Attention les yeux, car Apple a mis le paquet, et plus encore. On en vient presque à comprendre pourquoi l’iPad Pro M4 le moins cher est quasiment au même tarif qu’un MacBook Air de base.

Design et prise en main : pas fin pour rien

En déballant l’iPad Pro, on est de suite frappé par la finesse de l’objet. 5,3 mm d’épaisseur pour cette version 11 pouces, c’est un record uniquement battu par la version 13 pouces et ses 5,1 mm. On en vient presque à se demander comment tous les composants peuvent tenir à l’intérieur. Le design industriel est globalement inchangé, et personne ne va s’en plaindre. C’est tellement clean et symétrique, la quintessence d’un look intemporel. Seul défaut : l’aluminium mat au dos est glissant, ce qui rend la prise en main quelque peu bancale.

J’apprécie la versatilité du modèle 11 pouces. Je sais que je peux l’emmener dans n’importe quel sac sans aucun problème, le tenir à la main et l’utiliser durant plusieurs minutes sans aucun problème, mais aussi l’utiliser posé sur une table. Car oui, la faible protubérance du module caméra arrière évite les déboires de l’iPhone quand on le pose à plat.

Écran : le meilleur au monde sur une tablette (et pas que)

J’apprécie faire des allitérations et des métaphores pour faire passer mon propos, mais cette fois-ci, pas besoin de se casser la tête : Apple vient de nous pondre un chef-d’œuvre. Bon, je n’ai pas pu m’en empêcher, mais pour le coup, je n’ai rien à demander de plus. Samsung pouvait se différencier avec ses tablettes OLED, Apple fait maintenant de même, en allant encore plus loin : la dalle Ultra Retina XDR est aussi géniale que son nom est pompeux.

Voici ses stats :

• Tandem OLED (deux dalles OLED l’une sur l’autre pour conserver une luminosité élevée)
• Pro Motion (adaptatif de 10 Hz à 120 Hz)
• Jusqu’à 1000 nits en SDR, jusqu’à 1600 nits en pic de HDR
• Contraste : 2 000 000:1

C’est de l’insolence à ce niveau-là. D’ailleurs, le bond en avant est encore plus grand pour cette version 11 pouces, qui était limitée à l’IPS LCD sur la génération précédente, là où l’iPad Pro 12,9 pouces M2 était sous Mini-LED. Impossible pour moi de monter la luminosité à fond en intérieur, 60 ou 70% suffisent déjà largement en SDR. Étant habitué aux 120 Hz Pro Motion sur iPhone, je suis dans mon élément avec une fluidité perfectionnée par les animations toujours aussi agréables d’iPadOS. Je tiens tout de même à mentionner l’absence, toujours, de retour haptique lorsqu’on interagit avec l’écran. Je trouve cela si satisfaisant et apportant beaucoup à l’expérience d’un iPhone, et il me tarde de le voir arriver sur les tablettes.

Avec cette dalle, Apple nous propose ici la meilleure expérience de consommation de contenu que l'on peut trouver dans l'univers Apple. Seule la version 13 pouces de ce même objet fait mieux... Mais pour un appareil avec le nom « Pro », il lui faut quelque chose en plus.

Puce M4 : qu’est-ce que ça fait dans une tablette ?

Apple a eu l’audace de lancer la puce M4 pour la première fois sur un iPad et non sur un MacBook, autant vous dire que je n’étais pas le seul surpris ; et encore moins quand j’ai lancé les tests Geekbench 6, afin de donner une idée de la puissance en CPU et GPU. Voici donc les résultats obtenus, en comparaison avec l’iPad Pro M2 de 2022 :

Score CPU

• Single-core : 3609 (+ 19% par rapport à l’iPad Pro M2)
• Multi-core : 14 332 (+ 33% par rapport à l’iPad Pro M2)
• Score GPU : 52 670 (+ 14 % par rapport à l’iPad Pro M2 )

Je n’ai pas besoin de vous dire que tout tourne sans aucun accroc, mais ça, on le remarque dans les iPad depuis le début du lancement des puces M1 et M2 sur les tablettes d’Apple depuis 2020. Lors d’une utilisation plus intensive, la chauffe se fait tout de même ressentir sur les doigts quand on chope l’iPad hors de son clavier ; ce n’est pas rédhibitoire, mais on le ressent tout de même. Après tout, impossible de faire autrement avec une telle finesse d’architecture.

Travailler sur un iPad : une première pour moi

Je ne vais pas vous mentir, il est compliqué de tester l’iPad Pro sans prendre en compte l’expérience avec un clavier externe. Le produit en lui-même est une machine si performante que je n’ai même pas envisagé l’idée de l’utiliser au quotidien sans aucun accessoire.

Les caractéristiques et les performances de cet iPad Pro M4 en font un objet presque absurde si l’on souhaite seulement consommer du contenu. Ainsi, je me devais de l’utiliser pour mon travail et ma productivité au quotidien. Pour ce faire, je l’ai appairé à la nouvelle édition du Magic Keyboard, d’une souris Bluetooth, et d’un écran externe connecté en USB-C. Je compte faire un article plus complet sur l’utilisation professionnelle d’un iPad, mais dans les grandes lignes, le feeling d’un iPad est drastique différent d’un MacBook, ce même avec cette configuration. La partie logiciel est ce qui donne vraiment son identité à un appareil, et cela vient avec des avantages, comme des désavantages en fonction de votre utilisation. Pour ma part, mon travail de journaliste est tout à fait réalisable sur un iPad comme celui-ci, je peux me connecter simplement à un écran externe au bureau comme être productif en déplacement. Mais pour faire cela, un iPad Pro M2 m’aurait suffit, quoique le nouveau Magic Keyboard est nettement meilleur que le précédent.

Autonomie

Le maître-mot de ce nouvel iPad Pro, c’est sa finesse. Elle permet de se déplacer et d’utiliser la tablette à une main encore plus facilement, mais est-ce qu’elle impact l’autonomie négativement ? N’ayant pas utilisé les iPad Pro précédents, je ne peux guère me prononcer mais j’ai tout de même été agréablement surpris par l’endurance de cette machine. En utilisation réelle avec du multi-tâche, de la navigation sur Internet, mail, vidéos YouTube, je n'ai pas pu faire tomber l'iPad à zéro en l'espace d'une journée. En faisant tourner une vidéo non-stop, voici ce que j'obtiens :

• Luminosité au maximum
• Son à 30 %
• Contenu HDR résolution maximum
• Wi-Fi activé
• Bluetooth désactivé
• Mode avion
• Résultat : 14h, soit deux heures de plus que sur le MacBook Air M3. Alors qu'Apple annonce 10 heures sur son site, il faut croire que le nouveau système de refroidissement fait le job.

Paradoxalement, c’est cette versatilité qui en fait un appareil atypique, qui propose une expérience qui n’a rien à voir avec un iPhone, mais aussi rien à voir avec un MacBook. Et c’est très bien. Beaucoup vendraient leur âme au diable pour avoir la possibilité d’installer macOS sur leur iPad Pro, et je conçois que l’idée est tentante. Néanmoins, l’expérience « Touch » propose un mix intéressant, qui a pour défaut de ne pas convenir à autant de personnes qu'un smartphone ou ordinateur portable classiques. Mais est-ce vraiment un problème ?

Conclusion