(Je précise que j'ai testé ce jeu sur Playstation Vita). J'avais rédigé un premier avis après une dizaine d'heures. Je le corrige maintenant que j'ai vingt cinq heures sur le jeu.

On ne va pas y aller par quatre chemins : Valkyrie Revolution est un jeu déstabilisant, en tout cas pour moi qui suis habitué à des classifications plus rigides (T-Rpg, Roguelike, etc...). La narration d'abord : l'histoire commence par la fin (no spoil), et il va falloir tenter de comprendre comment on en est arrivé là. Grosso modo, vous avez un petit pays, le Jutland, qui essaye de résister à l'hégémonie des Rus, lesquels n'hésitent pas à faire main basse sur la ressource-clé du continent Europa : la ragnite. Ce matériau permet en effet de nombreuses applications, notamment la création de puissantes machines de guerre. Ni une ni deux, notre héros, Amleth décide avec l'aide de quatre autres comparses de renverser la vapeur et de redonner au Jutland son autonomie économique et politique (le pays est sous embargo des Rus). Bien entendu, tout cela n'est qu'un paravent pour un autre projet : la vengeance. Les cinq forment une société secrète, chacun avec sa spécialité (espionnage, diplomatie, manipulation des médias...), et bientôt les escarmouches font place à de véritables batailles rangées. Toute cette histoire nous est racontée rétrospectivement par une professeur et son élève qui essayent de faire la lumière sur les véritables intentions de ceux que l'Histoire officielle considérera comme les "Cinq Traîtres".

Ainsi, quand on démarre le jeu, on a accès à un petit menu où l'on voit le professeur et son élève, dans un sous-bois, entourés de livres qui constituent autant de sources de connaissance (compendium, cinématiques liées à l'histoire, scénarios supplémentaires...). Quand on clique sur le professeur, la narration reprend et on peut avancer dans l'histoire.
Mais le cœur du gameplay, me direz-vous?

Et bien, il s'agit de batailles, plutôt brèves (en tout cas là jusqu'au point où j'en suis dans l'histoire), au cours desquelles il va falloir neutraliser l'ennemi. Les mécaniques de combat sont une espèce de mix action/tour par tour (atb) : vous pouvez vous déplacer librement, esquiver et vous protèger ad infinitum, mais chaque engagement avec l'ennemi consommera votre jauge d'action. Entre deux coups de hache, il faut donc attendre que la jauge se remplisse à nouveau pour pouvoir bastonner. En appuyant sur triangle, le temps s'arrête et on a accès à un petit menu qui permet soit d'utiliser une arme secondaire (généralement un fusil d'assaut aux munitions limitées ou une grenade), soit d'utiliser une magie, un objet de soin, ou de donner des ordres à un camarade. Avec la touche R, on pourra s'abriter derrière une barricade ou sauter par-dessus des sacs de sable pour étriper plus vite les malandrins. Plutôt bien fichu, ce système a le mérite de ralentir l'action pour choisir un bon angle de tir, une alchimie appropriée, ou simplement faire le point sur les forces en présence. Je ne comprends pas bien pourquoi ce menu a suscité la polémique, certains arguant qu'il était inconcevable de s'arrêter pour tirer dans un jeu d'action. Mais, m' voyez, ce n'est pas un jeu d'action pure. En tout cas pas pour moi.

Entre deux missions, on pourra se balader en ville pour acheter ou vendre des compos, améliorer ses armes ou encore équiper ses soldats en ragnites qui permettront de jeter de vilains sorts à la face des mécréants. Ce hub n'est pas spécialement bien fait, dans la mesure où il faut passer par le menu mission pour équiper ses personnages. Autre notion à prendre en compte : l'équipement est partagé. Si vous voulez telle ou telle armure, alors tous vos cooéquipiers auront automatiquement l'armure en question équipée. C'est un peu déstabilisant mais pas dramatique, d'autant que les batailles ne sont pas très dures et qu'on peut être une bille en gestion d'équipe et parvenir à avancer tout de même.

Si vous êtes prêts à supporter (ou à zapper) moultes phases de dialogues entre deux bastonnades, vous trouverez un jeu dont le gameplay simple et rafraîchissant mérite le détour. Les graphismes sont agréables sans être révolutionnaires, et le hub central a vraiment son petit charme. L'ensemble est coloré et attractif, et constitue un monde dans lequel on n'hésite pas à replonger une fois maîtrisées les quelques bizarreries du jeu. Situé dans l'univers étendu de Valkyria Chronicles, ce jeu ne partage quasiment rien avec ces prédécesseurs. C'est plutôt un stand-alone qui, malgré d'évidentes qualités et une bande son plutôt réussie, ne s'adressera pas à tout le monde. Après vingt-cinq heures de jeu, j'ai ressenti une certaine lassitude et je me suis mis à zapper systématiquement les cut scenes, en dépit d'une histoire pas mauvaise que j'aurais bien aimé suivre, mais franchement, une heure de cinématiques pour 10 minutes de mission, j'ai du mal.