Acer sort une version alternative de son ordinateur portable gamer, le Predator Helios 300, avec un écran 3D révolutionnaire. Il s’agit d’un PC à la fiche technique haut de gamme et qui ne brille pourtant pas pour cette raison. C’est bien la technologie d’affichage 3D qui en fait un ordinateur hors du commun. Acer repousse les limites du jeu vidéo, mais à quel prix ? Et surtout est-ce que cela vaut vraiment le coup de faire des sacrifices ?
Caractéristiques du Acer Predator Helios 300 SpatialLabs Edition
Taille d'écran | 15,6 pouces |
Type d'écran | IPS |
Définition d'écran | 3840 x 2160 pixels |
Taux de rafraîchissement | 60 Hz |
Processeur | Intel Core i9-12900H |
Carte graphique | Nvidia GeForce RTX 3080 |
Mémoire vive | 32 Go DDR5 4800 MHz |
Stockage | 2 To SSD |
Connectique | 1 Thunderbolt 4, 3 USB A 3.2, 1 HDMI 2.1, 1 entrée Ethernet, 1 combo jack, 1 alimentation |
Dimensions | 2,76 cm x 35,94 cm x 27,64 cm |
Poids | 2,4 kg |
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Le PC portable au design simple et gamer
Le Acer Predator Helios 300 avec son écran 3D ne diffère pas de sa version classique dans son design. Difficile ainsi de le différencier de son frère visuellement. Seule une annotation “SpatialLabs” permettra de faire la différence.
Pour ce qui est de la finition générale, elle est très premium, même si cela reste angulaire et rectangulaire. Dès le premier coup d'œil, on sait qu’il s’agit d’un PC Gamer. Ses entrées d’air volumineuses à l'arrière trahissent aussi le refroidissement nécessaire pour faire tourner cette config. Sur les côtés on retrouve les sorties d’air, qui rapidement vont chauffer le bout de vos doigts, pratique en hiver.
Mais c’est là que l’on arrive sur un point négatif et récurrent dans cette gamme de PC portable : le bruit. Même en fonctionnement classique, le Predator Helios 300 fait du bruit. Alors en passant en jeu, le casque devient obligatoire. Nous sommes loin de l’époque des premiers PC portables Gamer ultras performants qui s'approchaient plus du décollage d’une fusée que d’un ordinateur. En revanche, la ventilation est dérangeante, quelle que soit votre utilisation. Une simple mise à jour d’un programme lance les turbines.
Sans oublier qu’avec ses 2,4 kg il n’est pas le plus lourd, mais rentre aisément dans la catégorie des ordinateurs transportables, plutôt que portables.
La connectique est quant à elle un véritable sans faute. Avec une entrée Thunderbolt à l'arrière accompagnée d’une sortie HDMI 2.1 et une mini displayport. Sur les côtés on retrouve les USB type A ainsi que la prise Ethernet. On peut simplement regretter l’absence d’un lecteur de carte SD. Le clavier est aussi assez hasardeux et mou. La sensation au clic n’est pas instantanée et manque de réactivité. Le clavier et le trackpad seront des solutions de secours et non principales.
Un écran pour PC gamer qui casse les codes, mais à quel prix ?
Voilà ce qui différencie cet ordinateur de tous ses compères : l’écran 3D. C’est la vraie révolution signée Acer qui offre véritablement une nouvelle expérience vidéo ludique. Difficile de décrire la sensation d’un écran 3D sans lunettes. Cela rappelle l’écran de la Nintendo 3DS en bien mieux. Le ressenti est au-delà de ce que l’on peut imaginer et est quasiment impossible à décrire.
Pour mieux comprendre l’effet Waouh de la technologie, nous avons demandé à trois journalistes jeux vidéo de donner leur premières impression face au PC portable Helios 300 et à son écran 3D.
L’effet de profondeur dans l’écran est tout simplement bluffant. On a l’impression que le jeu se déroule véritablement dans l’écran et qu'il est presque possible de rentrer sa main dans le jeu. Mais ce n’est pas tout, on attend aussi de la 3D à ce que cela sorte vraiment de l’ordinateur. Et encore une fois ça marche extrêmement bien. Les jeux qui sont optimisés comme Kena ou God of War notamment sont choquants. Il ne s’agit pas de jeux créés avec la technologie, mais adaptés par Acer pour tourner sur l’écran.
On retrouve ainsi plusieurs plans 3D au sein de l’image, ce qui donne l’impression que l’on peut vraiment regarder derrière un objet. Par exemple on peut avoir le personnage au premier plan, un ennemi au second plan et plusieurs strates d'arrière-plan. Le fait de pouvoir bouger son personnage apporte encore plus d’immersion. On est plongé dans le monde que l’on explore. On peut même être surpris par des éléments qui ressortent de l'ordinateur et peuvent vous faire avoir un mouvement de recul.
Au-delà de la soixantaine de jeux vidéo compatibles, il est possible en théorie de faire tourner n'importe quel jeu à partir du moment où il est en plein écran. La réalité c’est que certains ont plus de mal ou se retrouvent complètement injouables. Sur Hogwarts Legacy par exemple, cela ne fonctionne pas, car il pense que le jeu n’est pas en plein écran. Un moyen de contourner cela est d’adapter un autre jeu en 3D et de lancer Hogwarts Legacy. La perte de performance est importante, mais cela reste jouable et ultra immersif. En revanche, on découvre un bug sur tous les jeux vidéos convertis en 3D plutôt dérangeants :
À l’inverse sur CSGO il faut oublier. Au-delà de l’aspect compétitif du jeu, une grande latence s’ajoute et surtout le jeu est capable de tourner à plus de 30 fps. Sur F1 22 c’est la même chose, ça marche, mais une latence très violente rend le jeu impossible à jouer, sauf en paramètres graphiques très bas. Il ne faut pas non plus oublier que l’écran est limité à 60 Hz et un temps de réponse de 30ms. Pour le gaming c’est beaucoup…
Il est en revanche possible de convertir une vidéo YouTube 3D, voire même 2D pour un rendu bluffant. Il suffit simplement qu’elle soit aussi en plein écran. Pour convertir un jeu ou une vidéo, il suffit de passer par l’application SpatialLabs Go.
Pour comprendre un peu plus la technologie, il s’agit de deux écrans 2K superposés qui décalent très légèrement les pixels pour donner un effet spatialisé. À la différence des lunettes 3D actives qui s'adaptent à l’écran, c’est l’écran qui s’adapte à vos yeux. Pour être plus précis, il y a une caméra qui observe votre regard pour adapter les deux écrans de façon exacte. C’est pour cette raison qu’il n’est pour le moment possible que de vivre l'expérience seul. Il suffit que la caméra capte le regard d’une personne derrière et vous ne verrez plus rien.
Lorsque vous consommez du contenu en 2D l’écran affiche une résolution de 3840 par 2160 pixels. En revanche en 3D l'écran se scinde et forme une dalle de 1920 par 2160 pixels. La luminosité n’est pas son point fort, avec 350 nits. Cela reste correct pour un ordinateur portable. Surtout que la 3D sans lunettes offre l’avantage de ne pas assombrir l’image.
Un ordinateur portable gamer performant, mais…
Les performances du Acer Predator Helios 300 sont excellentes. Avec sa carte graphique RTX 3080 de 8Go couplés à un processeur Intel Core i9 12900H, le combo est parfait. Même si, avec l'arrivée des 4080 dans les ordinateurs portables, les performances ne sont plus les plus élevées du marché.
Par contre Acer intègre de base 32 Go de mémoire RAM en DDR5 à 4800 MHz. Une bonne façon de rendre plus durable la configuration dans le temps. Pour faire tourner tout cela, on retrouve Windows 11 installé sur le SSD PCIe NVMe de 1 To.
Passons déjà le test sur Cinebench qui offre un score de 16778 en multicores, ce qui dépasse très largement les demandes en jeu vidéo. Vous ne serez jamais à court de performances au niveau de votre processeur.
En jeu c’est tout simplement magnifique, mais à une condition. Sur Forza Horizon 5 on est à plus de 70 fps en 2D et en 4K. En revanche, dès que l’on passe en 3D, c’est une véritable chute de fps. On est plus proche des 40 fps, mais l'expérience reste excellente. L’immersion est toujours aussi bonne, mais il faudra un peu diminuer les paramètres graphiques. Dans God of War c’est exactement la même chose. L’impact est assez comparable à l’activation complète du RayTracing. C’est donc un choix qu’il faut souvent faire et entre les deux technologies, c’est la 3D qu’il faut prendre.
Pour Forza et God of War, les deux jeux font partie de la liste de la soixantaine de jeux compatibles et optimisés pour la 3D. Mais il est aussi possible de passer par l’outil SpatialLabs Go qui convertit un contenu 2D en 3D, que ce soit une vidéo ou un jeu vidéo complet en direct.
Sur Cyberpunk et F1 22 cela fonctionne, mais la perte de performances est très importante. Le plus gros problème est l’ajout d’une latence très perceptible. Sur F1 22 il faut baisser grandement les paramètres graphiques pour arriver à un niveau correct. Mais pour un jeu de voiture et de réactivité, c’est dommage. Surtout que l’immersion est incroyable. On se sent dans la voiture. Sur CSGO, qui ne demande pas beaucoup de performance, la latence est indécente et le jeu tourne à 30 fps maximum.
J’ai ensuite essayé sur Hogwarts Legacy et de base cela ne fonctionne pas. Le logiciel pense que le jeu n’est pas en plein écran, ce qui est absurde. En revanche, il suffit de lancer un jeu qui fonctionne comme Cyberpunk, d’activer la 3D et de passer à HL. La 3D reste alors et s’active sur le jeu. Mais ce n’est absolument pas fait pour et on remarque, sur tous les jeux non optimisés, quelques moments où l’écran sautille. C’est dérangeant et on finit par ne voir que ça.
Tous ces problèmes d’optimisations sont tellement dommage, car on voit le potentiel de la technologie est à quel point c’est abouti. Mais il manque encore des changements logiciels pour la partie conversion de contenu 2D.
Les jeux optimisés sont quant à eux sublimes et ne causent aucune fatigue oculaire. Après plus de 2h sur God of War, aucun problème. En revanche je pense que les personnes sensibles à la technologie DLP que l’on retrouve sur les vidéoprojecteurs, seront sensibles à cette dalle. Le seul moyen de le savoir est de tester par vous-même en magasin.
= Que vaut le logiciel 3D dans ce PC portable gamer On retrouve une suite complète de logiciels regroupés dans l’application SpatialLabs Experience Center. En premier on découvre le programme de modèles SpatialLabs qui a pour but de montrer les possibilités de l’écran avec un modèle 3D optimisé. Le second est le lecteur SpatialLabs qui permet d’ouvrir des vidéos au format MKV par exemple, avec de la 3D déjà intégrée.
Les deux seconds programmes sont ceux que vous utiliserez vraiment. Le SpatialLabs Go permet de convertir les vidéos en 3D et en direct. La seule condition est que votre contenu soit en plein écran. Comme précisé dans la partie performance, certains jeux vidéo ne voudront pas fonctionner sans un certain tour de passe passe, comme Hogwarts Legacy. L’application Netflix ne fonctionne pas non plus, car elle affiche un écran noir, malgré le son qui continue à tourner. Cela est dû au programme anti capture d'écran qui empêche d’avoir un second écran qui affiche en simultané la même vidéo.
Enfin on retrouve SpatialLabs True Games qui est l’interface qui permet d'accéder aux jeux vidéo compatibles. Celle-ci reconnaît les jeux que vous avez dans votre ordinateur via les launchers Steam et Origin. Le design est justement calqué sur Steam, donc vous ne serez pas dépaysé.
L’autonomie est au niveau d’un PC portable Gamer
S’en est presque une lapalissade de dire qu’un ordinateur gamer n’a pas d’autonomie. Le Acer Predator Helios 300 tient un grand maximum 5h avec des contenus simples comme des films par exemple. En jeu, il ne faudra pas espérer plus de 2h. Sans oublier que les performances seront fortement réduites. Comme son format l’indique, il n’est pas fait pour être utilisé sur batterie, c’est plus une solution d’appoint.
La batterie est d’une capacité de 90Wh et se recharge via un chargeur standard de 280W.
Conclusion du test de l'Acer Predator Helios 300 SpatialLabs Edition
La 3D révolutionnaire sans lunettes sur un ordinateur portable gamer
Points forts
- Excellent écran en dehors de la 3D
- Un monstre de performance
- Une belle variété de ports
- La 3D est bluffante lorsque cela fonctionne
Points faibles
- La 3D souvent hasardeuse, surtout dans la conversion
- La 3D qui ajoute une latence très perceptible
- Ordinateur encombrant pour un 15 pouces
- Clavier peu confortable et réactif
Note de la rédaction
Au final c’est un ordinateur avec de belles prestations et un effet Wahou incroyable avec son écran 3D. Malheureusement cela vient au sacrifice d’autres composants. Surtout que le prix aujourd’hui est très correct pour la proposition technologique d’Acer. Il est donc difficile de le recommander pour un joueur casual, mais sera parfait pour une personne qui souhaite se plonger pleinement dans les jeux vidéos et prêts à faire quelques concessions.
Voir l'Acer Predator Helios 300 SpatialLabs Edition à la FNAC