![Profil de [OtaXou], Jeuxvideo.com](https://image.jeuxvideo.com/avatar/0/o/otaxou_-1647441649-d6f279483dc95809e97b7fed670ffeac.jpg)
Voilà bientôt 30 ans que nous testons des jeux vidéos chez JV et à chaque lancement d'une nouvelle génération de GPU, c'est la même rengaine avec une surenchère de superlatifs tous plus dithyrambiques les uns que les autres. En 2025, la nouvelle reine des cartes graphiques est la RTX 5090 de chez NVIDIA, mais est-elle vraiment à la hauteur de nos attentes ?
Nombreux sont les détracteurs depuis ces dernières années qui accusent NVIDIA de n’être intéressé que par l’intelligence artificielle désormais. Difficile de leur donner tort alors que ce cher Jensen Huang n’avait que ce mot à la bouche lors de la présentation de la série 50 qui s’est déroulé au CES 2025. Mais du même temps, ce dernier a parlé expressément de l’utilisation de celle-ci dans le contexte du jeu vidéo. Alors, que doit-on vraiment croire sur ce que cherche à apporter NVIDIA sur le marché ?

Pour le déterminer, quoi de mieux que de faire suer sang et eau à la RTX 5090 Founder’s Edition, l’absolu fleuron du marché qui arrive grand prince sans aucune concurrence devant lui. Finalement, son principal rival est l’avis du public, qui ne comprend pas encore très bien où NVIDIA veut en venir avec l’intelligence artificielle pour les gamers. Il est donc temps de le déterminer dans ce nouveau test.
Sommaire
- Caractéristiques de la NVIDIA GeForce RTX 5090 FE
- Conditions de test
- Nos mesures de performance en 4K
- Nos mesures de performance en 1440p
- RTX 5090 VS RTX 4090
- Les fonctionnalités du DLSS 4 et de RTX Kit
- Attributs spécifiques et consommation
Caractéristiques de la NVIDIA GeForce RTX 5090 FE
RTX 5090 FE | |
CUDA Cores | 21760 |
Tensor TOPS | 3352 AI TOPS |
RT FLOPS | 318 tflops |
Mémoire vidéo | 32 Go GDDR7 |
Fréquence "boost" | 2407 MHz |
TGP | 575 watts |
Prix de lancement | 2349 € |
Conditions de test
Notre machine de test pour la NVIDIA GeForce RTX 5090 FE est la suivante :
- CM : ROG Strix X870-I Gaming WiFi
- CPU : AMD Ryzen 9 9800X3D
- Refroidissement : Corsair iCue H100i RGB Elite
- RAM : 2x16 Go Corsair Vengeance DDR5-6000 MHz
- SSD : MSI Spatium M580 PCIe 5.0 2 To
- Alimentation : Corsair SF1000L 80 Plus Gold
Nos mesures ont été faites sur la carte réglée par défaut.
Nos jeux de référence :
- Alan Wake 2
- Baldur’s Gate 3
- Black Myth Wukong
- Cyberpunk 2077
- Flight Simulator 2024
- Hogwarts Legacy
- Horizon Forbidden West
- Indiana Jones et le Cercle Ancien
- Marvel Rivals
- Ratchet and Clank Rift Apart
D’ordre général, à l’exception faite d’Indiana Jones et le Cercle Ancien, notre sélection favorise les jeux qui cherchent à pleine profiter des technologies d’AMD et de NVIDIA. Les plus gros jeux comme Alan Wake 2 et Cyberpunk 2017 sont ici présents pour faire tousser un peu la bête, quand Baldur’s Gate 3, Horizon Forbidden West ou Ratchet and Clank Rift Apart sont surtout les représentants des titres les plus courants. Enfin, Marvel Rivals est ici pour représenter l’aspect compétitif, mais moderne, du jeu vidéo avec un moteur extrêmement récent qui cherche tout de même à tourner sur tout.

Nos mesures sont réalisées par défaut au maximum permis par le jeu dans les réglages par défaut, et il en va de même pour le ray tracing. Pour les technologies d’upscaling et de frame generation, elles ne sont entièrement activées que si leurs concurrentes sont également présentes. A titre d’exemple, la Frame Generation n’est pas activée pour Alan Wake 2 car le pendant FG du FSR3 n’est pas disponible. Le tout afin de garantir une base de données de comparaison saine et équitable entre toutes les cartes.
Nos mesures de performance en 4K

En termes de pures performances brutes, la RTX 5090 envoie tout de même un bon 92 FPS sur Alan Wake 2 en sacrifiant le ray tracing, mais reste timidement à 42 FPS lorsque celui-ci est activé. La leçon est sensiblement la même sur Cyberpunk 2077, à 102 contre 33 FPS sans ou avec ray-tracing, ce qui paraît quelque peu décevant à première vue. Cependant, au titre des expériences les plus riches et complexes à faire tourner de nos jours, Indiana Jones semble s’en tirer à merveille sur cette nouvelle génération à 131 FPS de moyenne sans ray-tracing pour 39,6 FPS avec le path tracing activé.

Le DLSS remet un peu plus la sélection au goût du jour, puisque rares sont les jeux à descendre en dessous des 100 FPS avec la solution d’upscaling et de création de trames de NVIDIA. D’ailleurs, Alan Wake 2 y est tout pile avec le path tracing d’activé, quand Hogwarts Legacy et Indiana Jones sont les rares à descendre en dessous de cette barre symbolique. Mais pour un jeu léger comme Baldur’s Gate 3, cette carte est du pain bénis à 356 FPS de moyenne.
Nos mesures de performance en 1440p

Si un haut framerate est le plus important pour vous et que vous détestez les méthodes d’upscaling et de frame generation, la RTX 5090 en a sous le capot pour vous. On notera par exemple un Alan Wake 2 tout à fond qui passe enfin la barre des 60 à 79 FPS, ou encore un Black Myth Wukong en path tracing qui tient un 60 FPS assez propre pour caler ses combos. Et bien sûr, pour les compétiteurs, les 184 FPS moyen de Marvel Rivals devraient permettre de cliquer des têtes en toute détente.

Et pour l’optimisation la plus totale, le DLSS s’active en mode performance pour tirer le maximum de jus des jeux. Ici, Baldur’s Gate 3 passe même l’immense étape des 400 FPS, quand Cyberpunk 2077 le suit de près à 373 FPS. Même Indiana Jones, l’un des plus gourmands du lot, passe gentiment ses 118 FPS de moyenne avec le path tracing activé. Que demande le peuple ?
RTX 5090 VS RTX 4090

En l’absence de concurrence d’AMD, il faut au moins que NVIDIA sache se faire la guerre lui-même. En 4K avec le ray-tracing poussé au maximum, le constat ne paraît pas particulièrement reluisant sur Alan Wake 2 où nous ne mesurons qu’un gain de 9,9% des performances. Wukong est par contre lui bien plus rassurant avec un gain énorme de 33% sur cette même donnée. Cyberpunk 2077 le rend même jaloux, avec ici une augmentation de +44% de performances en ray-tracing, chose qu’on ne pensait absolument pas voir sur cette génération. Indiana Jones dépasse lui aussi les 30 avec une augmentation de +32,9%, quand Ratchet and Clank ferme la marche ) +25%. L’un dans l’autre, les résultats sont plus qu’enthousiasmant sur l’évolution des performances en 4K ray-tracing sur cette génération, où les +30% sont légions.

Qu’en est-il de la rasterization pure en 4K ? Ici, Alan Wake 2 ressort bien plus brillant avec une augmentation de 26% des performances. Black Myth Wukong se joint à la danse avec +24%. Cyberpunk 2077 a décidément décidé de faire taire les plus sceptiques avec une augmentation mirobolante de +54% des performances en 4K. Hogwarts Legacy n’est pas en reste avec +34%, quand Indiana Jones est plus timide à +21%. Ratchet And Clank montre l’évolution la moins intéressante à +15%, mais la grande moyenne est indéniable : les performances en raster aussi ont été largement améliorées cette année en 4K.

En 1440p avec ray-tracing activé, Alan Wake 2 n’offre pas une plus grande évolution qu’en 4K. Black Myth Wukong évolue à +24%, mais ce n’est pas sa définition préférée. Il en va de même pour Cyberpunk 2077, qui conserve une avancée de +36% des performances. Hogwarts Legacy fait partie des jeux les plus décevants à seulement 2% d’amélioration face à la RTX 4090. Indiana Jones nous remet le sourire à +24,4% de performances en plus, alors que Ratchet ferme la marche sur un solide +20%. La RTX 5090 offre définitivement les meilleures évolutions en 4K, alors que la définition 1440p en RT semble être la plus “dans les clous” de toutes.

Sans le ray-tracing et toujours sur cette définition, Alan Wake 2 reprend des couleurs avec une augmentation de +21% des performances. Black Mythg Wukong fait par contre un peu la tronche en n’offrant que 6% de perfs en plus par rapport à la RTX 4090. Heureusement, Cyberpunk 2077 revient à +25%. Juste à temps avant que Hogwarts Legacy nous plombe le moral en n’offrant essentiellement aucune évolution. Indiana Jones est lui aussi plus timide en 1440p sans RT, avec +16% de performances. Ratchet and Clank suit la tendance avec une augmentation de seulement 13%.
Tout confirme que la RTX 5090 est surtout une carte faite pour la 4K en ray-tracing, où elle brille de mille feux en offrant essentiellement 30% de performances en plus par rapport à la génération précédente. C’est définitivement du côté du 1440p en rasterization pure que la carte ne fait pas vraiment d’effort, mais est-ce vraiment un problème pour un futur acheteur de la RTX 5090 ? Il y a fort à parier que le profil typique de celui-ci soit extrêmement intéressé par la 4K et le ray-tracing, en prime bien sûr du DLSS 4.
Les fonctionnalités du DLSS 4 et de RTX Kit
Le fameux DLSS 4, donc. Avant toute chose, nous avons le droit à une amélioration générale de l’intelligence artificielle utilisée par NVIDIA, qui vient améliorer toutes ses technologies précédentes sur l’intégralité des cartes de la gamme RTX. Une ouverture rare de la part de l’équipe verte que l’on applaudit à deux mains. Cette évolution est le passage d’un modèle dit CNN à un modèle dit Transformer. Le premier est celui utilisé depuis le DLSS 2.0, sorti en 2020, quand le second est la méthode de machine learning que privilégient les dernières avancées en matière d’IA, notamment chez ChatGPT. Pour la faire courte et facile à comprendre : Transformer est désormais capable de traiter plusieurs informations de l’image en parallèle et de les corréler, lui permettant d’avoir une conscience largement accrue du rendu qu’il doit fournir.

Et sur le terrain, c’est assez simple à décrire : tous les défauts connus et reconnus du DLSS ont été gommés. La Ray Reconstruction ne provoque plus d’ombres étranges sur les mouvements, la mise à l’échelle est toujours plus précise et conserve au mieux les textures, tout cela sans aucun impact sur les performances. Dans l’exemple ci-dessus, les feuilles balayées par le personnage d’Alan Wake 2 créaient des traces sombres sur leur chemin et une distorsion de la texture sous-jacente. Désormais, tout est clean à l’image.
La grande nouveauté du DLSS 4 exclusive à cette génération 50 est le Multi Frame Generation. Les cartes RTX 50 sont désormais capables de créer jusqu’à 3 frames supplémentaires pour chaque image rendue par le GPU, ce qui permet de multiplier jusqu’à 4 fois la fluidité de l’affichage. Sur Alan Wake 2 toujours, nous constatons une augmentation de +198,2% des performances du jeu. Mais alors que le monde crie aux “fausses frames”, la question se pose : à quel prix ?

Il nous a été extrêmement difficile de trouver la moindre frame créée par l’IA, pour la simple et bonne raison qu’à l’analyse frame par frame des vidéos que nous avons enregistré… Rien n’était réellement distinctif sur Alan Wake 2 comme sur Dragon Age The Veilguard. C’est en analysant enfin une capture de Star Wars Outlaws image par image que nous avons trouvé des artefacts liés à la création de trames, qui s’expriment sous la forme d’une sorte de contour de pixels autour de certains éléments en mouvement d’une scène.

A peine visible à l’œil en pleine partie, on peut voir qu’ils sont une sorte de rémanence d’un mouvement qui n’a pas nécessairement eu lieu aussi rapidement ou lentement que ce qu’avait prévu l’intelligence artificielle. Si c’est bien là le seul élément de mise en difficulté de la Frame Generation, qui dans cette version Transformer n’en est qu’à ses débuts… L’avenir paraît radieux.
Alan Wake 2 | Latence du PC | |
4K/Ultra/DLSS 4 Performance | Sans frame generation | 33 ms |
Frame generation x2 | 42 ms | |
Frame generation x3 | 44 ms | |
Frame generation x4 | 47 ms | |
4K/Ultra/DLSS OFF | Sans frame generation | 74 ms |
1080p/Ultra/DLSS OFF | Sans frame generation | 28 ms |
Le véritable sacrifice est la latence, alors ? Pas vraiment. À dire vrai, un jeu comme Alan Wake 2 subit 36,49% de latence en moins en utilisant la 4K en DLSS 4 Performance avec la Frame Generation en x4 que si le jeu est lancé en définition native. Lancé à une définition “logique” inférieure, et avec les apports du DLSS, le moteur profite de cette plus grande liberté pour fournir le temps d’encaisser le rendu des trames IA… et même un peu plus.
Notons également une nouvelle technologie en cours de déploiement (et de standardisation au sein de DirectX, par ailleurs) : RTX Mega Geometry. Grâce à elle, les calculs de ray-tracing se font jusqu’à 100 fois plus rapidement sur les modèles 3D à millions de triangles de jeux utilisant Nanite d’Epic Games, par exemple. De ce fait, et à titre d’exemple, les ombres d’un jeu comme Alan Wake 2 peuvent maintenant être calculées en temps réel avec une précision décuplée, pour un résultat toujours plus proche de la nature.

Et toute cette philosophie de mélange entre rendu IA et rendu 3D n’est que le début. La série 50 signe l’avènement des RTX Neural Shaders, qui débloquent la possibilité d’utiliser des calculs d’IA au sein même des éléments d’une scène. Grâce à cela, plusieurs choses sont possibles : une compression accrue par IA, qui promet de libérer jusqu’à 7 fois plus de VRAM pour le reste des tâches, un rendu amélioré par IA des matériaux d’un jeu pour permettre toujours plus de rendus temps réels d’objets aux propriétés très précises, ou encore la possibilité de calculer par IA la suite des rayons tracés par le ray-tracing, ce qui promet une nette amélioration du rendu général de la technologie.
“Promet” est le mot clef, puisqu’en date de sortie de cette carte, nous n’avons pas sous la main de jeux en profitant. Mais il est important de noter que dans cette vision défendue par NVIDIA, les performances des cœurs CUDA et des cœurs RT seront toutes aussi importantes que celles… des Tensor Core, dédiés aux calculs de l’IA, pour la création du jeu vidéo demain. Lorsque l’on voit ce qu’ils sont déjà capables de faire sur le DLSS 4, qui n’intervient qu’après que le rendu 3D soit terminé, on ose à peine imaginer ce que cet avenir nous réserve.
Attributs spécifiques et consommation
La première chose qui choque lorsque l’on prend la RTX 5090 en main est qu’elle est… si petite ? Face à une RTX 4090 mastodonte, dont de nombreux modèles glissaient joyeusement vers le 4 slots, soulever une carte 2 slots capable d’être intégré dans un châssis Mini-ITX est une véritable surprise. Cette année, NVIDIA a une nouvelle fois revu le design de refroidissement de ses propres cartes, et a choisi cette fois-ci une solution plus traditionnelle où les deux ventilateurs soufflent de chaque côté au travers de la carte située au centre.

Cela permet à la RTX 5090 de ne monter qu’à 74°C en pleine charge dans nos tests, pour une température au repos de 36°C. Attention cependant : la nouvelle VRAM en GDDR7 est elle beaucoup plus prone à chauffer et atteint les 88°C très rapidement. Pas de raison de s’inquiéter pour le moment, mais il faut le prendre en considération. Aussi, le modèle de RTX 5090 Founder’s Edition que nous avons reçu a montré une nette tendance au coil whine, ce petit chuintement aigu que certains appareils produisent. NVIDIA est au courant de ces soucis, qui ne semblent pas affecté l’intégralité des exemplaires presse en circulation, et se veut rassurant : une mise à jour pourrait potentiellement corriger le problème à l’avenir, mais quoi qu’il en soit, la garantie prendra en charge un remplacement si votre carte sifflote un peu trop à votre goût.

Enfin, il n’y a aucun moyen de l’esquiver : la consommation est en large hausse. À 575W, la RTX 5090 réclame 125W de plus que la RTX 4090 en son temps, elle-même une carte gourmande. Nous revenons ici quelques générations en arrière après les belles avancées en consommation de la série 40, un des traits qui nous avait le plus séduit sur celle-ci. Pensez donc bien à vous équiper d’une alimentation de 1000W minimum recommandée par NVIDIA. Le port d’alimentation est toujours un PCIe 5.0 16 pin beaucoup plus justifiable désormais : si votre alimentation n’en dispose pas, un adaptateur est encore fourni avec la carte. Rassurez-vous : au repos, la RTX 5090 reste à une consommation de 22W seulement.
Conclusion
Points forts
- Performances 4K et RT en large hausse
- Le Multi Frame Generation, c’est magique
- Que 2 slots !
- Disparition des défauts du DLSS
- Prête pour l’avenir
Points faibles
- Prix très fort
Note de la rédaction
Pas facile de passer après une série 4000 reconnue et appréciée de tous les joueurs et parfois, NVIDIA se fait compétition à lui-même, mais il le fait parfaitement bien. La RTX 5090 poursuit brillamment le chemin en 4K Path Tracing tracé par la RTX 4090 tout en rajoutant trois tonnes de technologies sous IA véritablement novatrices et maîtrisées pour l’avenir du jeu vidéo en ultra haute définition. Avec des résultats parfois stratosphériques grâce à l’apport du DLLS4 et son déjà incontournable “Multi Frame Generation”, on a le droit à un GPU véritablement taillé pour les joueurs exigeants sans considération pour le tarif, mais qui saura répondre à leurs attentes pour les années à venir.