On s'en doutait quand même un brin, il est finalement très ardu de catégoriser les différents joueurs de la sphère vidéoludique. Il est loin le temps où ce dernier n'était qu'un original. Celui aussi où les bonnes gens comprenaient difficilement que l'on passe des heures face à un écran, à se défouler sur un jeu abscons. Si les esprits chafouins existent encore aujourd'hui (le plus bel exemple est le tristement célèbre Jack Thompson, juriste américain en perpétuelle croisade contre les jeux vidéo), force est de constater que ce loisir est bel et bien rentré dans les moeurs. Les notions d'immaturité, de jouet pour gamins ou encore de perte totale de temps s'estompent de plus en plus. Des règles s'instaurent ("pas plus d'une heure de jeux par jour", "tu ne joues que le week-end") au sein du cocon familial. Qui aurait cru cela il y a encore 30 ans ?
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Plus encore, tout le monde est désormais susceptible de succomber au charme de l'interactivité, du poupon de 3 ans au vétéran de plus de 95 printemps. Il est d'ailleurs intéressant de voir que ce ne sont plus les joueurs (à de rares exceptions près) qui font l'objet de polémiques, mais les jeux en eux-mêmes. Le stéréotype du boutonneux à lunettes s'éloigne de plus en plus, pour laisser la place à un acharnement sur les titres, qui se veulent, pour certains, de plus en plus provocateurs. Violence gratuite, angoisse, drogue, autant de thèmes abordés aujourd'hui sans tabous. Du pain béni pour les associations bien pensantes, qui relient un peu trop rapidement crimes virtuels et réels. On a ainsi tendance à oublier un rien facilement que cette activité recèle également des trésors de poésie et d'originalité. Et que les joueurs ne sont pas des êtres mutants assoiffés de chair fraîche.