A Toulouse, une génération de jeunes caïds met la ville à feu et à sang pour le contrôle des points de deal. Leur héros : Mohamed Merah.
"Le tête-à-tête à l'ancienne, c'est fini, maintenant on sort le calibre", lâche un flic qui les observe depuis longtemps. Les profits du trafic de stupéfiants ont fait dérailler les jeunes caïds des Izards, de Bagatelle, de la Reynerie, d'Empalot et du Mirail, ces quartiers nichés au cœur de Toulouse. La Ville rose s'est mise à voir rouge sur fond de trafic de cocaïne, d'héroïne et de cannabis, un marché en constante expansion à la faveur de l'explosion démographique de la préfecture de la Haute-Garonne (plus 15.000 nouveaux habitants par an), tirée par une industrie aérospatiale en plein âge d'or. Les clients, cadres qualifiés ou étudiants, ont le portefeuille garni, à tel point que les dealers les surnomment les "yankees" (déformation du verlan "ienclits"), comme s'ils avaient des dollars collés sur le front.
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