Sony n'est pas un grand amateur de standard, à moins que ce ne soient les siens. La firme connaîtra d'ailleurs de nombreux échecs dans ce domaine, le premier étant le format de cassettes vidéo Betamax. Il faut cependant rappeler que si le monde a retenu la lutte acharnée de ces deux formats - Betamax et VHS - quantité d'autres ont également tenté leur chance pour disparaître rapidement.
Seuls JVC et Sony restent en lice avec leurs systèmes concurrents. L'un offre une meilleure qualité d'image mais une capacité d'enregistrement limitée (Betamax), l'autre une qualité à peine moindre (tout juste perceptible à l'oeil) mais une durée d'enregistrement largement supérieure. Cet affrontement est le premier exemple de la difficulté, pour ne pas dire l'impossibilité de faire cohabiter des formats différents sur un tel secteur. 30 ans plus tard, on peut encore le constater avec la guerre HD DVD/Blu-Ray ou même l'échec commercial du mini-disc de Sony en pleine expansion du CD audio.
Diverses raisons provoqueront l'échec du Betamax mais sa trop faible capacité d'enregistrement arrive en tête de liste, avec à peine 1 heure en standard, le Betamax est tout juste exploitable pour enregistrer un programme TV. D'autres raisons encore un peu obscures vont causer un effet boule de neige et si on s'abstiendra de trop philosopher sur la question, c'est parce que même dans certaines écoles de commerce on continue d'étudier cet épisode. Toujours est-il que les constructeurs ne cachent pas leur préférence pour la VHS qui séduit également le public américain. Il en résulte une meilleure distribution, de meilleures ventes, des coûts d'exploitation moins élevés. Lorsque les formats débarquent en Europe, la rentabilité du VHS lui permet de développer une offre bien plus alléchante pour les consommateurs, alors que le Betamax, comme tout produit technologique peu vendu, est plus cher pour une qualité à l'écran quasiment identique. Le Betamax va rapidement tomber en désuétude.
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Pour la petite histoire, la légende selon laquelle le format aurait échoué parce que l'industrie pornographique avait opté pour le VHS est douteuse, Playboy ayant diffusé ses films sur les deux formats. Sans compter qu'il n'est pas certain que le marché du porno ait pu avoir un tel impact à l'époque vu son développement marginal.