C'est mardi dernier que Sony a dévoilé ses plans concernant son service de streaming disposant actuellement de 700 jeux streamables sur PC et PS4. Parmi ceux-ci, on compte 300 jeux PS4 téléchargeables sur la machine (et non sur PC), les jeux PS2 et PS3 ne profitant pas de cette fonction pour des raisons techniques ou d'absence de rétrocompatibilité. Alors qu'on peut déjà se demander si cet état de faits sera toujours d'actualité avec la PS5 (qui lira notamment les jeux PS4), notons que l'actuel PS Now bénéficie quoi qu'il advienne de fréquentes mises à jour de son catalogue. Sony a d'ailleurs précisé en parallèle de son repositionnement tarifaire que le service profite dès cette semaine de l'ajout de quatre AAA supplémentaires à savoir Grand Theft Auto V, inFAMOUS : Second Son, Uncharted 4 : A Thief's End et le dernier God of War''. Attention toutefois puisque ces titres ne seront disponibles que jusqu'au 2 janvier 2020. Seront-ils par la suite remplacés par des jeux de qualité équivalente ? C'est bien l'idée pour Sony même si actuellement, on ne sait pas encore quel sera le rapport AAA First et Third Party. Sony rappelle tout de même que la baisse de prix ne sera nullement synonyme de baisse de qualité en terme de features proposées :

Au niveau des fonctions, on reste sur la même chose, on a ajouté le téléchargement en plus du streaming, ce qui en fait d'ailleurs aujourd'hui un service unique puisque proposant ces deux facettes.

Bien qu'il soit encore trop tôt pour savoir si PlayStation essaiera sur le court ou long terme de concurrencer son rival Xbox et leur Game Pass intégrant, on le rappelle, automatiquement tous les AAA First Party le jour de leur sortie, Philippe Cardon précise toutefois que cette nouvelle offre PS Now n'est pas un prémisse à la nouvelle génération de consoles et que PlayStation sera encore présent, avec cette génération, aussi bien sur le physique que le dématérialisé. L'idée est clairement de laisser le plus d'options possibles aux joueurs. Bien que beaucoup de joueurs consoles soient encore attachés aux versions boîtes (qui en volume baissent toutefois d'année en année au profit des versions digitales), il n'en demeure pas moins que le PS Now compte 700 000 abonnés (contre près de 5 millions pour le Game Pass lancé début 2017) et que, de l'aveu de Philippe Cardon, le service fonctionne très bien en Europe et plus particulièrement en France.

Alors que les ambitions de PlayStation pour drainer de nouveaux abonnés sont, on l'imagine, importantes, il sera également intéressant de voir si les joueurs répondront présents. En tout cas, la marque entend bien proposer le plus de formules possibles, que ce soit mensuelle (9,99€), trimestrielle (24,99€) ou annuelle (59,99€). Bien que Philippe Cardon ne nous ait rien dit sur une éventuelle offre couplée PS Now / PS+, le fait de proposer un nouvel abonnement aux consommateurs va totalement dans le sens de ces nouveaux modes de consommation, très en vogue depuis de nombreuses années déjà :

On suit l'actualité, les tendances des joueurs et des populations en général. On voit que l'abonnement est un fait de société. Ca a commencé avec le mobile et plus le temps passe, plus on voit que tout passe par l'abonnement : la musique, les films. Nous l'avons quelque peu découvert chez nous avec notre service. Les premières années, il n'y avait pas d'abonnement, c'était au jeu, à la demi journée, à la semaine et très vite, nous avons vus que ce qui intéressait le consommateur était l'abonnement.

Avec les tendances lchez Deezer, Spotify, Netflix ou OCS, on était probablement au dessus en terme d'abonnement. On s'est ainsi aligné afin d'élargir notre nombre d'abonnés. Pour ce faire, le prix est le premier levier et le contenu le second.

Si les prochaines années verront sans doute une féroce bataille du digital entre les acteurs historiques et les nouveaux venus dont Google, l'un des autres enjeux pour Sony, et accessoirement PlayStation, concerne la question de l'écologie comme nous le rappelle Philippe Cardon :

Sony Interactive a rejoint l'alliance Playing for the planet qui regroupe 21 grands acteurs de l'industrie du jeu vidéo dont Microsoft, Ubisoft ou Google. Cette alliance a pour but de comprendre quelle est l'empreinte carbone liée à notre activité du jeu vidéo et ensuite d'apporter des réponses pour la réduire, la compenser et faire prendre conscience aux joueurs de tout ceci. Ceci prouve qu'on prend conscience de notre responsabilité environnementale au sein des industries du jeu vidéo.

Sony Corp a également un programme Road to Zero à l'intérieur duquel Playstation a sa part. Nous nous sommes ainsi engagés sur trois objectifs à savoir : réduire l'empreinte carbone lorsqu'on fabrique les consoles, à l'utilisation, nous nous sommes engagés à utiliser des technologies permettant de réduire la consommation électrique et enfin aider à la prise de conscience par les joueurs sur ces problèmes environnementaux via notamment le gameplay des jeux First party.

La question, plus d'actualité que jamais, est donc prise au sérieux par Sony puisque au delà de l'image positive que cette implication renvoie, il y a un véritable problème à régler et PlayStation entend bien apporter sa contribution aussi bien en amont de la création qu'à l'intérieur des jeux comme le souligne Philippe :

Jim Ryan, PDG de Sony Interactive Entertainment, a annoncé être en train de réfléchir à un programme, une application VR pour montrer ce qui peut être fait, ce qui est fait.

Nul doute donc que la prochaine génération de consoles sera, ou du moins essaiera, d'être plus «verte» que jamais afin d'être raccord avec cette prise de conscience de plus en plus forte concernant la question écologique. Jouer tout en étant éco responsable sera à n'en point douter l'une des maximes des principaux constructeurs afin de montrer au monde entier que l'industrie du jeu vidéo, aussi jeune soit-elle, connaît sa place dans l'équation pour une planète plus propre.