Voir le PC portable 2 en 1 Lenovo Yoga Book 9i sur le site de Lenovo

Interloqué, surpris, déconcerté, intrigué, voire ébahi… La première fois que l’on se trouve face au Yoga Book 9i, tout le champ lexical de l’étonnement nous parcourt. Des PC portables à double écran, nous en avons déjà eu en main quelques-uns à la rédaction. On pense notamment au Asus Zenbook Pro Duo 14 OLED. Oui, mais là, quelque chose est différent.

De par sa proposition, le Yoga Book 9i est un PC portable unique en son genre. Et le terme unique n’est pas ici galvaudé. Lenovo souhaite offrir aux travailleurs, que ce soit au bureau ou en déplacement, un produit capable de décupler la productivité et les plaisirs d’usages grâce à ses deux écrans OLED de 13 pouces. Mais pas seulement, le Yoga Book 9i a d’autres tours dans sa manche.

Si sur le papier, le Yoga Book 9i est diablement séduisant, il n’a pas vraiment le droit à l’erreur vu son prix : 2 799 euros. Après 15 jours en sa compagnie, on fait le bilan. Est-ce que le Yoga Book 9i s’érige comme une prémisse du PC portable du futur ?

Fiche technique

Le plus contorsionniste des PC portables

Fermé, il ressemble à n’importe quel autre ultrabook. Dès qu’on l’ouvre, on découvre alors deux écrans OLED tactiles de 13,3 pouces. Entre les deux, une charnière qui permet de faire pivoter les écrans à 360 degrés. De plus, le produit est livré avec un clavier Bluetooth externe ainsi qu’un stylet.

Avec une telle flexibilité, le Yoga Book 9i propose des possibilités d’usage jamais vu. Ouvert, on peut l’utiliser dans un format de PC portable traditionnel en transformant l’écran du bas en clavier tactile. Dans cette position, il est possible aussi de l’utiliser aussi à distance, de manière classique, avec le clavier Bluetooth. Mais ce n’est pas tout. Ce clavier Bluetooth peut venir taper l’incruste sur l’écran secondaire du bas.

Si on le pose sur le haut, un trackpad virtuel apparaît juste en dessous et si on le place en bas, la partie vacante affiche deux fenêtres sur lesquelles on peut afficher des widgets, des applications ou des pages web.

Debout, le Yoga Book 9i se transforme alors en PC avec deux écrans à la verticale. Pour faciliter sa tenue, Lenovo fournit une base pliable pour jouer les contorsionnistes. Cette dernière sert également de protection de transport pour le clavier et le stylet.

En mode tablette, il peut se prendre en main de manière classique, en collant par derrière les deux écrans, ou se positionner en format tente pour apprécier un contenu vidéo. Vous suivez toujours ? Ne vous inquiétez pas, nos nombreuses photos vont vous permettre de mettre une image sur tous ces formats.

Autant de possibilités sur un seul produit, c’est tout bonnement du génie. D’autant qu’ici rien n’est gadget, le but est de donner une pleine liberté à l’utilisateur. C’est à lui de choisir le set up qui lui convient le mieux en fonction de son activité et de ses envies.

Design, un bijou d’ingénierie

Avec son châssis en aluminium anodisé bleu, le Yoga Book 9i a une indéniable allure premium. Les bords chromés sont particulièrement soignés et facilitent la préhension du produit en main. Et heureusement, car ce Yoga Book 9i se tourne et se manipule dans tous les sens.

En mode fermée, ce produit pèse 1,4 Kg, ce qui est tout à fait acceptable. Cependant pour en tirer la pleine mesure, il faudra emmener avec soi le chargeur, ainsi que le clavier Bluetooth dans son encoche. Au niveau des dimensions, le Yoga Book 9i se transporte facilement sous le bras grâce à sa compacité et sa finesse).

De son côté, la charnière centrale ne souffre d'aucun défaut, elle tourne et se courbe à souhait avec une réelle sensation de robustesse. Par ailleurs, c’est cette dernière qui accueille les haut-parleurs. Franchement, au niveau de la conception et du design, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Lenovo.

Vu l’épaisseur contenue du produit, on s’attendait à une connectique modeste. Et c’est le cas. Le Yoga Book 9i dispose « simplement » de trois ports USB-C Thunderbolt 4. Pour profiter d’un branchement en USB-A et surtout en HDMI, il faudra passer par la case accessoire. C’est dommage, et encombrant, pour un produit censé booster la productivité, notamment en déplacement.

Clavier(s), faites votre choix entre quatre possibilités de positions

Progressons ici par étape. Dans le cas d’un usage sans clavier externe, l’écran du bas peut faire office de clavier tactile. Pour le faire apparaître, il suffit de poser 8 doigts dessus, les pouces exclus. En lui-même ce clavier est plutôt fonctionnel et assez réactif.

Si on n’a pas le clavier Bluetooth sous la main, il s’avère pratique pour écrire un mail ou faire une recherche web. D’autant que sa gestion logicielle est vraiment active et bien pensée. Si vous n’avez besoin que d’un trackpad, trois doigts sur l’écran suffiront à le faire apparaître. Ne vous inquiétez pas, Lenovo a prévu dans tous les cas un tutoriel complet et didactique.

Cependant, pour des travaux plus longs, bien qu’on sente agréablement le retour haptique, on se sentira rapidement à l’étroit et le confort d’écriture ne sera pas optimal. Un clavier virtuel utile, nécessaire sur ce type de produit, mais qui ne sera pas votre compagnon principal.

Dans une autre configuration, il est possible de poser le clavier Bluetooth sur l’écran du bas. En le positionnant au plus près de soi, l’ergonomie est assez convaincante, d’autant que l'on dispose d’une surface d’affichage supplémentaire juste au-dessus. Il faut tout de même prendre ses marques, car le clavier est légèrement surélevé du fait de sa position.

Par contre, lorsque l’on dispose le clavier au plus près de l’écran principal, le confort n’est pas le même. En effet, nos paumes reposent alors sur une partie de l’écran. Ce n’est pas très agréable à la longue et surtout lors de grosses sessions de travail la surface peut légèrement monter en température.

Enfin, en configuration éloignée, le clavier Bluetooth se révèle être un bon compagnon de travail. Heureusement, car pour près de 75% du temps, ce fut notre manière d’utiliser le Yoga Book 9i. En lui-même, le produit est bien fini, les touches bien espacées et le confort de frappe est plutôt bon. Par contre, gros bémol, il ne dispose pas d’un rétroéclairage.

Écran, la vie en double

D’un point de vue technique, les deux écrans sont identiques. Ils proposent une dalle OLED de 13,3 pouces avec une définition maximale de 2880 x 1800 dans un ratio de 16:10. Ces deux ardoises tactiles disposent également d’un taux de rafraîchissement maximal de 60 Hz.

D’un point de vue esthétique, ces deux écrans ne se ressemblent pas totalement. Celui du bas est plus épais et comporte en son sein les composants et la batterie. Impossible de se tromper, puisque quand on retourne le produit, on aperçoit les pieds en caoutchouc.

L’autre écran arbore un aspect plus fin et une webcam logée dans un appendice qui sert également à ouvrir le Yoga Book 9i. Vous l’aurez compris en format PC classique, c’est toujours l’écran du bas que l’on doit poser sur la table.

En matière de colorimétrie, ces deux dalles ne sont pas parfaites. Les bleus et les verts sont un peu trop saturés, cela se remarque rapidement dès qu’on se lance dans de la retouche photo rapide sur Caneva. Ce n’est pas dramatique, loin de là, mais les graphistes aux yeux de lynx le remarqueront. Pour un usage de loisir sur du streaming vidéo, ce ne fut absolument pas gênant.

Finalement, le seul reproche à faire à Lenovo concerne la luminosité maximale. Elle est trop mollassonne pour que l’on puisse utiliser le Yoga Book 9i confortablement en extérieur.

Performances, un manque d’ambition ?

En son sein, le Yoga Book 9i abrite un Intel Core i9-1355U, un eGPU Intel Iris Xe, 16 Go de RAM LPDDR5X et un stockage de 1 To. Soit un processeur que nous connaissons bien, puisqu’il équipe les récents ultrabook qui souhaitent miser avant tout sur l’autonomie et la fluidité, plutôt que sur les performances pures.

Comme nous avons pu déjà vous le dire, ce i7 1355U s’essouffle assez rapidement. Nous avions déjà remarqué que ses performances étaient par exemple plus faiblardes que le AMD Ryzen 5 5600X. Et dans le cas de ce Yoga Book 9i, c’est encore plus flagrant comme le montre notre benchmark.

Pour du streaming vidéo ou des réseaux sociaux, le Yoga Book 9i est un partenaire idéal. Grâce à ses possibilités d’usages, mais aussi grâce à sa partie audio plutôt réussie. Fidèle à son format “barre de son”, les haut-parleurs délivrent un son plutôt équilibré avec des graves bien présentes et des voix intelligibles à souhait.

Pour de la bureautique simple, il saura également vous combler. Cependant, il ne faut pas lui en demander plus. À la limite de la retouche photo occasionnelle et du gaming vraiment peu puissant. Les plus créatifs et les gamers réguliers passeront donc ici leur chemin.

C’est assez étrange, Lenovo semble avoir poussé le bridage de son processeur un peu trop loin. Au vu du format de ce produit, on peut le comprendre. D’autant que le constructeur a souhaité également économiser une batterie qui a déjà forte à faire avec deux écrans.

Ces concessions n’empêchent pas pour autant le Yoga Book 9i de parfois monter en température sur l’écran du bas. La charnière servant à évacuer l’air chaud n’a pas les épaules pour garder tout ce petit monde au froid lors de longues sessions de travail.

Du coup, utiliser le Yoga Book 9i en mode PC classique avec le clavier sur l’écran du bas devient, pour le coup, vraiment désagréable, pour les paumes. Pour se faire pardonner, Lenovo a bien géréx le bruit de la ventilation qui est resté toujours pratiquement inaudible.

Autonomie, une belle surprise

Au départ, on ne donnait pas cher de la peau de ce Yoga Book 9i. En effet, l’écran est l’élément le plus énergivore d’un ultrabook. Alors deux écrans OLED…Et bien force est de constater que Lenovo n’a pas brider son processeur pour rien.

Grâce à sa large batterie de 85 W, et aux choix effectués par le constructeur chinois, le Yoga Book 9i affiche une autonomie vraiment satisfaisante. Avec les écrans réglés à 60% de luminosité, j’ai pu utiliser ce PC hybride pendant toute une journée de travail. Soit pratiquement un 8 heures pour de la bureautique et un peu de streaming vidéo.

Il est possible également de ruser un peu pour augmenter cette durée, puisque Lenovo permet de régler la luminosité des écrans de manière indépendante. Selon votre activité, il faut donc prendre le réflexe de ne pas trop gâcher d’énergie.

Bien évidemment, de nombreux ultrabook font beaucoup mieux, et pour un produit de ce prix, un utilisateur aimerait ne pas devoir réfléchir à économiser ou non de la batterie. Mais tout de même, une fois le contexte du produit posé, cette autonomie est loin d’être honteuse.

D’autant que même s’il faudra le brancher tous les soirs, le bloc d’alimentation USB-C de 65W (Power Delivery) est à la fois discret (185 g) et véloce. En 30 minutes, il est possible de récupérer environ 65% de batterie.

Est-ce que le Yoga Book 9i préfigure l’avenir des PC portables ?

Si Lenovo, et aussi Asus, investissent en R&D pour sortir des modèles de PC portables à double écrans, ce n’est pas simplement pour faire joli. Les constructeurs semblent intimement convaincus d’une chose.

D’ici quelques années, les ultrabooks atteindront un plafond de verre technologique. La course à la finesse, à l’écran le plus beau ou au processeur le plus puissant atteindra logiquement un jour une limite.

De ce fait, pour surprendre les consommateurs, et aussi pour continuer à leur vendre des produits, les constructeurs devront avant tout repenser l’usage. Quelles sont les nouvelles interactions à imaginer entre un PC portable et son utilisateur ?

Le Yoga Book 9i répond en grande partie à ces questions. Et sur ce point, il convient de saluer l’ambition de Lenovo. Cependant, sur les nombreux usages que nous offre le Yoga Book 9i, certains sont réussis, d’autres moins.

En mode deux écrans avec le clavier Bluetooth, que ce soit à la verticale ou à l’horizontale, le Yoga Book 9i est excellent. Il permet de travailler efficacement en profitant d’une large surface. Saluons également l’intégration logicielle de Lenovo. Il est possible de faire glisser les fenêtres d’un écran à l’autre très facilement.

De plus, l’utilisation du clavier tactile est un cas d’école. Réactif et intuitif. Gros bémol, en l’utilisant de cette manière, il faudra s’équiper d’une souris, puisque le trackpad n’est pas disponible. Ou alors on se repose uniquement sur le tactile des écrans, mais c’est un réflexe fastidieux et difficile à adopter.

Le format tablette est également intéressant. On s’est surpris de l’utiliser lors de réunions pour montrer à nos collègues des documents Excel ou une présentation. Et en format tente ou en main, c’est parfait pour regarder un contenu.

Pour une utilisation en mode PC classique, c’est plus délicat. Déjà, car le produit manque de puissance, et donc de polyvalence. Même si poser le clavier sur l’écran du bas apporte une vraie nouveauté, l’étroitesse des mouvements peut rapidement frustrer.

Enfin, si le Yoga Book 9i tente de repenser la bureautique au format nomade, il oblige à transporter avec soi pas mal d’éléments. Ce ne sont pas les plus lourds du monde, mais il ne faut pas les oublier et surtout avoir constamment un sac ou une sacoche avec soi.

Voir le PC portable 2 en 1 Lenovo Yoga Book 9i sur le site de Lenovo

Conclusion