Black Phone en quelques mots

Black Phone est un film d’horreur surnaturel américain réalisé par Scott Derrickson avec dans le rôle principal, celui de l’antagoniste et tueur en série, un Ethan Hawke (Bienvenue à Gattaca, Moon Knight, Sinister, Valérian et la Cité des mille planètes) plus flippant que jamais. Se tient à ses côtés et pour lui donner la réplique le jeune acteur Mason Thame qui prête ses traits à Finney Shaw. Pour information, Black Phone est l’adaptation d’une histoire courte écrite par l’auteur de comic books Joe Hill (Locke & Key) et publiée en 2004.

1978. Une bourgade située dans l’Etat du Colorado aux Etats-Unis est en proie à d’inquiétantes disparitions. Alors que cinq enfants sont activement recherchés par la police, Finney Shaw, devient la sixième victime de L’Attrapeur, un mystérieux inconnu qui laisse sur le lieu de ses crimes des ballons noirs. Enfermé dans un sous-sol lugubre et sans issue, le jeune lycéen et joueur de baseball découvre qu’il peut échanger avec les précédentes victimes du kidnappeur via un téléphone noir. Ce “Black Phone” pourrait bien être sa seule et unique planche de salut.

Un film d'horreur surnaturel glaçant

Le cinéma horrifique, une décennie après l’autre, parvient toujours à se renouveler, puisant souvent dans le passé pour proposer une expérience rafraîchissante empreinte (ou non) de nostalgie. Black Phone est de cette trempe. Ce film d’horreur américain réalisé par Scott Derrickson regarde dans le rétroviseur et s’inspire d’un 7e Art propice à l’effroi pour mieux surprendre l'audience. Il se dégage de cette œuvre cinématographique une mélancolie douce-amère foudroyée par une violence âpre et sans retenue qui frappe fort et terrifie par sa simplicité hautement létale.

La dimension surnaturelle de Black Phone, loin de dénaturer le genre dans lequel se love le film, ajoute ce petit quelque chose qui transforme une histoire un brin déjà vue en un périple à la fois figé et haletant. La réalisation suit ce même principe, se veut souvent sobre, mais ose sortir des sentiers battus quand nécessité fait loi. Les addicts à la peur se sentiront probablement comme des poissons en eaux troubles face à un long-métrage qui se réapproprie les codes du cinéma d'horreur… hors champs, jumpscares, etc. et les fait siens. Quant aux autres, ils vivront pleinement ces mêmes artifices de mise en scène pour leur plus grand "plaisir".

Il convient également de saluer la performance d’un Ethan Hawke plus terrifiant et dérangé que jamais. Ce dernier prend un malin plaisir à tourmenter les garnements de Black Phone et avec eux les spectateurs qui (re)découvrent un acteur américain prompt à donner à la peur un vaisseau humain. En 2022, le Mal lui sied à merveille. Après avoir appliqué une justice expéditive en tant que Dr. Arthur Harrow dans la série Moon Knight du Marvel Cinematic Universe sur Disney+, il devient le temps d’un film une entité glaçante et criante de vérité.

Aux origines de Black Phone avec Scott Derrickson

Le grand public connaît probablement Scott Derrickson pour avoir dirigé Doctor Strange en 2016, mais le réalisateur américain présente en dehors du MCU un CV horrifique digne de ce nom. Depuis ses débuts en 1995, il s’est notamment illustré sur la saga Sinister, Hellraiser : Inferno (2000) et The Exorcism of Emily Rose (2005). La rédaction de JV s'est s’entretenue quelques minutes avec lui afin d’aborder son travail sur Black Phone.

Black Phone est une adaptation de la nouvelle du même nom sortie en 2004 et écrite par Joe Hill. Pourquoi avoir adapté cette histoire en film ?

Dès sa première publication, j'ai toujours pensé que c'était une excellente idée pour un film d'horreur. J'ai aimé la façon dont elle combine une histoire de tueur en série et une histoire de fantômes. Je n'avais jamais vu d'histoire qui fasse cela de manière efficace, et encore moins une nouvelle comme celle de Joe Hill. Et j'ai également pu prolonger cette histoire avec des souvenirs de ma propre enfance et des enfants que j'ai connus en grandissant. L'histoire se déroule à North Denver en 1978. J'avais 12 ans. Le mélange de mon expérience personnelle et de l'histoire de Joe Hill est vraiment l’essence de Black Phone. J'ai simplement pensé que c'était un film intéressant et enrichissant à faire. - Scott Derrickson (réalisateur)

Quelles furent vos principales inspirations pour ce film ?

Tout a commencé par une thérapie sur ma propre enfance que j'ai suivie pendant deux ans avant de commencer à écrire ce film. Quand je suis sorti de cette thérapie, j'ai vraiment analysé la violence de mon enfance, la violence dans mon foyer et hors de mon foyer. J’étais harcelé. C'était un quartier où il y avait beaucoup de bagarres, beaucoup de sang. Tous les traumatismes et les expériences traumatiques qui me sont arrivés quand j'étais jeune, j'ai réussi à les accepter. Puis j'ai pensé que ce serait quelque chose d’intéressant pour un film. J'ai pensé à faire une version américaine des 400 coups, le film de Truffaut, mais je ne pensais pas avoir une histoire assez intéressante pour ça. Quand j'ai pensé à la combiner avec Black Phone, je me suis dit "c'est intéressant". Ça allait très bien ensemble. - Scott Derrickson (réalisateur)

Quels sont pour vous les meilleurs films d'horreur jamais réalisés ?

Suspiria de Dario Argento, je pense que c'est probablement le meilleur film d'horreur que j'ai vu. Il est très ambitieux. C’est un film d’horreur très efficace. Je pense que l'Exorciste reste l'un des meilleurs films d'horreur jamais réalisés pour de nombreuses raisons. C'est l'une des meilleures expériences brutes que l'on puisse avoir. Je vais être un peu plus moderne et dire que le film coréen J’ai rencontré le Diable est probablement le meilleur film d'horreur que j'ai vu, peut-être au cours des 20 dernières années. C'est un film étonnant. Il y a beaucoup de grands films d'horreur en provenance de Corée du Sud, mais celui-là joue dans une autre catégorie. - Scott Derrickson (réalisateur)

Les jeux vidéo d’horreur s’inspirent énormément du cinéma qui s'inspire à son tour des jeux vidéo. Avez-vous joué à des jeux de ce genre ? Je pense à Silent Hill, Amnesia, Layers of Fear, etc.

J'ai déjà joué à un certain nombre de jeux d'horreur. J'ai vraiment adoré Bioshock,. C'est un jeu qui m'a vraiment passionné. L'adaptation cinématographique de ce jeu m’a intéressé pendant un moment. J'adore l'univers de Bioshock. J'ai deux fils, l'un a 18 ans, l'autre 16. Depuis longtemps, nous jouons à deux jeux d'horreur. L'un d'eux est Left for Dead. Le mode coopératif est tellement génial. On adore tuer des zombies. Mais le jeu auquel on joue tout le temps, c'est le mode zombie de Call of Duty. Nous y jouons chaque fois que nous sommes ensemble. Pouvoir s'asseoir dans une pièce et être capable de passer de niveau en niveau en tuant des zombies est quelque chose que nous faisons très souvent avec mes fils. - Scott Derrickson (réalisateur)

• Tout savoir à propos du film Black Phone sur AlloCiné.