Début avril, une immense nouvelle est venue illuminer le visage des amoureux de point & click. Après plus de dix ans d’absence, la mythique saga des Monkey Island va faire son grand retour dans un épisode inédit ! Le jeu, en préparation depuis deux ans, s’est ainsi montré par le biais d’une courte bande-annonce révélant, par la même occasion, sa direction artistique. Certains fans, visiblement déçus, l’ont fait savoir bruyamment. Ron Gilbert, le créateur de la série, a tenu à leur répondre…
En découvrant le trailer de Return to Monkey Island, certains fans des premiers épisodes ont regretté l’approche cartoon choisie par l’équipe de développement. Ces derniers ne s’y retrouvent pas et estiment que l’atmosphère de l’original est dénaturée, que ce soit pour les personnages ou les décors. Ron Gilbert, le maître d’orchestre de la licence, a tenu à mettre les choses au clair. Sur son blog Grumpy Gamer, il n’y va pas par quatre chemins en indiquant :
Return to Monkey Island n’est peut-être pas le style artistique que vous vouliez ou attendiez, mais c’est le style artistique que je voulais.
Au moins, les fans savent à quoi s’en tenir.
MONKEY ISLAND, UN RETOUR POUR AVANCER
Dans ce long billet, durant lequel il revient sur le passé de la saga, il explique avoir longuement discuté de la direction artistique à adopter pour ce retour. Et pour ce revival, lui et son acolyte, Dave Grossman, n’envisageaient pas de pixel art. Le duo voulait faire avancer la licence et ne pas la limiter à un simple « retour ». Par ailleurs, l’intéressé tient à souligner que le seul jeu réellement pixelart qu’il a réalisé était Thimbleweed Park, ce qui n’est pas le cas de The Secret of Monkey Island.
Monkey Island 1 & 2 n’étaient pas des jeux en pixel art. Il s’agissait de jeux exploitant une technologie et des outils de pointe. Monkey Island était en 16 couleurs EGA et nous avons profité de l’occasion pour le mettre à 256 couleurs. Monkey Island 2 utilisait la magie artistique numérisée de Peter Chan et Steve Purcell. Nous voulions avancer. Si j’étais resté et que j’avais fait Monkey Island 3, il n’aurait pas ressemblé à Monkey Island 2. Nous aurions continué à avancer, et Day of the Tentacle en est un bon exemple.
Par cette explication, Ron Gilbert confirme qu’il n’aime pas se reposer sur ses acquis et qu’il n’hésite pas à casser les codes établis. Quelque soit les mécontentements, il n’a aucune intention de changer de direction.
Quand j’ai commencé ce jeu, ma plus grande peur était que Disney ne me laisse pas faire le jeu que je voulais, mais ça a été génial de travailler avec eux. C’est ironique que les gens qui ne veulent pas que je fasse le jeu que je veux faire soient les fans purs et durs de Monkey Island. C’est ce qui me rend triste à propos de ces commentaires. Return to Monkey Island est une incroyable montagne russe. Montez et éclatez-vous ou sortez du parc d’attraction si vous estimez que les montagnes russes ne sont pas à votre goût.
Clair, net et précis. Du Ron Gilbert dans le texte. Mais il le sait, ce ne sont pas les quelques mécontentements qui devraient entacher la réussite du titre. Depuis son annonce, c’est sans doute l’un des titres les plus attendus du moment.