Voici le chapitre 5
Chapitre 5 : Révélation
Je sortis, main dans la main avec Max. Une fois dans la cour. Il reprit son conte :
- Mon secret est important. Déjà, il concerne là où on est allés avec Théodore hier soir. Promets-moi de n’en parler à personne ! Personne ne doit savoir. Théodore ne doit surtout pas savoir que tu es au courant ! Il me détesterait car c’est un secret entre nous deux mais ça me fait de la peine que tu ne saches pas. Ecoute bien.
- D’accord. Je te promets. Ai-je juré
- Bien. Alors, Théo et moi, nous ne sommes pas des gens normaux. En fait, nous sommes des Manimaulières. Pas animaulières, non. Manimaulières.
- D’accord, mais, qu’est-ce que c’est des Manimaulières ?
- C’est les humains contrôlés par les grands Manitous. Ils sont obligés de vivre avec des animaulières. Ce n’est pas la belle vie. Si on s’éloigne de l’école à maximum deux milles kilomètres, on meurt. C’est simple, c’est rapide.
Donc voilà, tous les soirs, à dix-huit heures trente environ, on se transforme en animaulière. C’est pour ça que j’étais obligé de partir hier soir et qu’on ne voulait pas que tu viennes. On reste vingt-cinq minutes en animaulière. Opélie et Tortimer sont au courant de notre sort. Ils ont créé une salle secrète pour se cacher le temps de notre transformation. Le seul moyen de guérir, c’est d’être à côté d’un humain lorsqu’on se transforme.
Max avait tout récité d’un coup. D’une seule traite. Je me réjouis.
- C’est vraiment super ! Me suis-je exclamée. Je suis une humaine, non ? Ce soir, je viendrais avec vous. Lors de votre transformation, je resterais et vous serez de nouveau guéri.
- Ce n’est pas si simple. M’avait averti Max. Les grands Manitous ont réservés un triste sort à l’humain. Il doit… Il doit mourir.
Mais il ne meure pas directement, sur le coup. Sept mois de souffrance, l’humain reste allongé dans un lit, il ne peut pas bouger, pas parler. Sa respiration est faible et il y a aucun antidote. Tu comprends alors que je ne veux pas que tu cours ce risque. Tu es tout pour moi, tu es gentille, tu es jolie, tu es intelligente. Ce serait du gâchis de te laisser partir comme ça. Je me sentirais coupable le restant de ma vie, je serais triste et je finirais sur un triste sort moi aussi. Tu comprends j’espère ?
J’étais stupéfaite. Il tenait tellement à moi !
- Si je t’ai sauvé sur le coup, ce ne sera pas du gâchis, jamais. Avais-dis tendrement.
Mon enfance n’avait été qu’une succession de solitude, et je rencontrais un jeune garçon avec toutes les qualités du monde.
- Mais je ne veux pas que tu meurs pour moi ! Je trouverais quelqu’un d’autre. S’était-il exclamé.
- Le soir même –
Max et Théodore sont partis à dix-huit heures dix. J’ai préparé mon sac : Bonbon, carnet et stylo, trousse de secours.
Je suis partie à mon tour à dix-huit heures vingt. Je me suis dirigeai vers la cave de l’école, discrètement. J’ai regardé la salle à travers une petite fente dans la porte en acajou, tout en caressant machinalement mes cheveux ondulés. Il y avait un groupe d’élèves, dont Théodore et Maxime. Gaby attendait devant et me dit :
- Hey, Célia ! Ça fait un bail ! Qu’est-ce que tu fais devant la salle de transformation ?
Elle mit sa main devant sa bouche, comme pour rattraper les paroles qui venaient de s’échapper.
- Enfin, la cave ! Avait-elle murmuré. C’est interdit aux 6ème d’y entrer !
- Ha ha ha, avais-je dit, ironique. Pourquoi y es-tu alors ?
- Heu, … C’est compliqué.
Je l’a regardai en souriant, discuta avec elle un cours instant du cours de musique lundi, j’étais assez contente à l’idée de savoir que cette heure de classe enchantait Gaby aussi peu de moi.
Je regardai ma montre que vingt minutes après. Dix-huit heure trente-cinq ! J’étais tellement en retard. J’ouvris la porte un bon coup et regardai, stupéfaite, devant moi.
La salle était vide !