Depuis la polémique blitzchung, un joueur de HearthStone sanctionné pour avoir affiché son soutien aux manifestants de Hong Kong lors d'une compétition, plusieurs acteurs de l'industrie ont pris position sur la situation. Dans la lignée de Blizzard, Riot Games et l'Electronic Sports League (ESL), plus grande entreprise du secteur de l'esport au monde, souhaitent éviter d'aborder les sujets sensibles.
Le site Hong Kong Free Press affirme avoir récupéré un message envoyé en interne par Ralf Reichert, cofondateur de l'ESL, à ses quelque 700 employés. Il les invite à "ne pas s'engager dans la discussion, tout spécialement sur les réseaux sociaux", concernant la crise politique et démocratique qui secoue Hong Kong. "En tant qu'entreprise internationale active dans de nombreux pays à travers le monde, nous nous abstenons naturellement de participer aux discussions politiques et donnons l'exemple en faisant vivre nos valeurs", peut-on lire. Un porte-parole de l'ESL a ensuite précisé que les employés restent libres d'exprimer leurs opinions sur leurs réseaux privés. Comme le souligne Hong Kong Free Press, l'ESL a signé un partenariat avec le service de streaming chinois Huya (filiale du géant de l'internet chinois Tencent) en septembre dernier pour la diffusion de compétitions sur ce marché, particulièrement friand d'esport.
Responsable de League of Legends et filiale de Tencent, Riot Games veut également garder les questions politiques à l'écart. En charge du département esports, John Needham a indiqué dans un communiqué diffusé vendredi soir avoir "rappelé" aux joueurs professionnels et aux casters qu'ils doivent se retenir d'évoquer leurs opinions personnelles sur des "sujets sensibles" lors des compétitions, afin que les retransmissions se concentrent sur le jeu et le sport. Le MOBA est au coeur de l'actualité avec la tenue des World Championships, une compétition à laquelle participent notamment l'équipe Hong Kong Attitude et trois équipes chinoises.
En contraste avec ces réactions, Epic Games a annoncé, jeudi dernier, "encourager la liberté de chacun à s'exprimer sur la politique et les droits de l'Homme", assurant qu'aucun joueur ou créateur de contenus ne sera condamné pour sa prise de parole sur de tels sujets. Rappelons que l'éditeur de Fortnite est détenu partiellement par Tencent, actionnaire à 40%.