Peu avant sa sortie, la PS3 jouissait déjà d'une image mal établie. Bien que son potentiel ne fasse aucun doute, c'est l'idée qu'on s'en fait qui pose problème. Une sorte d'objet de luxe, réservé à l'élite. Sony ayant poussé le vice jusqu'à lancer une ligne d'objets de luxe griffés du logo PS, comme le font les grandes marques telles qu'Hermès ou Vuitton... en oubliant qu'il s'agit d'une démarche pratiqués par des marques qui sont tout sauf du grand public. Son lancement aurait dû être un événement grandiose, proche de celui de la PS2. La réalité fut assez différente avec bien moins de monde que prévu dans les files d'attente nocturnes et des achats dérisoires, sur le plan médiatique, c'est un échec. Pour autant, un ratage médiatique ne signifie pas un ratage complet sur les ventes ultérieures. Mais, considérant les objectifs visés et la position de leader de Sony, les ventes se révèlent particulièrement décevantes et ce malgré les capacités de la machine en matière de multimédia ou de jeu. Englué dans son image et dans un prix trop élevé Sony commence à comprendre que tous les joueurs n'ont pas tellement envie de se saigner à blanc pour assouvir leur vice, contrairement à ce pensait Ken Kutaragi dans la page précédente. Or l'attitude intransigeante de Sony, qui n'a pas tellement le choix vu ce que coûte la production d'une PS3, va leur donner le sentiment que le constructeur se fiche totalement de ce qu'un consommateur peut ou ne peut pas investir quand la concurrence multiplie les offres promotionnelles (Microsoft) ou fixe un tarif bas et stable autour d'une offre claire (Nintendo).
Cherchant à réduire ses coûts, le constructeur va multiplier les modèles ce qui n'aura pour effet que de semer encore plus de confusion. Depuis sa sortie, la PS3 a connu une huitaine de modèles différents, avec ou sans retrocompatibilité, avec ou sans Wi-Fi, avec ou sans lecteur de carte mémoire, au nombre de ports USB variable et équipés de disques durs de tailles diverses. Le tout variant encore en fonction des territoires. Un bazar dans lequel on ne se retrouve qu'en dressant des tableaux tortueux.