Les véhicules électriques français et européens pourront-ils seulement obtenir une aide ?

Les États-Unis ont déjà lancé leur plan pour exclure les aides des véhicules électriques fabriqués en dehors de leur pays. Le Gouvernement français réfléchirait à faire la même chose pour les voitures électriques en Hexagone. Pourquoi pas la prime uniquement pour les voitures électriques française ou européenne ? Il y a tout de même un hic.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté un projet de loi pour redéfinir les conditions d’accessibilité au bonus écologique en France. Il décrit ainsi en préambule le projet américain :

Il ne vous a pas échappé que les Américains réservent désormais leurs aides à l'achat aux seuls véhicules construits sur le territoire du pays. Et bien je veux ouvrir cette réflexion. Ne devons-nous pas réserver notre bonus écologique aux voitures construites en France ou en Europe, ou au moins s'assurer qu'elles sont conformes aux nouveaux standards environnementaux ?

Il ne s'agit pas seulement de limiter les véhicules électriques fabriqués en dehors de la France, car ils sont en minorité. En effet, on peut citer des voitures comme la Renault Zoé ou la Megane E-Tech, qui sont assemblées dans nos frontières. Mais une grande majorité viennent de pays européen, voire même en dehors de l’Europe, comme la Dacia Spring. Le projet serait donc très réducteur en Hexagone, d’où le fait d’envisager tout de même de l’étendre à l’Europe.

Plus de primes pour les véhicules étrangers

Ce projet de réforme a pour objectif de protéger et encourager l’industrie automobile française. Cela laisse tout le même sur la touche les constructeurs étrangers, comme Tesla notamment. Le risque d’une telle réforme est de ne pas fournir en France un nombre de modèles suffisamment important éligible au bonus écologique. Le résultat serait une chute drastique des ventes de véhicules électriques.

Restreindre ce bonus écologique c’est aussi pénaliser des constructeurs français qui produisent leurs véhicules électriques à l’étranger. Le but est de les motiver à revenir sur le territoire, mais la période actuelle est compliquée pour l’automobile.

L’idée est donc très bonne, car cela permet de relocaliser les usines en France. Le problème est que c’est aussi toute une industrie qu’il faut rebâtir en Hexagone. On retrouve notamment les batteries et les moteurs électriques qui sont souvent fabriqués en Asie.

C’est un peu le serpent qui se mord la queue. D’un côté cette réforme permettrait de pousser les constructeurs à revenir en France, mais de l’autre le marché français n’est pas encore suffisamment grand pour offrir une offre suffisante.

Résultat avec l’objectif d’augmenter le nombre de voitures électriques sur nos routes, cela pourrait avoir l’effet inverse. Pour le moment il ne s’agit que d’un projet et rien n’est pour le moment acté. Il faudra attendre les prochains mois, avec début 2023, une nouvelle réforme du bonus écologique.