Acer et Intel s’allient tous deux avec la Predator Bifrost Intel Arc A770 OC dans un but commun : conquérir un marché sur lequel ils n’étaient pas présents auparavant. Mais la première génération a-t-elle de quoi convertir les gamers ?
Arriver si tardivement sur un marché historique du gaming n’est pas mince affaire. Face à la Predator Bifrost Intel Arc A770 OC, la sentence est double : Intel doit convaincre face à AMD et NVIDIA, quand Acer doit prouver qu’il a les épaules aussi large qu’Asus ou Gigabyte. Cette carte graphique doit donc absolument convaincre, particulièrement à son tarif de 469,90 euros qui représente tout de même un bel investissement pour la majorité des foyers.
Caractéristiques de la Acer Predator Bifrost Intel Arc A770 OC
Arc A770 OC | |
Mémoire vidéo | 16 Go GDDR6 |
Fréquence boost | 2400 MHz |
Bande passante mémoire | 559 Go/s |
Largeur de bus | 256 bits |
TGP | 225 watts |
Prix de lancement | 469,90 € |
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Conditions de test
Notre machine de test pour cette Acer Predator Bifrost Intel Arc A770 OC est la suivante :
- Boîtier : Corsair A4000D Airflow
- Écran : ROG Strix XG27UQR
- Processeur : AMD Ryzen 9 7950X
- Refroidissement : ROG Ryujin II 360
- Carte mère : ROG Strix X670E-F Gaming WiFi
- RAM : 32 Go DDR5-6000 XPG Lancer RGB
- Alimentation : ROG Thor 1000W Platinum II
- SSD : Western Digital BLACK SN850X 1 To
Nos mesures ont été faites sur la carte réglée par défaut, sans utiliser le mode Boost disponible dans son logiciel de gestion ni réaliser notre propre overclocking.
Nos jeux de référence :
- Cyberpunk 2077
- Microsoft Flight Simulator
- Marvel’s Spider-Man : Miles Morales
- Shadow of the Tomb Raider
- Valorant
- Counter Strike Global Offensive
Cyberpunk 2077 est tout simplement le Crysis de notre génération. De son côté, Flight Simulator a presque le même statut, à ceci près qu’il est aussi un jeu faisant énormément appel au processeur. Miles Morales et son monde ouvert est un bon représentant du jeu typique de la génération actuelle, même si celui-ci a aussi besoin d’un processeur puissant. Shadow of the Tomb Raider est notre jeu de la génération précédente, tandis que Valorant représente le jeu compétitif peu gourmand. Counter Strike Global Offensive est du même acabit, mais utilise un moteur plus ancien.
Nos mesures de performance en 1440p
Pour mesurer les performances de cette carte graphique, nous avons décidé de nous baser sur une définition de 1440p. La logique en ce sens est simple : si une carte graphique vendue à un prix proche des consoles de dernière génération n’est pas capable d’atteindre proprement cette définition à 60 FPS, il serait difficile d’argumenter en sa faveur.
En poussant tous nos tests à fond, on peut voir que la Predator Bifrost Intel Arc A770 ne tient pas tout à fait Cyberpunk 2077, notre jeu le plus gourmand graphiquement, lorsque celui-ci ramène avec lui le ray-tracing. Le XeSS 1.1 suffit à peine pour atteindre les 37 FPS de moyenne. Rien d’étonnant ceci étant face à un tel monstre. Les mesures de Miles Morales, un titre assez représentatif des expériences modernes sur console, sont plus rassurantes : sans faire appel au FSR 2.1, nous atteignons un 62 FPS de moyenne très rassurant. Avec le FSR 2.1 en mode performance, nous arrivons même à atteindre 99 FPS. L’un dans l’autre, nous tournons autour des performances d’une RTX 3060.
Cependant, nous n’allons pas nous arrêter à ça. En reprenant Cyberpunk 2077, mais en éliminant le ray-tracing de l’équation avec l’utilisation du XeSS en mode performance, nous pouvons atteindre 58 FPS de moyenne qui nous ramène le jeu à quelque chose de plus acceptable pour les joueurs actuels.
Du même temps, les mêmes mesures sur Miles Morales montrent que l’Intel ARC A770 fait un travail tout à fait décent sur le ray-tracing. Un coût de seulement 16 FPS de moyenne en moins pour activer la fonctionnalité est plus qu’intéressant, surtout en considérant à quel point les cartes AMD ont du mal à gérer cette nouvelle manière de faire les choses actuellement.
Hélas, les cartes Intel ont un problème évident. Puisque le constructeur a tout misé sur les dernières générations, soit Vulkan et DirectX 12, tous les anciens jeux doivent passer par une couche de traduction du code vers le Dx12 pour fonctionner. Et cela a un impact évident sur les performances : sur Shadow of the Tomb Raider, le simple fait de passer à DirectX 11 nous fait perdre une dizaine de FPS en moyenne, mais va surtout nous faire subir des chutes à moins de 40 FPS. Pour un jeu de la génération précédente, c’est difficile à accepter.
Au moins, les jeux compétitifs sont bien traités. Valorisant tourne à 367 FPS en moyenne, quand Counter Strike Global Offensive atteint les 258 FPS de moyenne. N’oublions cependant pas que ce dernier devrait être bien plus haut, mais le problème cité au paragraphe précédent l’empêche d’atteindre les mêmes hauteurs. 258 FPS de moyenne reste malgré tout rassurant pour les compétiteurs, puisqu’ils garantissent de pouvoir profiter vraiment des derniers écrans gamers à haut taux de rafraîchissement.
En usages créatifs
Intel et Acer ne cherchent pas qu’à plaire aux gamers : ils veulent aussi séduire les créatifs. Hélas, sur la création 3D, Blender reste un terrain sur lequel NVIDIA et ses cœurs CUDA sont rois. Les performances en Blender de cette Intel Arc A770 OC la rapproche plus ou moins de celles d’une RTX 2060. Pour les créateurs du dimanche, ce pourrait être suffisant. Mais il n’y a pas de quoi être émerveillé.
Benchmarks Blender | Predator Bifrost Arc A770 OC |
Monster | 874 spm |
Junkshop | 447 spm |
Classroom | 392 spm |
Tout n’est pas dit en créativité sur cette Predator Bifrost Intel Arc A770 OC. Il est un terrain sur lequel la carte est impressionnante : l’encodage vidéo. Non seulement celle-ci est capable d’encoder et décoder l’AV1, le tout dernier codec à la mode, mais elle surpasse aussi les capacités de la toute dernière RTX 4070 sur un rendu H264.
Encodage vidéo | Débit de données (kbits) | Durée de rendu | Poids du fichier |
Arc A770 HQ 1080p H264 | 20k | 10:30.43 | 9,08 Go |
RTX 4070 HQ 1080p H264 | 21k | 12:35.52 | 9,61 Go |
Arc A770 HQ 1080p AV1 | 2k | 09:10.15 | 1,01 Go |
RTX 4070 HQ 1080p AV1 | 15k | 18:30.21 | 7,14 Go |
Pour l’exact même rendu d’une vidéo de 1080p à 60 FPS de 1 heure et 5 minutes, l’Intel ARC A770 nous a permis de gagner deux pleines minutes. Du côté de l’AV1 cependant, l’encodeur QSV de l’équipe bleue a un comportement beaucoup plus agressif que le NVENC de l’équipe verte lorsque les deux sont réglés par défaut. Certes, le rendu est aussi rapide et le poids du fichier est drastiquement réduit, mais le débit vidéo est divisé par 10. Attention donc à bien régler votre rendu. Ceci étant dit, l’accélération matérielle d’Intel sur la création vidéo est impressionnante.
Les apports et inconvénients de la Predator Bifrost
Physiquement, la Predator Bifrost Intel Arc A770 OC est une très belle carte. Le design très sobre de l’équipe bleue offre une petite brise d’air frais aux côtés des cartes toujours plus monstrueuses des autres constructeurs. Nous restons également sur une carte 2 slots au format bien contenu, qui pourra aisément passer dans des tours mini ATX. Trois zones RGB adressables sont disponibles sur la carte, et permettent de profiter du meilleur vomi de licorne possible. Le logiciel Predator Bifrost vous offre aussi ce qu’il faut pour overclocker facilement votre carte, dans une interface concise. Les drivers Intel sont quant à eux encore assez simplistes, mais font le travail. Les retours des premiers utilisateurs leur ont permis d’être largement supérieurs à la première version, mais tout n’est pas parfait.
À titre d’exemple, sur notre machine de test, le driver n’a jamais voulu accepter que notre système avait bien le Resizable Bar activé, quand bien même celui-ci a été monté avec la fonctionnalité activée avant même d’installer l’OS. Sur notre écran de référence, le ROG Strix XG27UQR, quelques artefacts ont également fait régulièrement leur apparition sur des textes affichés sur fond blanc, qui arboraient un léger halo bleu. Et puisque les drivers Intel Arc n'incorporent pas de gestion de l’affichage, il est difficile de débugger ce genre de comportement.
Notez qu’il nous a aussi été impossible de tester Portal with RTX, qui a refusé purement et simplement de se lancer sur notre configuration. Rien d’étonnant en considérant qu’il s’agit d’un jeu DirectX 9 modifié par NVIDIA RTX Remix : deux éléments fâcheux pour une Intel Arc.
En prime de cela, nous sommes tout de même sur une carte graphique qui réclame deux alimentations 8-pin PCI-E pour fonctionner, pour un TGP que l’on a vu atteindre 216W dans nos tests et une chauffe de 83°C. Le résultat n’est pas particulièrement engageant en considérant que la RTX 4070 dans les mêmes conditions de test ne dépasse pas 202 W et 69°C. La faute ne revient pas vraiment au système de refroidissement de Predator, qui est au contraire extrêmement efficace : les températures chutent en une poignée de secondes lorsque le test est interrompu, et la carte graphique se fait à peine entendre tout du long.
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Conclusion
Points forts
- Excellentes performances en encodage vidéo
- Bon pour la 1440p
- Bonnes performances en ray-tracing
- Silencieuse et jolie
Points faibles
- Chauffe trop facilement
- Consommation élevée pour ses performances
- Trop tournée vers l’avenir
Note de la rédaction
La Predator Bifrost Intel Arc A770 OC est une bonne carte graphique pour qui veut avant tout viser les derniers jeux modernes, et ne pas se tourner vers les jeux plus anciens. Sa mémoire de 16 Go et ses bonnes performances en ray-tracing pourront la faire tenir quelques temps. Mais face aux RX 6600 XT et RTX 3060, c’est surtout dans l’encodage vidéo qu’elle trouve sa plus grande force. Autrement, elle garde des airs de pari sur l’avenir, que le suivi d’Intel sur ces derniers mois a au moins le mérite de soutenir.