Une introduction de toute beauté laissant présager un film loin des ratés précédents : une attaque ménée par Jill Valentine contre le tanker (cf: la fin de Afterlife) où nous avions laissé Alice & Co, suivie de son réveil dans une banlieue américaine et arborant le costume de mère/épouse. Instant idyllique ravagé par une soudaine attaque de zombies insinuant la peur de mourir dans le coeur de cette Alice peu débrouillarde.
Une tension palpable ! Resident Evil, après 5 films, tient enfin SA séquence. Une séquence que George Romero lui-même ne pourrait renier. Resident Evil se pose enfin et impose une peur véritable. Puis Alice mourra, et avec elle les bonnes intentions entrevues, pour mieux se réveiller dans la peau de cette héroïne tout de cuir vêtue et armes à feu apparentes.
Le scénario, quant à lui, suit des codes obsolètes tirés des jeux vidéo des années 90’s enchaînant les environnements et les ennemis (zombies, bourreaux …) à mesure que les protagonistes avancent, le tout justifié par une trame des plus capilotractée. Afin de tester ses armes bactériologiques à grande échelle, Umbrella aurait recréé sous terre en Sibérie divers lieux tels que le centre-ville de Tokyo, la place rouge à Moscou, une banlieue américaine… Un prétexte suffisant pour justifier un simple enchaînement de scènes sans queue ni tête façon Beat'em All. Retribution se résume à de l’action pure et dure sans une une once de scénario, sans dialogue ni pause mais ponctuée de punch line "made in" Carambar le tout emballé dans une surenchère de chaque instant. Ce Resident Evil est une grosse série Z allant jusqu’à proposer des zombies bolchéviques… (j’admets avoir jubilé en les apercevant).
Le film aurait pu faire de la notion de clonage ce second niveau de lecture qui manque à la saga et ainsi se sortir de cette image de série Z. Alice de Resident Evil : Retribution est-elle la vraie Alice, celle que nous suivons depuis 5*90 minutes ? Si NON, peut-elle se considérer comme la vraie Alice, que celle-ci soit morte ou non ?
Mais à ce “niveau” de je m'en foutisme, seul un fan service poussif aurait le pouvoir de changer la destinée de Resident Evil: Retribution. Et telle une oie vous serez gavés... Michelle “Badass” Rodriguez, Léon Kennedy, Ada Wong (version asiatique) et sa robe rouge fendue jusqu’au nombril, Barry, Wesker, Jill Valentine, zombies, bourreaux, Red Queen… une bonne partie de la saga Resident Evil (films + jeux vidéo) défile avec plus ou moins de réussite. Mais rien n’y fait …
Un film décomplexé certes mais sans fond, sans intérêt, sans âme... confondant allègrement principes vidéo-ludiques et fourre-tout pour une ode à la franchise en forme de doigt levé vigoureusement vers le ciel.