La RTX 4090 est sortie il y a quelques semaines et Nvidia nous démontre des performances encore jamais atteintes avec une carte graphique du genre. Malheureusement, le marché chinois se retrouve bloqué en approvisionnement de matériel informatique par les Etats-Unis, mais ils ont visiblement trouvé une solution…
Une carte graphique chinoise capable de détrôner la RTX 4090 ? (non)
Une carte graphique est un concentré de technologie de pointe. En effet, les puces qui donnent toute la puissance à un GPU doivent être gravées et fabriquées par des entreprises bien précises, qui ont de la bouteille dans ce milieu. Pour AMD et Nvidia, on retrouve derrière ces cartes graphiques ultra puissantes l’entreprise Taïwanaise TSMC, qui grave leurs puces depuis déjà bien des années. Pour vous dire, c’est la même entreprise qui produit les puces FSD (Full Self Driving) de Tesla ou encore les processeurs des iPhone.
Dans la course à la technologie, on retrouve deux grands concurrents : les Etats-Unis et la Chine. Le Japon a malheureusement perdu de sa superbe durant les dernières années. Mais le hic, c’est que les USA sont facilement irritables et ont peur de ce que pourrait produire la Chine dans les prochaines années. C’est ainsi que le pays de l’Oncle Sam a décrété qu’il serait impossible pour toutes les entreprises technologiques américaines, dont Nvidia, de fournir des puces et supercalculateurs jugés “trop puissante” à la Chine.
Cela fait déjà un petit moment que des bruits de couloirs rapportaient une potentielle carte graphique chinoise qui ne serait ni épaulée par Nvidia, ni AMD. La Chine veut proposer des alternatives pour leurs publics et c’est l’entreprise Moore Threads qui s’y colle.
La compagnie est dirigée par Zhang Jianzhong, un ancien de chez Nvidia en 2020. Une entreprise toute jeune, mais qui a déjà l’étoffe d’une grande multinationale vu l’expérience de ses dirigeants, en plus d’être financée par des entreprises comme Shenzhen Capital, ByteDance ou encore Tencent.
C’est dans ce contexte que Moore Threads présente la MTT S80, équipée d’une puce maison Chunxiao. L’avantage, vous l’aurez deviné, c’est qu’absolument tout est fabriqué par l’entreprise, rien n’est externalisé comme chez Nvidia ou AMD.
Ici, les coeurs se nomment désormais les MUSA (Moore Threads Unified System) et en proposent pas moins de 4096, couplé de 16 Go GDDR6 de mémoire vidéo dédiée. Côté fréquence, on se retrouve à 1.8 GHz contre 1.3 GHz pour une RTX 3060.
Selon Moore Threads, cette puce est totalement compatible avec les API DirectX, Vulkan et OpenGL, donc aucun souci à déplorer concernant la compatibilité de certains jeux. La carte graphique est équipée de trois sorties Displayports 1.4a et d’un port HDMI femelle 2.1. Il s’agit donc d’une carte capable d’afficher de la 4K, mais vu la puissance, on imagine qu’elle pourrait plus se placer au niveau de la RTX 3060 de chez Nvidia, ce qui est déjà pas mal.
Moore Threads a enfin annoncé le prix, ce sera 2999 Yuan, soit environ 409€ à l’heure actuelle. Elle est précommandable en bundle avec la carte mère Asus TUF Gaming B660M-PLUS D4 et les livraisons commenceront dès le 16 novembre 2022.
D’autres technologies chinoises risquent de débarquer prochainement
La Chine constitue donc un véritable concurrent aux Etats-unis, et cela fait trembler de peur la Maison Blanche. Le conseiller national Américain Jack Sullivan a même annoncé un projet de restriction des exportations vers la Chine.
En matière de contrôle des exportations, nous ne pouvons pas, pour certaines technologies clés, nous limiter au seul objectif de maintien des avantages relatifs sur nos concurrents. Nous avons longtemps adopté une approche par « échelle glissante », qui considère que nous devons garder quelques générations d’avance. Cela ne correspond plus à l’environnement stratégique dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
La Chine ne produit pas moins des trois quarts de semi-conducteurs dans le monde entier, alors que les USA n’en produisent “que” 12%. Les deux pays se livrent une bataille sans précédent pour avoir le monopole de la technologie.
La Maison Blanche justifie ces lois en énonçant que le gouvernement chinois pourrait se mettre à créer des armes trop puissantes, notamment équipées d’intelligence artificielle, si elle parvenait à s’équiper de technologies américaines extrêmement puissantes.
Une “paix artificielle”, créée à partir de restrictions d’importations vers la Chine, voilà le projet des USA. Mais visiblement, les entreprises chinoises n’ont pas dit leur dernier mot.