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Sujet : [Fic] Sengoku-jidai

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[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
06 novembre 2015 à 20:28:00

En terme d'écriture j'ai de l'avance sur ce que je post en fait. J'ai déjà terminé tout le sutra 1, il me reste qu'à relire et corriger les 3/4 derniers chapitres, puis je les post petit à petit. Cela me permet d'avoir un rythme de diffusion assez régulier tout en me permettant d'écrire sans précipitation :hap:

Pseudo supprimé
Niveau 10
07 novembre 2015 à 19:49:20

Le 06 novembre 2015 à 01:30:25 Moyashi a écrit :
On a franchi un certain cap avec ce gif. :hap:

Désolé je contrôle pas ma Nikuyité. :-(
:hap:

[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
08 novembre 2015 à 12:03:48

Yoake no Sensō

Suitai

Chapitre 12

///Aaron///

Elle était fraîche. L'eau de la rivière. Et le contact sur le visage était agréable. Cela lui permit de se débarbouiller quelque peu, offrant un reflet à la surface plus proche de ce qu'il avait coutume de voir. Une face dure, carrée. Pas particulièrement beau, selon son propre avis. Mais il avait une préférence pour ce visage qui pouvait effrayer les plus couards, et inciter même les plus preux à tourner les talons.
Son katana et son arc, ses armes fétiches qu'il avait en sa possession depuis des années, étaient posées contre l'arbre au bord du cours d'eau. C'était là les seuls compagnons qu'il avait, et les seuls qu'il désirait. Plus sûr qu'aucun homme, plus fiable qu'aucun shinobi. Pas assez sentimental pour leur attribuait un nom, il leur vouait tout de même un certain attachement. A plusieurs occasions, le contact ferme du bois de l'arc, ou du manche du katana, lui avaient offert un sentiment de sécurité.
Un sentiment de sécurité qu'il n'aurait pas l'occasion de ressentir à Danral puisqu'il était sans aucun doute déjà fiché. Le chasseur devenu proie. Lui qui visité fréquemment les bureaux de primes, il aurait certainement son propre avis de recherche dans l'un d'eux.

Pour le peu de remue-ménage que j'ai causé, je n'aurais sûrement pas un avis plus de quelques semaines, et sûrement pas avec une grosse prime à la clé. J'ai réussi à m'enfuir sans tuer qui que ce soit.

Cependant, si la prime sur sa tête ne devait pas être bien grande, il y avait néanmoins quelqu'un intéressé à l'idée de le traquer, indépendamment de l'argent à en tirer.

-Tu ne croyais tout de même pas t'en sortir si facilement après m'avoir balafré le visage ? S'extasia Jiro, l'Hetsunagi à qui Aaron avait laissé un souvenir cinglant, accompagné de ses trois compères de la taverne.

-Ce que je ne croyais pas c'est qu'on pouvait se mettre dans tous ces états pour un tel visage.

L'un des compagnons du ninja balafré tenta vainement de convaincre ce dernier de rebrousser chemin, de le raisonner et de lui faire comprendre qu'il était préférable d'éviter d'aggraver davantage la situation.

-Tu m'as rabâché les oreilles avec ça depuis l'instant où j'ai quitté la taverne. Tu ne crois quand même pas que tu vas me convaincre maintenant que je l'ai retrouvé ?

-Ton ami a plus de jugeote que toi, rétorqua le fugitif drapé dans son manteau vert-marron avec une langue aussi acéré que le katana fermement empoigné. La rancune c'est le genre de choses dont il vaut mieux ne pas s'encombrer.

-Tu dois sûrement tenir le même discours en ce qui concerne le courage pour tenter de te sortir de ce pétrin avec un discours si creux.

-Ce pétrin ? Tu parles d'un éventuel combat avec toi et ta clique ? Je n'ai jamais considéré un quelconque combat comme un pétrin, juste une étape nécessaire lorsqu'il s'agit de survie.

-La survie ? C'est ainsi que tu appelles cela ?

-C'est la raison pour laquelle je vais te tuer.

Il pensait achever là une conversation qui l'ennuyait plus qu'autre chose, mais Jiro rétorqua de plus belle.

-En ce qui me concerne, je te tuerais pour laver l'affront que tu m'as fait. Chaque affront fait à un ninja est un affront fait à son clan. Tu piges sûrement pas ça toi, "le survivant".

Son visage se durcit et sa poigne se resserra, Aaron méprisait ce genre de paroles venant d'un ninja. Et il le fit rapidement comprendre.

« Je piges ça, se battre pour l'honneur. L'honneur de son clan, l'honneur de sa petite personne.»

Sa glaire vint atterrir à quelques pas du shinobi.

« Voilà tout ce que ça m'inspire, l'honneur d'un ninja, et toutes ces merdes pour lesquelles vous prétextez vous battre. Quand je te tuerais, j'irais pas chercher une excuse de merde comme l'honneur pour justifier ça. Je te tuerais simplement pour t'empêcher de me faire connaître ce sort. Et là, en pleine nature, à des lieux de la cité, personne ne se souciera de la mort de quelques ninjas. »

Rapidement, la conversation laissa place au combat, et le combat laissa place à la mort des Hetsunagi, tous hormis Jiro. La lutte fut éphémère, mais cinglante, violente et sanglante. L'imposant Aaron, de toute son assurance, s'en était sortit simplement avec une jambe légèrement blessée et un bras esquinté. Malgré cet état, il parvint à en finir rapidement avec le dernier, simplement après quelques échanges au sabre. Sa maîtrise de l'affinité de l'eau ne lui offrit aucun avantage décisif, et sa grande gueule qui déplaisait tant se fit charcuter ici et là, pour finir par un coup d'estoc dans l'estomac.
Alors que le corps se vidait de son sang, les yeux vitreux fixaient le néant, les empêchant ainsi de voir leur propriétaire se faire détrousser. La bourse était remplie, plus qu'Aaron ne l'aurait souhaité.

Sûrement l'argent obtenu pour le chef du clan Goken. Coup de chance que ce soit lui qui la possède, sur tous les membres de son clan que j'aurais pu croiser. Il y a même plus que la prime du chef. Le paiement d'un contrat remplit, j'en parierais le contenu de cette bourse.

Satisfait de voir ses poches renflouer pour un moment, il avait bien l'intention d'en profiter un peu. Pour lui, c'était direction Tendô, capitale de la province Sennan. La province tenue par le seigneur Tsunan, chef de la famille Byakuya.

Avec tout ça, je pourrais loger quelques nuits dans une bonne auberge, et grailler quelques repas bien cuisinés. Pour toute la sympathie que je peux avoir pour un lit de feuille et de mousse, ainsi que le goût du gibier que j'ai moi-même chassé, cela fait parfois du bien de profiter d'un peu de confort. Et j'aurais l'occasion de me refaire quelques stock de plantes et d'herbes pour mes préparations chez l'herboriste de Tendô.

Ses stocks, ils étaient presque à vide. Le peu qui lui resté servit à apaisser la douleur de sa jambe. La concoction qu'il utilisa, et qu'il gardait dans une fiole rangée dans son épais manteau, était également censée éviter que la plaie ne s'infecte, et jusqu'à présent, pour toutes les fois où il avait utilisé cette concoction personnelle, il n'avait jamais eu à regretter son usage. Il aurait été victime d'une mauvaise fortune pour que cette fois-ci, elle ne fasse pas son office.
Malheureusement, il n'en avait vraiment plus assez. Il vida le fond de la fiole, en espérant que cela suffirait, lui qui d'ordinaire en utilisait au moins une moitié en plus de ce qu'il en restait.
Au pire, ça lui permettra de tenir jusqu'à ce qu'il arrive à destination. Laissant les corps de ses ennemis vaincus pourrir au soleil, libre d'être dévoré par quelques charognards qui passeraient par là, il se mit en route.
Plutôt que de suivre la route principale pour atteindre la province des Byakuya, il prit un itinéraire bien à lui. Tout ce temps passé à vivre hors les murs des cités de seigneurs lui avait permit de connaître comme sa poche le pays de l'Aube, et ainsi d'avoir tout le loisir de se créer ses propres routes bien à lui. Pas de chemin tracé, pas de marque visible, juste sa mémoire pour créer une voie mentale qu'il suivait de façon instinctive. Loin des sentiers traditionnels, afin d'éviter les itinérants indésirables, pratiqués et fréquentés par des brigands, pilleurs et ninjas qui pouvaient se tenir en embuscade.
Après des lieux et des lieux parcourus, une nuit, il finit par tomber sur une terrible bataille.
Opposant sans aucun doute deux clans rivaux, la lutte était intense. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait une telle violence. Des cris de fureur, des râles d'agonies. Des déflagrations fulgurantes, des manifestations de chakra. Des hommes tués, des hommes tués, et encore des hommes tués.
Préférant éviter d'être impliqué dedans, Aaron resta de marbre, plaqué près d'un arbre, à attendre. Ne souhaitant ni traverser le champ de bataille, ni le contourner. Attendre tout simplement. Après ce qui devait être une heure, peut-être plus, le conflit semblait s'atténuer. L'un des deux clans était sorti victorieux. L'autre avait subi l'ordre naturel du cycle de la guerre.
Après encore un peu de patience, Aaron se décida à avancer, et s'attarda spontanément sur les lieux. Des morts ici, des morts là, des morts partout. L'odeur de corps calcinés vint troubler son odorat.
Sans faire preuve d'une quelconque empathie pour ceux qui avaient laissé leur vie ici, l'individu au caractère aussi glacial qu'étaient brûlantes les braises aux alentours tenta de voir de quel clan il s'agissait. Mais l'obscurité n'aidait pas à discerner un signe quelconque pour comprendre qui avait été attaqué, et qui avait attaqué, et a fortiori, qui avait été vaincu, et qui avait été victorieux.
L'espace d'un moment, Aaron se sentit l'âme d'un poète funeste et laissa échapper une verve macabre.

« La guerre n'étant pour moi qu'une toile de fond qui habille le monde, rien de plus normal à voir les sols tapissés de cadavres. »

Avec le flamboiement de braises incandescentes, il vit alors l'un des morts habillés de noir et de pourpre, les couleurs du clan Naraka.

MlleChouette MlleChouette
MP
Niveau 10
09 novembre 2015 à 18:59:30

J'ai lu les deux premiers chapitres et j'aime beaucoup. C'est bien décrit, bien écrit et bien crit (pour ne pas dire très bien !). Le seul gros bémol qui écorche assez les yeux et la lecture, ce sont les fautes, si bien qu'on en perd le sens de la phrase. Elles ne sont pas fréquentes, mais elles font mal. :hap:
Mais sinon, franchement, on est à fond dans la peau des personnages et dans le courant de la lecture. :oui:
La question que je me pose après ces deux chapitres, c'est si tous ces personnages ont un lien, s'ils seront amenés à se rencontrer, à faire un bout de chemin ensemble, ou s'ils sont là pour raconter ce qu'il se passe dans différents endroits (bien que Nadara est un lieu commun dans les deux chapitres). Ne me réponds pas, je verrai par moi-même, et oui, j'aime penser ouvertement. :hap:

Du coup, tu as commencé il y a combien de temps ? Et t'en es où, maintenant ? :hap:

[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
10 novembre 2015 à 23:01:50

Commencé à écrire tu veux dire ?

Un à deux mois pour le premier chapitre je crois. C'est assez flou étant donné que l'idée de cette fic germe depuis bien avant le début de son écriture. De plus, avant celle-là, j'en avais préparé une autre, mais ayant eu un problème d'ordi, et la fic étant beaucoup trop ambitieuse, je l'avais stoppé.

Pour celle-ci j'ai recyclé quelques idées, j'en recyclerais encore quelques unes sans doute, du coup, si tu me demandes depuis combien de temps je me penche sur cette fic, c'est dur à dire. Mais j'ai dut commencer à m'y mettre sérieusement début septembre je crois :(

Là, j'ai finis d'écrire et corriger le sutra 1 (je préciserais quand la fin arrivera. Pourquoi ? Parce que :hap: ) toute l'histoire du sutra 2 est déjà prête, il me reste qu'à commencer l'écriture, que je n'ai pas fait encore, car je me penche d'abord sur toute l'histoire du sutra 3.
Pendant un moment, ça n'avançais plus car je butais un peu sur quelques points, mais ça s'est démêlé. J'essai de complexifier l'histoire à mesure que ça progresse, du coup ça demande de plus en plus de taf pour la mise en forme de l'histoire.
J'ai évidemment déjà quelques voies que je veux faire suivre à l'histoire, je sais déjà comment se terminerais certains points de l'histoire, j'ai généralement les grandes lignes en tête quand j'écris une histoire, et le plus dur reste à tout relier et à tout développer intelligemment.
Cependant, cette fic contrairement à mes deux précédentes, à une structure narrative assez différente, ce qui fait que je n'ai pas -et n'ai pas besoin pour le moment- d'avoir la fin de la fic en tête.
La fic étant coupé (et ce dans ce but) en plusieurs arcs, si je l'ai précisés, c'est parce que la construction de cette fic est pensé de façon particulière. J'ai d'ailleurs déjà quelques idées pour le prochain arc.

Mais je digresse [[sticker:p/1jnf]]

Désolé pour les fautes, mais faut t'y habituer. Je me suis considérablement amélioré (si si je t'assures :ok: ) depuis maintenant, quoi... 2/3 ans (date à laquelle j'ai posté ma première fic Naruto sur le forum storm 3) mais j'ai mes limites, et je suis une guiche en orthographe. [[sticker:p/1kkp]]

[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
10 novembre 2015 à 23:03:49

Yoake no Sensō

Suitai

Chapitre 13

///Renji///

La chair le brûlait, les muscles le tiraillaient, et l'estomac semblait littéralement se nouer pour lui tordre l'intérieur du corps. La sensation se fit par trop envahissante pour qu'il l'ignore, et finît même par en vomir. Pour Seiichi, le lieutenant sous lequel il était aux ordres, et pour Hogai, son professeur particulier pour la maîtrise du chakra, Renji en faisait trop. Beaucoup trop.
Cela faisait à peine quelques jours qu'il alternait l'entraînement au chakra et l'entraînement à l'arme, mais il ressentait déjà les effets désastreux d'une telle extrémité. Le premier n'avait guère apporté quoi que ce soit, quant au second, les progrès étaient freinés par la fatigue persistante.
Le jeune Naraka fixa ses deux professeurs. Seiichi et ses cheveux noirs aux étranges reflets mauves, évoquant la couleur du cassis, un fruit qu'il avait dégusté la veille dans une excellente tarte préparée par Ichiro, et Hogai, cet homme d'âge mur dont il était extrêmement difficile, voir impossible, de jauger, même approximativement, l'âge qu'il avait. Etait-ce dut à sa maîtrise exceptionnelle du chakra, ou bien cette formidable vitalité n'était-elle ni plus ni moins qu'une prouesse tout à fait naturelle, Renji n'en savait absolument rien. Mais cela lui donnait fière allure.
Une allure d'autant plus fière qu'il soignait son image. De longues dents bien blanches, de longues moustaches entretenues, un bouc bien soigné, des cheveux ondulés parfaitement peignés et un visage tout à fait propre.
« En tant que professeur, je me dois de refléter une bonne image » , c'était ce qu'il avait dit en présence du jeune élève qu'était Renji. « L'allure a de l'importance, car l'allure fait le shinobi. Et une bonne allure reflète l'image d'un bon shinobi. »
Cela faisait toujours écho dans sa tête, et c'est à ça qu'il repensait quand il voyait cet homme avec le torse continuellement bombé en toute circonstance, à tel point que cela en devenait cocasse dans certaines occasions.
Il dégobilla à nouveau. Une mauvaise mine se lisait sur son visage. Un visage qui avait certes perdu des couleurs, mais qui n'était plus aussi creux qu'auparavant. Depuis son intégration au clan, il avait pu manger à sa faim, comme il l'avait toujours rêvé, ce qui s'était traduit par une prise de poids qui était la bienvenue pour quelqu'un qui voulait devenir combattant. Lui qui était si frêle et maigrichon, il passait là par une étape nécessaire pour une évolution vers un véritable guerrier Naraka.

« Je ne sais pas si nous allons poursuivre ça encore longtemps », expliqua le lieutenant Seiichi. « En passant outre sur le fait que les progrès sont négligeables, voir, insignifiants, cela pourrait être dangereux. »

Une femme vint voir Seiichi. Renji la reconnu. Avec le temps, il avait fini par connaître quelques personnes, réussissant même à mettre quelques noms sur quelques visages. Principalement des soldats de Seiichi, puisqu'il faisait partie de la même unité qu'eux désormais, mais aussi des officiers haut-gradés. La leçon de Seiichi lui avait été fort utile, car il était fortement déconseillé d'avoir la langue bien pendue devant lieutenants et capitaines.
Elle, c'était Gemmei. Capitaine, et donc supérieur de Seiichi, qui était peut-être belle, mais cela aurait été prétentieux de l'affirmer avec certitude, puisqu'on y voyait que les traits d'une dureté à toute épreuve. Et elle plus que les autres étaient facilement identifiable du fait que ses longs cheveux blonds avaient des mèches peintes bleu-clair, pour une raison qui lui échappait totalement, alors qu'il ne s'agissait probablement, mais c'était là encore présomptueux de l'affirmer avec certitude, que d'une touche cosmétique.

« Emon, occupe-toi de Renji le temps que je revienne », lança le lieutenant de Renji, après que la femme aux yeux du même bleu que ses mèches lui avaient fait part du retour du capitaine Fujin et lui avaient en conséquence donné l'ordre de la suivre.

Seiichi s'éloigna donc en suivant au pas Gemmei, alors qu'Emon, jeune homme, néanmoins bien plus vieux de Renji d'au moins six années, exécuta l'ordre de son lieutenant en conseillant au jeune garçon éreinté d'aller manger un morceau.

-Ne va pas trop vite, comme le dit Seiichi, ça pourrait être dangereux pour toi.

Emon n'était autre qu'un garçon aux cheveux noirs brossés en arrière, mais qui avait obtenu un certain capital de sympathie de la part de Renji. Il ne pouvait le qualifier d'ami, puisqu'ils n'avaient pas eu beaucoup d'occasions de se parler, mais sa compagnie était plus qu'agréable.
Il avait une barbe mal rasée, et d'aucuns disaient que c'était parce qu'il ne savait pas se raser. De plus, il avait une habitude que Renji trouvait amusante, c'était de toujours cligner des yeux deux fois avant de débuter une phrase.
Mais quelqu'un de beaucoup moins sympathique arriva : Buntaro.
Il vint simplement demander à Emon où se trouvait son lieutenant, ce à quoi il obtint la réponse suivante : « Il est déjà occupé avec le capitaine Gemmei. »
Le rouquin jeta un bref coup d'oeil à Renji, dont l'état semblait indiquer qu'il n'allait pas bien, mais il s'en fichait éperdument comme de son premier kunai.

Il m'ignore. Il m'ignore parce que je suis insignifiant. Mais quand j'aurais progressé, que je serais devenu plus fort, et que je deviendrais son égal, là il me verra. Il n'aura d'autre choix que de me voir. Et quand je l'aurai dépassé, que je serais devenu plus fort que lui, là encore il ne me verra plus, mais seulement parce qu'il sera obligé de baisser les yeux face à moi.

Suivant le conseil d'Emon, il se dirigea vers les cuisines. Manger l'aiderait à reprendre des forces.
La cuisine d'Ichiro, qui ne refusait jamais de lui préparer un quelconque mets, avait comme des vertus bienfaisantes. Une fois le plat achevé, il se sentait d'attaque pour reprendre l'entraînement, quoi que pourrait en dire Hogai ou Seiichi. Mais en chemin il vit Buntaro, discrètement faufilé derrière une tente. Comme s'il épié ceux qui étaient à l'intérieur. Et le plus troublant, c'est qu'il s'agissait de la tente de Saga lui-même.

Il espionne Saga-sama ?

Buntaro était un espion ? Cette pensée troubla Renji, qui devait s'en assurer par lui-même. Il s'approcha, discrètement. Buntaro lui-même ne l'avait pas entendu venir. Tendant l'oreille, le mieux était de voir ce qu'il y avait à voir, ou écouter ce qu'il y avait à écouté.

« Okitsuko....arrangement...Byakuya. »

La voix était celle de Saga, peut-être. Renji ne l'avait pas entendu depuis l'attaque de Nadara, alors difficile pour lui d'être sûr. Et il n'entendait de toute façon presque rien. Il était trop loin. S'approcher était risqué, si Buntaro venait à découvrir sa présence. Mais ce vaillant Renji voulait en savoir plus sur ce qui intéressé tant le probable mouchard qui se tenait à genoux, dissimulé derrière des caisses.
La fatigue de son entraînement extrême se faisant encore bien présente, Renji la sentit lui tailler les jambes, le faisant tituber, basculer, et fatalement, chuter à terre. Le bruit qui en résulta alerta Buntaro, ainsi que tous ceux présents dans l'immense tente.
En un éclair, le chef du clan, son second Dosan, ainsi que lieutenants et capitaines, dont Seiichi, s'étaient regroupés hors de la tente, tout autour des deux sans-grades.

-Qu'est-ce que cela signifie ? Braya Saga.

Puisqu'aucune réponse ne fut donnée, c'est Seiichi qui posa à nouveau la même question. Le ton se voulait plus dur, mais la voix de Saga en imposait beaucoup plus. Cependant, comme l'un et l'autre étaient des soldats de son unité, il se voyait le mieux placé pour attendre une réponse.
Renji n'eut pas l'intelligence, la franchise ou le courage nécessaire pour répondre, alors que la patience se faisait de plus en plus rare de la part des individus qui le dévisageaient. Du coup, c'est l'autre qui épié depuis le début qui se décida à donner un semblant de réponse.

-Je suis désolé. Lieutenant Seiichi, Maître Saga-sama, je me tenais là, à écouter votre conversation. Je sais que ce n'était pas un comportement approprié pour quelqu'un de mon rang, mais je voulais en savoir plus sur ce qui se passe au sein du clan.

Le pire après cela pour Renji, ce n'était pas qu'il fut forcé à son tour d'avouer ce qui l'avait conduit à se faufiler en douce près de la tente où se situer une réunion privée, ni même qu'il n'eut pas envie d'évoquer cette idée qui lui semblait désormais stupide comme quoi Buntaro était un espion, non, c'était que Dosan intervienne.

[Prince_Oberyn] [Prince_Oberyn]
MP
Niveau 39
12 novembre 2015 à 00:58:26

Yoake no Sensō

Suitai

Chapitre 14

///Myria///

Midi. Facilement devinable puisqu'on lui apporté le repas.

« Merci Isamu. »

Une simple formule de politesse prononcée machinalement, jour après jour, repas après repas. Son cas semblait toujours incertain, mais Yami n'était visiblement pas pressé de se prononcer sur son cas. Les visites d'Okakura, Takaaki et même de Yozo lui faisaient toujours plaisir, et contribuer à faire défiler le temps un poil plus vite.
Et cela lui permettait également de garder un certain contact avec l'extérieur, afin de savoir ce qui se passait. Sa soeur était donc hésitante à l'idée de mettre un terme à cette histoire. Bien que beaucoup soutenaient l'idée que c'était simplement parce qu'elle attendait le retour de Jiro, envoyé à Danral pour obtenir le paiement pour l'anéantissement du clan Goken. Mais de nouvelles, aucune.
Il était envisagé l'idée, plus que probable, il fallait bien le reconnaître, qu'il pouvait lui être arrivé quelque chose, malgré qu'il s'agissait d'un excellent combattant, et qu'en outre, il était affublé d'une escorte suffisante.
L'idée de perdre l'un de ses plus proches amis fit frissonner Myria. Elle avait déjà perdu son père, et cela en devenait véritablement insupportable. Le pire étant l'incertitude, et l'isolement.

C'est à lui que je dois mes premiers points de suture. On était que des gosses, mais mettre dans un tel état la fille du chef lui avait valu une sacrée punition. Cet idiot m'en avait beaucoup voulu, et nos bagarres n'on était que plus violentes. Mais c'est ça qui nous avait rapprochés à l'époque. Et puis, pour tous les points de suture qu'il me devait, moi je lui devais bien une ou deux dents.

Après un certain moment à se perdre dans quelques souvenirs fugaces et lointains, Isamu, jeune fille aussi gentille que maladroite comme l'avait jadis qualifié Myria, vint lui faire savoir que sa soeur l'attendait, à l'extérieur.

Nous y sommes.

Une fois l'entrée de la tente passée, le clan semblait réunit en totalité et en masse, et sa soeur, elle, était bien en évidence à quelques pas devant elle. C'était enfin le moment pour Myria de faire savoir ce qu'elle avait en tête. Takaaki se tenait debout à côté de son aîné, s'aidant de sa bonne vieille canne pour ne pas tomber.

-Myria, ma chère petite soeur. Le temps est venu de prendre une décision. Tout ceci n'a que trop traîner. J'ai donc décidé de t'offrir le pardon d'une soeur.

Il y avait tant de choses possibles à en déduire de cette simple décision, que Myria chassa tout ça vite fait bien fait. Elle ne pouvait se montrer aussi hésitante que sa soeur, et en voyant le nuage d'émotions se soulever parmi la foule à la suite de ces quelques mots, elle comprit que rien ne serait terminé de la sorte.

« Yami, j'ai moi aussi quelque chose à t'offrir. Je t'offre l'occasion de nous prouver que tu es bien digne d'être le chef de ce clan. »

Alors que Yami fit de gros yeux, Takaaki, lui, ferma les siens.

« En vertu des lois de notre clan, je te défie pour un duel à mort qui déterminera qui de nous deux mérites tant la place de leader des Hetsunagi. »

Chaque mot avait été une torture à prononcer. Chaque verbe, une désillusion, chaque souffle, un poison. Mais il était dès lors trop tard pour changer d'avis.

Le sort en est jeté.

-De quoi parles-tu ? Qu'est-ce que....que fais tu là Myria ? Je t'accorde mon pardon et c'est ainsi que tu me remercies ? C'est ainsi que tu réagis quand je fais preuve de compassion ?

Compassion ou hypocrisie. Je dois avouer que je ne sais plus où j'en suis. Mais l'important n'est ni toi, ni moi. L'important est le clan. C'est pour lui que je prends cette décision.

Elle finit par articuler quelque chose.

-Tu ne peux ni te démettre de tes responsabilités, ni enfreindre les lois. Fais face Yami.

Celle-ci se tourna vers son sage conseiller, qui valida les propos de la cadette. Elle était dans son droit, et il aurait été difficile de savoir quel sentiment la tiraillait pour afficher un visage si...dubitatif ? Perplexe ?

Je ne connais même plus ma soeur, si tant est qu'elle est bien resté ma soeur depuis qu'elle s'est hissé à la tête du clan.

Aucune des deux jeunes femmes ne savaient comment réagir, mais Yami était celle qui affichait le plus d'émotions, un peu trop pour réussir à les déchiffrer, quant à Myria, elle resta le plus impassible qui lui était possible. Mais finalement, le silence se déchira quand tout le monde entendit dire:

-Qu'il en soit ainsi. Tu as fait ton choix. Il te faudra en assumer les conséquences.

Ces mots faillirent faire lâcher prise à Myria, qui se forçait à retenir ses larmes. Ces mots étaient l'incarnation même de ses pensées, et l'entendre de vives voix était autrement plus insupportable que d'en avoir de vagues échos raisonnant au sein d'un esprit confus.
Le duel se devait d'être préparé, en conséquence de quoi, une surface de combat fut désignée, à l'écart du campement, avec pour public, la totalité du clan.
L'on apporta à chacune son arme de prédilection. Pour chacune il s'agissait d'une lance. Okakura apporta celle de la cadette, et Isamu celle de l'aîné.

-Merci Oka.

-Myria, que fait-tu ? Cela va trop loin. Tout ça pour quelques rumeurs.

-Non, c'est pour le clan. Je fais ça pour les Hetsunagi, pour notre peuple. Je fais ça pour réparer tes erreurs. Et je fais ça pour m'assurer que le clan aura un chef digne de ce nom. Tant que Baral aura encore deux filles en ce monde, il sera divisé. L'une de nous deux doit laisser sa place.

De ses longs doigts élancés, la prétendante empoigna son arme d'hast. A maintes reprises, elle lui avait permis d'ôter la vie aux ennemis du clan, mais désormais, c'était à un de ses membres qu'elle y serait destinée. La hampe faite en bois d'ébène était vernie et peinte pour obtenir une couleur uniforme d'un marron clair éclatant. Au bout se trouvait une épaisse pointe, forgé en fer particulièrement dense, ce qui devait procurer une excellente puissance de pénétration lors des coups d'estoc. Des gravures ainsi qu'une modeste décoration à l'extrémité en faisant une arme tout à fait noble, malgré la simplicité de celle-ci.

Cela fait bien longtemps que je n'ai pas combattu Yami, même en entraînement. Le plus dur n'est peut-être pas d'avoir pris cette décision, tout compte fait, mais d'obtenir la victoire.

Myria s'était toujours reproché viscéralement d'avoir un physique plus apte à plaire et séduire qu'à se battre, au contraire de sa soeur. Et aujourd'hui plus qu'aucun autre jour, elle se le reprochait encore.

Rien n'est joué. Elle est plus âgée, plus expérimenté, plus doué, mais étant l'aîné, père a voulu s'assurer, qu'elle plus que moi, aurait les connaissances nécessaires pour être un bon commandant. J'ai eu donc plus souvent l'occasion de m'entraîner ces dernières années.

Elle fixa Yami, qui tenait en main sa propre lance. Et celle-ci n'avait aucune partie en bois. La hampe était en métal, intégralement. Cela pouvait paraître étrange, mais Myria en connaissait la raison. Il s'agissait après tout de l'arme personnelle de sa soeur.
Le duel pouvait commencer. Les deux soeurs se firent face, séparées d'une bonne cinquantaine de mètres et par un homme. Ce dernier, toujours agrippé à sa canne, s'exprima:

« Hommes et femmes. Frères et soeurs. Amis et proches. Vous êtes tous réunis ici pour assister à l'application d'une loi ancestrale. Aujourd'hui, Myria Hetsunagi, et Yami Hetsunagi, filles de Baral Hetsunagi, vont livrer un duel pour déterminer laquelle sera digne du titre de chef du clan. Un duel, avec pour seul juge, la mort. »

Etait-ce un discours officiel à tenir lors de ce genre de duel, ou bien une simple improvisation ? Cela faisait peu de différences au final. Tout s'était passé si vite, trop même. Mais tout était en marche, et désormais le combat avait bel et bien débuté, bien que l'on ne pouvait pas en dire autant des hostilités. L'une et l'autre ne faisaient que se regarder en chiens de faïence.
Se tournant autour, se fixant, se cherchant, et se mesurant du regard.

Ma soeur. Ma soeur bien-aimé. Qui que tu sois aujourd'hui, brandis haut ta lance, tiens la fermement, et bats toi pour les nôtres, autant que je le ferais pour eux. Pour les nôtres, pas pour toi. Les nôtres !

La première offensive fut l'oeuvre de Yami. Un pas à gauche, un pas à droite, le fer fendit l'air, rien de plus. Un autre sifflement, celui de la lance qui tranche, et taillade. A chaque pas que l'une faisait en arrière, l'autre en faisait un similaire en avant, pour toujours garder la distance désirée.

Elle me harcèle. Elle veut mettre à bas ma défense.

Balayant le sol de sa pointe, la jeunette voulait de grâce un peu plus d'écart que ce que lui imposait sa rivale. Mais puisque cela n'était pas suffisant, il n'y eut d'autre recours que celui des flammes. Invoquant son affinité ardente, Myria fit souffler au travers de son arme des traînées de feu rougeoyant qui firent d'un coup grimper la température.
De toute la vivacité qui la caractérisait, elle matérialisa le feu passionnel qui brûlait en elle. Et quand ce mur de flammes suffit à repousser Yami, elle passa à l'attaque, encore et encore. Alternant les coups d'estoc classiques avec les frappes latérales enflammées.

Je ne peux pas.

La lance était passé très loin du visage, mais elle l'avait tout de même retenu. La contre-attaque fut spontanée et efficace. Myria esquiva la pointe, qui n'était que la feinte destinée à placer le véritable coup. L'autre extrémité de la lance en fut presque à lui décrocher la mâchoire. Une chance que cela n'en fit rien.

Je ne veux pas tuer ma propre soeur. Mais je le dois pour le clan.

C'est en pensant à cela que son prochain coup fut plein de fureur. Attaquant encore et encore. Les pointes s'entrechoquérent, ainsi que les lances. Le bois contre le fer. Le fer contre le bois. A pas chassé, elle enchaîna les coups rapides. Ses muscles agissaient machinalement. Après le huitième, et préparant depuis un moment une attaque décisive, elle malaxa au maximum son chakra, embrasa son arme d'hast, et fit chauffer au rouge la pointe. Celle-ci était particulièrement dense, précisément pour cet effet. Ainsi, malgré la chaleur extrême, la pointe résistait et ne fondait jamais. L'attaque de Myria se voulait tout à la fois puissante et impressionnante.
Mais de fait, elle paraissait dérisoire face à celle de Yami. Si la cadette maîtrisait le feu, l'aîné elle, savait employé la foudre. Et c'est pour cette raison précise que sa lance était intégralement métallique. Conducteur de courant, le métal était utile pour elle qui en faisait circuler tout du long de sa lance. Un chakra plus dense, une maîtrise plus pointue, et voilà la foudre qui transperce et tranche le feu.
Pleine de vivacité, d'énergie, de chakra, et de volonté, Myria s'estimait encore capable de prendre de court sa soeur. Ebranler sa défense par une ruse quelconque. La mettre à terre par une manoeuvre adroite. Puis, brandir la lance, viser le coeur et...

Je ne pourrais pas le faire. J'ai beau le dire, je ne me sens pas capable de tuer ma propre soeur, même pour le clan.

Sa tête était embrumée, son coeur dispersé.

Je dois pourtant le faire. Je dois agir pour le clan. Je dois mettre de côté mes sentiments. C'est ainsi que raisonne un véritable leader. Qu'elle a délibérément choisit d'utiliser les rumeurs qui couraient sur moi comme prétexte pour m'évincer afin de n'avoir pas de rival au titre de chef, ou bien qu'elle y a cru, oubliant alors que j'étais avant tout sa soeur, n'a pas d'importance. Que ce soit l'un ou l'autre, elle n'est pas apte à être à la tête du clan. Le clan ne peut se permettre d'avoir un chef manipulateur ou naïf.

Le combat se poursuivait avec plus de violence. Des coups brutals et directs de la part de la cadette, contre des frappes plus sournoises et milimétrés en ce qui concernait l'aîné. Tout le monde observait en silence. Craignant pour la vie de l'une, de l'autre, ou des deux. Les visages qui défilérent autour de Myria à mesure qu'elle bougeait, esquivait et frappait devenaient des entités informes qu'elle ne reconnaissait même plus. Ne voyant ni Oka, ni Isamu, ni Takaaki, ni Kagi, ni aucun autre. Juste des Hetsunagi. Ceux-là même pour qui elle se battait, mais pour qui elle avait tant de mal pourtant à sacrifier sa soeur.

C'est peut-être moi qui devrait me sacrifier tout compte fait. Pourquoi mériterais-je plus qu'elle d'être à la tête des Hetsunagi ? Elle a su reprendre rapidement ses esprits après que Takaaki nous ai expliqué qu'il n'y avait rien à faire pour notre père. Moi j'ai cherché à l'aider, mais au final, ça a coûté la vie à Pehia, Utamara, Ichibei, Njäl et Quon. Peut-être était-je la seule à avoir bien agit en essayant au moins de tenter quelque chose, ou bien n'était-ce qu'une erreur stupide avec de bonnes intentions. Mais ce n'est sûrement pas à moi d'en décider. Ce duel était la seule chose à faire pour ramener de l'ordre parmit le clan, alors que la menace des Naraka se fait de plus en plus grandissante. Mais rien ne m'oblige à tuer Yami. Je pourrais tout aussi bien la laisser écourter ce duel.

[Prince_Oberyn] [Prince_Oberyn]
MP
Niveau 39
15 novembre 2015 à 13:54:03

Le premier Sutra de cet arc est bientôt terminé.

Seulement trois chapitres restants, chacun se concentrant donc sur chaque personnage.
Découvrez ce qui va leur arriver :hap:

[Prince_Oberyn] [Prince_Oberyn]
MP
Niveau 39
19 novembre 2015 à 19:09:23

Yoake no Sensō

Suitai

Chapitre 16

///Renji///

Toujours avoir conscience de son environnement. Toujours avoir son adversaire bien en vue. Toujours rester mobile. Toujours prévoir le prochain mouvement qu'il fera. Toujours prévoir son prochain mouvement en conséquence. Toujours, toujours, toujours...

Il en fut presque assommé, du coup que venait de lui donner Emon. Il préféra attendre un instant avant de se relever.

-Belle frappe Emon, affirma Seiichi. Renji, ça laisse à désirer.

-Désolé je...je ne sais plus où donner de la tête. Je ne pensais pas qu'un combat nécessitait tant de concentrations. Je pensais qu'il fallait juste...

-...Cogner ? On parle là d'un duel, pas d'une rixe à la sortie d'une taverne. Se battre est un art. Les artistes gardent toujours l'esprit vif, clair, et lucide. Du bout de ton bras, c'est d'un instrument d'artiste que tu dois jouer. Et non pas d'un vulgaire bout de bois.

-C'est qu'il y a tant à penser à la fois. Je...

-Tu t'emmêles les pinceaux, comme tous les jeunes artistes, dit-il avec une pointe d'humour pour alléger l'atmosphère, partiellement tendue à cause de la nervosité du jeune épéiste. Tu débutes Renji. Sois patient. Au fil du temps, tu développeras un esprit de combat. L'instinct du guerrier. Et tout ce qui aujourd'hui met tant de temps à venir, te sera alors aussi familier que mettre un pas devant l'autre pour marcher.

Être patient, oui. C'est ce que Masae m'a conseillé aussi.

Mais la session d'entraînement n'allait pas se poursuivre. Renji vit le chef du clan revenir, à la tête d'un petit groupe de Naraka. Si pour le jeune garçon, cela ne signifiait pas grand-chose, pour Seiichi, cela en disait beaucoup plus. Il devait aller le rejoindre, et laissa alors le gamin sur place, libre de poursuivre l'entraînement si l'envie lui en prenait. En fait, tant qu'il ne faisait pas de gaffes comme la dernière fois, pour son lieutenant cela ne faisait aucune différence.
C'est sa vessie qui lui indiqua ce qu'il devait désormais faire.
Il se trouva un arbre pour se soulager, bien à l'abri des regards.

J'ai beaucoup de chances. Oh oui beaucoup. Avoir rejoint les Naraka. Avoir Seiichi pour m'aider. C'est quelqu'un de si gentil. Il est un peu...comme un père. Je suppose. Je ne sais même pas ce que ça fait d'avoir un père. Mais, ça doit faire cet effet-là, je pense

Après s'être refroqué, il fut mis à bas sans rien comprendre de ce qui lui arrivait. Ses yeux se perdirent dans toutes les directions avant de pouvoir les recentrer sur celui qui était responsable.

-Tu tiens encore à ouvrir ta gueule maintenant ? Tu fais moins le fier maintenant que le lieutenant n'est plus là. Tu vas apprendre le respect, enculé que t'es. J'ai pas à me faire moucher par un moins-que-rien comme toi. Une crevure sortit de je-ne-sais-où. T'obtiens des faveurs, tu me fous dans la merde, tu te crois tout permis ?

Ses mains saisirent le jeunot. Et sortant juron sur juron, il commençait à lui faire de plus en plus mal. Les pitoyables tentatives de Renji pour se sortir de son étreinte amusèrent Buntaro. De vaines tentatives. Le rouquin à la barbichette était plus vieux, plus grand, plus lourd, plus fort. S'étalant sur lui de tout son poids, il n'en fallait pas plus pour que sa victime soit impuissante.
En s'agitant frénétiquement à cause de la douleur, Renji en vint à passer sa main sur quelque chose, et instinctivement, il l'attrapa, pour s'en servir contre son assaillant. Un violent coup de pierre en plein visage, et cela suffit à égratigner son visage et à le sonner quelque peu. Il avait pu le contraindre à se dégager de lui, et il allait recommencer, mais le prochain coup, l'autre le stoppa net.
Lui saisissant le poignet, Buntaro avait visiblement restreint les possibilités pour se défendre du jeune garçon.

-T'as pas assez de force gamin ! Je me suis déjà battu moi. J'ai déjà tué moi.. Et toi petite merde ? Je pense pas.

Il n'en fallait pas plus. Renji, de toute la hargne que pouvait ressentir un jeune garçon se sentant humilié, lui sauta dessus. Ses dents se plantèrent dans la chair d'une oreille qui n'aurait pas dû se trouver là. Mais avant de la sentir se faire arracher, Buntaro réagit. Rouant à nouveau le frêle Naraka qu'il avait sous les mains, de coups brutales et violents.
Dans un élan désespéré pour se sortir de là, il saisit à nouveau la première chose qu'il lui venait. Il avait tâté, au hasard, et avait attraper quelque chose à la ceinture de son assaillant. Soudainement, ce n'était plus de simples coups qu'il sentait, c'était les mains chaudes lui nouer le cou. Il allait mourir. Il allait véritablement mourir si Buntaro continuait de la sorte. Alors il frappa. Frappa encore et encore, sans rien comprendre à ce qui se passait. Il sentit l'étau se resserrer, il voyait des étoiles. Des étoiles, partout devant lui.

Saga le destructeur d'étoiles.

Cette pensée lui traversa l'esprit sans aucune raison. Et il recommença à frapper. Il frappa et frappa, et continua de la sorte jusqu'à ce que quelqu'un l'attrape et lui ordonne d'arrêter. N'étant plus victime des mains atroces de Buntaro, il reprenait conscience de la situation. Il retrouva tous ses esprits, et se rendit bien vite compte qu'il avait un poignard ensanglanté dans les mains. Poignard qu'il lâcha. Le fer s'écrasa au sol, sur l'herbe vert et rouge. Juste à côté du cadavre mutilé de Buntaro.
Il en était encore à se demander ce qui s'était passé, ce qu'il venait de faire là, quand il fut amené devant les grosses huiles du clan Naraka. Saga-sama. Le général Dosan. Le capitaine Gemmei et le capitaine Fujin. Le lieutenant Seiichi. Le lieutenant Ema. Et d'autres, qu'il ne connaissait pas encore tout à fait. Avait-il été conduit de suite, où s'était-il écoulé un certain temps ? Il ne s'en était même pas rendu compte. Il avait les genoux qui s'entrechoquaient. La peur ? Ou bien la frénésie du combat avait-elle encore toute son emprise ?
Bien évidemment, il devait répondre de ses actes. Ce qu'il fit, naturellement, en affirmant que c'était Buntaro qui avait commencé. Alors qu'il pensait bien faire avec ces propos, il ne fit qu'attiser la colère du plus terrifiant de tous : Dosan.

-Commencé ? Crois-tu que nous parlons là d'une simple dispute, bambin ? Tu as tué un membre du clan Naraka. Tu as tué un de tes frères.

-Je n'ai fait que me défendre, insista Renji, dont le timbre maladroit trahissait un manque de verve. Il allait me tuer.

Seiichi poursuivit.

-Quelques personnes t'on entendu tenir un certain discours. Comme quoi tu allais tuer Buntaro. Ou du moins, que tu en éprouvais l'envie.

-Qu...quoi ? Non...je n'ai jamais prétendu ça, je n'ai jamais dit ça. Je n'avais rien contre lui ! Qui vous a dis ça ?

-Peu importe les noms.

-Ils se trompent, ils ont du mal comprendre. J'ai simplement dit qu'il n'aurait plus l'occasion de m'insulter. Il m'avait insulté !

-Ne viens-tu pas de dire que tu n'avais rien contre lui ?

-Je...oui, mais, je ne lui en voulais pas assez pour faire ça. C'est juste que...

Renji perdait tous ses moyens. Littéralement terrorisé après ce qu'il avait fait, avoir des individus aussi intimidant que Dosan ou Saga qui le dévisageaient ne l'aidait pas. Ses mots, ses pensées, son esprit, tout s'emmêlaient. Il ne savait même plus ce qu'il devait dire, ni même ce qu'il venait de dire à chaque fin de phrase. Les larmes lui montaient aux yeux, mais il finit par bafouiller à nouveau une phrase qui se voulait être claire.

-Je n'ai dit ça que dans le sens où je...

Dosan le coupa net dans son élan. Il voyait que Seiichi ne se montrait pas assez abrupt dans sa démarche.

-Tu as dit qu'il t'avait insulté. Cela t'avait mis hors de toi.

-Oui mais...

-Là encore, il t'avait insulté. Je me trompe ?

-Non mais...

-C'est pour ça que tu l'as tué.

-Non, je ne l'ai pas tué...je ne voulais pas le tuer mais... Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je...il m'a insulté, je voulais me défendre, je je...

La situation ne faisait qu'empirer à chaque fois qu'un mot sortait de sa bouche.

-Son histoire tient à peine debout, Saga, toi-même tu t'en rends bien compte. Et puis, ce n'est qu'un nouveau venu. Il n'est là que depuis très peu de temps, et il a déjà échappé à une sanction. Mieux vaut ne pas laisser passer ça.

-J'en ai assez entendu, affirma Saga, de toute la dureté de sa voix soudainement rocailleuse. Seiichi, tu connais la loi. Il est sous ta responsabilité. Selon la chaîne de cohésion, qui est une des lois de notre clan, c'est à toi de trancher à son sujet. Que décides-tu ?

Renji prit peur soudainement. Il ne savait pas comment aller réagir Seiichi. Les yeux du fils-de-la-mort étaient fixés sur le lieutenant. Il ne ferait peut-être pas preuve d'autant de conciliation que la dernière fois. Le jeune gamin, terrorisé, s'imaginait déjà toutes sortes de sanctions qu'il pourrait subir. L'exécution ? L'exil ? L'un ou l'autre signifiait la perte de tout ce qu'il avait. Par détresse, il bafouilla à nouveau, à l'attention de son "père de substitution".

-Je...je suis désolé. Je ne voulais vraiment pas, mais...j'ai eu si peur. Laissez-moi une chance, par pitié. Je serais un élève assidu. Un membre honorable du clan. S'il te plaît Seiichi.

Ce fut la goutte de trop pour Dosan.

-Regarde ça Saga, je t'ai toujours dit qu'il était trop tendre. Il s'est entiché du gamin. Il n'est pas assez pragmatique pour faire un bon lieutenant. Encore moins un capitaine. Avant même que Saga ne rétorque quoi que ce soit, Seiichi le prit à contre-pied.

-Il subira la punition méritée pour ce qu'il a fait.

Le regard du chef passa du général au lieutenant.

-Je l'espère bien. La bonté est une vertu, mais lorsqu'elle est à l'excès, cela devient une gangrène qui peut infecter toute une communauté.

Après quoi, une "place publique" au sein du campement fut mise en place. Beaucoup d'yeux curieux vinrent voir ce que cela signifiait. La masse s'attroupa, et prit de l'envergure à mesure que son nombre grandissait. Au centre des regards, Renji, à genoux. Ne pouvant supporter le poids de leur jugement, il préféra baisser la tête.

-Pour ton crime, Renji Naraka, te voilà à présent condamné à subir le châtiment approprié. Puisqu'il s'agit de ta première sanction, et en vertu des lois du clan, tu recevras dix coups de fouet.

C'était la première fois qu'il était appelé ainsi : "Renji Naraka". Entendre son identité au complet lui donna l'impression d'être véritablement membre d'une grande famille. Et voilà que celui qui l'avait appellé ainsi, celui qu'il considérait peu ou prou comme son père, désormais, ne témoignait plus d'aucune espèce de gentillesse. Il l'avait appelé ainsi avec une froideur totale. Loin d'un sentiment chaleureux qu'était censé faire éprouver la notion de famille.
Dans ses traits ne se lisaient plus aucune sympathie. Et l'on ne voyait aucune affection dans ces gestes. Renji n'avait pas la moindre envie de voir cela. S'il devait subir pareil châtiment, il préférait le faire les yeux fermés. Il n'entendait plus alors que des chuchotements et des jacasseries provenant du public figé.

-Non.

Ce n'était pas la voix de Seiichi. Non, c'était la voix très singulière de Dosan.
Aurait-il finalement décidé de lui épargner cela ? Renji l'en conjurait, mais en silence. Il n'osait toujours pas ouvrir les yeux. De peur qu'en les voyant, le général y lise une peur qui l'énerverait. Il voulait rouvrir les yeux une fois cette histoire achevée. Mais cela n'allait pas se terminer aussi vite qu'il l'aurait pensé.

-Tu as toujours été trop tendre à mon goût Seiichi. Quand ce ne sont pas tes paroles qui le sont, ce sont tes manières. Ta poigne est trop molle.

Plus aucun mot. Renji se demandait pourquoi. Très hésitant, il finit néanmoins par ouvrir les paupières. Seiichi donna le fouet à Dosan.
Il ne mit qu'une seconde à se décider pour les refermer. Désormais, il tremblait. De tout son corps.
Dosan n'était autre que le général du clan, celui qu'on considérait, avec justesse, comme le bras droit de Saga. Au sein du clan Naraka, les aptitudes déterminaient le grade. Le plus fort étant le chef, donc Saga en premier lieu. La majorité était affectée aux tâches annexes, ou bien était au bas de l'échelle, comme lui. Mais si Dosan était le second au sein du clan, alors en toute logique, il était...
Cette simple pensée faillit faire verser des larmes au jeunot, toujours à genoux.

Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer.

Le premier coup fut rapide, tout comme la douleur. Vive, elle était. Tenace aussi. Il le ressentait toujours ce premier coup quand le second arriva. Celui-ci semblait avoir été donné avec plus de force encore. La douleur ne se limitait plus au point d'impact. Renji n'eut pas le temps de reprendre son souffle que le troisième, et dans le sillage de ce dernier, le quatrième, se profilèrent à l'horizon.
A chaque coup, il criait. A chaque nouveau coup, il criait encore plus fort. Au cinquième, ses cris étaient étouffés par ses sanglots. Implorer un pardon aurait été vain. Implorer des coups moins violents également.
Vint le sixième, le septième, le huitième. Il n'avait même plus la force de hurler, à peine en avait-il pour larmoyer. A chaque claquement, l'air vibrait, et son corps résonnait à l'impact. Chacun de ses os ressentaient le coup. Mais le dos était le plus à plaindre. Et passé au neuvième, c'était comme si le coup le détruisait de l'intérieur. Sa seule victoire avait été d'avoir maintenu les yeux fermés.
Le dixième, le dernier, l'ultime. Le plus facile désormais ? Ou bien le plus dur ? Le coup de la délivrance, mais Dosan, s'il en avait gardé sous le coude jusque-là, il n'y alla pas de main morte pour cloire la sanction avec fracas.
Renji ouvrit les yeux. Il en était sonné, de cette dizaine-là. Et en regardant à terre, il voyait des traces de ses larmes, mais aussi une flaque rouge. Et des morceaux de, de quoi ? Il fallut un moment pour qu'il comprenne ce qu'il avait sous les yeux.
Ce fut juste avant de perdre conscience qu'il comprit ce qu'il voyait là. C'était des morceaux de lui. Les coups avaient été si violents qu'ils en avaient arraché des lambeaux de peau et de chairs.

Darknessia Darknessia
MP
Niveau 10
19 novembre 2015 à 22:30:49

J'essaie de me dépêcher de rattraper tous les chapitres. :fou:
J'en suis au septième, je crois. Quand Myria décide de requérir l'aide des Aburame. J'espère que son père survivra, bien qu'en tant que fan de GoT (et pas seulement), je comprendrai si tu le laisses mourir. :hap:
J'ai une petite préférence pour Aaron, sa personnalité est la plus intrigante à mes yeux. Quel cœur se cache-t-il derrière cette carapace ? Ou est-il réellement insensible aux malheurs du monde, et éventuellement à celui d'autrui ? Réponses dans les prochains chapitres. ~ :hap: ~
Quant à Renji, je me demande jusqu'où il ira. :noel:

Pseudo supprimé
Niveau 10
19 novembre 2015 à 22:43:15

Cet octuple post. :ouch2:

DDB.[[sticker:p/1kki]]
:hap:

[Prince_Oberyn] [Prince_Oberyn]
MP
Niveau 39
20 novembre 2015 à 12:01:05

Cela m'étonne que tu saches compter jusque-là [[sticker:p/1kki]]

[Prince_Oberyn] [Prince_Oberyn]
MP
Niveau 39
23 novembre 2015 à 01:56:06

:mac: Voilà qui conclu le sutra 1 :mac:

Message édité le 23 novembre 2015 à 01:56:29 par [Prince_Oberyn]
[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
01 février 2016 à 05:13:57

Le Sutra 2, intitulé "Adauchi", va débuter.
(Pour peu que vous en ayez quelque chose à foutre [[sticker:p/1kkn]] )
Et ainsi donc la fic va continuer. Et non, je ne l'avais pas abandonner, c'est bien mal me connaître (mais quelque chose me dis que tout le monde l'avait oublié [[sticker:p/1kkh]] )

Mais Brief, comme dirait Bulma [[sticker:p/1kki]]

[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
01 février 2016 à 05:17:03

Dans un monde froid et dur, seuls les hommes froids et durs survivent. Mais la mort de maman en couche n'aura fait qu'exacerber tous ces traits de caractère.

Ainsi, Akina, bien que femme, avait dut vivre comme un homme pour espérer être aimé de son père.

La dureté est un trait héréditaire de la famille.

Quoi que, affirmer cela c'était oublié le petit dernier, Nori. Cette dureté, il ne semblait pas en avoir hérité. Ou alors, chacun de ses prédécesseurs en avaient trop hérité pour qu'il lui en reste suffisamment. Il fallait bien dire que Saiko en avait sans doute un peu trop hérité par rapport au reste des rejetons de Tsunan.
Il était le plus dur de tous. Aucune compassion n'émanait de lui. Du moins, envers le reste de la populace. Car pour dire le vrai, en ce qui concernait sa famille, il semblait respecter son père, aimer sa soeur, compatir à son frère puîné, et souffrir d'une singulière pointe d'amour fraternelle pour le benjamin, Nori.

-Pour le moment, nous allons nous contenter d'observer, répondit Tsunan, à la question que lui avait adressée sa fille.

-Ne rien faire ? Voilà votre choix après tant d'efforts ? Demanda Akina.

-Sache qu'observer et ne rien faire sont deux choses bien différentes. J'ai placé mes pions, j'attends de voir la réaction de mes adversaires. A trop prendre d'avance sur ses ennemis, on finit par les perdre de vue. Ne crois-tu pas ?

-Les garder à l'oeil. Je comprends. Veuillez m'excuser de ma conclusion un brin trop rapide.

Cette manie de toujours s'excuser auprès de père, c'est bien là l'attitude d'une personne qui veut conserver le respect d'un individu. En cela, Akina est perfectionniste. En cela, et en bien d'autres choses

-Ecrasons les ! Eux et tous ceux qui se dressent sur notre route. Les Naraka sont à nos ordres ! On les accule et on en finit une fois pour toutes !

Saiko, bien différent d'Akina, était le fils aîné et donc l'héritier de la famille. Le respect, il n'en avait pas besoin. Il en avait pour son père, bien évidemment, mais il n'en suscitait pas particulièrement. C'était un guerrier, rien n'était plus sûr que cela. De toutes les leçons acquises par son père, c'était avant tout celles sur la force qui subsistaient dans son esprit.

-Les Naraka ne sont pas à nos ordres. Ils ne l'ont jamais été, et ne le seront jamais. Eux, ainsi que toutes les engeances de leurs espèces, les clans de toutes sortes, ce ne sont que des putains qui s'offrent au plus offrant. La seule raison qui les a poussé à nous soutenir, nous en particulier, c'est justement parce que nous avons été les plus offrant. Chaque victoire nous a été autant profitable qu'à ceux. Maintenant ils sont devenus trop cher.

Encore un point sur lequel Suizen tiqua.

Trop cher ?

Mais il n'en souffla mot, puisqu'Akina reprit la parole.

« Trop cher, et trop puissant, je présume. »

Suizen et Saiko la fixèrent, et elle les fixa à son tour, avant de se tourner vers leur père pour dire:

« S'ils sont trop chers pour nous, ils le sont aussi pour toutes les autres familles, non ? »

Judicieuse question selon Suizen, qui attendait la réponse de Tsunan. Réponse qui n'arriva point. Par politesse de sa part pour laisser sa fille continuer à s'exprimer, peut-être.

« Nous avons fait massacrer les clans Meereen, Hetsunagi, Okitsuko et Misubachi car ils s'agissaient des clans les plus puissants après celui des Naraka. Nous l'avons fait pour nous assurer la sympathie du clan Naraka en détruisant leurs éventuels rivaux. Désormais, ils n'ont plus à se soucier de quoi que ce soit. Pas même de nous. Nous avons été trop dépendants des clans durant trop longtemps. Autant pour nos actions offensives que défensives. Notre garde personnelle, celle qui veille sur la ville, est désormais trop peu nombreuse pour tenir face à un clan comme celui de Saga. Ai-je raison, ou nous cachez-vous quelque chose, père ? »

Le ton était respectueux, jamais Akina n'aurait été irrespectueuse envers père, mais cela manquait singulièrement de tact.
Ce à quoi Saiko répondit la chose suivante:

-Notre père a toujours su ce qu'il faisait. Sans quoi, nous ne serions pas installés à une table si luxuriante à festoyer des mets que nul autre n'ont la chance de goûter.

Dur comme la pierre, mais respectueux envers son père. Toujours. Un des seuls véritables point commun entre lui et Akina. Quoi que le respect envers leur père, c'était bien là le point commun qu'avaient tous les enfants dudit père.
Il y avait quelque chose qui titillé l'intérêt de Suizen depuis le début de cette conversation. Dans certaines paroles se lisaient des traces de vérité habilement masquées, de torts dissimulés, et de mensonges voilés.

-Tu as en partie raison Akina, en partie seulement. Mais ton frère a également raison. Je sais ce que je fais.

-Je n'en doute pas, mais je ne demande qu'à savoir, à apprendre d'un homme d'expérience tel que vous.

Flattez l'ego de son père ? Non. Elle était sincère. Aussi loin que pouvait aller son excès de confiance envers lui, cela n'en restait pas moins de la confiance sincère. Mais ce qu'avait dit Tsunan, là encore, piqua l'intérêt de Suizen.

Jusqu'où va la partie où Akina a raison, et où débute celle où elle a tort ?

Un début de réponse allait être donné avec les explications de l'homme vieillissant qu'était le seigneur Byakuya.

« A dire vrai, même des clans comme les Hetsunagi, les Meereen, les Okitsuko et les Misubachi étaient en mesure de représenter un danger mortel pour nous, au vu du peu de défense qui subsiste de notre ville. C'est en partie pour cela que j'ai offert cette chance au clan Naraka. Saga est un homme adroit, mais pas encore assez pour saisir toute la portée de notre arrangement. Feinter d'engager chacun des clans pour les amener là où il pourrait les écraser, c'était chose facile. Lui faire croire que cela l'arrangerait lui en particulier, plus facile encore. La mort de ces clans empêche nos ennemis d'obtenir les forces pour nous vaincre. Quant aux autres clans, ils ne sont pas un problème. Trop peu nombreux, ou trop peu puissant. Ils se briseraient sur nos murs comme la vague sur les récifs. Et jamais aucun récif n'aura à craindre d'une vague. Pour peu que ces vagues aient le courage de s'approcher. Les clans restants n'auront pas le courage de se mesurer à nous. Quant aux Naraka, ils sont devenus trop cher. C'est là que mon plan si brillamment orchestré prend tout son essor. Au vu de la taille du clan Naraka, ils ne pourront pas continuer à entretenir leur armée. Pas sans une forte rentrée d'argent. Or, personne ne peut plus les recruter. Et une armée de leur taille ne peut se permettre de diminuer leur coût de recrutement. Les clans ne sont rien d'autre qu'un ramassé de mercenaires qui vivent, pour la plupart, en famille. Et que se passe-t-il quand un mercenaire ne touche plus sa solde ? Que cette solde soit sous forme de monnaies sonnantes et trébuchantes, ou sous la forme d'un logis et de nourriture, d'ailleurs. »

Encore une fois, il avait su captiver son auditoire. Saiko intervint un moment après ce brillant discours.

-Et l'homme qui vous espionnait. Le prisonnier. Il a parlé ?

-Pas encore. C'est notamment pour cela que je préfère observer. C'est soit un envoyé de Takara Sunenbashi, ou bien d'Ozaka Nirasaki. L'un ou l'autre va chercher à agir dans un avenir proche. Cet espion n'est sûrement pas le premier, encore moins le dernier. Il faut savoir laquelle des deux familles compte agir en premier. C'est un robuste, mais il finira par parler. Tôt ou tard, ils parlent tous.

-Laissez-le-moi père. Entre mes mains, il parlera.

« Oui, ou il ne parlera plus jamais »

Au moins père ne se voile pas la face sur son propre fils.

« Maintenant, si tu le veux bien, j'aimerais profiter du reste de ce repas »

Saiko se contenta de se lever, sans doute un peu amer, et quitta la pièce. Akina en fit de même, mais en ayant au préalable demandé la permission de prendre congé. Courtoisie que son aîné n'avait pas eu. Ne restez à table que le père, le puîné et le cadet. Mais Suizen souhaité resté seul avec son père.

-Nori, rejoins notre soeur, veux-tu ? Ta compagnie lui a toujours fait bon effet.

-Entendu.

Une révérence humble, et le voilà se glissant hors de la table et atteignant déjà la porte.

Des mots discrets, mais des pas lestes.

Suizen fit mine de profiter des victuailles devant lui. Tsunan, lui, mangeait goulument.

-Toujours là ? Demanda ce dernier.

-Dois-je partir pour satisfaire vos envies, père ?

-Je n'ai jamais eu à me plaindre de la compagnie de mes enfants.

-Non, vous privilégiez seulement la compagnie de certains plutôt que d'autres.

Tsunan le dévisagea suite à cette remarque.

-Tu n'as pas beaucoup parlé durant le repas.

-Tout comme Nori.

-Tu n'es pas Nori.

-Eh bien voyez, je parle désormais.

-Pour tergiverser. Mauvaise habitude dont je n'ai jamais su de qui tu la tenais. De moi ou de ta mère. Crois-tu que je ne souhaite pas entendre l'avis de mon troisième fils, s'il me plaît d'entendre celui des deux premiers ?

-Je n'ai jamais eu l'impression que vous teniez compte de mon avis. Ni du mien ni de celui des deux premiers.

-Ce qui ne veut pas dire que je ne veux pas l'entendre.

-Mmmh, oui. C'est préférable d'entendre vos enfants pour vous faire une idée sur chacun. Voir lequel est un plus digne fils que l'autre.

Suizen se permit alors de prendre congé, sans demander le consentement de son père. Il tenait à couper court à la conversation avant que ses paroles ne dépassent ses pensées.
Tournant le dos à son père, il avait la forte impression de sentir un regard pesant s'abattre sur lui.

FilleChelou FilleChelou
MP
Niveau 3
01 février 2016 à 18:06:09

Tu as pensé à la publier sur un site de fanfiction ? :hap:

[Lord_Snow] [Lord_Snow]
MP
Niveau 10
01 février 2016 à 18:10:15

Non :( J'ai d'ailleurs un compte sur fanfic-fr.net :hap:

[Lord_Stark] [Lord_Stark]
MP
Niveau 10
06 août 2017 à 13:50:42

Je viens déterrer tout ça https://image.noelshack.com/fichiers/2016/51/1482458179-btg.png

[Lord_Stark] [Lord_Stark]
MP
Niveau 10
06 août 2017 à 13:51:15

Yoake no Sensō

Adauchi

Chapitre 2

///Aaron///

Humide. Froide. Sa main tâtonnait à la recherche du guignon de pain restant de la veille, celui-là même qui devait se trouver quelque part ici, au beau milieu des ténèbres de sa cellule. Elle heurta la gamelle d'eau en tentant de trouver ce satané bout de pain qui était la seule chose qui pourrait apaiser sa faim.
Enfermé au fin fond d'un cachot d'où il n'y avait aucune source de lumière, Aaron ne se voyait livrer que deux repas par jour. Et depuis combien de jours était-il là ? Il n'avait pas compté, mais cela ne faisait pas une éternité non plus. Pas encore.
Quoi que, dans ces conditions de vie, une journée était déjà difficilement supportable. Il pouvait s'amuser à se demander qu'est-ce qui était le pire entre être plongé dans un noir total, avoir tout juste de quoi se nourrir, ou être totalement impuissant, mais cela risquait fort de s'avérer périlleux pour son mental que de se remémorer constamment ces faits. Mais rester enfermé dans cette cellule froide et humide suffisait à le lui rappeler si jamais il tentait de fermer les yeux et de s'imaginer qu'il était autre part.
Où ça ? N'importe où aurait fait l'affaire en fait. Plutôt être n'importe où qu'ici, enfermé, cloîtré entre quatre murs. La sensation de la pierre taillée le gênait. Il lui préférait celle de la terre, du bois, et de l'herbe. L'immensité du ciel, plutôt que le bas plafond de ce lieu.

Je veux entendre les oiseaux chanter. Je veux pouvoir sentir l'eau fraîche de la rivière sur mon visage. Je veux que le vent caresse mes joues, et que l'herbe en fasse autant avec mes jambes. Je veux sentir l'acier au bout de mon bras. Je veux chasser et festoyer du gibier que j'ai traqué moi-même. Je ne veux pas que l'on me nourrisse comme un vulgaire chien. Je ne veux pas que l'on m'enferme comme un vulgaire chien. Je veux... JE VEUX SORTIR !

Le pire, c'était d'être ici. Piégé ici. Pas seulement dans une cellule, mais bien dans une structure construite par l'homme. Il ne s'y sentait pas particulièrement à l'aise. Pas du tout. Vivre en ermite, ce n'était pas une contrainte, c'était un choix. Se battre pour survivre. Survivre tout simplement, c'était un mode de vie qu'il avait adopté. Il s'y était habitué. Et dehors, sa vie dépendait de lui seulement. Il en était le maître. Son propre maître, voilà ce qu'il était. Mais être enfermé ici, c'était être l'esclave de son geôlier. Sa vie, il ne l'avait plus en main. Il n'avait même pas en main ce putain de guignon de pain qu'il ne retrouvait pas et qui lui triturait l'estomac.

M'évader. M'enfuir. Ça oui. Mais comment ? COMMENT ?!

Si Aaron faisait un bon combattant, un excellent même, expert à l'épée et à l'arc, il était loin d'être un bon prisonnier. S'échapper, l'idée lui était bien évidemment venue dès le premier jour. Mais plus facile à dire qu'à faire. Sans rien y voir, cela avait déjà été une plaie que de s'y retrouver dans ce lieu exigu. Mais ça, maintenant, c'était bon. Son instinct, sa capacité d'adaptation, mais surtout son habitude à se déplacer dans la pénombre l'aidait grandement ici. Mais il n'y avait rien. Rien qui le laissait supposer qu'il avait une chance de s'enfuir. Aucune faille dans les murs. Des barreaux en excellent état.
A cela s'ajouter la douleur dans sa jambe, dut à sa chute lors de son combat face au molosse contre lequel sa lame n'avait fait qu'érafler sa peau. Et les tortures qu'on lui avait infligées pour le forcer à révéler des informations, qu'il n'avait pas, n'avait pas arrangé les choses.
On le prenait pour un espion. Ce qu'il était en somme, puisqu'il avait été en train d'espionner avant d'être pris sur le fait. Mais on le prenait pour un espion d'une des deux autres grandes familles. Difficile alors de révéler des informations sur les uns ou les autres quand il n'en avait aucune. Plus difficile encore de les convaincre de cela, quand la seule raison qui l'avait poussé à les espionner avait été la curiosité. Il ne s'était même pas donné la peine de leur expliquer. Il se contentait de leur dire ce qu'il savait, à savoir rien, et après quoi, il les injuriait et les envoyer se faire voir.
Les jurons laissaient la place aux cris. Et les cris se prolongeaient bien plus que les jurons.

Qu'ils soient damnés, tous autant qu'ils sont. Foutus ninjas !

Il aurait bien craché, pour montrer son dégoût envers ces "foutus ninjas". Mais qui l'aurait vu ici ? Qui s'en serait soucié si quelqu'un l'avait vu ? Et puis, inutile de gaspiller sa salive. Il n'avait déjà pas grand-chose à boire en tout et pour tout dans une journée.
Ni grand-chose à manger également. Et si son séjour ici devait se prolonger, peu à peu, il perdrait des forces. Il perdrait de sa masse musculaire. Ses sens s'émousseraient. Il ne serait plus lors capable de survivre dans pareil monde.

Ici. C'est ici que je serais brisé alors. C'est ici que commence ma longue agonie.

Un écho particulier retentit depuis le couloir, jusque dans chacune des cellules, toutes vides, hormis la sienne. Un écho particulier, car il savait ce que cela signifiait.

L'on m'a déjà servi mon premier repas. Et il me semble être encore trop tôt pour le second. Une nouvelle séance de tortures, j'imagine.

Une occasion à ne pas manquer. Il fallait qu'il s'échappe, et c'était là la seule issue. Bien que les deux précédentes fois, le nombre de gardes avait été suffisant pour rendre vaine toute résistance. Ce qui ne l'avait pas empêché de le faire.

Ma jambe me fait mal. Je me sens...faible. Mais peu m'importe. Je les forcerais à me tuer. Je les contraindrais à m'offrir une mort rapide, plutôt que de subir l'humiliation de la mort lente que l'on offre aux résidants des oubliettes et des cachots.

Seulement deux hommes. Un garde, avec une torche. Accompagné de quelqu'un, qui n'était pas accoutré comme un garde. Mais essayer de regarder qui cela était lui été difficile. La torche l'éblouissait. Des yeux plongés dans les ténèbres souffraient à la vue, même brève, d'une source de lumière aussi aveuglante que ces flammes virevoltantes.
Aaron se gardait de cela en se cachant derrière son bras, qui faisait un bien piètre bouclier de fortune face à ce monstre envahissant qu'était la lumière. Pourtant, sans rien voir de ce qui s'était passé, il comprit au son très singulier du choc sur le sol que l'un des hommes avait été jeté à terre. Tué ou bien assommé. Le second prit les clés et ouvrit la cellule. Comme Aaron ne réagissait pas, il lui dit ceci:

-Sortez, et vite.

-Qui ? Que ?

« Plus tard les questions ! Nous devons partir au plus vite. »

Aaron en était encore à se protéger de la lumière, qui finissait par lui donner un mal de crâne qui n'était pas pour l'aider à comprendre ce qui était en train de se passer. L'homme le prit par le bras et l'entraîna avec lui hors de la cellule.

« Suivez-moi, et discrètement. »

Il l'emmena, mais sans qu'Aaron ne sache vraiment où.

-Qui êtes-vous ? Questionna ce dernier.

-Un ami. Pas d'inquiétude. Quelqu'un m'envoie vous aider.

-Nous...la sortie est de l'autre côté, affirma Aaron, alors que son mystérieux sauveur l'entraîné semble-t-il plus profondément dans les couloirs du cachot.

-Cette sortie n'est pas pour nous. Trop de gardes. Impossible de passer. Suivez-moi et ayez confiance.

Avoir confiance ? Ce n'était pas le genre d'Aaron. Mais pourtant, c'était là comme si une force supérieure avait répondu à ses prières. Quoi qu'il n'eût jamais vraiment prié. Prier revenait à confier sa vie à quelqu'un d'autre, ou quelque chose d'autre. Ce n'était pas pour lui que de confier sa vie à autrui. Sa vie était sienne. De même que sa voie, son chemin, sa destinée.
Mais là, la liberté il allait la devoir à quelqu'un d'autre. Pourtant, malgré les affirmations du mystérieux homme, il était persuadé de s'enfoncer plus dans les cachots, que d'en sortir. A moins qu'un quelconque passage secret se tapissait là, quelque part dans le noir.

-Qui êtes-vous ? Demanda-t-il.

-Mon nom n'a pas d'importance. Je ne suis là que pour vous aider.

-Votre nom a de l'importance, insista un Aaron désemparé. Dites-moi qui vous êtes !

Il avait haussé le ton et cessé le pas. Pas un pas de plus sans une réponse.

-Rahan.

-Qui vous envoie ?

-Des amis. Des amis qui ne veulent pas que vous finissiez dans une cellule obscure et humide jusqu'à votre mort.

-Qui ? Quels amis ? Je n'ai aucun ami. Je n'en ai jamais eu.

Et je n'en veux pas aurait-il été tenté d'ajouter.

-Il faut croire que si, rétorqua l'homme à la torche. Vous devez savoir mieux que moi qui serais susceptible de vouloir votre évasion.

-Je n'ai aucun ami, insista de plus belle un Aaron énervé, et las de déambuler dans les couloirs sombres et humides sans savoir ce qui l'attendait au bout. Et d'ailleurs, je ne crois pas que qui que ce soit vous ai demandé de m'emmener loin d'ici.

Celui qui était un guide dans les ténébres savait que le prisonnier qu'il tentait de faire évader ne ferait pas un pas de plus dans ces conditions. Et il aurait été inopportun de le tirer à bout de bras. Alors soit. Il cessa la marche.

« Parlez moins fort ou vous allez attirez l'attention. L'on m'a engagé dans des conditions confidentielles. Je ne sais pas moi-même qui l'a fait, mais ma réputation a joué en ma faveur. Et la somme déboursée était trop tentante pour qu'une infiltration au coeur du territoire Byakuya me pousse à refuser. Je suis expert en infiltration et camouflage. Usurper les identités, ça je sais faire mieux que personne. Depuis tout gamin j'ai reçu une initiation à ces fins. Et rare sont ceux à savoir qui je suis, et comment me joindre. »

Un ninja. Un de ces foutus ninjas que j'exècre.

« Ceux qui veulent votre évasion sont bien informés. Très bien informé même. Pour ce que j'en sais, il s'agit soit de la famille Nirasaki, soit de la famille Sunenbashi. Alors ? Vous avez été enfermé ici pour avoir espionné la famille Byakuya. Famille en guerre contre ces deux familles. Pour laquelle espionnez-vous ? En répondant à cette question, vous répondrez à la question que vous m'avez posée. »

Un léger silence, seulement perturbé par deux souffles successifs.

-Personne.

-Quoi ?

-Je n'espionnais pour personne. A mon seul compte en fait. La curiosité m'a poussé à suivre les ninjas que l'on a fait entrer dans le château en pleine nuit. En fait, hormis la famille Byakuya, personne ne doit même savoir que je suis là.

C'est en prononçant très précisément ces mots qu'il se rendit compte de l'erreur qu'il avait faite. Il tenta aussitôt de la réparer en s'attaquant à ce salopard qui s'était fait passer pour un sauveur, mais qui n'était rien d'autre qu'un usurpateur. Mais la blessure à sa jambe, les jours passés en prison et la légère sous-nutrition dont il souffrait lui avaient fait perdre de sa vivacité.
L'homme à la torche l'attrapa, puis le remit en cellule, non sans le féliciter d'avoir compris de lui-même la supercherie qu'il avait menée de bout en bout pour arracher subtilement les informations utiles que la contrainte et la douleur n'avait pas permit d'obtenir.

« Merci de votre coopération » susurra l'homme, avec un sourire qu'Aaron perçut comme d'autant plus humiliant sous la clarté de la torche.

[Lord_Stark] [Lord_Stark]
MP
Niveau 10
06 août 2017 à 14:02:38

Yoake no Sensō

Adauchi

Chapitre 4

///Renji///

Tant de paires d'yeux. Il ne cessait de les voir, et ils ne cessaient de le dévisager. Se concentrer sur l'entraînement ne servait à rien. Quel que soit l'endroit où ses yeux se posaient, il ne voyait que ça. Des regards accusateurs, des regards qui le jugeaient. Qui le jugeaient sans le connaître. Et la douleur qui lui parcourait le dos à longueur de journée n'allait pas l'aider à rendre ces mêmes journées plus supportables. A chaque fois qu'il bougeait, il sentait sa blessure le tiraillait, et c'était comme revivre à nouveau chacun des coups de fouet subis. Il avait même l'impression d'entendre encore l'écho lointain des claquements cinglants quand il fermait les yeux. Et dire qu'il y avait encore quelque temps, il n'était même pas connu au sein du clan, pas plus qu'un autre des milliers de soldats. Maintenant, il avait acquis une réputation, une sale réputation.

Renji dos-nu ; Renji l'écorché ; Renji le fouetté ; Renji le Rouge ; voilà comment ils m'appellent. Ils ont sûrement un tas d'autre surnom que je ne connais pas encore, mais je les entends m'appeler ainsi. Quand ils me regardent, ou quand ils croient que je ne les regarde pas.

Depuis que Seiichi lui avait parlé de Saga, Renji en était venu à prendre ce géant pour modèle. Il avait à coeur de devenir un jour quelqu'un d'aussi respecter, mais également d'aussi imposant. Saga était arrivé là où il en était grâce à une force toute particulière. Celle de sa détermination. Renji avait cette force lui aussi. Plus jamais il ne voulait être vu comme un vulgaire rat, un sale gamin des rues. Pas à pas, il aurait voulu se hisser jusqu'au sommet du clan Naraka. Mais tout ceci semblait compromis désormais.
Il avait pris Saga et ses myriades de sobriquets comme modèle, et ironiquement, lui aussi s'était vu affublé de divers surnoms. Mais aucun ne lui avait été donné en guise de respect pour ses prouesses. Aucun ne lui permettait de revendiquer un quelconque exploit, un quelconque talent. Et tout cela, il le devait en grande partie à une personne en particulier.

C'est la faute à Seiichi. Il ne m'a pas défendu. Pire encore, il ne m'a pas cru. Je n'ai fait que me défendre quand Buntaro s'en est pris à moi. Mais c'est de meurtrier que l'on m'a traité.

Seiichi, justement, venait par là. Facilement reconnaissable à sa tignasse noire et les reflets mauve de cette dernière. L'air sympathique que lui avait trouvé Renji à leur première rencontre avait comme qui dirait, disparu. Il réunit rapidement ses hommes, dont le jeune garçon faisait toujours partie bien évidemment, et leur ordonna de faire leur paquetage.

-Une longue route nous attend, proféra-t-il sans que quiconque ne pose aucune question.

Renji n'avait aucune idée de leur destination. Il n'avait discuté qu'avec une seule personne depuis le jour où il s'était vu sanctionné d'un crime imaginaire. Il tendit l'oreille, espérant glaner quelques informations. Mais ce qu'il entendit, çà et là, n'avait aucun rapport avec leur départ.

-Paraîtrait qu'un capitaine a été tué lors du raid contre le clan Hetsunagi.

-Je sais. Le capitaine Gemmei. Un nouveau capitaine sera sûrement bientôt élu.

C'était Emon qui discutait avec Naïm, un autre soldat de Seiichi dont Renji avait fini par retenir le nom.

-Y a quelques favoris, dont Seiichi je crois.

-Pas sûr. Saga et Dosan l'ont toujours trouvé trop tendre.

Cette remarque fit réagir Renji presque de façon instinctive et mécanique. Il sera le poing. Il le serra si fort que cela n'aurait pas paru étonnant de le voir réussir à briser une pierre qui aurait eu le malheur de se retrouver entre ses doigts, malgré sa minceur. Une minceur qui justement tendait à disparaître avec le temps, car au fil des jours passés à s'entraîner, Renji avait gagné en masse musculaire. Un corps svelte, et mince, mais non plus malingre comme autrefois, et l'on y voyait quelques lignes de muscles se dessiner quand la posture qu'il adoptait le mettait en valeur. En serrant aussi fort le poing, son regard s'endurcit, et cela n'échappa ni à Emon, ni à Naïm. Ils le fixèrent, et Renji le fit à son tour.

Ne détourne pas le regard. Ne tourne pas la tête. Fais leur comprendre qui tu es. Ne leur montre aucune faiblesse où ils continueront à se moquer de toi.

S'encourageant lui-même, Renji garda son regard dur toujours pointé dans la même direction. Les deux ninjas cessèrent de le fixer, et reprirent leur conversation, plus bas.

Finalement, j'aurais peut-être dû tourner la tête. A agir comme ça, ils ne cesseront jamais de me prendre pour ce que je ne suis pas.

Son paquetage était terminé depuis bel lurette quand enfin, il était temps de se mettre en route. Toujours sans savoir où, Renji suivait le groupe. Il était rare que le bas de l'échelle hiérarchique soit prévenu des directives stratégiques. On faisait ainsi dans l'armée. Les gradés commandaient, les autres obéissaient. Une grande partie du clan prenait la route, mais pas la totalité.

Le clan se scinde en deux ?

Si c'était le cas, alors cela signifiait qu'une partie serait commandée par Dosan, l'autre par Saga.
Le paysage défilait. Toutes sortes de paysages. Forêts et landes. Collines et champs. Le jour et la nuit défilaient également. Renji ne les comptait pas, mais il parcourait visiblement une sacrée distance.

Sommes-nous toujours dans le pays de l'Aube ?

Des années passées dans les rues étroites de Nadara lui avaient fait longtemps croire que le monde, au-dehors, ne pouvait pas être aussi vaste que certains le prétendaient. Et pourtant si. Mais il n'était toujours pas d'humeur à s'émerveiller. De là où il était, sur la longue file que formait l'immense troupe en déplacement, il ne voyait pas Seiichi. Mais pensait à lui suffisait à l'énerver. La conversation entre Emon et Naïm lui avait laissé comprendre quelque chose.

Seiichi n'a pas daigné me croire, ni même s'intéresser à ce que je disais, car ce qu'il voulait avant tout, c'était se faire bien voir de Saga et Dosan. Il m'a sacrifié à son propre profit.

Ce n'était qu'une idée. Une simple supposition. Mais c'était sensé. C'était crédible, mais surtout, et c'était là le pire, plausible. Il valait peut-être mieux penser à autre chose dans l'immédiat. Mais quoi ?

Où est Masae ?

Il se demandait si elle était là, quelque part dans la troupe qu'il accompagnait, ou bien si elle était resté avec l'autre partie du clan. Il n'avait pas eu l'occasion de lui reparler depuis qu'elle s'était occupée de ses blessures.

-La peau finira par cicatriser, lui avait-elle dit ce jour-là après avoir nettoyé et désinfecté la plaie. Mais tu vas en garder une marque toute ta vie.

Elle n'avait rien osé lui dire de plus, mais puisqu'il ne semblait pas décider à parler, elle lui dit simplement qu'elle savait qu'il était accusé de meurtre. Renji se défendit de la même façon qu'il s'était défendu quand Dosan, Saga et Seiichi l'avaient accusé. Mais semble-t-il qu'elle non plus ne voulait pas tellement y croire. Ou plutôt, elle semblait avoir une réaction mitigée.

-Tu ne me crois pas ?

-Quelle importance ? Il est mort de ta main. Qu'est-ce que mon avis y changera là-dedans ?

-Pour moi, ça a de l'importance.

-J'ai encore du travail. Il y a eu pas mal de blessé ces derniers temps avec les raids sur les clans.

Il n'avait pas cherché à insister plus que cela. Il s'était dit que tôt ou tard, il trouverait le temps de lui reparler, qu'elle finirait par le croire, pour peu qu'elle le connaissait. Mais il ne lui avait pas reparlé depuis lors. Il n'en éprouvait pas l'envie, ni la motivation. Il était sans cesse assailli par la douleur, et quand la douleur l'attaquait, le souvenir effroyable de Dosan venait en renfort. Après des lieux et des lieux de parcouru, il semblait pour Renji que le but de leur voyage se trouvait être le tas de ruines que l'on voyait désormais au loin.
La troupe s'arrêta à l'orée d'un bosquet. Les non-combattants devraient visiblement rester ici. Le reste, la troupe combattante, elle, allait devoir prendre les armes. Renji remarqua que seuls trois officiers se réunirent pour établir d'un plan d'action. Mais Renji remarqua en fait que c'était là les trois seuls officiers présents.

Il n'y a ni Dosan, ni Saga ?

Renji devait s'être trompé sur ses réflexions précédentes. Mais cela n'avait pas d'importance pour lui. Le plus haut gradé, à savoir Fujin, était donc en charge de la troupe Naraka ici présente. Après un rapide briefing, les trois officiers se séparèrent. Seiichi vint chercher ses hommes.

-Nous allons séparer les troupes en trois forces. Je mènerais une attaque par le sud, tandis que le capitaine Fujin en fera autant par le nord. Le lieutenant Ema restera ici pour assurer la sécurité des non-combattants.

Cependant, malgré cette courte et brève introduction, Seiichi prit à l'écart Renji pour lui souffler deux mots.

-Pas toi. Tu es encore trop inexpérimenté pour une telle opération. Tu n'es dans le clan que depuis, quoi, un mois ? Tu resteras également ici avec les non-combattants.

Renji n'eut même pas le temps d'émettre la moindre objection que Seiichi n'était déjà plus devant lui.

Trop inexpérimenté ?

Une excuse selon lui. C'était simplement parce qu'il ne voulait pas de lui. Cela semblait évident à ses yeux. L'attaque devait avoir lieu au soir, il restait donc encore quelques heures. Quelques heures durant lesquelles le jeune Naraka ne parvenait pas à apaiser sa colère.

Je refuse de rester en retrait. Je veux vivre ma première bataille. Entendre le fracas des armes. Je pensais que le premier homme que je tuerais serait un ennemi, durant une bataille épique. Que l'on me féliciterait pour cela. Que j'en tirerais une espèce de fierté quelconque d'avoir fait honneur à mon clan, à ma nouvelle famille. Mais au lieu de ça ma première victime a été un membre de cette famille, et à l'inverse de félicitations, c'est la honte et le déshonneur que j'ai eu. Rien de plus.

Des rêves. Encore des rêves. Renji ne vivait que de ça depuis qu'il était entré au service de Saga. Lorsqu'il résidait encore dans les rues crasseuses de Nadara, il avait entendu tant de choses sur les ninjas et leur monde, qu'il en était venu à se créer une image fantasmé de la réalité. Mais celle-ci était tout autre.

Si je me bats vaillamment face à l'ennemi, cela lavera mon honneur. J'obtiendrais sûrement un pardon.

A la tombée de la nuit, il fit ce qu'il avait décidé. Il suivit le groupe. Personne hormis Seiichi ne savait qu'il devait rester sur place. Il se contenta de rester à l'arrière alors que le lieutenant et ses cheveux aux reflets mauves, lui, était en tête. Avec une bonne troupe de soldats entre le garçon et son chef, il ne pourrait pas le voir. Couvert par les arbres, la troupe de Seiichi approchait rapidement, mais furtivement, des ruines. Une fois suffisamment près, plus personne ne bougea quand Seiichi lui-même cessa le pas.

Qu'est-ce qu'on attend ?

La question que se posait Renji, il n'osa en faire part à qui que ce soit. Mais quelqu'un la posa au lieutenant.

-Le capitaine Fujin doit mener une attaque par le nord visant à attirer le gros des forces. Pendant ce temps, nous, depuis le sud, nous frapperons en les prenant à revers.

Un bon moment passa avant que les premiers signes d'un assaut ne soit perçu par le groupe. Seiichi patienta encore un moment avant de donner l'ordre que tout le monde attendait.
Tous suivirent le meneur qui les conduisit vers une porte. Il était évident que Seiichi savait qu'il y en aurait une précisément ici. Au vu de son état, la porte serait facile à défoncer. Et elle le fut. Une frappe katon concentré suffit à l'exploser d'un seul coup. Toute la troupe pénétra à l'intérieur de la cité en ruine, et tout le monde se dispersa. Le plan d'action était simple désormais, attaquer et tuer à vu tout ennemi.
C'était la seconde fois que Renji voyait le siège d'une ville. Cependant, la première fois, à Nadara, il n'en avait été que spectateur. Là, il était acteur. C'était plus grisant, certes, mais il y avait quand même une part de lui qui appréhendait tout ce chaos. Il avait du mal à suivre tout ce qui se passait. C'était un carnage. Des morts au sol. Des morts à droite. Et même à gauche.

Je dois rester vigilant. Je dois me souvenir des leçons que l'on m'a apprises.

Lesdites leçons lui vinrent à l'esprit sans mal.

Toujours avoir conscience de son environnement.

Son environnement ? Il voyait des incendies se déclarait un peu partout. Des hommes tombaient du haut des toits. Des gens criaient. Dès lors, difficile d'avoir conscience d'un pareil environnement quand les informations fusaient dans sa tête à toute allure sans qu'il ait le moindre contrôle sur ce qui l'entourait.

Toujours avoir son adversaire bien en vue.

D'adversaires, il n'en avait aucun. Du moins, pas là, pas en face de lui, comme dans les duels d'entraînement qu'il avait fait jusque-là. L'ennemi pouvait surgir de n'importe où. Il était au coeur d'une bataille. Il pouvait même être la cible d'un ennemi qui resterait caché, à une dizaine de mètres de là. Comment alors avoir son adversaire bien en vue ?

Toujours rester mobile.

La seule chose sur laquelle il pouvait avoir un contrôle. Et pourtant, il ne bougeait pas. Il ne savait pas où allait. Il se fit même bousculer à rester planté en plein milieu du passage. Il ne tarda pas à se relever, mais vit alors un homme. Ce n'était pas un membre du clan. C'était un ennemi. Son ennemi, vu que ce dernier l'avait repéré et chargea, la lance en mains.

Toujours prévoir le prochain mouvement qu'il fera. Toujours prévoir son prochain mouvement en conséquence.

Renji focalisa son esprit sur son assaillant, mais également sur ces deux dernières leçons primordiales dans un combat. La lance lui passa au ras du nez. Pour peu, il l'aurait perdu s'il n'avait pas réagi suffisamment vite. Le coup suivant, il ne le vit pas. Basculant en arrière, la tête la première, celle-ci heurta avec choc le sol bien ferme et dur. Il se serait fait bien vite embrocher comme un vulgaire poulet si Emon n'était pas intervenu pour le sauver juste à temps.

-Merci. Si tu n'avais pas été là...

-Qu'est-ce que tu fous là Renji ? J'ai entendu Seiichi quand il t'a dit de rester avec les autres.

Ça, il ne s'y était pas attendu. Il n'osait rien répondre, de peur d'aggraver les choses. La bataille se poursuivit, sans que Renji n'y participe davantage. Il n'était plus un acteur, mais simplement un spectateur. Emon avait été ferme à ce sujet. La désobéissance lui coûterait sûrement cher, comme le témoignait le visage de Seiichi quand Emon vint lui parler, suite à la victoire du clan qui avait conquis ce tas de ruines sans que Renji ne sache pourquoi. Le supérieur se dirigea d'un pas ferme vers ce dernier, et lui dit simplement :

-Nous en reparlerons.

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