Il y a moins de trois semaines, nous vous donnions nos impressions sur le début de la campagne de Halo Infinite. Nous étions enjoués par le gameplay du soft et trouvions que la nouvelle formule plus ouverte lui allait bien. Nous avions néanmoins quelques interrogations au sujet de la quête principale. Est-elle captivante ? Apporte-t-elle des objectifs variés ? Offre-t-elle des moments inoubliables ? Après toutes ces années à attendre fébrilement ce solo qui a soufflé le chaud et le froid depuis son annonce, nous l’avons désormais entre nos mains. Mieux que ça, nous l’avons terminé en Héroïque. Alors, est-ce un retour gagnant pour Master Chief ? Nous tentons de répondre à cette question dans notre vidéo test.
Soldat, au rapport
Rien ne va plus pour l’UNSC. Master Chief échoue à protéger ses frères d'armes à bord de l’UNSC Infinity. Catapulté en dehors du navire expérimental, il plane inconscient dans l’espace jusqu’à ce qu’un pilote de Pélican le récupère. Ensemble, ils vont aller sur le Zeta Halo afin de refroidir les ardeurs des Parias, une faction rebelle menée par des Brutes assoiffées de sang. Un peu à la manière du premier Halo où le joueur commençait sa partie alors qu’un conflit interplanétaire était en cours, Master Chief reprend ses esprits en pleine guerre. Même s’il n’a pas toutes les cartes en main, il décide de faire ce qu’il a toujours fait : redonner de l'espoir à l’humanité. Soyons clairs, Halo Infinite ne conclut pas la trilogie supposément commencée avec le quatrième volet. Au contraire, le soft met en pause la résolution de certains problèmes et intègre de nouvelles intrigues au récit. Nous ne révélerons pas ce qui se passe au cours de la campagne afin de ne pas gâcher la découverte. L’histoire est plaisante à suivre, les cutscenes sont nombreuses, et les multiples fichiers audio à dénicher donnent des informations sur les personnages emblématiques de la saga. Bien que le jeu soit vendu comme une sorte de reboot spirituel, il est bel et bien la suite de Halo 5. Ceux qui n’ont jamais joué à la série risquent d’avoir du mal comprendre certains détails.
Craig, un lointain souvenir ?
Ce qui a valu de lourdes critiques à Halo Infinite pendant son développement vient de sa technique. Depuis la démo de gameplay diffusée au Xbox Showcase 2021, les joueurs émettent des doutes quant aux graphismes du titre. Ce que nous pouvons dire et comme vous le verrez dans notre vidéo test, c’est que les visuels sont inégaux. On passe de moments vraiment jolis quand le jour se couche à des passages moins réussis quand le soleil est à son zénith. Ce qu’il est important de souligner, c’est que le jeu reste fluide peu importe les circonstances, de 60fps à 120fps sur les Xbox Series X|S selon les téléviseurs. Les textures, elles, sont détaillées. En ce qui concerne les intérieurs, les structures Forerunners disposent d’une direction artistique agréable. C’est simple, sans fioriture, et c’est très lisible. Nous regrettons surtout l’absence de biomes différents qui auraient pu égayer l’exploration. La bande-son, elle, est au top.
Dans le casque de Master Chief
En accueillant le Major par un gros affrontement lorsqu’il arrive sur l’anneau, Halo Infinite insiste sur son point fort : le gameplay. Au risque de nous répéter par rapport à la preview, le gunplay de Halo est au meilleur de sa forme. Les armes sont nombreuses, les ennemis ont des attaques variées, et tout réagit extrêmement bien. Mieux, le grappin apporte un plus non-négligeable aussi bien aux combats que pendant les phases d’exploration. Halo a toujours été un jeu sandbox disposant d’arènes semi-ouvertes, d’un moteur physique précis, et d’une intelligence artificielle travaillée. Mais Infinite va plus loin en enrichissant chacune de ces catégories. Malheureusement, les marines ne peuvent plus piloter de véhicules. Quand 343 Industries disait s’inspirer du premier Halo, nous ne pensions pas qu’ils iraient jusque-là.
Le Cartographe Silencieux 2.0
Ce nouvel épisode des aventures de Master Chief pourrait être schématisé comme une espèce de grand Cartographe Silencieux. Cela signifie que John-117 va multiplier les escarmouches à la surface tout en accomplissant des missions dans les sous-sols Forerunners. Dans sa structure, Halo Infinite propose d’accomplir des missions principales et secondaires sur une map conséquente découpée en grosses zones. Le bon côté de la chose, c’est que le joueur dispose d’une vraie liberté d’action dans la manière dont il envisage la résolution les objectifs. L’aspect un petit peu moins enthousiasmant, c’est que la structure est classique et se repose sur des leviers bien connus pour inciter à explorer les entrailles de l’anneau. Moins spectaculaire que les autres Halo, Infinite manque de scènes épiques un rien scriptées. Quant aux objectifs principaux, ils demeurent eux aussi banals. Ils servent surtout de prétexte à élaborer les meilleures stratégies grâce aux éléments débloqués avec les points de bravoure tels que des armes lourdes, des véhicules volants, et des marines plus puissants.
Master Chief revient de loin ! Alors que tout laissait penser que sa campagne garderait de lourds stigmates d’un développement tumultueux, Halo Infinite parvient à rendre John-117 si fun à incarner qu’il est difficile de lâcher le pad une fois l’épopée commencée. Tout n’est cependant pas parfait. La formule open world très classique ne parvient pas à mettre en place des séquences aussi variées et épiques qu’à l’accoutumée. Nous gagnons en liberté d’action ce que nous perdons en spectacle. Mais le titre de 343 Industries mérite tout le temps que vous pourrez lui accorder : il est un très bon Halo.