Les nouveaux relevés réalisés par le télescope James Webb mettent en lumière l’atmosphère d’une exoplanète comme jamais il a été possible d’en observer auparavant : c’est un nouveau pas vers la découverte d’une autre forme de vie dans l’espace.
James Webb n’a pas fini de nous éblouir : ce télescope spatial envoie régulièrement à la terre des photos réalisées dans l’espace lointain. Son équipement infrarouge donne très souvent des résultats surprenants, qui fascinent les observateurs du monde entier. Grâce à lui, on sait qu’on est loin d’avoir tout vu, et c’est tant mieux. Mais son travail ne se résume pas à prendre de jolies photos : il utilise aussi ses équipements pour réaliser des clichés permettant d’analyser l’atmosphère des astres qu’il croise.
L’Institut Max Planck a annoncé cette semaine que le télescope spatial James Webb a repoussé les limites de l’observation des exoplanètes en s’intéressant au cas de WASP-39b. Cette exoplanète se situe à environ 700 années-lumière de la Terre, et elle est aussi massive que Saturne, mais en version « chaude » : selon des scientifiques, son atmosphère brûlante est composée de dioxyde de carbone. Il s’agit de la première « détection certaine » de cette molécule au sein d’une atmosphère d’exoplanète.
Quand le télescope James Webb prend bien plus que des photos
Selon le Max Planck Institute, James Webb a fait des observations surprenantes concernant cette exoplanète : « Des données comme celles-ci changent la donne », résume notamment Natalia Batalha, une chercheuse de l’Université de Californie à Santa Cruz.
Les relevés du télescope ont notamment permis de valider la présence d’un large éventail de composants au sein de l’atmosphère, très épaisse, de cette exoplanète : atomes, molécules, signes de chimie active et nuages, WASP-39b est pleine de surprise pour les scientifiques. « Le rapport carbone-oxygène en particulier, avec de l’oxygène beaucoup plus abondant que le carbone, suggère que WASP-39b s’est initialement formé beaucoup plus loin de son étoile que son orbite proche actuelle », détaille le Max Planck Institute.
Évidemment, cela fait de WASP-39b un sujet d’étude absolument fascinant pour les scientifiques, pour qui l’étude des exoplanètes a de multiples enjeux. Ces planètes situées en dehors du système solaire sont autant de pistes pour tenter de trouver de la vie ailleurs que sur Terre.
Le télescope James Webb a un grand rôle à jouer dans l’exploration spatiale
Pour les chercheurs du monde entier, les récentes découvertes de James Webb sont très importantes à plus d’un titre. Elles confirment que le télescope spatial peut effectuer des relevés très précis à des endroits inaccessibles à l’homme.
Les données sont très documentées et suffisamment fiables pour fournir à la communauté scientifique de quoi étudier durant les décennies. « Ces premières observations sont le signe avant-coureur d’une science plus étonnante à venir avec James Webb. Nous avons mis le télescope à l’épreuve pour tester les performances, et c’était presque parfait — même mieux que ce que nous espérions », résume la directrice du Max Planck Institute, Laura Kreidberg.
À l’avenir, les observations de James Webb pourraient permettre de trouver des traces de vie sur une exoplanète de manière potentiellement fortuite, simplement en étudiant les relevés du télescope. « Une comparaison avec des modèles atmosphériques montrerait finalement qu’une certaine combinaison de propriétés — un excès d’oxygène atmosphérique, par exemple — indique fortement la présence de types spécifiques d’organismes vivants sur cette planète », explique l’institut. Il ne reste plus qu’à trouver la bonne exoplanète, et ça, ce n’est pas encore gagné.