Des espions du Fisc parcourent déjà le web

Si vous n’avez rien à vous reprocher, dans tous les cas, rien ne devrait vous arriver. Mais sachez qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, des petits filous du Fisc se faufilent parmi les rouages du world wide web pour détecter les fraudes. Concrètement, ils tentent d’associer des personnes à des comportements qui ne correspondent pas à leurs revenus.

Ce n’est clairement pas nouveau, et Internet est un lieu formidable pour prouver les abus de certains contribuables. On peut bien sûr se sentir frustré quand on vient fouiller dans nos affaires alors que les plus riches ne semblent pas inquiétés mais bref, les faits sont là.

On pense bien sûr à Google Earth qui permet d’avoir une vue sattelite sur le monde entier, ou presque. C’est un outil génial pour les contrôleurs des impôts afin de repérer des piscines creusées et vérifier si leur propriétaire l’a bien déclaré et qu’il paie le montant dû. Si ce n’est pas le cas, il se fait épingler.

Le Fisc pourrait créer des comptes sur les réseaux pour tout scruter

Plusieurs méthodes de répression des fraudes existent, et pour l'instant, le Sénat trouve que la lutte contre les fraudes fiscales est trop limitée. Pour l’instant, les équipes d’espions ne peuvent qu'utiliser les informations disponibles librement sur Internet. Cela représente le contenu accessible sans aucune inscription. Les enquêtes se limitent donc à des recherches Google, dans l’espoir de trouver quelque chose de pertinent. C’est ce que précise l’article 154 de la loi des Finances de 2020,

Mais dès qu’il faut créer un compte pour accéder à une page, c’est terminé, le Fisc doit faire marche arrière. Et quels sont les sites et plateformes qui demandent la plupart du temps de créer un compte pour accéder au contenu ? Et oui, les réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux sont probablement la source la plus intéressante pour les agents de la DGFIP afin d’en savoir plus sur le quotidien des humbles citoyens. Des sites où des millions de personnes affichent leur vie, ça les intéresse forcément. Si Gérard, ouvrier en bâtiment depuis 20 ans, poste des dizaines de photos de lui alignant les voitures de luxe dans son garage sur Instagram, il y a de quoi avoir des doutes.

Et le Sénat aimerait bien mettre leurs pattes dans les affaires de Gérard. C’est ce que dit leur dernier rapport. Alors que les sites comme LeBonCoin ou Ebay peuvent leur être utiles, Facebook ou Instagram apporte des informations beaucoup plus personnelles.

La proposition du Sénat est donc la suivante : collecter les informations librement accessibles à tout utilisateur ayant un compte jusqu’en 2026. Reste plus qu’à voir si cela passera et si c’est le cas, le temps que cela entre en vigueur, on vous conseille de supprimer vos contenus compromettants. Mais vous n'en avez pas bien sûr...