Récemment, on apprenait que Bob Iger reprenait la tête de Walt Disney Company. Il y a quelques années, il avait laissé la main à Bob Chapek, qui n'a visiblement pas vraiment répondu à ses attentes ...

Iger s'en va, met Chapek aux commandes ... puis lui reprend les rènes

Bob Iger a dirigé Disney de 2005 à 2020, avant d'installer Bob Chapek à la tête de la firme. Il y a quelques jours, Iger reprenait les rènes dans ce qui ressemblait presque à un coup d'état. Le Wall Street Journal rapporte les témoignages de proches de Iger qui sont unanimes : Iger ne supportait plus la gestion de Chapek, un homme qu'il avait pourant mis à ce poste ! Bob Chapek avait effectivement enchaîné les scandales ces dernières années, entâchant l'image de Disney régulièrement par ses décisions.

La guerre des deux Bob

Le gros point de discorde que tout le monde connaissait déjà entre les deux Bob, c'était le streaming. En effet, après la pandémie, Chapek avait énormément mis en avant Disney +, au détriment des sorties en salles de cinéma. Vous vous souviendrez notamment que les films d'animation Pixar, Soul, Luca, Alerte Rouge, etc, ne sortaient plus que sur Disney +. Les films lives, comme Mulan ou Black Widow, sortaient à la fois au cinéma et sur Disney + en même temps. Iger était visiblement très mécontent (et ce n'était pas le seul au sein de la firme). Surtout quand on voit le résultat : le conflit public entre Scarlet Johansson et Marvel (dû à des bonus qu'elle méritait mais impossibles à atteindre avec une sortie à la fois en streaming et en salles), Disney + qui continue à perdre de l'argent, avec un bilan négatif de -1,47 milliards de dollars au dernier trimestre, et une plateforme qui ne devrait être rentable qu'en 2024 ...

Sans compter les nombreuses décisions très, très impopulaires de Chapek. Il a énormément augmenté le prix des parcs à thèmes Disney lors de leur réouverture après la pandémie. Il a licencié de nombreux employés de ces parcs pendant la pandémie, sans compensation ni suivi de leur mutuelle. Iger a dû intervenir auprès du Conseil d'Administration pour faire retarder les licenciements, afin d'attendre que le Congrès américain passe une loi permettant d'offrir des compensations financières et un suivi de mutuelle pour les personnes qui perdaient leur emploi à cause du COVID. Chapek a aussi soutenu financièrement la proposition de loi de l'Etat de Floride baptisée "Don't Say Gay", qui visait à interdire aux enseignants de Floride d'évoquer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre devant leurs élèves. Un soutien d'autant plus polémique que les artistes de chez Pixar se plaignaient déjà auprès de la direction, qui censurait le moindre élément LGBTQIA+ des films. Chapek a été forcé de revenir en arrière, et autoriser une scène à l'origine coupée de Buzz l'Eclair, qui montrait un couple de femmes.

Iger accusait Chapek de "tuer l'âme de la compagnie"

Evidemment, Iger a le beau rôle ici. L'ancien patron, parti après des années de bons et loyaux services, et qui revient pour sauver la compagnie du méchant nouveau. Cela ressemble presque à une jolie histoire écrite pas les studios Disney ! Dans les faits, c'est probablement plus complexe que cela. Si de nombreux employés de Disney n'en pouvaient plus des décisions de Chapek, lui n'en pouvait plus de voir Iger s'immiscer dans les affaires quotidiennes de la firme alors qu'il n'en était plus le PDG. Des proches racontent au Wall Street Journal que Iger n'en pouvait plus de voir Chapek, d'après ses propres mots, "tuer l'âme de la compagnie". Mais Chapek, lui, n'en pouvait plus non plus de voir l'ombre de son ancien patron planer au-dessus de chacune de ses décisions.

Mais le fait d'avoir évincer Chapek ne va en aucun cas tout régler. La compagnie fait face à des problèmes financiers nombreux, en partie dûs à la pandémie, mais pas seulement. Comme on vous l'a dit plus haut, Disney + est toujours un gouffre financier pour l'instant. Nul doute que Bob Iger ne pourra pas tout régler du jour au lendemain, et que la réalité économique le rattrapera aussi. D'ailleurs, une réorganisation de l'entreprise est prévue pour bientôt, et il est probable que les licenciements soient nombreux, Chapek ou pas ! En revanche, on peut s'attendre à certaines décisions avec le retour d'Iger : des prix qui reviennent "à la normale" d'avant COVID pour les parcs (autrement dit, des prix déjà très élevés), ou encore une politique un peu moins centrée sur Disney + aux dépens des sorties cinés.

Source : The Wall Street Journal

Bob Iger est de nouveau le grand patron de Walt Disney Company.

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