Équipées d’yeux bioniques conçus par l’entreprise Second Sight, plus de 350 personnes malvoyantes risquent de se retrouver à nouveau plongées dans le noir suite à sa faillite. Une situation qui pose de sérieuses questions sur le suivi de ce genre d’appareils dans le temps.
Passer de la lumière à l’obscurité ne tient parfois qu’à la faillite d’un autre : c’est la terrible expérience à laquelle sont confrontées plus de 350 personnes à travers le monde en ce moment. Ces personnes, malvoyantes, ont toute reçu un système d’implant rétinien Argus II développé par l’entreprise américaine Second Sight, qui s’est fait une réputation avec ses « yeux bioniques ».
Si Second Sight a bel et bien permis à des centaines de personnes de recouvrer la vue, au moins partiellement, pendant près de 20 ans, la firme a cependant connu un terrible déclin depuis quelques années, au point de licencier la plupart de ses employés. Récemment, Second Sight a été déclaré en faillite, laissant dans le noir tous leurs clients. Certains d’entre eux ont été informés que plus aucune maintenance ou mise à jour de leur équipement rétinien ne leur serait proposée.
Une vue à obsolescence programmée
Le site Xataka, qui détaille cette affaire, explique que si l’œil bionique d’un patient de Second Sight venait à dysfonctionner ou à s’éteindre totalement, il serait impossible de le réparer. Mais ce n’est pas tout : l’enlever peut aussi se révéler problématique et très coûteux. Sans compter qu’un tel gadget inutile greffé sur soi peut entraîner des complications médicales, ou interférer avec certains examens, comme l’IRM, par exemple.
L’histoire de Second Sight, et encore plus celle de ses clients, met en avant un constat terrible : à l’heure où de nombreuses entreprises du secteur du high-tech développement intensivement des implants neuro destinés à améliorer le quotidien de personnes handicapées, comme Neuralink d’Elon Musk, le fait de dépendre des technologies d’une société privée peut avoir des conséquences désastreuses lorsque celle-ci met la clé sous la porte. Le transhumanisme façon Deus Ex, ce n’est clairement pas encore pour demain.