Peu d'entre vous savent qui est Jay Smith. Pourtant, c'est lui, un petit ingénieur indépendant, qui a amené les consoles dans nos poches, avec la toute première console portable du monde en 1979, la Microvision (image ci-contre) ! En 1981 l'homme se fixe un nouvel objectif. Après les consoles dans les poches, les bornes d'arcade dans les maisons ! Une console avec son propre écran qui ne nécessiterait qu'une simple prise de courant. Les jeux les plus populaires de l'arcade du moment tels qu'Asteroids utilisent une technologie d'affichage à base de vecteurs (par opposition aux graphismes traditionnels à base de pixels), une technologie retenue par Jay Smith et qui donnera son nom à la console : le Vectrex !
Après un premier prototype baptisé « home arcade », le Vectrex arrive dans les foyers en 1982 (image ci-contre). En Europe, c'est MB qui se charge de sa commercialisation. Doté d'un processeur 8 bits Motorola, d'un excellent chipset sonore, et d'un écran 12 pouces de chez Samsung, le Vectrex affiche d'excellentes performances. Sa manette est au moins aussi révolutionnaire. Elle est dotée de 4 boutons d'action (contre un seul chez le plus puissant concurrent, Atari et sa 2600) mais surtout aussi et pour la première fois dans l'industrie d'un joystick analogique ! La manette s'emboîte sous la console, et on peut alors facilement la transporter d'une pièce à l'autre. La borne d'arcade à domicile devient une réalité !
Le Vectrex va très bien démarrer. La machine, innovante, attire les enfants et les ados par sa puissance et son look arcade, et plaît aux parents qui peuvent continuer à regarder la télévision tandis que les enfants jouent de leur côté grâce à l'écran intégré dans la machine. Toutefois, deux choses vont handicaper le Vectrex face à la concurrence. Son prix (près de 1000 francs !) et son affichage, qui pour des raisons de coût de fabrication est monochrome. Il faut placer devant l'écran des Overlays, des films plastiques teintés, pour avoir un semblant de couleurs.