Parce que chaque constructeur a ses démons, revoici celui du format qui échoue. Dans les années 90, Sony tente de remplacer la bonne vieille K7 Audio popularisée par Philips. Il propose le MiniDisc, un support numérique réenregistrable. Le fait est que le produit est d'excellente qualité et connaîtra un certain succès en Asie et auprès des musiciens électroniques qui l'ont longtemps utilisé comme moyen de se mettre des sons sous le coude. Sony évite l'erreur du Betamax et s'efforce de ne pas se mettre les constructeurs à dos en développant son support comme un standard dont il donnera la licence, s'évitant ainsi d'avoir à assumer seul les coûts de productions des disques et des lecteurs. Ce ne sera pas suffisant. Tout d'abord, Sony avait présumé du désir des consommateurs de se débarrasser de leurs vieilles K7 vierges, l'investissement vers un nouveau matériel n'étant pas toujours une priorité. Quant aux technophiles prêts à payer, ils découvrent de nouveaux horizons : le CD vierge, les supports à mémoire flash ou encore les premiers mini disques durs. La concurrence est rude et elle l'emportera sur le MiniDisc. L'une des raisons essentielles de l'échec du MiniDisc reste cependant la maigreur du catalogue d'albums que l'on pouvait acheter sur ce support. Cela alors même que Sony avait lancé les premiers lecteurs de CD portables. Moins cher, offre plus large, le calcul est vite fait.
Dans le même mouvement, Sony lance également son format d'encodage audio, l'ATRAC. Pendant des années, le constructeur va essayer de l'imposer face au MP3, misant pour ce faire sur ses baladeurs numériques qui jusqu'à récemment ne lisaient pas le MP3. Persuadé qu'en envahissant le marché de lecteurs non compatibles il pourrait littéralement étouffer le format concurrent, Sony n'avait sans doute pas vu venir des constructeurs rivaux qui n'hésiteraient pas à proposer des machines capables de lire à peu près tout et n'importe quoi. Le marché commence à comprendre que le consommateur averti préfère qu'on lui laisse le choix des armes. Si l'ATRAC existe toujours, Sony ne tente plus de l'imposer sur ses machines.