Quoique l’offre Shadow repose principalement sur un service virtuel, elle devait conserver un point d’ancrage physique chez ses utilisateurs. Ce point, c’est le boitier du même nom, qui va donc servir de passerelle entre votre PC dans le cloud, et vos périphériques, qu’il s’agisse d’un écran, d’un clavier, ou d’une souris. Un boitier dont nous allons maintenant pointer les forces et les faiblesses.

Pour commencer, le boitier choisi par Blade se montre compact, et plutôt avenant, dans sa robe noire rehaussée de quelques lignes rétroéclairées rouge, même si à y regarder de près, on aurait sans doute préféré l’utilisation de plastique plus qualitatif, moins brillant. Egalement, en faisant un premier tour de l’objet, nous avons vite compris que nous allions devoir jongler pour faire rentrer l’intégralité de nos périphériques sur le peu de connectique disponible : 4 ports USB (deux à l’avant, deux à l’arrière), c’est un peu court, surtout si l’on considère que deux d’entre eux ne seront pas pleinement fonctionnels. En effet, il faut comprendre que le fonctionnement de Shadow repose en fait sur un double système d’exploitation : celui de votre PC dans le cloud, Windows 10, mais aussi celui qui servira à piloter le boitier, et qui sera une version customisée de Linux. Et à l’heure actuelle, les deux OS se partagent équitablement la gestion des ports USB, ce qui implique la chose suivante : les deux ports pilotés par Windows 10 permettront une gestion via des logiciels propriétaires : Razer Synapse, Corsair CUE, Logitech Gaming Software, et on en oublie… Pour les deux autres, par contre, il faudra se contenter d’une gestion générique propre à Linux… Dans le cas de périphériques gaming, ça veut souvent dire pas de gestion de macro, de création de profil de jeux, de fonctions avancées (traitement 7.1 pour les casques), etc…

A terme, la gestion des ports USB devrait passer à 100% par Windows 10, mais au-delà de ça, 4 ports USB… Pour peu que vous ayez un clavier, une souris, un casque USB, et un pad (l’attirail classique du joueur PC), vous avez déjà fait le tour des possibilités de votre Shadow. Dans le même registre, le Shadow propose deux sorties DisplayPort pour la partie affichage. Là encore, nous n’aurions pas été contre un peu plus de variété, avec un port HDMI en complément. En pratique, nous avons par exemple voulu connecter le boitier sur une TV, afin de mesurer l’ergonomie du service dans un environnement de salon, mais peu de modèles gèrent la connectique DP. Nous avons bien entendu tenté de passer par un adaptateur, mais nous avons alors touché du doigt l’un des problèmes du service aujourd’hui : sa compatibilité avec les différents systèmes d’affichage du marché. Problème sur lequel nous allons revenir en détails un peu plus tard.

Installation du boitier : CPL or not CPL ?

Shadow étant un service qui repose grandement sur la qualité de votre connexion à internet, nous avons mené quelques essais afin de vérifier sa bonne tenue sur différentes configurations réseau classiques. Et si le boitier s'est évidemment très bien comporté lorsqu'il a été relié en direct à un box (Orange Fibre, en ce qui nous concerne), il a également très bien supporté nos trois kits CPL : Devolo dLAN 1200+ WiFi ac, D-Link AV 500, et kit fourni par Orange.

Vous l’aurez compris, bien que fonctionnel, le boitier impose déjà un certain nombre de limites… et quelques nuisances sonores. Le système de ventilation lié au SoC qui se trouve au cœur du boitier est assez bruyant, quel que soit son niveau de charge. Et pour vous donner un élément de comparaison, lors de nos tests, le Shadow se faisait bien plus entendre que la tour PC qui se trouvait à ses côtés, équipée certes des derniers raffinements en matière de gestion du refroidissement.

3 prototypes du boitier qui montrent le chemin parcouru en quelques mois

De ces remarques préliminaires, un constat s’impose : si le boitier est fonctionnel, il reste basique, notamment pour des joueurs PC qui ont à leur disposition des panoplies d’accessoires de plus en plus étoffées et de plus en plus performantes. Evidemment, il faut tenir compte du fait que ce boitier est une première, que le projet dans son ensemble était plutôt risqué, et que Blade a sans doute dû garder un certain pragmatisme dans l’élaboration de sa passerelle, afin de ne pas grever un éventuel succès avec des coûts de déploiement incontrôlés. Toutefois, si l’offre devait perdurer, l’intégration d’une offre de boitier plus richement doté nous parait d’ores et déjà indispensable.

Maintenant, au-delà de cet élément physique, l’expérience du PC virtuel proposé par Shadow est-elle satisfaisante ? Allez… Disons le tout de suite, tout ne sera pas rose. Cependant, il convient de garder en tête un point important : sur son concept de base, qui est de proposer une expérience PC classique au travers d’un système 100% cloud, l’offre Shadow est impressionnante, même si certains aspects méritent d’être améliorés.