une potentielle réponse.

Il n’aura fallu que huit qubits pour réaliser ce qui semblait à la fois impossible et pourtant si proche d’arriver. L’union de deux théories normalement incompatibles entre l’infiniment grand et l’infiniment petit. Le simple fait d’avoir créé ce trou de ver a des implications potentiellement colossales pour l’avenir de notre compréhension de ce qui nous entoure.