Les français et les jeux vidéo : une grande histoire d’amour

En France, on considère que 73% de la population joue aux jeux vidéo occasionnellement, soit environ 38 millions de personnes. Les jeux vidéo sont devenus un médium de divertissement de masse et il n’y a qu’à voir les chiffres ahurissants des ventes des jeux blockbusters pour s’en rendre compte.

Environ 47% sont des joueuses de jeux vidéo, un chiffre qui a grimpé d’année en année, permettant ainsi de mettre en avant des femmes dans le milieu, autant dans le streaming que dans la création de jeux vidéo.

C’est le professeur en biologie et bioinformatique Bader Charaani qui a mené une étude visant à déterminer les réelles répercussions du jeu vidéo sur notre cerveau.

Cette étude ajoute une pierre à l’édifice sur la compréhension des liens entre le jeu vidéo et le développement de notre cerveau.

Cette phrase de Nora Volkow, directeur de la National Institute on Drug Abuse nous rappelle qu'il ne faut bien évidemment pas prendre ces études pour argent comptant, et que les consensus sont encore loin d’être établis. Si une personne issue de l’Institut National des drogues abordent le sujet du jeu vidéo, c’est bien parce que notre médium préféré est sujet à de grands débats, autant scientifiques que politiques.

La justification du jeu vidéo dans notre paysage culturel passe encore beaucoup par sa comparaison, parfois maladroite, avec des productions jugées comme “artistiques”. Chacun y voit midi à sa porte, et même le SELL, Syndicat des Éditeurs des Logiciels de Loisirs, a publié un papier au début de cette année 2022 pour comparer les chiffres du jeu vidéo et du cinéma, mais surtout fait des comparaisons pas forcément flatteuses pour le jeu vidéo… En effet, beaucoup de témoignages et de rapports dans cet article avancent le jeu vidéo comme un médium empruntant des outils artistiques à d’autres arts, mais rien sur la qualification artistique de la grammaire propre du jeu vidéo, comme par exemple le Game Design et tout ce qui en découle.

Cette légitimation se trompe peut être de voie, et c’est pourquoi cette étude tente de mettre les points sur i, histoire de connaître les réels effets du jeu vidéo sur notre cerveau, sans chercher à vendre le médium.

Les jeux vidéo pourraient faire du bien à notre cerveau

L’équipe de chercheurs des Universités de Californie et du Vermont s’est appuyée sur la précédente étude américaine Adolescent Brain Cognitive Development, qui a pour grands avantages d’avoir répertorié un échantillon de 2.217 jeunes âgés de 9 et 10 ans. Tous ces enfants ont passé par de nombreuses évaluations, testant leur réactivité, certaines tâches cognitives et divers tests mentaux.

Les enfants ont ensuite dévoilé leur temps moyen de jeu par semaine, ainsi les chercheurs ont pu les séparer en deux groupes distincts. Ceux qui jouent plus de 21 heures par semaine, et ceux qui ne jouent pas du tout aux jeux vidéo. Ceux qui jouent moins de 21 heures par semaine n’ont pas été inclus dans l’étude.

C’est en comparant les qualités des deux groupes que les chercheurs se sont rendus compte que certains exercices étaient beaucoup mieux exécutés par le groupe des enfants qui jouaient le plus. En plus de cela, rien n’a été prouvé quant à la déficience intellectuelle entre les deux groupes, ce qui devrait supprimer ces clichés qui disent que le jeu vidéo renderait plus idiot.

Aujourd’hui, de nombreuses recherches ont encore lieu. Pour le coup, les chercheurs se penchent de plus en plus sur la médication via le jeu vidéo, histoire de pouvoir l’utiliser sur des personnes souffrant de certains troubles précis. Le jeu vidéo est de mieux en mieux compris, et cela pourrait permettre aux médiums de se débarrasser de quelques clichés embarrassants.