Et la déception ne fut pas au rendez-vous, loin de là. Personne n'aurait pensé que la « modeste » 16 bits de Nintendo pouvait générer des graphismes aussi sublimes. Même si le titre restait perfectible au niveau de son gameplay et de sa linéarité, il devint tout de même le premier véritable carton de Rareware, avec neuf millions d'exemplaires vendus à travers le monde. Un dénommé Shigeru Miyamoto ne manqua cependant pas de critiquer les quelques défauts du soft : « Donkey Kong Country est la preuve qu'un joueur est prêt à se contenter du gameplay médiocre d'un jeu tant que son graphisme est bon ». Cette phrase assassine sera révélatrice d'une certaine rivalité intestine entre Nintendo et Rareware, qui dura jusqu'au crépuscule de la N64…

La sortie de DKC fut pourtant l'occasion de « rajeunir » les images des deux sociétés. Pour Nintendo, de dépoussiérer l'un de ses plus anciens personnages, profitant au passage d'une petite séance de relooking tant physique que mentale (le gorille perdant ainsi une certaine agressivité au profit d'un tempérament quasi-débonnaire). Pour Rare, cela coïncidera avec l'apparition de son nouveau logo, tel que nous le connaissons aujourd'hui. Fort de son succès, l'association entre Rare et Silicon Graphics ne s'arrêta pas là. Elle donna également naissance à Killer Instinct, premier volet d'une célèbre série de jeux de combat. Le titre fut développé en partenariat avec Midway et sortit à l'origine sur borne d'arcade. Cependant, et malgré les nombreuses qualités intrinsèques que comptait le titre, la comparaison avec Street Fighter II fut extrêmement rude et le jeu de Rare ne fit pas vraiment le poids face au géant de Capcom.

L'année suivante, Donkey Kong Country 2 débarqua sur nos consoles. Les critiques du premier volet furent entendues et Rare proposa un titre d'une qualité telle que nombre de joueurs le considèrent toujours comme l'un, si ce n'est le, meilleur jeu de plates-formes de la Super NES. Sa sortie coïncida par ailleurs à quelques mois près avec celle de Super Mario World 2 : Yoshi's Island. Aujourd'hui encore, le débat ne manque pas de dynamisme entre les deux communautés pour savoir qui, du singe ou du dinosaure, mérite la première marche du podium.

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