Kotaku a publié mardi une enquête comprenant des accusations lourdes envers Nintendo America avec par exemple des témoignages qui évoquent des cas d'harcèlement ou de discrimination. Des accusations tout de suite prises au sérieux par Doug Bowser, directeur de la filiale américaine de la firme japonaise.
Sommaire
- "Ils sont tous amis"
- "Nous attendons un respect total de ces règles"
"Ils sont tous amis"
Dans une enquête parue mardi sur son site, Kotaku évoque les nombreuses discriminations ressenties par certains certains testeurs travaillant pour Nintendo America. Par exemple, le site relaie le témoignage d'Hanna : c'était une testeuse pour Nintendo America fournie par l'agence Aerotek. Elle indique qu'après plus de neuf ans de bons et loyaux services, elle gagnait 16 dollars de l'heure. Dans le même temps, elle constate qu'un homme, depuis moins longtemps dans le service qu'elle, fait 19 dollars de l'heure. Un cas de discrimination qui arriverait souvent entre les employés de Nintendo, distingué par la bordure rouge de leur badge, et les autres et surtout les femmes.
La probabilité d'être promu (à un emploi à plein-temps) était encore plus basse pour les femmes (...) Ce sont d'habitude les hommes qui le sont. Ils sont tous amis. Ils regardent le Super Bowl ensemble.
Une discrimination qui serait conjugée à certains cas de harcèlements sexuels. Kotaku reprend le témoignage d'Allison, qui évoque une expérience désagréable avec Melvin Forrest (aujourd'hui à la tête du département s'occupant des tests de produits) : c'est lui qui choisit les associés de Aerotek pour chaque nouveau projet. Bien s'entendre avec lui était donc crucial. Pourtant, il était de notoriété publique qu'il commentait le poids et les apparences des femmes. Outre les blagues de mauvais goût et les commentaires qui n'ont pas leur place, certaines testeuses ont aussi dû faire face à des stalkers. L'une d'elle a raconté à Kotaku qu'elle pleurait à son bureau et avait des crises de paniques chaque jour :
Mais parce qu'il était ami avec les bonnes personnes, elle ne se sentait pas d'avertir à la société dont elle était employée. Trois autres sources ont confirmé que le stalker avait le champ libre pour tourmenter sa proie. "Il m'a dit verbatim qu'il me ferait virer si je le signalais".
"Nous attendons un respect total de ces règles"
Plusieurs cas de comportements toxiques que Doug Bowser, directeur de la filiale américaine de Nintendo, a immédiatement pris en compte. Le même jour que la publication de l'enquête de Kotaku, il a envoyé un mail interne prévenant que Nintendo allait agir :
Nous avons des règles très strictes conçues pour protéger nos employés et associés de comportement inapproprié et attendons un respect total de ces règles par quiconque travaille avec nous ou pour nous (...) Nous enquêtons et enquêterons toujours sur les accusations qui nous parviennent, et nous investiguons activement sur ces récentes déclarations.
En novembre dernier, à la suite des accusations portées vers Bobby Kotick (président d'Activision Blizzard), Doug Bowser avait pris la parole. Il avait alors indiqué que "Chaque entreprise du secteur doit créer un environnement où tout le monde est respecté et traité sur un pied d'égalité, et où tous comprennent les conséquences de ne pas le faire.".