Battlefield : Hardline est arrivé dans les rédactions, et c'est donc le moment de passer au test de ce spin-off particulier qui abandonne l'univers militaire de Battlefield pour proposer aux joueurs une aventure focalisée sur les affrontements entre la police et les gangsters en introduisant au passage une campagne solo qualitativement bien au-dessus de ce qu'avaient proposé jusque-là les Battlefield depuis le 3ème opus.

Quelques épisodes de James Bond (Espion pour cible, Quitte ou double et Bon baisers de Russie), Dante’s Inferno, Army of Two : Le Cartel du Diable et surtout les sagas Le Parrain et Dead Space… Pas de doute : même s’il y a des hauts et des bas, Visceral Games assure toujours un minimum côté action pure et dure. Et voilà donc qu’aujourd’hui, après le développement du DLC End Game pour Battlefield 3, le studio américain prend à bras-le-corps la célèbre franchise pour proposer Battlefield : Hardline, une nouvelle expérience de jeu multi en ligne. Entre innovations et améliorations (suite aux nombreux réglages effectués après les critiques de la première bêta), cet affrontement à la première personne entre policiers et truands se révèle pour le moins étonnant, comme il a été possible de le vérifier pendant deux petites heures de jeu online… D’abord un rappel brut des infos basiques… Au menu de Battlefield : Hardline figurent pas moins de 4 classes de personnages (Opérateur, Mécanicien, Exécuteur et Professionnel), 7 modes de jeu (Poursuite Infernale, Braquage, Argent sale, Match à mort en équipe, Conquête, Sauvetage et Contrat) ainsi que 9 cartes. Parmi ces dernières se trouvent Déraillement (une zone industrielle de Los Angeles avec de grands entrepôts), Everglades (un site de fractionnement hydraulique au milieu des marais de Floride), Hauteurs de Hollywood (une luxueuse demeure dans les collines de Los Angeles), Le Quartier (un petit arrondissement a priori paisible), Maison hydroponique (une plantation illégale de marijuana) et A Contre-courant (un repaire insulaire high-tech de trafiquants de drogue évoquant la map de Battlefield 4, Tourisme à Hainan). Ce sont les trois dernières maps, Centre Ville, Braquage de banque et Désert de poussière, qui ont été choisies par les développeurs pour être le théâtre des modes Poursuite Infernale, Braquage de banque et Conquête. Et autant dire que les découvertes et les surprises sont allées bon train ! Ce qui suit est donc une synthèse entre les informations importantes communiquées par les développeurs et l’expérience sur le terrain… UNE POURSUITE AUSSI INFERNALE QUE RÉJOUISSANTE Considéré par les développeurs comme la "vitrine" de Battlefield : Hardline, tant il s’accorde à merveille avec le concept global du jeu et provoque une forte montée d’adrénaline, le mode Poursuite Infernale (Hotwire) est à coup sûr une révélation. Ici, il s’agit donc de prendre possession de voitures – cinq au total - stationnées un peu partout sur la carte. Une fois au volant, vous devez conduire le plus vite possible, atteindre une certaine vitesse et la conserver afin que les tickets de l’équipe adverse commencent à diminuer automatiquement. Evidemment, plus il y a de véhicules pilotés par votre équipe en même temps et plus les ennemis perdent leurs tickets rapidement. Inutile de préciser que ces derniers ne se laissent pas faire et peuvent se lancer à votre poursuite en empruntant d’autres véhicules (moto, muscle car, camion, hélicoptère…) ou essayer de cribler de balles la carrosserie de votre engin pour le faire exploser. Heureusement, les développeurs ont quelque peu limité l’usage d’armes lourdes qui étaient considérées comme trop militaires suite au feedback de la première bêta. Ainsi, les policiers ne peuvent plus utiliser directement de RPG et de mitrailleuse lourde. Et les classes Mécaniciens et Exécuteurs - maintenant rééquilibrées - se sont vues retirer respectivement lance-roquettes et mitrailleuse légère au profit d’une sélection de puissants fusils et – tout de même – d’un lance-grenades de 40 mm… Attention, les armes lourdes ne sont pas pour autant retirées du jeu car elles sont désormais disséminées sur la carte en des points précis, dont vous pouvez essayer de prendre le contrôle. Mais il faut penser aussi que si vous vous saisissez d’une arme de ce genre, vous devrez laisser tomber votre arme principale car il est impossible de tout transporter. A noter au passage qu’au niveau des modifications, les développeurs ont changé aussi le recul de certaines armes vis-à-vis des différents viseurs greffés, pour obtenir davantage de réalisme. Et que des armes très spéciales et très puissantes sont bien cachées dans certaines cartes et accessibles seulement en réalisant un nombre précis d’objectifs, à l’instar de l’arc Phantom Bow dans le DLC Final Stand de Battlefield 4. Les trouver relève donc d’un sacré challenge qui s’adresse avant tout à la communauté des fans de Battlefield… COOPÉRATION RECOMMANDÉE Pour espérer remporter la victoire en mode Poursuite Infernale, il est préférable de s’emparer du plus grand nombre de voitures marquées et surtout de rester en mouvement en permanence tout en s’assurant d’un minimum de travail d’équipe. Cerise sur le gâteau : jusqu’à trois coéquipiers peuvent vous rejoindre à l’intérieur du véhicule afin de le protéger. Pour cela, ils peuvent s’en extraire aisément par la vitre et tirer alentour en restant assis sur la portière. Ou même rester à l’intérieur du véhicule et directement shooter à travers le pare-brise ou la lunette arrière. Les courses-poursuites s’avèrent donc rythmées par de multiples rafales de balles et des cascades parfois dantesques. Sensations fortes garanties, dignes d’un chef-d’œuvre du cinéma d’action ! L’utilisation de la technologie Levolution conforte d’ailleurs de manière spectaculaire cet aspect cinématographique. Par exemple, sur la carte Centre Ville, l’immense grue peut s’abattre sur un immeuble et il est possible de faire s’effondrer une portion surélevée de la route en explosant le pylône entouré d’échafaudages en dessous du pont. Autres exemples bluffants : la tempête qui vient de la mer frapper l’île de la carte A Contre-courant ou celle de sable qui se lève soudainement sur la carte Désert de poussière, charrie un tas de déchets et réduit incroyablement la visibilité. A noter néanmoins que ces évolutions climatiques dépendent du mode de jeu sélectionné et surtout ne se produisent pas toujours au même moment et au même endroit de la map. Non contents d’offrir des événements modifiant foncièrement le paysage, les développeurs ont accru également l’interaction avec celui-ci. Ainsi, certaines parties du décor peuvent être maintenant taguées avec votre emblème, histoire de bien montrer aux autres qui est le patron ! Mais ce n’est pas tout car une poignée d’endroits - comme le sous-sol de la Maison hydroponique - disposent d’un poste de soin où vous pouvez regagner de la vie directement sans l’aide d’un équipier de classe Opérateur. De même, se trouvent parfois de-ci de-là des défibrillateurs dont vous pouvez vous emparer et avec lesquels vous pouvez ressusciter vos camarades sans être vous-même médecin. Et il y a aussi de temps à autre des casiers à munitions dans lesquels vous pouvez recharger vos armes. Ces diverses opportunités fonctionnent particulièrement bien dans les modes en élimination directe comme Sauvetage où il est impossible de respawner. A noter que, sur le même sujet, il est aussi désormais possible de vous ravitailler en munitions directement en approchant tout près d’un équipier de type Exécuteur et en pressant la touche qui apparaît à l’écran. Idem pour recharger votre jauge de vie auprès d’un soldat allié de classe Opérateur, sans avoir besoin de quémander un kit de soin en sautant sur place ou en envoyant un message à l’équipe. Bien entendu, les boîtes de munitions et kits de soin restent présents. UN BRAQUAGE AUSSI FUN QUE CHAOTIQUE Second mode testé : Braquage (Heist) sur la carte Braquage de banque prenant la forme d’un énorme bâtiment bancaire dans laquelle il est possible d’entrer par de nombreux chemins : escaliers extérieur, souterrain, toit… Le but de ce mode – pour les voleurs - est de pénétrer dans la salle du coffre, prendre deux sacs d’argent et les rapporter à leur base. Tandis que pour les policiers, il est évidemment d’arrêter les gangsters avant qu’ils commettent leur méfait. Sans aucun doute, cette séquence de jeu et le lieu sur lequel elle se déroule fait penser à la scène clé du film de Michael Mann, Heat. A savoir la longue fusillade dantesque en pleine rue durant laquelle Robert de Niro arrose à la mitraillette la police après avoir dévalisé la banque. Dans Braquage, les gunfights sont ultra violents et souvent expéditifs car les couloirs de la banque et de ses sous-sols sont nombreux et surtout pas très larges. D’ailleurs, les premières parties relèvent plus du chaos total et de l’action fouillis que du jeu ordonné. Il n’est pas rare de décéder rapidement sans s’être rendu compte de rien. Mais plus vous jouez et plus vous parvenez à élaborer une stratégie, par exemple en tentant d’enfermer les voleurs dans la salle du coffre. Ceux-ci n’auront alors d’autre issue que de faire exploser les murs ou le toit pour sortir. Toutes les combinaisons sont possibles selon que vous incarniez policier ou truand, comme recourir au grappin puis à la tyrolienne pour descendre du toit et s’échapper loin de l’immeuble, piéger les couloirs, poser un leurre (qui produit des sons de tirs et projette sur la carte de l’ennemi des fausses traces de votre équipe) et même diffuser du gaz (s’il n’a pas de masque, le joueur adverse voit alors sa vision se brouiller momentanément). Hystérique ! UN ARSENAL ASYMÉTRIQUE Au total, Hardline comptabilise 51 armes, soit un peu moins que Battlefield 4. Toutefois, policiers et truands possèdent des armes exclusives et différentes, telles que le M16A3 pour les premiers et l’Ak47 pour les seconds. De plus, celles-ci ne se débloquent plus petit à petit comme dans Battlefield 4, puisque la plupart sont accessibles dès le début du jeu. Il suffit alors d’acheter directement celles que vous désirez avec de l’argent. D’ailleurs, plus vous passez de temps sur le jeu et remportez de l’argent, plus vous montez en grade. Quant aux accessoires à placer sur les armes, comme les lunettes optiques ou les grip, ils se débloquent rapidement au fil des parties pour toutes les armes que vous utilisez très souvent (même chose pour les véhicules). Pour les joueurs les plus acharnés et un peu « flambeurs », des récompenses devraient être prévues comme des peintures de camouflage dorées à destination des armes ou objets. Ces dernières pourraient être plus difficiles à obtenir, par exemple en tuant au minimum 1.000 ennemis avec la même arme. Au niveau des détails qui comptent, outre un HUD et un écran de customisation remodelés légèrement pour devenir à la fois plus lisibles et détaillés, les développeurs ont sensiblement allongé la durée générale des parties en réponse aux frustrations des joueurs de la bêta. Et s’il est toujours possible d’interroger un ennemi en pressant une touche à l’écran après l’avoir étourdi, avec un taser T62 CEW par exemple, en revanche le résultat devrait être différent, puisque seuls ses coéquipiers dans un faible rayon autour de lui devraient apparaître désormais sur le radar. UNE CONQUÊTE CLASSIQUE MAIS EFFICACE Last but not least : la carte Désert de poussière, qui représente une petite ville perdue au milieu de nulle part, accueille l’archi-classique mode Conquête. Sans grande surprise à la base, la partie n’en reste pas moins agréable grâce à une map suffisamment vaste entourée de rochers et noyée sous le sable. La légère augmentation de la vitesse de déplacement et de mouvements des personnages, effectuée récemment par les développeurs, s’avère d’ailleurs bien appréciable pour courir se réfugier de cabanes de bois en maisons de pierre. Parsemée de nombreux bâtiments, dont un grand motel avec de multiples chambres vides et une station-service en son centre, la ville devient au bout de quelques minutes le théâtre d’une monstrueuse tempête de sable qui obstrue d’un coup l’horizon. Impressionnant de réalisme car il devient difficile de se repérer. Et gare à l’équipe adverse qui peut mettre la main sur un des puissants véhicules entreposés sur la carte, comme les Police Interceptor et Police Cruiser, mais surtout le camion lourdement armé MRAP (Mine-Resistant Ambush Protected), visiblement aussi redoutable à la ville qu’à la campagne. Bonne nouvelle : alors que la plupart des cartes connues du jeu ne peuvent accepter que 32 joueurs en ligne maximum, celle-ci est capable d’en accueillir jusqu’à 64 pour les modes Conquête et Match à mort en équipe sur PS4, Xbox One et PC (24 joueurs au maximum sur PS3 et Xbox 360). De quoi donc se massacrer à grande échelle dans la joie et la bonne humeur ! L’avis de FuriouSG Le YouTubeur Sébastien Guérineau, alias FuriouSG, vice-champion de France sur Battlefield 3, comptabilise plus de 1.000 heures de jeu sur Battlefield 4. C’est donc avec un certain enthousiasme qu’il s’est penché sur Battlefield : Hardline. Après une petite heure de jeu passée sur la nouvelle bêta, notamment dans les modes Conquête et Braquage, voici ses impressions à chaud : « J’avais essayé auparavant le mode Sauvetage que j’avais trouvé vraiment pas mal dans la mesure où il était très fermé avec du 5 contre 5. Ici, avec le mode Conquête, c’est l’opposé. C’est un classique de Battlefield et d’ailleurs, on retrouve davantage l’esprit général de la série avec des véhicules, comme les motos ou les voitures. On a même eu droit à une tempête de sable sur la map Désert de poussière qui est venue nous balayer la vue. Pour ce qui est du mode Braquage, il est très intéressant grâce à un système de jeu par étapes, avec les voleurs qui doivent évoluer à l’intérieur de la banque puis s’échapper. Ce mode correspond parfaitement au style de jeu de Hardline. Mais il faut vraiment que l’équipe joue de manière bien coordonnée pour espérer réussir. Moi qui suis un joueur plutôt axé infanterie, j’ai trouvé ici le gameplay extrêmement plaisant et très nerveux, car ça se bagarre un peu partout et il y a toujours quelque chose à faire. Et je suis aussi content d’avoir retrouvé le fusil d’assaut M16A3 qui nous avait un petit peu manqué dans Battlefield 4 ». En guise de conclusion, FuriouSG livre un premier avis général sur le jeu : « Le jeu est assez propre et, au niveau du gameplay, ça reste du Battlefield dans la droite lignée de BF3 et BF4, même si par rapport à l’esprit de la série, effectivement on n’est plus dans des grandes batailles. Les cartes semblent d’ailleurs un peu plus axées infanterie que dans les Battlefield traditionnels. On peut d’ailleurs critiquer pour l’instant le manque de grandes cartes ou de chars, et les « puristes » de la franchise ne vont peut-être pas s‘y retrouver. Mais pour ma part, je pense qu’Hardline apporte un nouvel état d’esprit, avec un retour au classique du FPS, à savoir le policier contre le voleur, qui semble ici plutôt bien adapté. Et franchement, j’ai vraiment apprécié cette session de jeu et j’ai hâte d’avoir le jeu final entre les mains pour découvrir l’ensemble des possibilités qu’on n’a pas encore vues. Rendez-vous en mars ! ». Hardline, c’est un peu le Canada Dry du jeu vidéo : ça ressemble à du Battlefield, c’est gaulé comme du Battlefield mais ce n’est pas vraiment à 100% du Battlefield… Et pourtant, Dieu que c’est bon ! En explorant un nouvel univers dédié aux gendarmes et aux voleurs, le studio Visceral entend bien créer une sorte de spin-off de la série qui en reprend toutefois les bases de gameplay et y apporte même des idées supplémentaires (tyrolienne, recharges de munitions et de vie ponctionnées directement sur votre coéquipier, principe de jeu basé sur la vitesse…). Et puis, même si graphiquement le jeu laisse parfois à désirer (certaines textures un peu vides notamment dans la banque et la ville ensablée), il y a le délirant mode Poursuite Infernale qui légitime à lui seul le fait de vouloir tenter l’expérience. D’ailleurs, histoire de vous faire une idée plus complète, n’hésitez donc pas à participer à la nouvelle bêta du 3 au 8 février… 5

La conception d'une campagne solo fait partie du cahier des charges à respecter pour les FPS modernes. Le succès des épisodes les plus fameux de Call of Duty n'est pas étranger à cette exigence relativement récente. Toujours est-il que la série Battlefield, réputée pour son multi, propose elle aussi lors de chaque volet son aventure solitaire. Si l'on excepte ce qui a été fait avec les Bad Company, des spin-off particulièrement réussis, on ne peut pas dire que les Suédois de DICE ont prouvé leur capacité à se montrer au niveau de la concurrence sur ce terrain-là. A l'image de BF3, on a même souvent frôlé la catastrophe. Mais puisque Battlefield : Hardline est développé par un autre studio, en l'occurrence Visceral Games, peut-on s'attendre à un résultat plus engageant ? C'est ce que nous avons tenté de déceler à travers une heure de jeu sur deux chapitres sélectionnés par les développeurs.

Battlefield : Hardline peut se résumer ainsi : « Le treillis c’est fini, et dire que c’était l’habit de mon premier amour… ». Fini –temporairement - les tenues camouflages, EA opère un changement de cap, pour se concentrer sur des affrontements plus « urbains ». Policiers, voleurs, il faudra désormais choisir parmi ces deux camps lors du multijoueur, qui continue de dévoiler son contenu. Après Hotwire, Heist, Blood Money, bienvenue à Rescue, qui n’est pas sans rappeler un certain Counter-Strike.

Seconde Guerre mondiale, Vietnam, guerre moderne, voire futuriste, si la série Battlefield a déjà couvert bien des conflits, il lui reste encore des tas de pistes à explorer. Lorsque Visceral Games prend les rênes de la série, le temps d'un épisode, le studio en profite logiquement pour présenter encore une autre vision de Battlefield. Une vision qui s'intéresse à une autre forme de guerre, celle que livre la police au crime organisé. Avec Battlefield : Hardline, on troque donc les médailles militaires pour un badge de police.