Il est de retour ! Bob Iger, du haut de ses 71 ans, n’aura pris qu’une « retraite » de courte durée. Fort de quarante ans au sein du groupe Disney et d’une expérience de quinze années à sa présidence, le natif d’Oceanside (État de New York) a succombé à l’appel des hautes instances de la célèbre compagnie américaine. En 2020, Iger avait laissé sa place à Bob Chapek, mais ce dernier a débarqué en pleine période post-pandémie et ce mandat fut extrêmement compliqué à négocier. Il lui a fallu prendre des décisions difficiles – et parfois très mal perçues – et il s’est retrouvé en pleine tempête, à gérer la fermeture de parcs d’attraction et des cinémas, tout en participant à l’explosion du streaming durant les multiples confinements. Apparemment, ce n’était pas au goût de tout le monde et le communiqué laconique en dit long sur les tensions qui devaient régner en interne.

Nous remercions Bob Chapek pour les services qu’il a rendus à Disney au cours de sa longue carrière, notamment en guidant l’entreprise à travers les défis inédits dus à la pandémie.

Passation de pouvoir inversée

Le mandat de Chapek a été marqué par un triste épisode. En début d’année 2022, celui-ci a décidé de ne pas se prononcer contre une loi interdisant d’enseigner des sujets en lien avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre à l’école primaire. Cette position a suscité la colère du gouverneur conservateur de Floride, occasionnant la suspension d’un statut administratif favorable accordé au parc Disney World mis en place dans les années 1960.

L’heure est donc au changement.

Le retour du Roi à la tête de Disney ?

Inutile de dire que le retour de Bob Iger à la tête de Disney est vécu comme une bouffée d’oxygène. L’intéressé est très apprécié de l’entreprise de Burbank et il a décidé de répondre positivement à l’appel du conseil d’administration. L’homme a signé pour deux ans avec l’objectif d’établir une stratégie qui permette à Disney de retrouver une "croissance renouvelée". Lors de son précédent mandat (de 2005 à 2020), Bob Iger a été l’un des instigateurs de la montée en puissance de Disney. Après celui de Pixar en 2006, il a œuvré pour les rachats de Marvel (2009), Lucasfilm (2012) et l’essentiel des actifs de la 21st Century Fox (2019). Il fut aussi à l’origine de la plate-forme de streaming Disney + et les médias généralistes rappellent que sous son mandat, la capitalisation boursière avait tout simplement quintuplé. Alors que la valeur boursière de Disney est en recul de plus de 40 % depuis le début de l’année (13% depuis début novembre), il va sans dire que la situation devenait urgente.

Bob Iger ne s’est pas épanché sur ses intentions, mais souligne sa satisfaction dans le communiqué écrit conjointement avec Susan Arnold, la présidente du conseil d’administration.

Je suis très optimiste quant à l’avenir de cette grande entreprise et ravi que le conseil d’administration me demande de revenir en tant que directeur général.

Indiscutablement, l’Histoire entre Disney et Iger n’était pas terminée. Il va maintenant être intéressant de voir comment le monsieur, qui n’est pas du genre à prendre des pincettes, va redonner le souffle dont a besoin l’entreprise.