Depuis une vingtaine d'années, la guerre des consoles fait rage. Un leader de marché, un challenger, et toute une série de valets et d'opposants influençant la bataille à leur niveau, voilà pour le décor. Des hordes de joueurs fanatiques derrière un camp ou l'autre, une frange de gamers qui choisit de rester neutre, voici comment on pourrait décrire notre marché, si on laissait libre cours à sa fibre romanesque. Des constructeurs s'affrontent pour le trône de celui qui écoulera les plus grandes quantités de sa console du moment, installant un parc suffisant pour lui assurer la plus grande part de marché. Tous les cinq ans (cycle moyen d'une génération technologique dans le secteur vidéoludique), le constructeur traditionnellement en dernière position sur le podium lance une machine plus puissante, au nombre de « bits » doublé. On met alors les compteurs à zéro et chacun y va de sa console dite « de nouvelle génération » (ou « nextgen » en Anglais). La publicité met alors en avant le nouveau cheval de bataille, prenant soin de ranger, dans les oubliettes de la mémoire, l'ancien modèle, hier encore tellement encensé. Ainsi, dans le même registre que la fameuse expression « Le Roi est mort, Vive le Roi », les constructeurs, dont le message est relayé par les médias, tirent le rideau sur un système sitôt qu'il est arrêté de production, et nous incitent à faire rapidement de même. Pourtant, ces vieilles consoles qui ont bercé nos enfances, nos adolescences ou tout simplement nos vies, ne sont mortes que sur un plan commercial, et continuent de vivre dans l'imaginaire collectif mais aussi dans les chaumières de quelques irréductibles. Depuis les années 90, un nouveau courant, le « retrogaming », est né. Cette communauté hétéroclite et éclectique n'a cessé de s'agrandir au fil des années au point d'être aujourd'hui d'une dimension impressionnante. Des centaines de milliers (sinon des millions) de joueurs de par le monde sont devenus des retrogamers occassionnels ou compulsifs. Le virus du retrogaming peut se manifester de trois façons très différentes, sortes de stades d'évolution de la maladie, présentant chacun ses différents symptômes...