Et si l’on vous disait que jouer avec un seul volant sur toutes les machines majeures de la course virtuelle était enfin possible . C’est en tout cas la promesse que fait Fanatec avec son CSL Elite PS4 Starter Kit, un ensemble sous licence Playstation qui n'en reste pas compatible avec les deux plateformes chères à Microsoft, le PC et la Xbox One, sous condition d’investir dans une roue de volant supplémentaire. Une exclusivité technologique qui pourrait bien faire de ce volant la référence des cockpits amateurs, pour peu que le prix de ses évolutions ne vous fasse pas trop peur.

Pour être tout à fait juste, il est bon de donner quelques explications sur le coût réel de ce set de rêve que le fabricant allemand Fanatec nous fait miroiter. En effet, l’ensemble que nous testons aujourd’hui n’est pas tout à fait à la hauteur de la promesse qui est faite d’avoir un volant qui permette de jouer sur les trois plateformes majeures aujourd'hui. Disponible uniquement sur le site de Fanatec, ce kit est en effet composé d’une base CSL Elite PS4, d’une roue de volant exclusive et du pédalier CSL Elite, dans sa version de base, le tout pour la coquette somme de 520€. Dans cette configuration, il est déjà possible de jouer sur Playstation 4 et PC, mais si vous désirez en profiter aussi sur Xbox One, il faut y ajouter une roue de volant supplémentaire, parmi celles qui apportent justement cette compatibilité. Comptez entre 100€ et 480€ suivant le modèle, sachant qu’au prix le moins cher correspond la CSL P1, celle là même qui équipe le CSL Elite Wheel Starter Pack. Enfin, pour profiter d’un pédalier 3 pédales équipé d’un capteur de pression pour le frein, il faut encore débourser 140€ d’options, ce qui nous mène à un total de 760€ minimum. On est donc sur un ensemble un peu plus cher que le T-GT de Thrustmaster mais qui, malgré cette différence, se montre finalement très intéressant à plus d’un titre.

Si vous avez lu notre test du CSL Elite Advanced Bundle, vous savez que nous avons fortement pointé le manque de finition de la base CSL. Pour cette version PS4, Fanatec a très légèrement revu sa copie. Trop légèrement même. Si la façade troque avec bonheur son effet “petits carreaux” pour une surface plus sobre, avec une couleur globalement plus foncée, on reste sur un boitier entièrement recouvert de plastique, avec des ouvertures béantes sur l’intérieur qu’aucune grille ne vient obstruer. De plus, le tout sonne un peu creux et franchement trop bruyant en utilisation. Nous sommes sur ce point, très loin de ce que propose Thrustmaster, tant avec son T-GT qu’avec ses modèles TS-PC Racer et TS-XW Racer. La comparaison avec la base ClubSport, pourtant équipée de la même motorisation, comme avec celle des anciens modèles de la marque, ne nous semble donc pas à la hauteur des habitudes du fabricant, et plutôt indécente à ce niveau de prix.

Heureusement, les autres caractéristiques de cette base se montrent bien plus au niveau de nos attentes. Une connectique plus que complète et parfaitement accessible à l’arrière permet de brancher son volant en USB, mais aussi d’y connecter le pédalier, un frein à main, deux systèmes de passage des vitesses, ainsi que l’alimentation externe, plutôt massive. Quant à la fixation, elle se fait au choix via la pince de serrage fournie, franchement efficace, ou par le biais de 3 vis en M6, lesquelles demanderont peut être une adaptation aux utilisateurs de cockpit dédié, troisième trou étant rarement prévu de base. A l’avant, on profite évidemment d’un axe métallique, compatible avec l’ensemble des roues de volant Fanatec, qu’elles soient équipé ou non d’un système Quick Release. Enfin, un indicateur à LEDs permet d’afficher le régime moteur (ou le statut du volant) avec les jeux compatibles, légion sur PC et dont la liste s’étend de jours en jours sur consoles. Si l’ensemble des boutons se trouvent sur la roue, on note tout de même la présence d’un On/Off et d’un bouton Mode sur la base, ce dernier permettant de passer du mode PC aux deux modes PS4, l’un à la compatibilité large, l’autre avec une prise en compte plus complète des possibilités du volant, la compatibilité Xbox One ne dépendant finalement que d’une roue additionnelle.

La roue incluse dans ce set se présente à mi-chemin entre celle du CSL Elite Starter et celle du CSL Elite Advanced, et profite d’une deux type sde finition : cuir autour des bras du volant, suede sur les zones supérieure et inférieure, pour un mélange sobre, limite austère mais aussi très élégant. Nous notons d’ailleurs que le collage comme les piqûres sont d’un niveau légèrement supérieur à la roue du T-GT, avec une prise en main plus ferme, comparable à celle qu'offre la Sparco P310 de Thrustmaster. Proposant 30 cm de diamètre, une armature en métal et une belle section de tube, elle se montre à la fois polyvalente et confortable, avec un poids modéré lui assurant une bonne dynamique. Côté ergonomie, les palettes rotatives métalliques et les boutons habituels de la gamme CSL sont bien présents, ces derniers étant sérigraphiés Playstation de base mais avec un set de cache-boutons orientés course. On y trouve évidemment le stick 4 directions, très pratique, et l’accès au menu interne permettant de modifier les paramètres du volant en direct, et ce même en course. Un atout majeur comparé à la concurrence puisqu’il est possible de faire des réglages très fins pour de nombreux paramètres, avec 5 presets utilisateur dans la mémoire. Ce qui permet d’ajuster les différents types de forces et vibrations qui seront reproduits par le volant, qu’il s’agisse de la force appliquée vers le centre, des chocs, de la tension pour déplacer les roues et même des vibrations dues à la perte d’adhérence des roues.

Les mêmes possibilités s’appliquent à l’angle de direction avec un réglage fin au degré prêt, idéal quand l’impression de flottement ou au contraire de dureté se fait sentir quand on passe d’un véhicule à l’autre. Et comme il est tout à fait possible de continuer sa course tout en appliquant ces modifications en temps réel, grâce à des touches indépendantes et un affichage directement sur la roue, on y gagne autant en confort qu’en précision. De quoi contrer l’absence de profils et réglages dans le driver, surtout que ces paramètres ne dépendent ni de la plateforme, ni même du jeu, donnant au CSL Elite PS4 (comme à son homologue Xbox One), la possibilité de grandement améliorer la gestion du volant de titres qui, parfois, gèrent ces périphériques de façon plus sommaire. Reste qu’avec de tels outils, on peut tout autant améliorer que détériorer l’expérience, quitte à faire saturer le volant lorsque les vibrations se font trop fortes, avec pour résultat un bruit assez énorme et une conduite largement gâchée. Tout cela est à manipuler avec précaution, donc.

Au niveau du pédalier, le modèle présent n’offre que deux pédales, l’accélérateur et le frein, avec pour ce dernier un envoi d’informations par potentiomètre et une simple pièce en mousse pour assurer l’effet de résistance. Les sensations sont très correctes, surtout que les pédales peuvent être facilement ajustées voire carrément indépendantes, mais pas de quoi nous impressionner beaucoup plus qu’avec un T3PA de Thrustmaster, lui qui propose 3 pédales de base. Il est néanmoins possible de le faire évoluer avec une 3ème pédale optionnelle, équipée d’un Load Cell et d’un réglage de pression précis. Pédale qui vient prendre la place du frein quand l’ancienne peut faire office d’embrayage. Le pédalier ainsi équipé révèle alors son vrai potentiel et toute l’intelligence de sa construction, entièrement en métal et très adaptable, avec tout de même un point gênant une fois la nouvelle pédale installée : l'obligation de le fixer à un support pour éviter qu’il ne bascule lorsqu’on enfonce le frein renforcé.

Si l’on met de côté la finition esthétique de sa base, impossible de prendre ce CSL Elite PS4 en défaut. Les sensations sont excellentes et surtout paramétrables en temps réel. Qu’on l’utilise pour Gran Turismo Sport, Project Cars 2, Dirt Rally, DiRT 4, ou n’importe quelle autre simulation sur Playstation 4 ou PC, les résultats sont incroyablement bons, pour peu qu’on prenne un tout petit peu le temps de se faire un réglage à son goût. On peut évidemment râler que le pédalier n’offre que deux pédales équipées de potentiomètre, mais vu le prix pratiqué et la possibilité d’upgrader son matériel pour un freinage avec capteur de pression, l’ensemble nous apparaît finalement mieux équilibré qu’un T-GT. A cela s’ajoute la possibilité d’acquérir une roue de volant Xbox One pour transformer l’ensemble en volant multi-plateforme, une exclusivité sur le marché actuel. Juste dommage que, pour des raisons de licence entre Xbox et Playstation, cette roue ne soit pas celle que contient le bundle et qu’il faille encore repasser à la caisse.