Chapitre 2: Les joies de l'enseignement

"Professeure ?? S'etrangla Jeralt.
-Professeure…? Répéta Byleth qui n'avait pas l'air de bien comprendre.
-Professeure." Déclara Rhéa d'une voix calme et posée.

Plus rien. Plus aucun bruit ne parcourait la pièce. Les deux mercenaires avaient la bouche bée. Byleth ne s'attendait absolument pas à ça. Jeralt non plus d'ailleurs. Il songea un instant à saisir sa fille sous le bras et courir vers la sortie, voler des chevaux et s'enfuir loin, très loin. Le plus loin qu'il leur était possible d'aller. Mais quelque chose lui dit que ce n'était pas la meilleure conduite à adopter.
Rhéa se contentait de sourire. Aussi sûre d'elle qu'elle pouvait paraître, elle ne devait pas crier victoire trop vite. Cela faisait cinq longs jours qu'elle attendait patiemment les résultats de l'analyse d'Hanneman. Cinq jours qu'elle se demandait comment garder la jeune femme près d'elle. Elle possédait maintenant la preuve du mensonge de Jeralt vis à vis de l'identité de sa fille. Mais cette dernière allait-elle accepter son offre ?
Insupporté par le comportement de l'archevêque, Jeralt brisa le silence:

"Rhéa… Comment vous dire…

Il fixait le sol, tenant son menton d’une main. Ses mots étaient très lents et sa voix discrète, presque inaudible, juste pour lui.

-QU'EST-CE QUI NE TOURNE PAS ROND CHEZ VOUS ? Se mit-il soudain à hurler dans une rage terrible. Vous nous obligez à rester ici depuis une semaine ! Vous avez refusé toutes les audiences que j'ai demandé ! Vous mêlez ma fille à des histoires qui ne la concerne pas ! ET VOUS AVEZ L'AUDACE DE LUI DEMANDER DE DEVENIR PROFESSEURE ?
-Qui ne la concerne pas ? Qui ne la concerne PAS ? Haussa du ton Rhéa à son tour. Oooooh mais Jeralt ça ne prend plus maintenant. Votre petit numéro touche à sa fin.
-Que voulez-vous dire… Lui demanda Byleth totalement perdue.
-Ce que je veux dire ? Ma chère enfant, lui dit Rhéa de la voix la plus douce qui soit. J'ignore ce que votre père vous a raconté mais vous êtes née ici.
-Ah vraiment !? S'offusqua le briseur de lames. Est-ce que la grande archevêque de l'église de Seiros pourrait apporter des preuves pour justifier ses dires ?

La dessus Rhéa se tourna vers Hanneman. Il n'avait prêté qu'une oreille distraite à la dispute. En réalité depuis qu'il avait extrait la trace de cet emblème de ce cheveu, il ne pensait plus à autre chose. Tant de mystères à résoudre, tant de questions à poser. Il était plongé dans ses pensées, réfléchissant comment amadouer le plus possible la jeune femme pour qu'elle veuille bien se prêter aux expériences qu'il se DEVAIT de faire: au nom de l'emblèmacie ! Il était en train d'élaborer un plan à base de conversations amicales et de dégustations de thé, mais un petit toussotement de Rhéa lui indiqua qu'il était temps de présenter le fruit de ses recherches.
Ravi, il tira sur sa moustache et balaya sa robe avec ses mains pour retirer une poussière inexistante; être le plus présentable possible au moment d'une révélation historique est nécessaire ! D'un pas guilleret il s'avança vers les deux mercenaires. Elle était la, la femme qui porte en elle l'emblème perdu. Ses longs cheveux azure tombant dans son dos. Les mêmes cheveux qui allaient permettre un bond de géant dans l'étude des emblèmes. Elle semblait déboussolée. Voyant l'inquiétude et le doute la traverser, l'érudit prit soin de choisir ses mots avec extrêmement de précaution de sorte de ne pas l'effrayer. Maintenant au niveau de la jeune femme, il la salua avec un grand sourire et s'éclaircit la voix:

-Mademoiselle, c'est un honn-
-C'est cet hurluberlu en pyjama qui doit nous apporter des preuves Rhéa ? Le coupa aussitôt Jeralt. Vous auriez pu mieux préparer votre mise en scène.
-Le professeur Hanneman Von Essar est l'emblèmacien le plus reconnu de tout Fodlan… Lui répondit Rhéa en grinçant des dents. Écoutez bien ce qu'il a à dire et nous verrons si vous ferez toujours autant preuve d'insolence.

Levant les yeux au ciel, Jeralt fixa avec dureté le pauvre Hanneman. Ce dernier était ébahi d'autant de violence à son égard, son monocle en serait presque tombé par terre tant ses yeux s'étaient élargis. Ce moment devait être clef dans l'histoire de ses recherches et le voilà maintenant associé à un souvenir humiliant: un balafré l'avait traité d'hurluberlu en pyjama. La suite se doit de rattraper cette bavure. Tout en guettant d'un coin de l'œil le mercenaire pour s'assurer qu'il ne le couperait plus pour l'humilier, il reprit.

-Je disais donc avant d'être interrompu: mademoiselle, c'est un honneur de vous rencontrer. Comme Dame Rhéa l'a mentionnée, mon nom est Hanneman Von Essar plus connu sous le titre de "père de l'emblèmacie" -qui entre nous, est loin d'être usurpé. Je me permets de me présenter à vous aujourd'hui pour vous faire part de mes recherches vous concernant.

Sortant un cheveu bleu de sa poche, il le tendit en l'air comme s'il tenait en main une relique sacrée. À la vue de ce dernier Byleth fronça des sourcils.

-Ou avez-vous eu ça ? Lui demanda-t-elle menaçante.

Mais Hanneman ne l'écoutait pas. Son esprit était ailleurs, emporté par ses études et tout ce qu'il avait à dire dessus. Il s'efforçait de paraître le plus sérieux possible mais son âme de chercheur était sur un petit nuage, savourant le plaisir de partager ses recherches avec un sujet aussi intéressant. Désormais prêt à monologuer il reprit

-Voyez-vous les emblèmes sont emprunts de mystère et d'ombres et je m'efforce chaque jour de mettre un peu plus de lumière sur ce qu'il nous est inconnu d'eux. De ce que nous savons: ils sont des cadeaux de la Déesse offerts aux héros de son ère pour les remercier de leur bravoure ! Et un emblème rend fort, surhumain même. Il peut stimuler la force brute, la magie, les réflexes, la vivacité d'esprit, ils représentent un avantage indéniable sur le champ de bataille. Malheureusement la transmission de l'emblème se fait par le sang et n'est pas un gain assuré, les enfants d'un porteur d'emblème ne sont pas garantis d'en hériter. Ainsi la vingtaine d'emblèmes que nous connaissons à ce jour fut sans cesse source de convoitise. D'ailleurs tous n'ont pas perdurés. Certains n'ont jamais été transmis; ceux la sont perdus. J'en arrive maintenant à vous ma chère…

Jeralt qui était jusque là blasé et attendait de voir ou tout ceci allait les mener commença à prendre peur. Quelque chose que lui même ne savait pas mais dont il se doutait maintenant allait être révélé. Quelque chose qui allait totalement bouleverser ses plans. Il n'était plus sûr de lui du tout et quelques gouttes de sueurs commençaient à lui traverser le dos en même temps qu'un frisson. Rhéa, elle, souriait. Un sourire qui voulait dire "j'ai gagné", et en ça, Jeralt eut encore plus peur.
Hanneman qui avait fait une courte pause saisit son monocle pour l'essuyer. Tout en l'astiquant en long, en large et en travers à la manière d'un certain aubergiste avec des verres propres, il continua son explication.

-Tout d'abord il faut que vous compreniez qu'un emblème peut-être mineur ou majeur… L'emblème mineur aussi puissant et convoité qu'il puisse être ne représente qu'une fraction de la force destructive de l'emblème majeur. La puissance de ces derniers est telle qu'on peut l'identifier avec aisance dans des petits échantillons humains, comme un cheveu par exemple… Ah je vois à votre regard que vous commencez à comprendre ! Gloussa l'emblemacien, qui attendait ce moment depuis le début. Voila ou je veux en venir: vous portez en vous un emblème majeur, et pas n'importe lequel. Celui du Roi de la libération, l'emblème perdu : l'emblème du feu.

Jeralt se voyait 20 ans en arrière, marchant dans la cour de Garreg Mach, main dans la main avec Sitri. Il venait de rentrer de mission et était épuisé,mais le visage de son amour; son sourire, valait toutes les peines du monde. Ils s'étaient arrêtés devant un parterre où il avait cueilli quelques fleurs pour lui offrir avant de l'embrasser tendrement dans le cou. Penché sur elle, son aimée lui avait chuchoter quelques mots à son oreille d'une voix triste "je porte un fardeau Jeralt". Les yeux de Sitri étaient mouillés et sa voix cassée "et si notre enfant en héritait ?". Sur le moment Jeralt n'avait pas compris, et voyant l'état de sa femme préféra la rassurer sans chercher à en savoir plus, il avait peur de ce qu'il pouvait entendre.
Finalement il ne sut jamais. Mais désormais, tout faisait sens. Cette énigme qui le taraudait depuis et qu'il avait refoulé au plus profond de lui même venait d'être résolu ici, dans la salle de l'archevêque, sous les yeux triomphants de Rhéa. Levant la tête au plafond, il ne vit que la fresque de la Déesse et cela le rendit encore plus triste.
C'était maintenant l'heure pour Rhéa de rentrer en scène et de porter le coup de grâce

-Sitri, portait un emblème du feu mineur. Elle était la seule connue dans tout Fodlan. Sa santé étant fragile, personne hormis moi ne le savait pour ne pas troubler sa tranquillité. Mais l'emblème vous fut transmis mon enfant.
-C'est… C'est un mensonge… Bafouilla Jeralt.
-Un mensonge ? Jeralt, c'est fini maintenant. Dites lui la vérité sur ses origines. Vous n'avez pas su remplir votre mission en tant que chevalier de l'ordre, menait au moins à bien celle qui vous incombe en tant que père.

Le mercenaire était livide, perdu. Ses bras étaient béants et ses jambes tremblaient légèrement: il était terrorisé. Toute sa vie il avait occulté la vérité à sa fille, et devoir lui faire face, lui dire TOUT était la chose la plus effrayante qu'il n'avait jamais eu à faire. Que n'aurait-il pas donné pour être sur un champ de bataille, à danser avec la mort au milieu des cadavres: pour ça il était doué, bien plus que pour prendre ses responsabilités paternel en main. Levant la tête vers Byleth il la vit le défier du regard, allait-elle être indulgente avec lui ? Sans doute pas.

-Gamine, je… Elle a raison. Tu es née ici.
-Qu'est-ce que tu dis… Commença à s'énerver Byleth.
-Ta mère, paix à son âme, a laissée la vie en te donnant naissance. J'ai… Je t'ai pris avec moi quelques jours après ta naissance et nous sommes partis…

Byleth bouillonnait de rage. Son père avait toujours été très mystérieux sur sa mère. L'une des rares choses qu'il avait daigné lui dire c'était qu'elle était morte en lui donnant naissance, sur ça il avait dit vrai. Mais pour le reste… Un tissu de mensonge.

-Tu dois comprendre… Se mit-il à bredouiller. Cette femme (il pointa Rhéa du doigt sans oser la regarder), elle ne te veut pas du bien. Je l'ai vu et l'ai tout de suite compris. Partir était la meilleure chose à faire.
-Ne pas lui vouloir du bien ? Reprit Rhéa, le menton en l'air. Jeralt, elle est l'enfant de Sitri et possède l'emblème du feu. Nous l'avons testé en secret le jour même de sa naissance, un tel pouvoir demande un encadrement afin d'être maîtrisé. L'Église de Seiros ne veut que le bien de ses enfants.

Rhéa ne disait pas tout. Elle avait encore son lot de secrets sur la jeune femme, mais elle gardait ça pour elle. Elle est si proche d'obtenir ce qu'elle veut, inutile de se précipiter. Pour le moment elle devait profiter de l'animosité de la jeune femme contre son père. Il est temps de revenir sur l'offre de professeure:

-L'emblème du feu fut porté par Nemesis il y a plus de 1000 ans. C'était un meneur d'hommes reconnu à la puissance terrifiante. N'ayant jamais eu connaissance que vous l'aviez-en-vous, vous n'avez jamais réellement pu profiter de sa pleine puissance et encore moins de manière consciente. (Hanneman hochait la tête les yeux fermés, il était d'accord avec Rhéa mais aurait préféré l'expliquer, c'était son domaine après tout). L'emblème du feu donne à son porteur des capacités de meneur incroyables. En vous confiant une classe et en étant parallèlement suivi, vous pourrez pleinement exploiter le potentiel de votre pouvoir. Libre à vous de refuser cette puissance qui s’offre à vous… ou non.
-Byleth, ne fais pas ça. Supplia Jeralt la voix lourde.
-J'accepte. Se contenta de dire la jeune femme d'un ton sec, défiant son père d'un regard mauvais. "Tu m'as menti et caché qui j'étais, tu en payes les conséquences" pensa-t-elle.

Jeralt ne dit rien. Au fond il comprenait sa fille. Mais il maudissait l'archevêque et ce vieux bonhomme au monocle pour ce qu'ils venaient de faire.

-C'est donc décidé ! Dit Rhéa enjouée en tapant dans ses mains. Le professeur Jeritza a bien voulu céder sa place comprenant l'importance de la situation. Vous aurez la charge des Lions de Saphir, j'ai cru entendre que vous aviez tissés quelques liens avec Dimitri Blaydid, profitons-en.

"Professeure". Byleth venait de comprendre quelque chose: elle avait accepté un poste dans lequel elle n'était ABSOLUMENT PAS qualifiée pour. C'était juste pour défier son père et le "punir" de lui avoir menti, mais elle commençait à regretter son insolence. Corriger des copies ? Donner des cours sur l'histoire, la science et la littérature ? Mais qu'est-ce qu'elle venait d'accepter au juste ? Elle est mercenaire, vit par l'épée et dort à la belle étoile, comment pourrait-elle assurer cette tâche ?
Rhéa voyait l'inquiétude s'emparer de la jeune femme et la rassura aussitôt

-Vous allez être professeure d'une académie militaire. Vous aurez à charge l'entraînement de vos élèves et devrait leur inculquer toutes les bases stratégiques nécessaires. Nulle besoin de vous tourmenter mon enfant, Alois m'a vanté vos exploits: vous serez à la hauteur. Tout ce qui concerne les modalités d'évaluation vous sera expliqué en détail par le professeur Manuela qui a la charge des Aigles de Jais.

La dessus, les portes de la pièce s'ouvrirent dans un fracas tonitruant. Une femme, la trentaine, maquillée avec soin, franchit l'entrée en levant les bras l'air victorieuse. Tous la regardèrent avec surprise, Hanneman plus qu'un autre. À la seconde même ou la silhouette avait franchi la porte, sa main avait frappé son visage tant le désespoir l'habitait. Visiblement il connaissait bien l'intéressée et aurait eu des choses à lui dire sur la meilleure manière de pénétrer dans l'antichambre de l'autorité supérieure ecclésiastique

-Ai-je bien entendu mon nom !? S'exclama ravie la femme.
-Effectivement professeure Manuela, j'étais en train d'expliquer…
-Oh mais je sais ce que vous expliquiez Dame Rhéa, cela fait 10mn que moi et les gardes écoutons à la porte. Elle se tourna vers Byleth et arbora un grand sourire. Oh ma chère ! Bienvenue dans le monde fantastique de l'enseignement ! Ne perdons pas de temps, suivez moi !

Suite

La dessus elle prit Byleth par la main laquelle ne put que se laisser faire sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Manuela la traina hors de la salle laissant Rhéa, Jeralt et Hanneman les yeux grand ouvert. On l'entendait dans le couloir, complimentant les cheveux de Byleth et à quelle point elle avait de la chance d'être si jeune. Puis le bruit d'une porte se fermant vint taire sa voix, laissant le trio dans un silence presque angoissant. L'archevêque se tourna vers le mercenaire

-Vous pourrez accomplir la cérémonie qui vous déliera de l'ordre des ce soir et vous serez libre de partir. Décreta-t-elle sèchement.
-Oh mais ne croyez pas vous débarrasser de moi si facilement. Vous savez quoi ? Lui demanda-t-il d'un ton ironique. Je vais rester, et encore mieux: je reprends ma mission au sein de l'ordre. Je serais dans ce monastère jusqu'à ce que je sache quelles sont vos intentions Rhéa.
-Dans ce cas quittez la pièce et attendez vos ordres.

Rhéa avait parlé avec haine. Jeralt la regardait avec mépris. Le pauvre Hanneman était melé à ce flot de négativité; lui qui voulait que cette journée historique de l'emblèmancie se fasse dans la bonne humeur dut se rendre compte de l'évidence: c'était raté.
La dessus Jeralt se dirigea à son tour vers la porte, il tourna une dernière fois la tête vers Rhéa puis sortit.
L'archevêque, elle, jubilait: son plan s'était déroulé exactement comme elle le souhaitait.

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Deux jours avaient passés. Byleth émergeait tout juste du sommeil tandis que l'aube pointait le bout de son nez: c'était le premier jour de la Lune du Grand Arbre, une nouvelle année scolaire à Garreg Mach était sur le point de commencer.
Elle ne cessait de ressasser dans sa tête tout ce que Manuela lui avait dit (pas la partie sur la mesquinerie des hommes qui ne s'intéressent qu'à ses formes ou encore celle sur son penchant pour la boisson non, c'était celle sur l'enseignement qui la taraudait). Elle avait beaucoup de mal à prendre conscience de la responsabilité qu'il incombait à un professeur de l'académie des officiers. Les mots de sa collègue résonnaient dans son esprit:

"Vous formez ici la future élite militaire du continent. En tant que tel vous leur apprendrez à manier les armes et les mènerait au combat dans des missions encadrées par l'ordre. Bien sûr c'est une responsabilité énorme ! Si l'un d'entre eux meurt -et croyez moi, c'est rare mais ça arrive- vous l'aurez sur la conscience ! Il y avait ce garçon l'année dernière, Salvius. Oh il avait des beaux yeux et un sourire charmeur ! Un peu moins quand il s'est retrouvé avec une lance dans le ventre… On a du le traîner jusqu'au monastère alors qu'il était à l'agonie, mais aucun soin magique ou médical n'a pu l'aider… C'était vraiment regrettable et… Mais qu'est-ce qu'il me prend de vous parler de ça enfin ?? Ça va être votre premier jour, la Déesse me pardonne ma chère de vous mettre ces images en tête !"

Et effectivement, cela faisait maintenant deux jours que Byleth s'imaginait le corps d'un élève sans vie à ses pieds, à devoir expliquer le pourquoi du comment c'était arrivé. C'était une vision terrifiante, tantôt il s'agissait du corps de Dimitri pourfendue de flèches, tantôt celui de Claude la tête fendu par une hache. "Chouettes images pour commencer la journée, merci Manuela" pensa-t-elle.
Non content de devoir garder ses élèves en vie, Manuela l'avait également prévenu sur les évaluations. Des examens qui prendraient formes de… Conflits armés inter-maisons. Rien que ça:

"Oh oui c'est vrai, l'évaluation de milieu d'année ! C'est une reconstitution historique de la Bataille de l'Aigle et du Lion à laquelle a été greffé un troisième belligérant en la qualité d'un Cerf. C'est le moment ou vos élèves devront montrer leur progrès ! C'est un peu stressant entre nous, le professeur de la maison qui s'en est le moins bien sorti voit son salaire divisé par deux pour le mois et subit une pression monstrueuse de la part de Seteth le bras droit de Rhéa. Oh ça m'est arrivée il y a deux ans, je prie chaque jour que la Déesse fait pour que ça ne se reproduise plus !"
En train de fixer ses pieds, Byleth avait maintenant une boule au ventre "merci Manuela, merci beaucoup".

Mais il était temps de quitter sa chambre et faire face à ses responsabilités: la réunion entre membres du corps enseignant commençait dans une heure.
Elle avait maintenant une pièce à elle au rez-de-chaussée de l'aile ouest, logeant loin de son père qui avait été affecté dans les dortoirs la garnison. Les deux ne s'étaient pas adressés un mot depuis le fameux jour où elle s'était vue confier son poste de professeure. Jeralt avait mal au cœur et souffrait du silence de sa fille mais il comprenait. Il attendrait le temps qu'il faut, jusqu'à ce qu'elle le pardonne, d'ici là, il restera aux aguets vis à vis de Rhéa: l'archevêque n'avait pas joué toutes ses cartes, ça il en était certain.

Byleth aussi pensait beaucoup à son père, plusieurs fois elle fut tenté d'aller le voir pour le pardonner, mais toujours au dernier moment, le souvenir du mensonge lui faisait faire marche arrière. Ce matin ne faisait pas exception, aussi elle se rendit au réfectoire en priant pour ne pas y voir Jeralt. Et la Déesse semblait avoir écouté ses lamentations puisqu'il n'y avait aucune trace du mercenaire parmi les rares élèves déjà présents si tôt.
Les quelques étudiants déjà en place étaient figés par le stress, en les voyant tous si livides, la jeune femme eut comme un peu de baume au cœur, elle se sentait moins seul dans sa détresse. Prenant place sur un banc à une table vide elle sirota un café (plus dans l'optique d'occuper ses mains qu'autre chose). Elle scrutait les autres occupants du réfectoire d'un œil discret: il y avait sans doute un ou une élève à elle dans le lot. Son regard se porta d'abord sur un gigantesque garçon aux larges épaules et à la chevelure blonde en pagaille, c'était sans doute le plus à l'aise et le moins habité par le stress en attestait son appétit vorace. Tout le contraire de la jeune fille en bout de table qui tremblait d'effroi faisant remuer ses boucles rousses dans tous les sens. Était-ce la panique pré-rentrée ou le fait qu'elle était à sa cinquième tasse de thé qui provoquait cette agitation ? Sans doute les deux. Byleth ne put jamais le déterminer car une main se posa sur son épaule.

"Mais ne serait-ce pas juste Byleth ?

C'était Claude, arborant son éternel sourire en coin.

-Alors comme ça vous avez été nommée professeure ? Félicitations ! Dimitri a beaucoup de chance, dit-il faussement enjoué.
-Vous êtes au courant ? demanda Byleth en avalant son café de travers. Cela devait rester confidentiel jusqu'à ce midi pourtant.
-Si c'est confidentiel, alors je suis au courant !

Byleth le fixait: qu'avait-il encore prévu ?

-Oh ne me regardez pas comme ça Professeure Byleth ! Juré, je ne manigance aucun plan !
-Juste "Professeure" Claude.
-Juste professeure juste Byleth ? Ça commence à devenir long tout ça.

Il prit place à ses côtés sur le banc et se servit un café. Son sourire se voulait bienveillant, mais était-il sincère ?

-Pas trop angoissée ? Questionna-t-il
-Ça peut aller.
-Votre manque d'appétit dit le contraire ! Regardez Raphael là-bas (il désigna le jeune homme en train de s'empiffrer). Cinq tartines pour zero stress.
-Vous vous inquiétez réellement pour mon bien-être ?

La dessus, Claude comprit que parler de banalités ne marcherait pas. Il devait griller les étapes. Il regarda la mercenaire comme s'il cherchait à déceler quelque chose en elle, puis finit par répondre. .

-En fait j'ai été déçu quand j'ai appris que vous alliez avoir les élèves de Faerghus. Je maintiens que vous avez ce quelque chose qui aurait pu être si utile à l'Alliance.
-C'est comme ça Claude. Et je suis juste professeure, je ne prête allégeance à aucune nation qui soit.

Voyant que Claude, contrairement à ses dires, fomentait définitivement quelque chose, Byleth préféra partir, quitte à se brûler en finissant vite son café.

-Je dois assister à une réunion, je vous laisse.
-Bien sûr bien sûr… Se contenta-t-il de répondre, une pointe d'amertume dans la voix.

Et se levant elle quitta le réfectoire. Claude l'observait s'éloigner. Il tenait sa main contre sa tête, épiant la démarche de la mercenaire, avide d'y trouver quoi que ce soit qui pourrait confirmer ce qu'il avait étendu. "L'emblème du feu" murmura-t-il en jetant un dernier œil sur Byleth,"nous verrons bien". Et il se leva à son tour pour aller saluer son camarade qui devait en être à sa dixième tartine.

Suite
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Il était 14h et les cloches du monastère faisaient un vacarme à tout rompre. La réunion était terminée depuis maintenant une heure et les premiers cours allaient commencer. "Réunion", dans l'idée c'en était une, dans les faits elle s'était avérée être une longue tirade de Seteth à l'encontre du corps enseignant: tous en étaient sortis pâles comme des linges. Entre l'attente des résultats, la pression exercée par les familles nobles et la responsabilité des élèves, les professeurs étaient servis niveau responsabilité. S'ajoutait les avertissements sur les insécurités grandissant partout en Fodlan, les dissidences religieuses à l'ouest et les mouvements suspects aux alentours du monastère: oui, cette année s'annonçait particulièrement chaotique.
C'est donc soulagée (mais pas trop non plus), que Byleth se dirigea vers la salle de cours. À part Claude, aucun élève n'était au courant de son nouveau rôle en tant que professeure, elle était presque curieuse de voir la réaction de Dimitri quand elle se présenterait à lui en tant qu'enseignante.
Traversant les couloirs, descendant les escaliers, elle arriva dans le jardin qui séparait le grand hall de réception et les salles de cour. La sienne se trouvait au centre du bâtiment, un étendard Azure marqué d'un Lion doré au centre. Elle resta un instant devant la porte, dévorée par le stress qui ne s'était pas fait attendre pour revenir. Des voix émanaient de derrière la lourde porte en chêne. Elle reconnut le timbre enjoué de Sylvain et la voix forte et brave de Dimitri qui avait l'air de sermonner son ami (sans doute pour une occulte histoire de cœur dont il devait être à la fois protagoniste et antagoniste). Des voix familières qui lui donnèrent de la force. Elle poussa la porte et s'engouffra dans la classe.
Toutes les têtes se retournèrent vers elle. Dedue était au premier rang aux côtés de Dimitri, à peine avait-il vu la mercenaire qu'il regarda à nouveau devant lui. Dimitri ne semblait pas comprendre la présence de Byleth mais lui fit un sourire discret. Tout le contraire de Sylvain qui dans toute l'extravagance qui le caractérise lui adressa un clin d'œil (sans doute le 10e de la journée), ce à quoi Ingrid agit dans l'immédiat en lui écrasant le pied. C'était la tous ceux qu'elle connaissait. Les quatre autres visages lui étaient inconnus. Sauf un en fait. Il y avait la jeune fille aux boucles rousses qui tremblait toujours de peur, à ses côtés se tenait une jeune femme au regard angélique et aux longs cheveux attachés qui faisait de son mieux pour la rassurer. Ce qu'aurait bien eu besoin le garçon devant elles: il tentait de prendre un air dur et sûr de lui mais ses yeux cachés par sa chevelure grise étaient remplis d'angoisse et sa bouille d'adolescent parsemée de taches de rousseur trahissait sa nature candide. Finalement il n'y avait que celui tout au fond de la salle, assis les bras croisés qui ne semblait pas jouer la comédie. Ses longs cheveux noirs étaient attachés et ses yeux marqués par ses cernes lui donnaient un regard dur. Il n'avait pas l'air très commode et avait commencé à jauger la mercenaire à la seconde même où il apperçut un fourreau attaché à sa taille.
Byleth se rendit vers le l'estrade au fond de la classe sous les regards des élèves, une sensation d'être lâchée seule dans l'arène face aux Lions (sans mauvais jeu de mots) . Elle se mit derrière le bureau et regarda la classe dans son ensemble; par où allait-elle commencer ? C'est Dimitri qui lui donna une porte d'entrée:

"Mademoiselle Eisner, tout va bien ? Êtes-vous perdue ?

Il avait demandé ça avec beaucoup de compassion. Visiblement le visage de la mercenaire marqué par l'appréhension le préoccupait. Byleth fut touchée par cette attention, qui lui offrait en plus de ça un angle d'attaque.

-Oui Dimitri, tout va bien, merci.

Posant ses mains sur le bureau face à elle, elle souffla un bon coup avant de reprendre. Il est l'heure de s'annoncer !

-Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je m'appelle Byleth Eisner. Je ne suis pas perdu car je suis votre nouvelle professeure.

Dimitri se figea. "Pardon ?" pensa-t-il. Sylvain abandonna ses airs de dragueur pour un visage surpris, il souriait beaucoup: l'année allait-être intéressante ! Quant à l'homme aux cheveux attachés, il décroisa les bras et pencha son buste vers l'avant, la jeune femme avait capté son attention.

-Professeure ? Répéta Dimitri surpris.
-Oui. Professeure.
-Et savez-vous manier l'épée ? Demanda celui au fond de la classe, la voix légèrement agressive.
-Pour l'amour de la Déesse Felix… Tu as une épée à la place du cerveau…? Geint Ingrid.

Mais Felix n'avait que faire des reproches de son amie. Tout ce qu'il voulait c'était se confronter à une personne expérimentée et quelque chose lui disait qu'il avait trouvé la partenaire idéale pour ça. Le ton qu'il avait employé ne donnait pas à Byleth l'envie de lui répondre. Mais voyant son regard insistant et ne voulant se froisser avec personne dès le début d'année, Elle préféra taire ses interrogations, non pas avec une certaine froideur.

-Oui, c'est une de mes qualités. Attendez demain pour une démonstration. Pour aujourd'hui j'aimerais que vous remplissiez ces fiches ou vous indiquerait vos affinités avec telle ou telle arme ainsi que vos points forts et vos points faibles de sorte à ce que sache comment organiser votre enseignement.

Elle leva une liasse de feuilles en l'air. À la vue du paquet, la fille aux boucles rousses trembla deux fois plus. Byleth voulant la mettre à l'aise la regarda en souriant

-Ce n'est pas une évaluation ne vous en faites pas. Tenez, distribuez le je vous prie. Lui avait-elle dit avec une voix douce.
-Mo… Moi ?? S'etrangla d'une petite voix la jeune fille.
-Oh Annette ce n'est rien qu'une liasse de feuilles, tout se passera bien ne t'en fais pas ! Lui sourit son amie à ses côtés.
-Tu.. Tu as r-r-r-raison Mercedes, je… Que pourrait-il mal se passer ??

Eh bien à peu près tout. Il y avait une mission: distribuer des copies. Mais il y avait aussi une fille morte de stress et quelque peu maladroite. À peine avait-elle saisie le paquet et avait commencé à distribuer qu'elle glissa pour tomber sur les genoux du garçon aux cheveux gris, lequel était tellement rouge que ses taches de rousseur étaient maintenant invisibles. Avant que Byleth put réagir, Dimitri se leva pour aller aider sa camarade sous les éclats de rire de Sylvain qui n'en pouvait plus.

-Tout va bien Annette ? Lui demanda-t-il, puis à l'attention du jeune garçon. Et toi Ashe, rien de cassé ?
-Ça va, ça va"... Bégaya Ashe toujours aussi rouge qu'une tomate.

En voyant la scène, Byleth souffla un grand coup: l'année pouvait bien être chaotique, elle serait au moins haute en couleur.

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La Lune était haute dans le ciel. Minuit avait sonné depuis peu marquant la fin de cette première journée. Les dortoirs étaient silencieux et légèrement éclairés par les timides rayons de l'astre.
Un homme, le teint pâle, les cheveux noirs, l'air lugubre marchait silencieusement dans le corridor du dernier étage de l'aile ouest. La faible lumière qui venait éclairer par moment son visage lui donnait l'allure d'un vampire. Traversant le couloir, il s'arrêta à la porte du fond et toqua discrètement. Quelques secondes passèrent, il attendait, calmement. Puis une voix lui dit d'entrer.
Ouvrant la porte avec beaucoup de précautions, il entra sans un bruit. La faible lueur d'une bougie éclairait doucement le visage de la résidente qui se tenait face à elle.

"Dame Edelgard… Salua le jeune homme
-Bonsoir Hubert. Lui répondit Edelgard

Edelgard était assise derrière un bureau, écrivant d'une main légère sur un parchemin. Hubert se tenait debout, attendant qu'elle finisse. Seul le bruit de la plume grattant contre le papier couvrait le silence religieux dans la pièce.
La jeune femme aux cheveux d'argent finit par poser la plume. Elle croisa ses mains, regardant Hubert profondément dans les yeux. Il avait les mains derrière le dos et se contentait de sourire.

-Alors, qu'as-tu à me dire ? Questionna finalement Edelgard.
-Vous l'avez sans doute remarqué, mais le professeur Jeritza a été écarté...
-Cela contrecarre légèrement nos plans mais rien de problématique.
-... Et c'est une mercenaire qui l'a remplacé.
-Je la connais. Nous pouvons tenter de la rallier à notre cause.
-Dame Edelgard, vous ne trouvez pas ça étrange, qu'une femme, arrivée il y a une semaine, à peine plus âgée que ses élèves et sans la moindre expérience reçoive un poste de professeure dans une académie prestigieuse ?

Edelgard était pensive: oui. Ça n'avait rien de commun. Retournant la situation dans sa tête, elle s'efforça à y trouver du sens, en vain. Car oui quelque chose clochait.

-Tu as enquêté sur elle ? Demanda-t-elle à Hubert.
-Évidemment. À la seconde même où vous êtes rentrée en sa compagnie. J'ai appris certaines choses. Qu'''elle'' s'intéresse fortement à elle pour commencer. Et que c'est à ''elle'' qu'elle doit son poste.
-Et tu trouvé autre chose ? Fronça des sourcils Edelgard.
-Elles ont un lien. J'en suis persuadé. En atteste ceci.

Hubert claqua des doigts, un petit symbole semblable à un papillon aux ailes déployés surgit au dessus de sa main. À sa vision, Edelgard se leva brusquement.

-L'emblème du feu… Murmura-t-elle.
-Elle le porte. Je l'ai appris aujourd'hui en fouillant dans le bureau d'Hanneman. L'information est confidentielle aussi gardez le pour vous.

Claquant à nouveau des doigts, Hubert fit disparaître la projection, et attendait les directives d'Edelgard. Cette dernière se tenait le menton, perdue dans ses pensées. Que faire ?

-Tu penses qu'elle est une des leurs ? Finit-elle par demander, toujours assez évasive.
-C'est probable. On ne doit pas exclure cette possibilité. Mais ce n'est pas non plus une certitude. Mieux que quiconque vous savez que cet emblème n'est pas forcément associé à eux.

Fixant maintenant la flamme de la bougie, Edelgard continuait de penser. Une inconnue était rentrée dans son équation. Quelque chose de dangereux qui peut tout chambouler.

-Et qu'en est-il du reste ? Des nouvelles de mon père ?
-L'empereur est maintenant prêt à abdiquer et vous céder le pouvoir. Comme convenu. Dans quelques mois tout sera en place. Nous passerons à l'action.
-Bien…

Elle continuait à regarder la mèche de la bougie vaciller dans tous les sens. La flamme se démenait. Un courant d'air vint presque l'éteindre. Mais elle restait là à briller, semblable à une étincelle qui se raccroche à la vie comme elle le peut.

-Surveille bien la nouvelle professeure je te prie. Dit Edelgard. Détermine si elle est un danger ou si nous pouvons la rallier, et informe m'en le plus vite. Elle marqua une pause. Si tu penses que c'en est une, alors…

Edelgard se contenta déteindre la mèche de ses deux doigts. La pièce était maintenant plongée dans le noir.

-Ce sera fait.
-Bien… Bonne nuit Hubert.
-Bonne nuit Dame Edelgard."

Et Hubert sortit de la chambre, toujours sans un bruit.

Pour le prochain chapitre, qui voudriez vous-voir un peu plus ?

A- Felix et Sylvain
B- Annette et Mercedes
C- Dedue et Dimitri

À vos votes !

Désolé pour le retard, le chapitre était prêt depuis hier mais les batailles du destin (on a gagné, cheh ) ont monopolisé ma soirée
J'ai fait la relecture que ce matin, et je pense qu'il reste pas mal de fautes, j'en suis désolé

J'ai aimé le passage avec Rhea et Jeralt.
Et je vote pour Felix et Sylvain.

Je veux un chapitre sur Ashe, Aloïs, Annette et Mercedes rencontrant le fantôme de l'élève Salvius

Je vote B sinon

Toujours aussi bien

Je vote également pour Félix et Sylvain

Argh, en survolant le message avec les choix j'ai cru qu'on pouvait passer du temps avec Felix et Annette l'espace d'un instant

Je suis ensuite partis dans un délire en me disant "OUI PUTAIN ! On prends la route alternative ou on lâche tout pour former un opéra à Faerghus en concurrence avec Mittelfrank, on recrute Dorothea, Annette sera la tête d'affiche et on met Dimitri en danseur"

Le 24 août 2020 à 17:53:21 KannabriCe a écrit :
Argh, en survolant le message avec les choix j'ai cru qu'on pouvait passer du temps avec Felix et Annette l'espace d'un instant

Je suis ensuite partis dans un délire en me disant "OUI PUTAIN ! On prends la route alternative ou on lâche tout pour former un opéra à Faerghus en concurrence avec Mittelfrank, on recrute Dorothea, Annette sera la tête d'affiche et on met Dimitri en danseur"

On n’est pas dans la PMU de Papillon06

Le 24 août 2020 à 14:08:07 Mario64DD a écrit :
J'ai aimé le passage avec Rhea et Jeralt.

C'est clairement ce qui est le plus facile à écrire en plus haha

Le 24 août 2020 à 16:01:58 Pimpolofix a écrit :
Je veux un chapitre sur Ashe, Aloïs, Annette et Mercedes rencontrant le fantôme de l'élève Salvius

le scooby-gang de Fodlan

Le 24 août 2020 à 16:59:14 Aykeros16 a écrit :
Toujours aussi bien

Merci mon pote !

Le 24 août 2020 à 17:53:21 KannabriCe a écrit :
Argh, en survolant le message avec les choix j'ai cru qu'on pouvait passer du temps avec Felix et Annette l'espace d'un instant

Je suis ensuite partis dans un délire en me disant "OUI PUTAIN ! On prends la route alternative ou on lâche tout pour former un opéra à Faerghus en concurrence avec Mittelfrank, on recrute Dorothea, Annette sera la tête d'affiche et on met Dimitri en danseur"

Après moi je vais juste glisser le fait que je considère le ship Annette / Felix comme le meilleur du jeu...
Si je propose du Netteflix aux votes, hésitez pas, je me ferais un PLAISIR d'écrire tout ça

Et nous sommes donc sur:
A- 2
B- 1 !

Après moi je vais juste glisser le fait que je considère le ship Annette / Felix comme le meilleur du jeu...

Tu veux Annette / Ashe ou Marianne / Dimitri

Le 25 août 2020 à 13:02:24 Pimpolofix a écrit :

Après moi je vais juste glisser le fait que je considère le ship Annette / Felix comme le meilleur du jeu...

Tu veux Annette / Ashe ou Marianne / Dimitri

J'ai très envie de spoil certains trucs mais je garde tout pour moi, mais c'est dur

Le 25 août 2020 à 13:51:14 metal-tartine a écrit :

Le 25 août 2020 à 13:02:24 Pimpolofix a écrit :

Après moi je vais juste glisser le fait que je considère le ship Annette / Felix comme le meilleur du jeu...

Tu veux Annette / Ashe ou Marianne / Dimitri

J'ai très envie de spoil certains trucs mais je garde tout pour moi, mais c'est dur

Hop hop hop on poste la suite dans ce cas

Je suis obligé de voter C parce que Dedue.

Le 25 août 2020 à 15:00:02 Pimpolofix a écrit :

Le 25 août 2020 à 13:51:14 metal-tartine a écrit :

Le 25 août 2020 à 13:02:24 Pimpolofix a écrit :

Après moi je vais juste glisser le fait que je considère le ship Annette / Felix comme le meilleur du jeu...

Tu veux Annette / Ashe ou Marianne / Dimitri

J'ai très envie de spoil certains trucs mais je garde tout pour moi, mais c'est dur

Hop hop hop on poste la suite dans ce cas

Faudrait déjà que je l'écrive pour commencer

Le 25 août 2020 à 18:00:51 Matthjass a écrit :
Je suis obligé de voter C parce que Dedue.

MVP reconnaît son main

Le 25 août 2020 à 18:00:51 Matthjass a écrit :
Je suis obligé de voter C parce que Dedue.

Résumé du dialogue :
Byleth : ...
Dedue : ...

En vrai je l’aime bien Dedue mais il m’a fallu 200h de jeu.
Il est mort au chapitre 5 et BL était ma première partie

Fin des votes à 20h !

Aucune idée de pour quand arrivera la suite mais ça avance

Bon, il est vingt heures passées...

Ce chapitre était très agréable à lire, tout comme les précédents ! Je suis pour plus de Felix/Annette dans cette Fic

Le 25 août 2020 à 18:00:51 Matthjass a écrit :
Je suis obligé de voter C parce que Dedue.

J'avais une question d'ailleurs metal : la Fic spoilera-t-elle des éléments importants du jeu qui ne sont énoncés que dans les routes de l'Empire ou de l'Eglise ? Si oui je vais m'empresser de les faire avant de revenir

De manière générale est-ce que la fic spoil l'histoire du jeu ?

Ce sont donc les BROS Felix et Sylvain qui seront à l'honneur pour la suite

Blacki et Matth, pour ce qui est du spoil c'est un peu difficile à dire. Moi-même je suis en train de me demander ce qui pourrait être considéré comme spoil ou pas par la suite.
(J'ouvre une parenthèse assez longue sur la narration dans le jeu et sur la mienne, ça répond pas à la question donc vous pouvez sauter si vous en vous foutez )

Le truc c'est que j'ai pas envie de prendre le même chemin que le jeu pour raconter une histoire. Three Houses axe énormément sa narration sur la politique. Et les personnages (principalement les Lords), servent à faire avancer l'histoire. Au final le pré-timeskip pose le lore de la route et à expliquer comment on arrive justement au timeskip sans vraiment te rendre acteur des événement. Tu les "subis", tu les créés pas.
Le post-timeskip c'est tout l'inverse, ce sont les décisions du Lord au côté du joueur qui permet de faire avancer l'histoire, on est plus dans le passif genre "oh no random truc se produit, vite professeur-kun allez en mission avec vos élèves voir ce qu'il se passe". Post-TS on est ceux qui font l'événement. Le but c'est de faire voir comment les personnages sont amenés à changer le monde (et c'est d'ailleurs pour ça qu'il y a 4 routes différentes avec chacune un changement de monde différent, John Lennon would be proud )
Et j'ai un petit soucis avec ça, c'est l'impact de ces événements dans le quotidien, et dans le ressenti des élèves qui est très peu présent. Le seul moyen d'en avoir une certaine idée c'est lors d'un temps libre au monastère, les élèves te parleront des événements récents auxquels le joueur a participé en faisant un commentaire genre "alala c pas facile la guerre". Et c'est à peu près tout. Y'a très peu d'interactivité entre eux qui se basent sur ce qui se passe dans le jeu (les dialogues de soutiens s'appuient très peu sur l'histoire raconté par le jeu. Ils sont figés dans le temps en quelque sorte)
Et maintenant que j'ai un expliqué ça, vous vous rappelez quand j'ai dit "le but c'est de faire voir comment les personnages sont amenés à changer le monde "? (bien sur que vous vous en souvenez c'était il y a quelques lignes seulement). Bah moi justement je veux faire totalement l'inverse. Je veux pas faire une histoire qui se concentre sur l'évolution de Fodlan, mais sur les personnages,"comment le monde est amené à les changer". Il y a déjà ça dans le jeu SpoilAfficherMasquerDimitri pour ne citer que lui, sa route, qui se concentre justement plus sur lui que sur autre chose et sur son évolution. Ça fait que c'est ma préféré Sauf que moi j'ai envie d'appliquer ça a tout le monde en utilisant plusieurs thèmes fort qui me tiennent à cœur ou qui s'appliquent bien à un univers de Fantasy: la rédemption, le pardon, la trahison, le devoir, l'amour, l'amitié... Pour ne citer que ça (esprit shonen t'as capté). Pour ça j'ai besoin dans un premier temps de poser les bases, préparer ce qui sera utile pour la suite. Bref développer la situation initiale pour rendre les péripéties encore plus lourdes de sens (je suis Tolkien 2.00).
TL.DR: je ne veux pas raconter les événements en utilisant les personnages mais raconter une histoire qui est celle des personnages en utilisant les événements.

(FIN DE LA PARENTHÈSE CHIANTE OU JE DIS SANS DOUTE BEAUCOUP DE MERDE)

Maintenant en prenant tout ça, je pense que oui, il y aura un moment ou ça spoil. En soit ça a même déjà commencé, mais celui qui n'a pas fait le jeu peut pas le voir. Genre quand il arrivera au moment des révélations, il pourra repenser à ce que j'ai écris en étant genre "ah mais il faisait référence à ça". Pour l'instant c'est light et ça s'apparente plus à du foreshadowing qu'autre chose, mais un moment je serais bien obligé d'utiliser du background des personnages et du lore du jeu pour mon récit. Ça aura beau être une histoire inédite qui ne racontera pas les mêmes choses et pas de la même manière, faudra bien ça pour rester cohérent avec l'œuvre original (je veux vraiment éviter si possible d'inventer des évènements passés dans la vie des persos, y'a qu'avec Byleth qui est assez pauvre en matière dans son passé que je me le permets)

Pour éviter les mauvaises surprises je préviendrais en aval maintenant si y'a des énormes révélations ou quoi

Et sinon Blacki je te conseille de faire les routes de l'église et de l'empire pour éviter toutes mauvaises surprises, mais te presse pas pour autant
Avec la fac qui reprend je vais être beaucoup moins dispo pour écrire Le temps qu'on arrive aux sales spoils t'auras pu faire le jeu au moins 3 fois

C'était un peu long et super fouillis, j'espère avoir été un minimum clair