Comment aborder un tel dossier sans mentionner en priorité les deux titres qui se livrent depuis des années maintenant une guerre sans merci, bataille qui a démarré sur 16 bits sans perdre en intensité aujourd'hui, bien au contraire. A ma droite, Pro Evolution Soccer (International Superstar Soccer, ISS Pro Evolution, etc.). A ma gauche, FIFA (FIFA International Soccer, FIFA Football, etc.). Deux styles différents, deux gameplays différents, deux publics différents... Peut-on aimer l'un si l'on apprécie l'autre ?

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Pro Evolution Soccer

Sorti au mois d'octobre dernier, Pro Evolution Soccer 5 (PS2, Xbox et PC) est la référence actuelle en matière de simulation footballistique. Son principal atout est sa capacité à reproduire, aussi bien tactiquement que techniquement, le plus fidèlement possible le football moderne. Si on peut lui reprocher par moment sa prise en main délicate pour un néophyte, il est le seul à procurer de telles sensations et à disposer d'une intelligence artificielle capable de mettre en place un style de jeu donné, réactif à notre manière d'évoluer sur le terrain. Quasiment dénué de tout aspect spectaculaire, il n'est pas le titre idéal pour illuminer le regard d'un réfractaire aux jeux de sports. C'est certainement le prix à payer pour un titre auquel il ne manque aucun geste technique et qui est parvenu à rendre les animations des joueurs plus convaincantes que jamais. La variété de jeu qu'il propose permet la construction d'actions collectives, basées sur un tempo réaliste, mises au point grâce aux nombreux schémas tactiques dont on dispose, aussi bien au niveau collectif que des consignes individuelles. Davantage destiné à un public de connaisseurs, il pêche cependant à deux niveaux : la qualité de ses commentaires et le faible nombre d'équipes et de compétitions disponibles et licenciées en comparaison avec l'énorme base de données d'un FIFA. S'il a un potentiel monstrueux, il n'est donc pas complètement exploité, la faute à ce souci de licence qui freine un peu l'attraction du titre. Il devient en effet assez surprenant qu'après tant d'années de domination sur le marché, Konami ne parvienne pas à résoudre ce problème récurrent. Son passage à la prochaine génération de consoles (Xbox 360, PS3...) est donc fermement attendu car la réalisation graphique n'évolue plus sur PC et 128 bits.

FIFA

Année de Coupe du Monde oblige, EA Sports a de son côté doublé la dose de FIFA. En plus de FIFA 06 (PS2, Xbox, GameCube, Xbox 360 et PC), le développeur offre donc à ses fans le jeu officiel du mondial allemand : Coupe Du Monde De La FIFA 2006 (PS2, Xbox, GameCube, Xbox 360 et PC). Si le contenu n'est bien évidemment pas le même d'un opus à l'autre, le gameplay est quant à lui identique. A l'opposée totale de PES, FIFA est orienté arcade. Même si le titre revendique chaque année une conversion à la simulation, il reste beaucoup plus accessible que son concurrent direct. Il ne faut en effet pas plus de quelques minutes de pratique à un débutant pour être capable de surpasser l'IA et faire trembler les filets un bon nombre de fois. Très simple à prendre en main, il se déroule sur un rythme assez élevé et fait la part belle aux matchs de folie où les aptitudes des protagonistes sont singulièrement nivelées. Visant un public assez large et n'ayant pas besoin de connaissances du football très pointues, il offre paradoxalement un contenu extrêmement riche, surclassant la concurrence. Cela lui permet de retranscrire fidèlement l'ambiance d'une rencontre de n'importe quelle compétition, maillots officiels, sponsors, publicités et modélisation des stades à l'appui. Sa bande-son composée de commentaires avisés et de supporters réactifs apporte le petit plus nécessaire pour enflammer les matchs. Malgré tout, la série FIFA peine à innover dans le gameplay et reste graphiquement très irrégulière. Redondant en solo, il trouve une seconde fraîcheur en multi mais s'avère très vite répétitif. Si le réalisme du terrain atteignait celui du papier, on aurait là une vraie petite bombe.