64 000 € par mois pour un service de scalpers

Le scalping est un procédé qui fait rage depuis l’avènement de la PS5 et de la Xbox Series : vous n’êtes pas sans savoir qu’une importante pénurie est actuellement en cours, rendant les consoles de Sony et de Microsoft très difficiles à trouver dans le commerce. Certains l’ont bien compris et en profitent pour les acheter tout à fait légalement au prix standard avant tout le monde, avant de les revendre bien plus chers à des particuliers, impatients de mettre la main dessus. Une technique qui désavantage la clientèle et déséquilibre quelque peu le marché, creusant les inégalités : on retrouve ainsi de nombreuses PlayStation 5 à 800 euros, voire parfois bien au-dessus.

Ceux qui pratiquent cette “offre commerciale” sont appelés les scalpers et en Angleterre, ils ne dérogent pas à la règle. C’est sur ce principe même que Jack Bayliss a créé Aftermarker Arbitrage, une plateforme très privilégiée des personnes concernées, et pour cause : tous les abonnés sont avertis directement des réassorts de stocks de PS5 et de Xbox Series (entre autres), pour les acheter à des tarifs normaux avant tout le monde et les revendre à profit. La seule contrepartie, c’est de payer un abonnement à la plateforme de 30 livres sterling (36 euros).

Actuellement, Bayliss compte pas moins de 1500 abonnés, ce qui lui assure un chiffre d’affaires mensuel de… 64 830€. Une somme gargantuesque qui soulève forcément les foules, si bien que la chaîne de télévision Sky News s’est intéressée à son cas. Dans une interview, il livre sa vision des choses, ce qui ne plaira sans doute pas à tout le monde.

Crédit photos : Jack Bayliss / Sky News

Scalpers ou entrepreneurs ?

Le scalping est définitivement le fond de commerce de Jack Bayliss et ce dernier ne s’en cache aucunement. Au-delà même du généreux salaire dégagé grâce à sa plateforme Aftermarket Arbitrage, le Britannique déclare que cette dernière encourage une pratique légitime.

Pour moi, posséder la PS5 ou une Xbox n'est pas une nécessité, c'est un luxe, d'accord ? Si vous pouvez vous permettre de dépenser 450£, dépenser 100£ supplémentaires devrait être assez marginal, si vous avez de l'argent prêt à être investi là-dedans.

Oui, certaines familles vont devoir payer 100 £ de plus, mais ce à quoi vous ne pensez pas, ce sont nos membres : ils ont 30 consoles, ils gagnent 100 £ sur chacune. Et ils gagnent un bon mois de salaire en quelques jours.

Surtout, Bayliss avoue que beaucoup des abonnés de son service son “jeunes”... mais qu’il crée là, tout simplement, de véritables “entrepreneurs”.

En réalité, ce sont des entrepreneurs, ils sortent, créent un revenu secondaire et ils font quelque chose que 90% de la population ne se donne pas la peine de faire.

Désormais, ils passent plus de temps avec leur famille, avec leurs enfants. Nous avons eu des gens qui ont pu rénover leur maison, ils ont acheté aux enfants un portique d'escalade, ils ont acheté de nouvelles voitures à leur femme, ils se sont achetés de nouvelles voitures à eux-mêmes.

Nous avons aussi eu l'un de nos membres qui avait une dette de jeu de 20 000 £. Nous l'avons embauché. Il est avec nous depuis un an, il est maintenant en sécurité et il a gagné, je pense, beaucoup d'argent.

Les retours du grand public sont évidemment foudroyants. Certains n’hésitent pas à le qualifier de “cancer” ou de “Martin Shkreli du gaming” : quoique puissent en penser certains, sa plateforme fonctionne terriblement bien et met le doigt sur un problème de société, presque banalisé.

Aux États-Unis, où la tendance est également présente, certains tentent de faire bouger les choses : nous vous parlions il y a quelque temps d’un représentant démocrate américain, qui tentait de faire passer une loi pour interdir les scalpers. Il avait même le support de plusieurs sénateurs de différents États.

Quelle est votre avis sur la question du scalping ? Comprenez-vous avec les dires de Jack Bayliss ?