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Sujet : Chaud pour une dynastie commune ?

News culture
La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume - la révolution simienne est en marche !
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Bigrat Bigrat
MP
Niveau 25
19 novembre 2014 à 12:34:56

Oh j'aurais plutôt mis des noms comme Jambonhallos, Toortallaviand, Puraydpatat, Moolfryt, Saladnysswaz, Gofrosukr, Patopesto ou encore Kroostyön. :noel:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
19 novembre 2014 à 14:17:35

Oh mon Dieu. Mes yeux saignent. Heureusement qu'on a échappé ça :noel:

Bigrat Bigrat
MP
Niveau 25
19 novembre 2014 à 14:40:55

Ce n'est que partie remise, je jouerai à nouveau. :sournois:

Dans trois mois :pf:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
19 novembre 2014 à 14:52:40

J'espère que tu auras plus de chance la prochaine fois... :hap:
Je prends la relève dès maintenant ?

Valdivarius Valdivarius
MP
Niveau 7
21 novembre 2014 à 18:35:23

Moi je valide pour que tu continue ;)

Valdivarius Valdivarius
MP
Niveau 7
21 novembre 2014 à 18:41:49

pou JdeGranCanaria je veux dire. Au pire Bigrat avec le monde présent ça devrait tourner vite (oui je sais c'est beau l'optimisme lol)

Bigrat Bigrat
MP
Niveau 25
21 novembre 2014 à 23:36:01

Je suis d'accord pour que tu prennes la suite maintenant, même si ça te fait le deuxième règne de 80 ans que tu as d'affilée :noel:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
23 novembre 2014 à 15:02:33

Okay, super ! :) Je joue lentement ces temps-ci, mais j'essaierai de publier le début du récit prochainement.

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
26 novembre 2014 à 18:32:40

Et voici enfin le récit des trépidantes aventures d'Agne I Yahballah, Impératrice Byzantine ! :ok:

La princesse Agne Yahballaha se réveilla lentement, pressée par sa gouvernante Electre qui la priait instamment de se lever. La petite fille, âgée d'à peine quatre ans, consentit enfin à quitter la douce chaleur de son lit moelleux.
“Que se passe-t-il, Electre ? Quelque chose ne va pas ?” demanda-t-elle, inquiète, en se rendant compte que les joues de la jeune femme étaient humides.
“Votre Altesse, votre... Oh, quel malheur, Majesté !”
Le sang de l'enfant ne fit qu'un tour ; bien qu'étant encore très jeune, elle n'ignorait rien du protocole de la cour impériale.
“Pourquoi m'appelles-tu Majesté ? Seuls mes parents ont droit à ce titre, pas moi !”
La gouvernante ne retenait plus ses larmes, et bafouillait plus qu'elle ne parlait.
“Maintenant si, Votre Majesté, maintenant si.”
L'enterrement eut lieu le 22 juillet 1067, soit trois jours après la mort au combat de l'Empereur Sakados I, qui guerroyait alors contre le sultan d'Egypte et d'Afrique pour le contrôle de la Galilée. Agne pleura longuement sans réellement saisir la portée de cette mort inopinée dans sa vie ; sa mère, l'Impératrice douairière Agathe Radenos, ne pouvait ignorer que l'accession au trône de la désormais Impératrice Agne I serait source de convoitises, de conflits armés peut-être, ou même – et elle ne pouvait y songer sans tressaillir d'effroi – de complots contre sa personne ! Pour la jeune enfant, le couronnement fut un calvaire, une succession de gens inconnus mais haut placés qui l'entouraient sans cesse, la sollicitant à tout moment, des rites fastidieux qu'elle ne comprenait pas...
Craignant pour la sécurité de sa fille, Agathe Radenos décida de s'entretenir avec le régent peu après le coucher de sa fille. L'homme que l'on avait choisi pour la régence était un certain Lazaros, bourgmestre de Corfou fortuné et réputé pour sens de l'intrigue.
“J'ai peur que des vassaux ne se révoltent contre ma fille, profitant de son âge et de sa faiblesse... Saurez-vous maintenir la paix dans l'Empire ? D'autant plus que nous ne pourrions supporter de combattre deux ennemis à la fois...
- N'en soyez pas si sûre, Majesté ; nos armées sont puissantes et nombreuses. C'est l'aspect... diplomatique qui nous causera le plus de soucis, car nous devons nous assurer le soutien des rois vassaux de l'Empire.
- Certes, mais comment ? Pensez-vous que je devrais me remarier à l'un d'eux ?
- C'est impératif. Je suis en tractations avec le roi de Serbie pour que vous vous fianciez à son petit-fils aîné, le jeune Timotheos Choirosphaktes âgé de treize ans, et qui montera sur le trône après son grand-père et son père.
- Vraiment ? La Serbie jouxte les possessions de ma fille, et serait fort utile en cas de rébellion... Je lui écrirai pour lui dire que j'accepte sa proposition de fiançailles. Et... que faire de mes beaux-frères qui pourraient prétendre au trône ?”
Le régent ne répondit pas, mais déroula sur la table un arbre généalogique de la famille proche de l'Impératrice, qui ne remontait que jusqu'à ses grands-parents.
“Regardez attentivement. Votre beau-père, l'Empereur Thomas, s'est marié quatre fois. De sa première union avec la princesse Inés de Wessex, fille du roi des Asturies, de Castille et de Galice, il eut trois enfants, qui se trouvent ici sur l'arbre : votre époux feu le Basileus, la princesse Nikorette, qui épousa tout d'abord Gilroy de Fortingall, père de ses deux enfants Agne et Jean Mouloud. Lorsque le prince devient évêque de Whithorn, elle se remaria avec un de ses cousins, Hugh de Fortingall : ils résident, comme vous le savez, à la cour. Le troisième enfant est Ahallabhay, fiancée au jeune roi de Pologne.
Après la mort de la princesse Inés, l'Empereur se remaria avec la princesse anglaise Octreda de Wessex qui mourut sans postérité, puis avec Anastasia de Callaris, comtesse de Narbonne, dont il eut une fille, la princesse Cokotte (à ce moment de son récit, le régent leva les yeux au ciel, avant d'ajouter :) L'empereur Thomas avait des goûts réellement étranges en matière de prénoms ; enfin... Que disais-je ?
- Vous parliez de la princesse Cokotte ; n'a-t-elle pas par ailleurs des prétentions au duché d'Aquitaine par sa mère ?
- C'est cela, Majesté.
- Cela pourra peut-être un jour nous être utile pour nous implanter en Occident...
- Majesté, une chose à la fois, je vous en prie ! En plus vous déflorez le suspense !
- Bon bon.
- Enfin, il eut un fils, le petit Tetanos âgé de deux ans, de sa dernière épouse Cecilie Udalrichinger, princesse de Germanie.
- Il pourrait devenir un jour un rival de ma fille...
- Nous veillerons à ce qu'il n'en fasse rien, Majesté. En ce qui concerne la princesse Cokotte, je songeais à la fiancer au petit-fils du despote de Géorgie, qui est promis au trône.
- C'est une excellente idée, mon cher Lazaros."
Le 10 janvier 1068, après seulement cinq mois de régence, le régent Lazaros fut assassiné sur ordre d'un obscur nobliau, Apollonios de Blachernes, fils aîné du baron de Blachernes. L'Impératrice douairière, effondrée par la mort du bourgmestre de Corfou, ordonna l'arrestation de l'instigateur du crime et nomma Tryphon II Makedon, Doux de Venise, à la régence.
Ce dernier ordonna d'intensifier les attaques des armées mahométanes ainsi que les sièges de cités, tant et si bien que le sultan dut se soumettre et abandonner la Galilée.
Néanmoins, durant toute l'année 1068, le nouveau régent contraignit l'Impératrice à abaisser l'autorité de la couronne et à accorder de plus en plus d'autonomie aux vassaux, jusqu'à l'inévitable issue d'une telle politique : en mars 1069, le doux de Thrace Eugenios Makedon, soutenu par de nombreux vassaux comme les despotes d'Anatolie et d'Arménie et la reine de Valachie. Quelques jours plus tard, une autre faction exigeait l'indépendance de l'Abyssinie, ce que ni Tryphon Makedon ni Agathe Radenos ne pouvaient envisager.
"Les fourbes ! Les traîtres ! se lamentait l'Impératrice douairière. Que pouvons-nous faire, mon cher duc ?
- Nos ennemis sont disséminés un peu partout dans l'Empire, il nous suffit de réunir d'importantes armées dans les quatre coins des Etats de l'Impératrice ; bien sûr, nous devons d'abord écraser le doux de Thrace, puis nous occuper du roi d'Abyssinie. Ce sera certes long... mais la victoire, tôt ou tard, nous reviendra.
Le 1er octobre 1069, Agathe Radenos convola en justes noces et en grande pompe avec son fiancé Timotheos Choirosphaktes, deuxième dans l'ordre de succession au trône de Serbie. Le despote, satisfait de créer des liens aussi proches avec la famile impériale, assura la jeune Impératrice de son soutien. Quelque temps plus tard, Agne fêta ses six ans et choisit de se placer sous la tutelle d'Eiranios Hexavoulis, doux de Dürres et beau-frère du roi de Géorgie.

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
26 novembre 2014 à 18:33:41

Le smiley qui apparaît en plein milieu du texte était à l'origine un : ) ^^'

Valdivarius Valdivarius
MP
Niveau 7
30 novembre 2014 à 17:03:44

Ha pas mal le début, vivement la suite, qu'on sache ce que la révolte a donné....

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
30 novembre 2014 à 17:38:56

La suite arrive dans quelques minutes !

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
30 novembre 2014 à 17:49:00

En 1071, l'Empire devait affronter deux grandes révoltes : celle du doux de Thrace, qui durait depuis deux ans, et celle de Pericle I Karling, roi d'Italie. Or, les caisses de l'Etat se vidaient à cause du coût exorbitant des mercenaires, ce qui contraignit l'Impératrice à rompre son contrat avec les milliers de soldats qu'elle avait engagés.

Néanmoins, le 19 janvier 1072, le doux de Thrace accepta de signer une paix blanche avec Agne, permettant à l'Impératrice de concentrer tous ses hommes sur un seul ennemi. En effet, le roi d'Italie était soutenu par des vassaux principalement occidentaux, comme le roi de Hongrie ou les comtes français, ainsi que par les rois africains : l'Impératrice décida donc, sur les conseils de son régent, d'écraser le royaume d'Italie pour ainsi forcer Pericle I Karling à plier devant sa légitime suzeraine.
Le 25 août, la princesse Nikorette, tante d'Agne, et son époux Hugh de Fortingall, prince écossais, eurent une petite fille qu'ils prénommèrent Agne en l'honneur de sa cousine l'Impératrice, et cela en dépit du fait que la princesse Nikorette avait déjà eu de son premier lit une fille nommée Agne.
"Quelle originalité ! s'exclama l'Impératrice en apprenant la nouvelle de la bouche de sa mère et de son régent. Décidément nous devrions nous renouveler en ce qui concerne les prénoms dans la famille : entre les Agne à répétition et les aberrations comme mon cousin Jean Mouloud ou mon oncle Tetanos on est pas sortis de l'auberge !
- A ce propos ma chérie... J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer... chuchota avec un radieux sourire Agathe Radenos.
- Quoi donc, ce vieux Pericle a cassé sa pipe ?
- Agne, ne sois pas vulgaire, de grâce ! Non, c'est bien mieux que ça. Je suis enceinte.
- C'est... c'est vrai ? C'est merveilleux, Maman ! s'exclama Agne en sautant dans les bras de sa mère sous le regard attendri et bienveillant du régent. J'espère que ce sera une fille parce que les garçons ça ne fait rien que tirer les cheveux ! Comment allez-vous appeler ma sœur ?
- Eh bien, si c'est une fille, nous pensions Timotheos et moi à Agne, comme toi.
- ..."

Las ! Le prince héritier de Serbie mourut le 12 octobre 1072 de la lèpre à dix-neuf ans, laissant son épouse enceinte et veuve pour la seconde fois à vingt-sept ans.
"Eh zut, encore une couronne qui me passe par-dessus la tête ! s'emporta Agathe devant le régent en apprenant la nouvelle. J'espère que mon enfant aura des droits au trône, au moins...
- Ne vous inquiétez pas pour cela, répondit sur un ton apaisant le duc de Venise. Le royaume de Serbie est en primogéniture, ce qui assure le trône à votre enfant - s'il s'agit d'un mâle...
- Très bien. En attendant, cherchez-moi un prince héritier, mon cher Tryphon, vous serez bien aimable..."

Aussitôt dit, aussitôt fait : un prétendant inattendu se présenta en effet, le roi d'Abyssinie Michaêl II Chekereftid, vassal du roi rebelle d'Italie. Tactique, l'Impératrice accepta l'offre de son pourtant ennemi, songeant que ce dernier ne soutiendrait plus qu'en apparence la révolte de Pericle Karling. Agathe Radenos fut particulièrement satisfaite de porter fièrement la couronne d'Abyssinie.

L'enfant naquit le 24 mars 1073 : le petit garçon posthume fut prénommé Prokopios, comme son grand-père, dans le but à peine déguisé de plaire au roi de Serbie.

Las ! pour la seconde fois, las ! Alors même qu'Agne commençait à lentement reprendre le dessus dans le conflit qui l'opposait au roi d'Italie, une funeste nouvelle parvint au palais.
"Impératrice des Impératrices...
- Régent, cette formulation passait très bien pour mon aïeule la grande reine Poulette, mais pas pour moi ; venez-en fait, de grâce.
- Majesté... Je viens de recevoir une terrible missive.
- Allons, cela ne peut tout de même pas être si terr...
- Le sultan de toutes les Afriques vous déclare la guerre pour reconquérir le duché d'Assouan.
- Oh.
- Que pouvons-nous faire, Votre Majesté ?
- C'est vous le régent, non ? Je n'ai que neuf ans, ce n'est pas moi qui suis censée savoir quoi faire en pareil cas ! Bien, réfléchissons... Je ne saurai souffrir de perdre du même coup l'Italie, la Hongrie, la Géorgie et l'entièreté de nos Etats africains : ce serait une injure à mes ancêtres qui ont oeuvré durant des siècles pour que notre dynastie domine l'Est du monde chrétien. D'un autre côté, je n'ai guère d'alliés et le sultan dispose de forces immenses ; c'est bien ce que vous m'avez appris, régent ?
- C'est malheureusement exact, Majesté.
- Dans ce cas... Ecrasons tout d'abord le roi d'Italie, puis occupons-nous du sultan ; je ne vois que cette solution pour préserver mon honneur d'Impératrice."
Le régent, comme bien d'autres courtisans, expliquerait sa vie durant avoir été littéralement pétrifié par la maturité et la précocité de l'Impératrice Agne.

Néanmoins, la précocité ne suffit pas à remporter une guerre ; le roi Pericle Karling s'avérait difficile à vaincre, et le sultan s'en donnait à coeur joie avec ses miliers d'hommes.
Pendant ce temps, Agne apprit que sa tante la princesse Nikorette complotait pour assassiner son demi-frère Tetanos, âgé de huit ans, et héritier de l'Empire si sa nièce Agne venait à mourir. Le régent conseilla à l'Impératrice de fermer les yeux sur le complot, car Tetanos pouvait devenir par la suite un rival d'Agne et revendiquer le trône de par sa qualité de seul fils mâle encore en vie de l'Empereur Thomas.

Abattus, l'Impératrice et son régent ne savaient plus que faire pour sauver l'honneur de la dynastie, de l'Empire et de sa souveraine.
"Que faire ? Ces félons nous attaquent de tous côtés ! Je suis trop jeune pour endosser de telles responsabilités, Tryphon...
- Peut-être devrions-nous proposer une paix blanche au roi d'Italie ? Peut-être qu'en usant de diplomatie, nous pourrions le convaincre de cesser le combat et de rejoindre nos rangs...
- En effet... Après tout, nous reprenons lentement le dessus, il sera bien obligé d'accepter une paix blanche..."

Après avoir refusé à deux reprises, Pericle I Karling accepta l'offre de sa légitime suzeraine, à la grande joie de l'Impératrice et du duc de Venise. Magnanime, Agne pardonna à ses vassaux leur rébellion à condition qu'ils l'aidassent de toutes leurs forces à combattre les mahométans d'Afrique.
C'est ainsi que l'Impératrice lança des hordes de soldats, mercenaires ou non, vers ses terres du Proche-Orient afin qu'elles se regroupent en vue d'attaquer le sultan. Pendant ce temps, sa mère donnait un héritier au royaume d'Abyssinie, un petit garçon nommé Jima.
"Majesté...
- Qu'y a-t-il, mon cher Tryphon ? Pourquoi ces traits attristés alors que nous approchons du but ?
- C'est que...
- Que ? Vous m'inquiétez, mon cher Régent.
- Nous venons de recevoir une missive du Calife nous informant qu'il vient de déclarer la guerre sainte pour le royaume de Jérusalem, lâcha enfin le Régent en déglutissant à grand peine.
- Bon... Réglons d'abord son affaire au sultan, puis nous aviserons..."

Malheureusement, les armées byzantines ne traversaient que difficilement les terres du Proche-Orient, à cause des attaques incessantes des forces du calife ; néanmoins, plusieurs dizaines de milliers d'hommes parvinrent au duché d'Assouan, réduisant en charpie toutes les armées égyptiennes qu'ils rencontraient, à la grande satisfaction de l'Impératrice.
Agne souhaitait écraser totalement le sultan et lui infiger une paix humiliante, mais le doux de Venise l'encouragea à signer une paix blanche, car l'humiliation de l'ennemi mènerait immanquablement à une nouvelle guerre ; de plus, il fallait s'occuper urgemment des forces du Calife.

La suite aussi vite que possible ! :ok:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
06 décembre 2014 à 18:47:37

Au cours des mois suivants, l'Impératrice Byzantine remporta plusieurs batailles grâce à ses mercenaires, et cherchait par n'importe quel moyen à économiser de l'argent pour pouvoir maintenir le plus longtemps possible son contrat avec les mercenaires ; la lutte contre le Calife l'obnubilait à tel point que, le matin du 15 juillet 1079, elle ne comprit pas immédiatement pourquoi son régent lui fêtait un joyeux anniversaire.

"Majesté... Vous n'êtes pas sans ignorer que ce jour marque votre majorité, et qu'il va à présent falloir songer à vous marier afin de donner un héritier à l'Empire.
- Oui... Bien évidemment..." répondit d'une voix absente Agne. Elle n'avait jamais songé au mariage, trop occupée par la guerre contre le calife.
"Bien sûr, si votre oncle Tetanos possédait des droits au trône de Germanie, vous auriez pu l'épouser pour mettre la main dessus et ainsi vous implanter en Europe occidentale...
- Epouser mon oncle ? Quelle horreur, vous n'y songez pas ! Laissez-moi y réfléchir, je vous en prie ; rien ne presse..."

Le doux de Venise dut se résigner. L'Impératrice reçut de nombreuses propositions de mariage, jamais matrilinéaires ; bien évidemment, elle les refusa en bloc.

Un jour, elle apprit par une missive la mort de la reine consort de Hongrie, aux funérailles de laquelle elle était bien évidemment conviée. Elle songea qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer la famille royale hongroise, à cause de tous les conflits qui avaient eu lieu depuis le début de son règne.
Tout d'abord, elle rédigea une brève mais polie lettre d'excuse, arguant que les affaires militaires de l'Empire ne lui permettaient pas de s'éloigner de la capitale. Lorsqu'elle eut apposé le sceau impérial sur le cachet de l'enveloppe, elle ressentit quelque chose de curieux et qu'elle ne parvenait pas à s'expliquer. Agne sentait qu'il fallait qu'elle se rende en Hongrie, sous peine de... elle ne savait précisément quoi, mais une chose importante, cela était certain.
Se ressaisissant, l'Impératrice songea qu'une visite d'Etat de quelques jours ne pouvait qu'avoir des conséquences positives pour ses relations avec le souverain hongrois, et que son régent - son ex-régent - pourrait fort bien suivre ses instructions durant ce court voyage.

Avant de quitter le palais, Agne se renseigna sur la défunte reine : Helene Kolokhyntis, soeur du roi de Croatie, venait de s'éteindre le 28 novembre 1080 à l'âge de cinquante-six ans ; après son mariage avec le comte d'Urbino, elle avait épousé Gaspar Wass de Czege, devenu roi de Hongrie après une révolte, et lui avait donné un garçon et une fille.

"Wass de Czege... Voilà un nom qui n'est pas commun, n'est-ce pas ma tante ?"
Emmitoufflées dans leurs manteaux, voyageant dans une calèche, Agne et la princesse Nikorette Yahballaha, sa tante, évoquaient la famille royale hongroise.
"Oui... Ça n'est pas plus bizarre que Yahballaha !" répondit-elle en riant, avant d'ajouter : "C'est une des plus anciennes dynasties hongroises - c'est d'ailleurs pour cette raison que Gaspar a réclamé pour lui le trône...
- A quoi ressemble-t-il ?
- Eh bien... C'est un homme d'agréable compagnie, assez élégant. Il porte fort bien la couronne."
Nikorette se tut, songeant peut-être qu'elle aussi aurait apprécié porter une couronne ; peut-être qu'un jour son époux, avec la succession par ancienneté, monterait sur le trône écossais... S'il ne mourait pas avant les autres, conclut avec amertume la princesse.

Désolé pour la brièveté de cet épisode, je tenterai de poster la suite demain ! :ok:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
10 décembre 2014 à 18:10:21

Je suis navré de n'avoir pas écrit de suite à l'histoire d'Agne, mais je suis assez pris ces temps-ci, et je n'ai pas toujours le courage de me mettre à écrire... Je tenterai d'être plus régulier par la suite :ok:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
15 décembre 2014 à 19:02:46

Normalement, la suite mercredi - si tout se passe bien ! ^^'

Bigrat Bigrat
MP
Niveau 25
15 décembre 2014 à 19:20:01

Tiens ça me fait penser que j'ai oublié de lire tes résumés. :noel:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
15 décembre 2014 à 21:00:50

Tu qoque me abandoni, Bigrat ! :rire:

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
17 décembre 2014 à 18:13:18

Après un trajet quelque peu fatiguant pour les deux femmes, elles arrivèrent au château de Pecs, où vivait la famille royale.
Le souverain les accueillit en personne ; sur son visage se lisait un chagrin léger, sincère mais qui trahissait le fait que son amour pour son épouse n'avait pas été bien passionnel. Le roi scruta le visage de l'Impératrice, qu'il voyait pour la première fois depuis son couronnement : lorsqu'il se baissa pour baiser la main d'Agne, il observa les réactions de sa suzeraine.
De son côté, Agne se surprit à penser que le roi, malgré son âge - il avait alors quarante-quatre ans ! - était encore fort bel homme...
La cérémonie, fastueuse, ne laissa guère de souvenirs dans l'esprit de l'Impératrice, dont l'amitié pour le roi de Hongrie grandissait de jour en jour. Lorsqu'il fallut quitter la cour, malgré les victoires des troupes impériales en Orient, Agne fit promettre à Gaspar Wass de Czege de venir lui rendre visite à Constantinople.
La princesse Nikorette, mi-charmée mi-inquiète, n'avait pas manqué de remarquer l'attirance croissante de sa nièce pour son séduisant vassal. Elle songea qu'en fin de compte Agne ne faisait que perpétuer la tradition familiale en s'éprenant d'un ténébreux moustachu : son aïeule la reine Poulette I n'avait-elle pas aimé plus que tout au monde son premier époux, Samuel Makrembolites, à la belle moustache noire ? Eirene I, sa fille, n'avait-elle pas suivi l'exemple de sa glorieuse mère ? Elle se surprit à en rire.
Néanmoins, quelque chose l'inquiétait : le roi de Hongrie accepterait-il d'épouser matrilinéairement Agne ? En effet, bien qu'ayant un fils marié pour assurer la survie des Wass de Czege, il pouvait très bien caresser l'espoir de placer des Wass de Czege sur le trône de l'Empire en profitant de l'amour qu'Agne lui portait... Il faudrait impérativement qu'elle en parle avec le régent - avec le doux de Venise - dès leur retour.

"Effectivement, ce serait une union à double tranchant, résuma Tryphon I Makedon, après que la princesse impériale lui eût exposé la situation. Il nous faudrait convaincre le roi de Hongrie de ne pas épouser l'Impératrice matrilinéairement, sinon ce serait une catstrophe pour votre dynastie...
- Ce serait faire injure à nos ancêtres ! insista Nikorette Yahballaha.
- D'un autre côté, le soutien du roi de Hongrie, voisin des fiefs de l'Impératrice, serait fort opportun en cas d'énième révolte des vassaux...
- Vous n'avez que trop raison... Que pensez-vous que nous devrions faire ?
- Ma foi... Nous ne pouvons pas grand-chose : l'Impératrice est majeure, nous ne pouvons guère plus que la conseiller, non lui imposer les conditions de son union. Néanmoins, ne soyons pas trop pessimistes."
Quelques jours plus tard, l'Impératrice convoqua son ancien régent.
"Que désirez-vous, Majesté ?
- Asseyez-vous, mon cher Tryphon. Couvrez-vous, couvrez-vous !
- C'est trop d'honneur, Majesté.
- J'ai une importante nouvelle à vous annoncer (à ce moment, le doux de Venise sentit un frisson irréprimable lui parcourir le dos) : je vous sais de bon conseil, et souhaitais vous en parler avant d'annoncer à la famille impériale ma demande en mariage."
Le doux feignit la surprise.
"Comment, Majesté ? Ah, aucune nouvelle ne saurait me faire plus plaisir, mon enfant ! Mais, je m'emporte, Majesté, veuillez m'excuser...
- Ne vous excusez pas, mon cher Tryphon ; n'êtes-vous pas comme un père pour moi ?
- C'est un grand honneur pour moi, Majesté, que vous me considériez ainsi. Puis-je savoir qui est l'heureux élu ?
- Je souhaite épouser le roi de Hongrie, mon vassal, qui est veuf depuis peu. Vous vous souvenez de cela, je présume ?
- Oh, bien évidemment, Majesté, bien évidemment ! Vous et Son Altesse la princesse votre tante vous étiez rendues aux funérailles de feu la reine Helene Kolokhyntis.
- C'est bien cela, c'est à cette occasion que j'ai rencontré le roi de Hongrie. Soyez franc, Tryphon : approuvez-vous cette union ?"
Le doux de Venise ne répondit pas immédiatement, pesant ses mots avec parcimonie pour ne pas offusquer celle qui, après tout, était sa toute-puissante suzeraine.
"Eh bien... Cela me semble une bonne idée, Majesté : en effet, le roi de Hongrie est d'un naturel... turbulent, dirons-nous - n'oubliez pas qu'il n'est devenu roi qu'après une révolte - et vous assurer son soutien serait une fort bonne chose en cas de rebéllion contre vous. Malgré tout... je dois reconnaître que, durant votre prime enfance, je caressai l'espoir de vous marier à un jeune héritier qui vous permettrait de mettre la main sur un nouveau royaume, en Europe occidentale par exemple. Mais, que voulez-vous ? Le sort n'a guère favorisé ce projet... C'est pourquoi je considère qu'épouser le roi de Hongrie est probablement la meilleure chose que vous puissiez faire. Néanmoins... Faites bien attention de vous marier matrilinéairement, afin que votre dynastie ne perde pas l'Empire.
- Bien évidemment, Tryphon, j'y ai songé ; je ne doute pas que Gaspar ne refusera pas de se marier avec moi matrilinéairement. Toutefois... S'il devait refuser mon offre d'épousailles, je devrai renoncer à cette union."
Contre toute attente, le roi de Hongrie accepta la proposition de sa suzeraine, et les fastueuses noces réunirent une multitude de têtes couronnées qui firent le voyage expréssement pour e qui devait être le mariage du siècle : ainsi, l'Impératrice et le nouvel Empereur consort côtoyaient le roi de Francie occidentale, avant de saluer la duchesse d'Assouan qui leur offrit des statues et des coiffes nubiennes, parées de plumes d'oiseaux gigantesques et étranges que seuls quelques téméraires explorateurs avaient pu observer ; la reine Ahallabhay de Pologne, tante d'Agne, discutait croisade contre les Poméraniens avec son lointain parent le duc de Cilicie, avec lequel elle correspondait régulièrement, tandis que le roi consort de Valachie les écoutait avec attention.

JdeGranCanaria JdeGranCanaria
MP
Niveau 6
24 décembre 2014 à 18:02:38

Bon... Suite à un crash du jeu, j'ai perdu ma partie et ai été contraint de tout recommencer depuis le début :snif2:
Donc, voici le début de la seconde vie d'Agne Yahballaha :

La princesse Agne Yahballaha se réveilla lentement, pressée par sa gouvernante Electre qui la priait instamment de se lever. La petite fille, âgée d'à peine quatre ans, consentit enfin à quitter la douce chaleur de son lit moelleux.
“Que se passe-t-il, Electre ? Quelque chose ne va pas ?” demanda-t-elle, inquiète, en se rendant compte que les joues de la jeune femme étaient humides.
“Votre Altesse, votre... Oh, quel malheur, Majesté !”
Le sang de l'enfant ne fit qu'un tour ; bien qu'étant encore très jeune, elle n'ignorait rien du protocole de la cour impériale.
“Pourquoi m'appelles-tu Majesté ? Seuls mes parents ont droit à ce titre, pas moi !”
La gouvernante ne retenait plus ses larmes, et bafouillait plus qu'elle ne parlait.
“Maintenant si, Votre Majesté, maintenant si.”
L'enterrement eut lieu le 22 juillet 1067, soit trois jours après la mort au combat de l'Empereur Sakados I, qui guerroyait alors contre le sultan d'Egypte et d'Afrique pour le contrôle de la Galilée. Agne pleura longuement sans réellement saisir la portée de cette mort inopinée dans sa vie ; sa mère, l'Impératrice douairière Agathe Radenos, ne pouvait ignorer que l'accession au trône de la désormais Impératrice Agne I serait source de convoitises, de conflits armés peut-être, ou même – et elle ne pouvait y songer sans tressaillir d'effroi – de complots contre sa personne ! Pour la jeune enfant, le couronnement fut un calvaire, une succession de gens inconnus mais haut placés qui l'entouraient sans cesse, la sollicitant à tout moment, des rites fastidieux qu'elle ne comprenait pas...
Craignant pour la sécurité de sa fille, Agathe Radenos décida de s'entretenir avec le régent peu après le coucher de sa fille. L'homme que l'on avait choisi pour la régence était un certain Lazaros, bourgmestre de Corfou fortuné et réputé pour sens de l'intrigue.
“J'ai peur que des vassaux ne se révoltent contre ma fille, profitant de son âge et de sa faiblesse... Saurez-vous maintenir la paix dans l'Empire ? D'autant plus que nous ne pourrions supporter de combattre deux ennemis à la fois...
- N'en soyez pas si sûre, Majesté ; nos armées sont puissantes et nombreuses. C'est l'aspect... diplomatique qui nous causera le plus de soucis, car nous devons nous assurer le soutien des rois vassaux de l'Empire.
- Certes, mais comment ? Pensez-vous que je devrais me remarier à l'un d'eux ?
- C'est impératif. Je suis en tractations avec le roi de Serbie pour que vous vous fianciez à son petit-fils aîné, le jeune Timotheos Choirosphaktes âgé de treize ans, et qui montera sur le trône après son grand-père et son père.
- Vraiment ? La Serbie jouxte les possessions de ma fille, et serait fort utile en cas de rebéllion... Je lui écrirai pour lui dire que j'accepte sa proposition de fiançailles. Et... que faire de mes beaux-frères qui pourraient prétendre au trône ?”
Le régent ne répondit pas, mais déroula sur la table un arbre généalogique de la famille proche de l'Impératrice, qui ne remontait que jusqu'à ses grands-parents.
“Regardez attentivement. Votre beau-père, l'Empereur Thomas, s'est marié quatre fois. De sa première union avec la princesse Inés de Wessex, fille du roi des Asturies, de Castille et de Galice, il eut trois enfants, qui se trouvent ici sur l'arbre : votre époux feu le Basileus, la princesse Nikorette, qui épousa tout d'abord Gilroy de Fortingall, père de ses deux enfants Agne et Jean Mouloud. Lorsque le prince écossais devient évêque de Whithorn, elle se remaria avec un de ses cousins, Hugh de Fortingall : ils résident, comme vous le savez, à la cour. Le troisième enfant est Ahallabhay, fiancée au jeune roi de Pologne.
Après la mort de la princesse Inés, l'Empereur se remaria avec la princesse anglaise Octreda de Wessex qui mourut sans postérité, puis avec Anastasia de Callaris, comtesse de Narbonne, dont il eut une fille, la princesse Cokotte (à ce moment de son récit, le régent leva les yeux au ciel, avant d'ajouter :) L'empereur Thomas avait des goûts réellement étranges en matière de prénoms ; enfin... Que disais-je ?
- Vous parliez de la princesse Cokotte ; n'a-t-elle pas par ailleurs des prétentions au duché d'Aquitaine par sa mère ?
- Eh bien, non...
- Cela pourra peut-être un jour nous être utile pour nous implanter en Occident...
- Majesté, une chose à la fois, je vous en prie ! En plus vous déflorez le suspense !
- Bon bon.
- Enfin, il eut un fils, le petit Tetanos âgé de deux ans, de sa dernière épouse Cecilie Udalrichinger, princesse de Germanie.
- Il pourrait devenir un jour un rival de ma fille...
- Nous veillerons à ce qu'il n'en fasse rien, Majesté. A propos de revendications... Dès que nous aurons fini la guerre, j'aimerais m'entretenir des nombreux prétendants à des trônes étrangers vivant dans l'Empire."

Le Calife accepta la capitulation sans conditions le 1 février 1068 ; l'Impératrice se retrouvait ainsi à la tête de nombreux fiefs, dont elle se débarassa assez facilement pour les baronnies, évêchés et cités, mais plus difficilement pour les comtés.
Bien évidemment, Agathe Radenos orchestrait la politique familiale de sa fille : ainsi, elle usa de son influence pour que sa nièce Antipatra Radenos, fille de son frère Arsenios et d'une Hongroise au nom imprononçable, Czenzi Bijelahrvatskik, épousât le comte poméranien de Weimar Jaroslav z Milczanow ; ensuite, elle s'entendit avec la princesse Nikorette sa belle-soeur pour qu'elle reste fidèle à Agne, moyennant les titres de reine de Grèce et de comtesse d'Achaïe - Nikorette se garda bien de refuser les honneurs que lui offrait l'Impératrice douairière, même si elle n'aurait jamais songé à vouloir faire du mal à sa nièce ; son demi-frère Tetanos, par contre...
"Pensez-vous titrer votre beau-frère ? demanda la princesse à Agathe Radenos.
- Il n'a que deux ans ! Pour l'instant, il ne peut guère se plaindre de sa situation, il est encore trop jeune... répliqua la mère d'Agne avec un sourire ironique. Néanmoins... Peut-être nous faudra-t-il songer un jour à l'empêcher de devenir une menace pour ma fille."
Nikorette n'appréciait pas ces méthodes ; assassiner son propre demi-frère, tout de même... Agathe dut lire ses réflexions dans ce regard puisqu'elle reprit aussitôt :
"Je ne pense pas à de telles choses, rassurez-vous... Non, s'il se tient tranquille, il restera à la cour ; s'il se montre... comment dirais-je ? turbulent, nous n'aurons qu'à l'envoyer dans un monastère reculé, dans les monts géorgiens par exemple...
- J'approuve votre idée.
- A propos... Le bourgmestre de Cor... - je veux dire le régent - aimerait que nous organisions une réunion... familiale, dirons-nous, pour discuter des affaires de l'Etat... Le chancelier, le duc de Venise, sera bien sûr présent également.
- Ce sera avec plaisir. Quand...
- Ce soir, dans la salle du trône.
- Fort bien."

Quelques heures plus tard, le régent attendait ses invités, assis à la table de la salle du trône. Par diplomatie, il ne s'était pas installé en bout de table, là où aurait siégé l'Impératrice : Agathe Radenos s'assiérait à cette place en sa qualité d'Impératrice douairière. En effet, ces gens, bien qu'ils reconnussent son talent, paraissaient curieusement incapables d'oublier sa condition de simple roturier - un roturier assis sur le trône de l'Impératrice, ils ne l'auraient jamais supporté !
Ponctuel comme toujours, Tryphon II Makedon, doux de Venise et maître des offices (ou chancelier, suivant le terme que l'on préférait) entra dans la pièce et salua le régent. Ce dernier respectait le chancelier, car ce dernier, bien qu'ils eussent le même âge (45 ans), avait une bien plus grande expérience de la politique que lui-même.
En effet, le duc de Venise avait été un proche ami et conseiller des Empereurs Thomas et Sakados, respectivement grand-père et père de l'Impératrice.
Ensuite, Nikorette, son époux Thomas de Fortingall et Ahallabhay arrivèrent ensemble, bientôt suivis par Agathe Radenos.
"Bien... Prenez place, Messeigneurs, le Conseil peut commencer !" annonça-t-elle en s'asseyant, comme le régent l'avait prévu, sur le trône impérial.
Il était curieux d'observer chez cette femme d'à peine 22 ans, qui était née fille d'un fils cadet du duc de Thessalonique et n'avait régné aux côtés de son époux qu'à peine quelques mois, une telle aisance avec le pouvoir.
Le régent, après cette pensée fugitive, remercia l'Impératrice douairière et s'asseya à son tour en se découvrant.
"Je vous en prie, Régent ! Couvrez-vous, couvrez-vous ! s'exclama Agathe Radenos, amusée.
- Eh bien... commença le bourgmestre de Corfou en rougissant légèrement, nous sommes réunis ce soir pour planifier la politique générale de l'Empire, en notre qualité de régent, de chancelier, et de famille impériale.
- Avez-vous réellement besoin de nous pour parler économie ? s'étonna Ahallabhay.
- A vrai dire, il ne s'agit guère d'économie, Votre Altesse... répondit le régent en souriant légérement. Non, pas du tout même. Voyez-vous, les caisses de l'Etat sont pleines : l'Empire dispose d'environ trois mille ducats, et en gagne plus de dix tous les mois - nous ne pourrions souhaiter croissance plus favorable.
- C'est pourquoi nous comptons utiliser ces richesses pour étendre la domination byzantine à d'autres Etats, affirma Agathe.
- Je comprends... chuchota le chancelier.
- Voyez-vous, feu mon époux - Dieu protège son âme - mena durant les quelques mois de son trop court règne ("trop court pour toi surtout", songea Nikorette) une politique brillante : en effet, nombre de prétendants à des trônes étrangers sont vassaux de l'Empire - ou bien vivent ici même, expliqua Agathe avec un regard appuyé à ses belles-soeurs.
- En effet, n'oubliez pas que vous possédez des droits au trône des Asturies, le plus puissant des royaumes chrétiens espagnols, de par votre mère la princesse Inés de Wessex, soeur du roi Alfonso l'Intrépide qui dut céder les Asturies à sa cousine germaine, Fronilda de Cantabria : le petit-fils de cette dernière, Manuel de Callaris, âgé de quinze ans, règne actuellement aux Asturies, détailla le régent.
- Je vois... souffla la princesse Ahallabhay.
- Bien sûr, puisque vous possédez déjà le royaume de Grèce, Reine Nikorette, nous pourrions envisager de conquérir le royuame des Asturies au nom de votre soeur - en annulant bien sûr ses fiançailles avec le roi de Pologne, pour éviter de perdre ce nouveau royaume, argua Agathe Radenos.
- Nous souhaiterions connaître votre avis sur la question. Mais auparavant, sachez que nous avons une nouvelle peut-être encore plus intéressante : sachez qu'à la cour de la reine de Hongrie réside Richenza Dauferidi, princesse de Bavière, dont nous pourrions appuyer les revendications...
- A condition qu'elle accepte, en cas de victoire, de devenir vassale de l'Empire ? demanda le doux de Venise.
- Bien évidemment ! Songez un peu ! L'Empire s'accroissant d'un nouveau royaume, s'implantant un peu plus en Europe occidentale ! s'enthousiasma le régent.
- En effet... Je ne vois pas pourquoi je m'opposerais à si réjouissante perspective, conclut le doux de Venise."
Les autres membres de l'assistance approuvèrent, tandis que le régent les assurait que les caisses de l'Etat permettaient largement d'employer des mercenaires pour venir à bout de l'ennemi encore plus rapidement.
"Revenons-en aux Asturies... Vous comprendrez, Votre Altesse, que nous devrons nous occuper de votre futur royaume après la Bavière...
- Je n'ai pas dit que je souhaitais régner sur les Asturies," le coupa la princesse d'un ton cassant.
L'assistance n'en revenait pas. Le régent, manifestement gêné, se contrôla pour reprendre d'une voix qu'il espérait conciliante :
"Je dois reconnaître, Votre Altesse, ne pas comprendre votre réaction... Je vous offre - nous vous offrons - de régner sur le plus puissant royaume chrétien des toutes les Espagnes, et vous refusez ! s'exclama le régent.
- Laissez-moi, je vous prie, m'expliquer. Tout d'abord, je n'ai jamais particulièrement rêvé de régner - je veux dire, de régner personnellement, pas comme une reine consort - sur un royaume : cette tâche me semble par trop compliquée.
- Mais, tu apprendrais... insista Nikorette.
- Je pourrais apprendre, en effet ; mais je ne souhaite pas accepter un tel cadeau... empoisonné.
- Qu'insinuez-vous là ? s'écria le régent, presque hors de lui.
- Calmez-vous, Régent, lui intima le chancelier d'un ton ferme et sec.
- Je ne souhaite pas avoir à affronter des musulmans cent fois plus puissants que moi !
- Les royaumes chrétiens résistent pourtant aux infidèles depuis fort longtemps... fit remarquer Thomas de Fortingall.
- Vous oubliez le royaume de Navarre, tombé aux mains des mahométans ! Non, je ne souhaite pas régner sur une terre que je ne connais guère. Mais, ne pensez-vous pas, Régent, que briser mes fiançailles serait fort inconvenant ? La réputation de notre dynastie en pâtirait, d'autant plus qu'il s'agirait d'une action particulièrement lâche de notre part ! Je me doute bien de la raison de votre empressement à briser mes fiançailles : aucun d'entre nous n'ignore que la Pologne est plongée dans la guerre civile...
- A cause d'une rebéllion de son propre grand-père ! s'esclaffa le prince écossais, sous le regard foudroyant de sa belle-soeur.
- La princesse a raison sur ce point, intervint le doux de Venise. Feu l'Empereur Sakados était persuadé que l'alliance avec la Pologne était impérative pour éviter qu'elle ne devienne païenne - et donc, une menace permanente pour les provinces hongroises de l'Empire. Oh, pas une menace très effrayante, je vous l'accorde : néanmoins, elle nous harcèlerait continuellement, gênant l'Empire dans son expansion."
Le régent ne répondit pas immédiatement, puis soupira.
"Ma foi... Comme vous voudrez. Mais, à votre place, j'aurais accepté."

Joyeuses fêtes à tous ! :noel:

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